Lorsde la dĂ©faite de Waterloo, la lĂ©gende prĂ©tendit qu’il fut dans le dernier carrĂ© des rĂ©sistants et lorsque le gĂ©nĂ©ral anglais lui intima l’ordre de se rendre, il aurait prononcĂ© ces mots « la garde meurt mais ne se rend pas ». Avec l’insistance du gĂ©nĂ©ral anglais, Cambronne lança alors, toujours selon la lĂ©gende, le cĂ©lĂšbre mot qui lui collera
y r?im j BPĂč/$*/ *2 I/o C't'V ^ Ăź/l> - j. fc*A Jh t \j o^i -* ~n ^ ĂŻ v ? 6-M. Î*N Ml vj j v '* . LE RHIN ET LES PROVINCES RHÉNANES. IMPRIMERIE DE BAILLY, Place Sorbonne, OeA OV p i J u * r '* LE RHIN LES PROVINCES RHENANES; ADOLPHE POIGNANT. PARIS. SAGNIEIÎ ET BRAY, LIBRAIRES-ÉDITEURS, RUE DES SAINTS-PÈRES, G4. 1845 AVANT-PROPOS. Ce livre n’est que le journal d’un voyage fait en 1844 dans la Prusse-RhĂ©nane, sur le Rhin et dans la Suisse. Depuis eette Ă©poque, bien des Ă©vĂ©nements ont agitĂ© la patrie de Guillaume Tell ; la Suisse aujourd’hui a le triste privilĂšge de fixer l’attention de l’Europe par le spectacle de ses divisions intestines. Le genre d’intĂ©rĂȘt qui s’attache Ă  de pareils tableaux manquera Ă  nos souvenirs, recueillis dans un temps oĂč le pays jouissait encore des bienfaits de la paix intĂ©rieure. vr Nous n’avons pas Ă©tĂ© toutefois sans dĂ©mĂȘler dans l’état des esprits les avant-coureurs d’une rupture que nous Ă©tions, il faut l’avouer, loin de croire aussi prochaine. Nous n’avons rapportĂ© que ce que nous avons vu et entendu 5 et si ce respect pour la vĂ©ritĂ© a nui Ă  l’intĂ©rĂȘt de notre narration, en Ă©cartant des pages de ce livre les dĂ©tails que l’imagination de tant de voyageurs ajoute si complaisamment au tĂ©moignage de leurs yeux , nous aurons au moins le mĂ©rite d’ĂȘtre sincĂšre. Quant Ă  la mĂ©thode choisie pour cet ouvrage , elle est simple et facile suivre dans le rĂ©cit le cours mĂȘme du voyage, en retracer les incidents, rappeler nos observations, Ă  mesure que l’occasion les a fait naĂźtre , telle est la marche que nous avons constamment adoptĂ©e. Plusieurs de nos amis nous ont reprochĂ© la sĂ©vĂ©ritĂ© de notre jugement sur certains peuples, et la partialitĂ© avec laquelle nous avons parlĂ© des Allemands. Nous aimons les Allemands. Leur caractĂšre et leurs habitudes nous plaisent, et nous voudrions VII voir une alliance plus Ă©troite entre les deux nations. Nous croyons fermement cpie leurs intĂ©rĂȘts les convient Ă  ce rapprochement. Les Français, et les Allemands, en effet, peuples Ă©minemment agriculteurs , ne sont pas poussĂ©s incessamment par cet esprit de convoitise, d’aviditĂ© et d’usurpation qui existe Ă  un si haut degrĂ© chez les nations essentiellement commerçantes , telles jue l’Angleterre et les Etats-Unis. Il leur est donc facile de s’entendre. Au point de vue politique, les royaumes de l’autre cĂŽtĂ© du Rhin nous ont paru fatiguĂ©s de l’espĂšce de protectorat que la Russie, depuis trente ans, s’est arrogĂ©e sur eux. A mesure que l’Allemagne s’éloigne de l’époque des guerres envahissantes de l’Empire , elle semble voir en nous les dĂ©fenseurs des grands principes de libertĂ©, tandis que le Czar lui apparaĂźt comme une menace pour la civilisation, et pour son indĂ©pendance personnelle. Telles ont Ă©tĂ© nos prĂ©occupations lorsque nous avons eu Ă  nous former une opinion sur le caractĂšre national des Allemands. VIII Nous nous sommes Ă©tonnĂ©s du petit nombre de Français que nous avons rencontrĂ©s dans les provinces RhĂ©nanes et en Suisse. Presque tous les voyageurs Ă©taient Anglais. Cela peut s’interprĂ©ter de deux maniĂšres ou par l’indiffĂ©rence des Français pour le plaisir de voyager ; ou par le bien-ĂȘtre qu’ils Ă©prouvent dans leur patrie, et qui leur fait nĂ©gliger de le chercher ailleurs. Nous adoptons cette derniĂšre supposition. PREMIÈRE PARTIE. VOYAGE DE PARIS A COLOGNE. CHAPITRE I. DĂ©part de Paris pour Bruxelles. — ArrivĂ©e Ă  Bruxelles. Vous m’avez fait promettre, Madame, quand nous sommes partis, de tenir un journal de notre voyage. Puisque je ne puis vous accompa- gner, m’avez-vous dit, vous me devez une description si exacte des lieux que vous par- courrez, que je puisse me figurer les avoir vus avec vous. Vous me laissez votre itinĂ©raire; et il me sera facile ainsi, en calculant les jours et les distances , de vous suivre sur la route. » Je me souviens parfaitement de cette promesse et je la remplirai. Je dirai fĂȘtais lĂ ; telle chose ni avilit vous y croirez ĂȘtre vous-mĂȘme. Seulement j’ai reconnu l’impossibilitĂ© d’ĂȘtre fidĂšle Ă  l’itinĂ©raire que je vous ai laissĂ©. Ainsi, par exemple Nous sommes Ă  Bruxelles depuis deux jours. Je vois d’ici votre Ă©tonnement; j’entends vos exclamations Ă  Bruxelles ! mais quelle folie ! Ce n’est pas le chemin de la Suisse. En quittant Paris vous deviez vous diriger en droite ligne sur Strasbourg. Je vous dois l’explication de ce changement de direction. Vous savez qu’avant de partir nous apprĂ©hendions surtout, pendant le voyage que nous allions entreprendre, l’extrĂȘme chaleur et la poussiĂšre. ArrivĂ©s Ă  Paris, le 3 juillet 1844, nous fĂ»mes loin d’ĂȘtre rassurĂ©s sur les inconvĂ©nients que nous avions redoutĂ©s. Nous partions pour faire un voyage d’agrĂ©ment, et le thermomĂštre 5 Ă©tait Ă  26 degrĂ©s au-dessus de zĂ©ro, et nous avions 120 lieues Ă  faire par la poste. Je ne voyais certes pas lĂ  une difficultĂ© insurmontable; mais c’était nous exposer, dĂšs le dĂ©but du voyage, Ă  des fatigues qu’il Ă©tait prudent d’éviter. Nous restĂąmes plusieurs jours Ă  Paris, indĂ©cis sur ce que nous devions faire. Enfin nous nous avisĂąmes de consulter la carte des chemins de fer. Nous vĂźmes que de Valenciennes Ă  Cologne on avait Ă©tabli une ligne de chemins de fer ; nous sĂ»mes que, dans cette derniĂšre ville , des bateaux Ă  vapeur s’emparaient des voyageurs, et leur faisaient remonter, doucement et sans fatigue, le Rhin jusqu’à Strasbourg. Ce fut un trait de lumiĂšre. DĂšs lors la difficultĂ© sĂ©rieuse de notre voyage se trouvait rĂ©duite Ă  de minimes proportions, puisqu’elle se bornait Ă  aller de Paris Ă  Valenciennes dans une nuit ; et une nuit est bientĂŽt passĂ©e. Je dois vous dire aussi que nous avions pris le parti de voyager en vĂ©ritables touristes , sans notre voiture, qui eĂ»t Ă©tĂ© un embarras de chaque jour dans les montagnes, et avec des bagages rĂ©duits au strict nĂ©cessaire. 6 Nous voilĂ  donc nous dirigeant sur Valenciennes pour aller en Suisse. Je sais qu’il est impossible de montrer plus de dĂ©dain que nous ne l’avons fait dans celte circonstance pour la ligne droite; mais rien ne nous pressait. Nous n’avions pas la prĂ©tention de tracer un nouvel itinĂ©raire de Paris en Suisse ; et la Belgique mĂ©ritait bien qu’on fĂźt un dĂ©tour de deux cents lieues pour lui rendre visite en passant. A Valenciennes nous trouvĂąmes le chemin de fer, qui nous conduisit Ă  Bruxelles en quatre heures et demie. En arrivant dans cette ville, un Belge, que nous avions pris Ă  Valenciennes, nous dit que, parti la veille de Bruxelles pour Paris , il avait sĂ©journĂ© six heures dans cette derniĂšre ville, et Ă©tait de retour dans la capitale de la Belgique, le tout en trente-huit heures. Que deviendront les distances, quand les capitales de l’Europe seront reliĂ©es l’une Ă  l’autre par des chemins de fer? Nous descendĂźmes Ă  Bruxelles, rue des Fripiers, Ă  l’hĂŽtel des Etrangers. Bruxelles! rendez- vous des opulences voyageuses et des infortunes que les jeux de bourse exilent de leur patrie ! 7 foyer de contrefaçons de tout ce que la presse publie d’intĂ©ressant dans les diverses langues europĂ©ennes ! C’est peut-ĂȘtre d’aprĂšs ce systĂšme de contrefaçon que les Belges appliquent Ă  toutes choses, qu’en 1830 ils ont fait leur rĂ©volution, imitĂ©e de la nĂŽtre. CHAPITRE II. Bruxelles, ses Monument*!, ses Promenades. — Entretien sur les Affaires publiques. Je n’avais pas vu Bruxelles depuis dix ans, et je fus Ă©tonnĂ© des nombreuses amĂ©liorations qui s’y Ă©taient opĂ©rĂ©es en aussi peu de temps. C’est aujourd’hui un second Paris, mais vu dans des proportions moins grandes. Ce sont bien lĂ  les rues animĂ©es des beaux quartiers de Paris, ses fontaines, ses places publiques, ses boulevards, ses riches magasins, et cette foule de voitures et de piĂ©tons qui sillonnent la ville dans tous les sens, et ne s’arrĂȘtent que bien avant dans la nuit. Les habitudes de la vie, la maniĂšre d’ĂȘtre, le langage mĂȘme nous rappelaient Ă©galement notre belle capitale. A notre hĂŽtel et Ă  la table d’hĂŽte, nous n’entendions parler que français ; le service Ă©tait fait avec cette propretĂ© et cette vivacitĂ© intelligente qu’on ne trouve guĂšre que dans les bons hĂŽtels de Paris. Disons encore, pour complĂ©ter le tableau, que sous certains rapports Bruxelles nous paraissait l’emporter sur Paris. Il Ă©tait plus aĂ©rĂ©, ses maisons Ă©taient plus ornĂ©es , plus soignĂ©es , ses rues mieux nettoyĂ©es ; l’intĂ©rieur des hĂŽtels nous semblait aussi meublĂ© avec plus de richesse et de bon goĂ»t. Quant aux monuments publics, ils ne peuvent soutenir la comparaison avec ceux de Paris. Je crois cependant que nous avons visitĂ© les plus remarquables , et vous verrez que la liste n’en est pas trĂšs-longue. Je placerai en premiĂšre ligne l’église Sainte- 10 Gudule. Cette Ă©glise est bĂątie sur une Ă©minence dite Molenherg. Elle a Ă©tĂ© fondĂ©e par Lambert Baudouin, comte de Louvain, vers la fin du dixiĂšme siĂšcle. En 12T3, elle fut reconstruite telle qu’elle existe encore, Ă  l’exception d’une tour dĂ©molie en 1518, et remplacĂ©e par les deux tours qu’on voit Ă  prĂ©sent. Elle appartient au style gothique; imposante par son aspect, elle domine fiĂšrement la ville, moins peut-ĂȘtre Ă  cause de la hauteur de l’édifice, que grĂące Ă  l’éminence sur laquelle il est bĂąti. Mais pourquoi avoir choisi la colline de Mo- lenberg, dont les abords sont difficiles et escarpĂ©s, comme emplacement de la cathĂ©drale de la ville? VoilĂ  ce qu’il m’est impossible de deviner, Ă  moins de penser que dans les temps orageux de la fĂ©odalitĂ©, on ne pouvait garantir, mĂȘme les Ă©glises, contre la rapacitĂ© des gens de guerre, qu’en les plaçant dans des lieux Ă©levĂ©s, et par cela mĂȘme susceptibles de dĂ©fense. Nous avons remarquĂ© au milieu du chƓur un trĂšs-beau mausolĂ©e en marbre noir, qui renferme les cendres du duc Jean II de Brabant, mort en 1312, de sa femme dĂ©cĂ©dĂ©e en 1318, et du duc Philippe de Brabant, mort en 1430. La place du MarchĂ©, dont l’HĂŽtel-de-Ville oc- ĂŻ cupe un des cĂŽtĂ©s, est Ă  mon grĂ© la place la plus remarquable de Bruxelles. Elle est bien loin, sans doute, d’avoir l’éclat et la fraĂźcheur des places Royale, du Parc et de la Monnaie; mais I elle a un caractĂšre d’antiquitĂ© et de moyen Ăąge que je n’ai point trouvĂ© ailleurs. DĂšs qu’on y est entrĂ© on peut se croire transportĂ© au quinziĂšme ji siĂšcle. L’HĂŽtel-de-Ville, bĂąti dans le style go- jf thique pur, avec sa façade de vingt-deux croi- sĂ©es, occupe toute la longueur du marchĂ© ; sa » construction, commencĂ©e en 1401 et terminĂ©e en 1442, est remarquable par son Ă©lĂ©gance et sa t lĂ©gĂšretĂ©. L’hĂŽtel est surmontĂ© d’une tour qui a trois cent cinquante-quatre pieds d’élĂ©vation, et f sur le sommet de laquelle on a placĂ© une statue Ă  de l’archange Saint-Michel, haute de 17 pieds. En face de l’HĂŽtel-de-Ville est le bĂątiment dit Broodhuys, oĂč d’Egmont et de Horn passĂšrent ĂŻ les derniĂšres heures de leur vie, avant de mon- ÂŁ ter Ă  l’échafaud, et qui porte Ă©galement le type t du quinziĂšme siĂšcle. ! Les autres cĂŽtĂ©s de la place sont occupĂ©s par des maisons d’un style trĂšs-ancien, et qui Ă©taient Ăź spĂ©cialement affectĂ©es Ă  certaines corporations, 12 telles que celles des brasseurs, des gens de mer, des drapiers, etc. ; chacune de ces maisons porte des ornements sculptĂ©s qui rappellent la corporation Ă  laquelle la maison appartenait ; ainsi, par exemple, la maison qui Ă©tait affectĂ©e Ă  la corporation des gens de mer est encore ornĂ©e aujourd’hui d’ancres, de poupes de navires et d’autres attributs de la navigation. J’engage fort le gouvernement belge Ă  maintenir, le plus longtemps qu’il le pourra, ces curieuses constructions qui rattachent le passĂ© au prĂ©sent. De la place du MarchĂ© nous sommes allĂ©s au Parc, jardin public trĂšs-beau et trĂšs-agrĂ©able, avec un bois, des piĂšces d’eau et des arbres magnifiques. Les Bruxellois montrent avec complaisance ceux de ces arbres qui portent encore la trace des boulets que leur envoya le prince FrĂ©dĂ©ric en 1830. Dans le voisinage de cette belle promenade se trouvent le palais du Roi, celui du prince d’O- range, le palais du ci-devant SĂ©nat de Brabant, oĂč se tiennent les sĂ©ances des chambres, et une foule de riches hĂŽtels, qui donnent Ă  cette partie de la ville un air de grandeur tout Ă  fait remarquable. 15 Nous n’avons pu pĂ©nĂ©trer dans le palais du Roi; mais, Ă  en juger par son extĂ©rieur simple et modeste, il nous a paru plutĂŽt la demeure d’un riche particulier que la rĂ©sidence d’un souverain. En voyant le palais si Ă©lĂ©gant, si riant, que le prince d’Orange avait fait construire dans la plus agrĂ©able position de Bruxelles, et oĂč il avait rĂ©uni Ă  grands frais, peu de temps avant \ 830, tout ce qui peut servir aux plaisirs de la vie, je n’ai pu m’empĂȘcher de m’écrier avec Virgile Sic vos non vobis. Nous avons visitĂ© avec plaisir dans ce palais une exposition publique d’objets donnĂ©s pour les pauvres, et destinĂ©s Ă  ĂȘtre vendus Ă  leur profit. Toutes les personnes riches de Bruxelles se font un devoir d’apporter leur tribut Ă  cette bonne oeuvre. Nous avons remarquĂ© plusieurs tableaux de prix, des meubles et jusqu’à des voitures et des harnais d’une grande richesse ; je n’ai vu qu’une seule chose Ă  critiquer, c’est l’inscription du nom du donateur sur chaque objet donnĂ©. Ainsi la vanitĂ© trouve Ă  se faire jour mĂȘme dans des actes de bienfaisance. Est-ce lĂ  pratiquer ce prĂ©cepte d’une sublime morale la U main gauche doit ignorer le bien que fait la main droite. Le palais du duc d’Aremberg est la demeure d’un simple particulier ; mais combien de souverains d’Allemagne seraient heureux d’étre aussi somptueusement logĂ©s, et de possĂ©der les richesses qu’il renferme! Nulle part je n’ai vu une aussi complĂšte et aussi riche collection de meubles et d’objets curieux du moyen Ăąge. La galerie de tableaux est une des plus riches de l’Europe. Les Wouwermans, les Teniers, les Van Os- tade, etc., ont contribuĂ© Ă  la former. Notre intĂ©rĂȘt n’a pas Ă©tĂ© mĂ©diocrement excitĂ© par la visite d’un hĂŽpital construit depuis quelques annĂ©es, et qui peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme un Ă©tablissement modĂšle en ce genre. Il est divisĂ© en plusieurs corps de bĂątiments qui sont affectĂ©s chacun Ă  un genre de maladie. On sent facilement tout le bien qui doit en rĂ©sulter pour la salubritĂ© et la prompte guĂ©rison des malades. Tous les secours que peuvent fournir la mĂ©decine et la chirurgie sont distribuĂ©s avec tant d’intelligence et de dĂ©vouement dans ce magnifique Ă©tablissement, que beaucoup d’étrangers et de personnes riches de la ville, atteints de ma- 15 ladies dangereuses , s’y font transporter pour suivre un traitement et recevoir des soins qu’ils ne pourraient se procurer chez eux, mĂȘme Ă  prix d’or. Des chambres particuliĂšres leur sont rĂ©servĂ©es dans l’établissement. AprĂšs avoir si bien rempli notre journĂ©e, nous passĂąmes la soirĂ©e avec quelques membres de la chambre des DĂ©putĂ©s et du SĂ©nat. On parla des affaires publiques, des rapports de la Belgique avec la France. J’entendis retentir des plaintes contre la France on l’accusait de multiplier autour d’elle les barriĂšres et les prohibitions , tandis que la Prusse et les petits États de l’Allemagne ouvraient leurs villes aux produits industriels de la Belgique. J’ai Ă©voquĂ© le souvenir d’Anvers c’est dĂ©jĂ  loin de la mĂ©moire des Belges; j’ai supposĂ© le cas oĂč ils seraient de nouveau attaquĂ©s par les Hollandais. Savez-vous ce qu’on m’a rĂ©pondu? Bah! les Hollandais! Que feraient-ils devant l’armĂ©e Belge? Il me semble cependant, si j’ai bonne mĂ©moire , que la derniĂšre fois que cette invincible armĂ©e a paru en rase campagne, en 1830 et 1831, elle faisait assez triste figure devant les troupes nĂ©erlandaises commandĂ©es par le prince d’Orange, et qu’il Ă©tait grand 16 temps que le marĂ©chal GĂ©rard arrivĂąt Ă  son secours. J’ai Ă©tĂ© blessĂ© du ton d’assurance de ces messieurs. Ce qui m’a paru, au reste, parfaitement clair, c’est qu’ils avaient entiĂšrement oubliĂ© les obligations qu’ils ont Ă  la France, et que j’aurais eu grandement lien de m’écrier comme Joad Peuple ingrat ! MalgrĂ© cette contrariĂ©tĂ©, le sĂ©jour de Bruxelles nous plaĂźt beaucoup. Nous aurons quelque peine Ă  le quitter. CHAPITRE III. Itou te de Bruxelles Ă  LiĂšge. — IdĂ©e gĂ©nĂ©rale de LiĂšge. — ĂȘtes monuments. — Ses environs. Le 14 juillet nous sommes partis pour LiĂšge par le chemin de fer. Les campagnes sont admirables de fertilitĂ©, mais le sol est plus accidente que sur la route de Valenciennes Bruxelles , et nous sommes obligĂ©s de passer sous plusieurs tunnels. 18 Plus loin, la vue rencontre de riches usines ou de charmantes maisons de campagne. Le chemin de fer, qui ne respecte rien, traverse plusieurs parcs oĂč l’on a dĂ» le laisser se frayer un passage. A quelques lieues de Bruxelles nous recueillĂźmes , Ă  une des nombreuses stations , deux voyageurs et une dame qui prirent place Ă  cĂŽtĂ© de nous. C’étaient des personnes de bonne mine, mais d’un certain Ăąge. La connaissance va vite en chemin de fer. J’appris bientĂŽt de l’un de ces voyageurs que la dame Ă©tait sa femme et que l’autre voyageur Ă©tait son beau-frĂšre. Mon interlocuteur Ă©tait doux , bienveillant, communicatif, et notre conversation ne tarit pas un seul instant. Entre autres choses, il me demanda quel Ăąge je donnais Ă  son beau-frĂšre et Ă  lui. Je rĂ©pondis sans aucune hĂ©sitation Vous avez soixante ans et votre beau- frĂšre est ĂągĂ© de soixante-cinq ans. Il sourit, et m’apprit, Ă  mon grand Ă©tonnement, que son beau-frĂšre avait quatre-vingts ans passĂ©s, et que lui-mĂȘme Ă©tait ĂągĂ© de soixante-seize ans. L’un et l’autre n’avaient aucune infirmitĂ©, Ă©taient grands et forts, et prĂ©sentaient le plus heureux type de ces bonnes figures flamandes, pleines de douceur, 19 de quiĂ©tude, qui indiquent une vie passĂ©e Ă  la campagne, dans le manoir paternel, loin des orages et des soucis de la vie. Cependant le plus jeune, en me parlant de ses aventures de chasse, oĂč il avait rossĂ© quelques gardes champĂȘtres, me disait C’est que j’ai les cheveux prĂšs de la tĂȘte. Son frĂšre, qui nous Ă©coutait en souriant, lui dit d’un ton de bontĂ© paternelle Philippe, vous avez toujours eu une mauvaise tĂȘte. Et l’étourdi de soixante-seize ans trouva sans doute le reproche fondĂ©, car il baissa la tĂȘte et reçut la mercuriale avec la docilitĂ© d’un enfant. Je ne puis vous exprimer tout le charme de cette scĂšne de patriarche. C’était un chapitre de la Bible que j’avais en ce moment sous les yeux. Ils nous quittĂšrent Ă  Chaud-Fontaine, dans la vallĂ©e de la Yesdre, oĂč ils allaient prendre les eaux, beaucoup moins par nĂ©cessitĂ© que comme partie de plaisir. AprĂšs leur dĂ©part, je ne pus m’empĂȘcher de faire la comparaison de ces deux robustes santĂ©s avec celles que nous usons si vite dans les villes, au milieu du tumulte des plaisirs et des affaires. Je trouvai que la balance n’était pas en faveur des habitants des villes ; mais il 20 faut que chacun de nous accomplisse sa destinĂ©e. BientĂŽt nous nous trouvĂąmes sur la cĂŽte escarpĂ©e qui domine la vallĂ©e au fond de laquelle on aperçoit la ville de LiĂšge sur les bords de la Meuse, Ă  une profondeur de plusieurs centaines de mĂštres. Il y avait tout Ă  la fois difficultĂ© et danger Ă  faire descendre les voyageurs Ă  LiĂšge par le chemin de fer, puisque, du point oĂč nous Ă©tions jusqu’à LiĂšge, la pente est trĂšs-rapide et prĂ©sente une inclinaison dix fois plus forte qu’on ne l’admet pour les chemins de fer. On y est parvenu nĂ©anmoins, et la difficultĂ© a Ă©tĂ© rĂ©solue d’une maniĂšre aussi neuve qu’audacieuse. Les wagons se trouvent lancĂ©s par leur propre poids sur la pente, et leur vitesse est modĂ©rĂ©e par une corde en fil de fer. Cette corde est mise en mouvement par plusieurs machines Ă  vapeur, et sert Ă©galement de remorqueur pour remonter le convoi de LiĂšge au haut de la montagne. Un danger Ă©tait Ă  prĂ©voir dans le cas oĂč la corde viendrait Ă  casser ; mais alors, par un mĂ©canisme ingĂ©nieux, les roues se trouvent enrayĂ©es Ă  l’instant mĂȘme, et le convoi est forcĂ© de s’arrĂȘter. 21 Nous n’eĂ»mes pas occasion de faire l’essai de cette derniĂšre combinais on, car le convoi nous descendit Ă  LiĂšge sans aucun accident. LiĂšge , au premier aspect, ne frappe point par sa magnificence ni sa rĂ©gularitĂ©. C’est un amas assez confus de monuments et de maisons dont un grand nombre se cache entre des jardins agrĂ©ables. La ville descend jusque sur les bords de la Meuse. Il est facile de voir que les premiĂšres constructions ont eu lieu prĂšs de cette riviĂšre ; mais Ă  mesure que la population a augmentĂ©, les habitations ont garni les hauteurs qui dominaient la ville; ainsi, aujourd’hui, on pourrait distinguer deux villes dans LiĂšge la ville haute et la ville basse. Dans plusieurs quartiers les rues sont Ă©troites et irrĂ©guliĂšres ; mais Ă  LiĂšge, comme dans presque toutes les villes de la Belgique que nous avons traversĂ©es, on bĂątit Ă  force, on perce des rues , on comble les fossĂ©s des villes pour en faire des boulevards, de telle sorte que, si la paix dure encore trente ans, toutes les vieilles constructions auront disparu, et on ne distinguera plus une ville française d’une ville belge , hollandaise ou prussienne. 22 Il y a cependant Ă  LiĂšge plusieurs monuments qui maintiendront encore longtemps le type national , et qui sont dignes de remarque. En premier lieu il faut placer le palais du prince Ă©vĂȘque de LiĂšge, qu’un incendie avait dĂ©truit en 1 503 et qui a Ă©tĂ© reconstruit en 1508 par l’évĂȘque Erhard de La Marck. Ce palais sert aujourd’hui de palais de justice. Il a une belle façade sur une des places de la ville. Sa principale entrĂ©e est dĂ©corĂ©e par des colonnes d’un effet majestueux. Elle donne accĂšs dans une grande cour carrĂ©e, ressemblant assez Ă  un cloĂźtre, autour de laquelle rĂšgne une large galerie soutenue par des colonnes d’ordre composite d’une pierre trĂšs-dure et presque noire. Ces colonnes sont assez grossiĂšrement taillĂ©es, et paraissent d’une si haute antiquitĂ©, que tout porte Ă  croire qu’elles existaient dĂ©jĂ  dans le palais brĂ»lĂ© en 1503 et qu’elles lui ont survĂ©cu. On nous avait fait l’éloge de la cathĂ©drale ou Ă©glise Saint-Paul. Sans doute cette Ă©glise est d’un assez beau style gothique, mais ellen’apas rĂ©pondu Ă  l’idĂ©e que je m’en Ă©tais formĂ©e. Elle est infĂ©rieure , selon moi, pour le style et les dĂ©corations d’intĂ©rieur, Ă  une ancienne Ă©glise qu’on va rendre 23 au culte l’église Saint-Jacques. Le style d’architecture de cette derniĂšre Ă©glise, le fini de ses ornements gothiques sont tout Ă  fait remarquables. Je me plais surtout Ă  citer de beaux vitraux peints, et un double escalier en spirale, placĂ© dans le cĂŽtĂ© droit du chƓur, pour conduire aux tribunes supĂ©rieures. Cet escalier est un chef- d’Ɠuvre d’élĂ©gance et de lĂ©gĂšretĂ©, et paraĂźt avoir Ă©tĂ© fait dans le quinziĂšme siĂšcle. Nous avions si peu de temps Ă  consacrer Ă  LiĂšge, que nous n’avons pu voir aucune de ses nombreuses manufactures. J’ai regrettĂ© surtout de n’avoir pas visitĂ© les hauts fourneaux et les forges de M. Cokerill Ă  Seraing, ci-devant chĂąteau de rĂ©sidence du prince Ă©vĂȘque de LiĂšge. Au reste, il est impossible, en arrivant Ă  LiĂšge, de ne pas reconnaĂźtre sur-le-champ qu’on est dans une ville manufacturiĂšre, car l’air qu’on y respire est imprĂ©gnĂ© d’une forte odeur de charbon de terre, et les maisons et les rues sont couvertes d’une poussiĂšre noire dont l’air mĂȘme est quelquefois Ă©paissi. L’histoire nous reprĂ©sente les anciens LiĂ©geois comme Ă©tant d’un caractĂšre belliqueux, mais fort turbulent. Le commerce les avait enrichis, ce qui 24 ajoutait encore Ă  leur esprit d’indĂ©pendance, et ils n’obĂ©issaient que difficilement Ă  leur souverain , le prince Ă©vĂȘque de LiĂšge. Aussi, au quinziĂšme siĂšcle surtout, la ville de LiĂšge Ă©tait troublĂ©e par des querelles et des dĂ©sordres continuels auxquels donnaient presque toujours lieu l’élection des princes Ă©vĂȘques et leurs relations avec la ville. Il en rĂ©sulta pour LiĂšge de grands malheurs, puisque ces dĂ©sordres excitĂšrent contre les LiĂ©geois le roi de France Louis XI et Charles-le-TĂ©- mĂ©raire, qui emportĂšrent la ville d’assaut le 30 octobre 1468, et la brĂ»lĂšrent entiĂšrement. Ce dĂ©sastre a fourni Ă  Walter Scott un des Ă©pisodes les plus intĂ©ressants de son cĂ©lĂšbre roman Quentin Durward. Les environs de LiĂšge sont charmants. Nous avons pu nous en faire une idĂ©e du haut d’une terrasse qui domine la ville et ses environs , et d’oĂč l’on peut suivre pendant plusieurs lieues le cours de la Meuse. C’est de cette terrasse que nous avons aperçu le beau jardin appartenant au comte de Mercy Argenteau, et dans lequel se trouve un pont chinois qui joint deux roches d’une Ă©lĂ©vation de cinquante mĂštres. CHAPITRE IV. Route de LiĂšge Ă  Aix-la-Chapelle. — VerĂŻlers. — Rencontre d’un Prussien. — Entretien avec lui. — Sympathie des peuples d’Allemagne pour la France. — Zollverein. — Projet d’alliance. Nous voilĂ  sur le chemin de fer qui conduit de LiĂšge Ă  Aix-la-Chapelle. Nous avons Ă  peine fait une lieue, que dĂ©jĂ  je m’étonne , en jetant les yeux sur la route que nous parcourons , qu’on ait osĂ© concevoir le projet d’un chemin de fer dans un pays aussi accidentĂ©. Que rencontrons- 26 nous , en effet? Des montagnes, des vallĂ©es profondes ! des rochers, des torrents ! Mais que ne peuvent aujourd’hui l’industrie et le gĂ©nie de l’homme ? Les montagnes ? on les a percĂ©es par des tunnels. Les vallĂ©es? on les a comblĂ©es par des viaducs, soutenus par de doubles Ă©tages d’arcades , prĂ©sentant quelquefois une hauteur de trente Ă  quarante mĂštres. Les rochers ? on en a taillĂ© les flancs de granit pour y pratiquer une Ă©chancrure destinĂ©e au passage du chemin de fer. Rien de plus Ă©tonnant, de plus admirable que celte route d’oĂč l’on dĂ©couvre Ă  chaque instant des sites dĂ©licieux. C’est la Suisse en petit, ou plutĂŽt c’est mieux que la Suisse, car cette province de LiĂšge joint Ă  la beautĂ© du paysage les richesses de l’industrie. Et en effet, Madame, pendant que je trace Ă  la hĂąte quelques notes au crayon, Yerviers nous apparaĂźt dans le fond d’une charmante vallĂ©e ; Yerviers, si cĂ©lĂšbre par ses manufactures de draps, et qui, pour la finesse du tissu, la soliditĂ© des couleurs et la perfection de la main- d’Ɠuvre , lutte sans dĂ©savantage contre nos villes d’Elbeuf et de Louviers. Je ne m’attribuerai pas au reste le mĂ©rite de Tl ce rapprochement, que je n’ai pas Ă©tĂ© Ă  mĂȘme de vĂ©rifier on ne s’arrĂȘte , en effet, que quelques minutes Ă  Yerviers pour y recevoir et y laisser des voyageurs; mais je venais de l’entendre faire Ă  un grave Prussien placĂ© en face de moi, et je m’étais senti portĂ© Ă  le croire sur parole. Ce Prussien Ă©tait un homme d’environ soixante- cinq ans , cl’une belle figure , d’une politesse un peu froide, et par cela mĂȘme peut-ĂȘtre annonçant l’homme bien Ă©levĂ©. A cĂŽtĂ© de lui Ă©tait sa femme, dont la physionomie vive et spirituelle et les maniĂšres gracieuses nous avaient prĂ©venu sur-le-champ en sa faveur. Elle parlait fort bien français, et la conversation ne tarda pas Ă  s’engager entre nous. Je crus d’abord qu’elle Ă©tait la fille du Prussien, tant leurs Ăąges me paraissaient disproportionnĂ©s. La dame avait Ă  peine trente ans. J’allais m’engager sur ce terrain, mais elle s’aperçut bien vite de mon erreur, avec ce tact particulier aux femmes , et sans embarras, sans affectation, elle me parla de son mari et de ses enfants. Je ne pus retenir un mouvement de surprise. Elle adressa alors, d’un ton plein de douceur et d’affection , quelques mots en allemand Ă  son mari, sur la 28 figure duquel parut un lĂ©ger sourire, et elle me dit Vous ĂȘtes en ce moment Ă©tonnĂ© que la femme d’un allemand parle français sans aucun accent. Ma rĂ©ponse sera courte et satisfaisante je suis française et nĂ©e Ă  LunĂ©ville. Mon mari, dans un voyage qu’il fit en France, me vit et m’épousa. Mais ne croyez pas que j’aie pour cela rĂ©pudiĂ© ma patrie; non, par le cƓur je suis toujours française. Et bonne française encore ! s’écria le Prus- sien, en riant. Vous ne vous figurez pas, Mon- sieur, combien de lances j’ai Ă©tĂ© obligĂ© de rom- pre Ă  Berlin pour Madame, Ă  cause de son amour patriotique. Vous savez qu’à Berlin on n’a pas toujours Ă©tĂ© juste pour la France. Ne vous hĂątez pas d’accuser les Prussiens. Mon Ăąge vous dit assez que j’ai Ă©tĂ© tĂ©moin des revers de mon pays dans ses luttes dĂ©sastreuses avec la France. En 1814 et en 1815 les Prussiens ont pris leur revanche ; mais ce que vous avez appelĂ© leurs cruautĂ©s, leurs exactions, a Ă©tĂ© bien loin de ce que les Français ont fait en Prusse de 1806 Ă  1812. lien rĂ©sulte donc que la vieille gĂ©nĂ©ration prussienne , qui a bu le ca- lice jusqu’à la lie , a conservĂ© longtemps contre 29 la France une vive animositĂ©... que j’ai Ă©tĂ© loin de partager, se hĂąta-t-il d’ajouter. Concevez- vous quelles durent ĂȘtre les pĂ©nibles impres- sions d’une femme pleine de cƓur et d’amour patriotique , jetĂ©e dans une sociĂ©tĂ© oĂč elle n’entendait que des expressions de haine, des dĂ©clamations retentissantes contre son cher pays. Elle releva fiĂšrement le gant, et se fit le champion de la patrie absente. Ma position de- venait assez embarrassante. Heureusement mes amis comprirent tout ce qu’il y avait de noble et d’élevĂ© dans ce caractĂšre de jeune femme. Ils respectĂšrent sa juste susceptibilitĂ©, et lui permirent d’ĂȘtre française. Ă  Berlin. Elle trouva d’ailleurs de nombreux amis dans la Colonie. » J’allais lui demander l’explication de ce dernier mot, quand il prĂ©vint ma question. Nous avons Ă  Berlin un quartier qui se com- pose presque en entier de descendants de Fran- çais et qu’on appelle la Colonie. Les habitants de ce quartier ont conservĂ© la langue et preste que toutes les habitudes de leur pays. Leurs pĂšres sont arrivĂ©s en Prusse par suite de la rĂ©- vocation de l’édit de Nantes et pour Ă©chapper 50 aux persĂ©cutions que la vieillesse de Louis XIV avait attirĂ©es sur les Calvinistes. Ils ont apportĂ© dans leur nouvelle patrie leur richesse et leur industrie, et ont contribuĂ© Ă  l’agrandissement et Ă  la prospĂ©ritĂ© de Berlin. Aussi ils ont Ă©tĂ© protĂ©gĂ©s par nos rois et principalement par le grand FrĂ©dĂ©ric. Eh bien! Monsieur, croiriez- vous que, malgrĂ© la persĂ©cution qui les a forcĂ©s Ă  sortir de France, malgrĂ© les faveurs dont nos rois les ont comblĂ©s, malgrĂ© cette prospĂ©ritĂ© toujours croissante qui les environne, ils re- grettent la France? Leurs entretiens roulent continuellement sur ce pays qui a rejetĂ© leurs pĂšres de son sein. C’est lĂ  que ma femme allait puiser ses inspirations et entretenir le feu sacrĂ©. Je n’ai apportĂ© aucun obstacle Ă  ces liaisons, ajouta l’excellent homme. Je suis Prussien de naissance et de cƓur 5 mais c’est prĂ©cisĂ©ment parce que j’éprouve le sentiment patriotique au plus haut degrĂ©, que je le respecte chez les au- trĂšs. Oui, ajouta-t-il avec un accent prononcĂ© , je n’ai de haine et de mĂ©pris que pour ces gens toujours prĂȘts Ă  sacrifier leur pays aux intĂ©rĂȘts de leur ambition ou de leur amour-propre -, pour ces misĂ©rables, en un mot, qui n’ont point 31 a de patrie, quel que soit le nom qu’ils portent. » J’aurais voulu, Madame, que vous eussiez assistĂ© Ă  notre entretien, que vous eussiez pu lire sur la figure du noble Prussien ses belles et touchantes Ă©motions en me tenant un si digne langage. Et sa femme! avec quel plaisir elle le regardait! Je compris alors qu’elle pouvait, qu’elle devait l’aimer, malgrĂ© la diffĂ©rence Ă©norme qui sĂ©parait leurs Ăąges peut-ĂȘtre quarante ans. Dans la conversation nous vĂźnmes Ă  parler de Bruxelles. 11 me demanda si j’étais allĂ© visiter le champ de bataille de Waterloo. Non, lui rĂ©pon- dis-je , j’aurais eu trop de peine Ă  voir le théùtre d’un aussi grand dĂ©sastre arrivĂ© aux armĂ©es françaises. Je laisse ce plaisir aux Anglais et aux Prussiens. Les Anglais, poursuivit-il, furent bien heu- reux de nous rencontrer sur cette scĂšne de carnage , car sans nous , vous leur faisiez Ă©prouver la plus rude dĂ©faite dont leurs annales aient fait mention. Et pourtant, lui dis-je , la gloire des Anglais, dans cette journĂ©e, a Ă©clipsĂ© celle des Prussiens. C’est que les Anglais, rĂ©pliqua-t-il vive- 32 ment, sont de grands escamoteurs , de grands comĂ©diens. MisĂ©rables fanfarons! Ils osent se vanter d’avoir vaincu les Français dans cette journĂ©e; mais, Monsieur, interrogez toute l’Al- lemagne. LĂ  il n’est pas un enfant qui ne sache que le 46 juin 4845, Ă  quatre heures du soir, les Anglais Ă©taient battus sur tous les points ; qu’une partie des bagages de l’armĂ©e filait dĂ©jĂ  sur Bruxelles ; que la retraite Ă©tait imminente, puisque tous les corps de l’armĂ©e avaient Ă©tĂ© successivement engagĂ©s , Ă  l’exception d’un corps de deux mille hommes d’excellente cava- lerie que Wellington conservait prĂ©cieusement pour protĂ©ger sa retraite. C’est alors que le pre- mier corps de l’armĂ©e prussienne , commandĂ© par Bulow, arriva sur le champ de bataille, et couvrit les Anglais en attaquant vivement les vainqueurs. La rĂ©serve française n’avait pas encore Ă©tĂ© engagĂ©e ; elle se porta au devant des' Prussiens et leur livra un sanglant combat, pendant que les Anglais, simples spectateurs de cette seconde partie de la journĂ©e, se ralliaient derriĂšre les bataillons prussiens. MalgrĂ© cette intervention inespĂ©rĂ©e de trente mille hommes de troupes fraĂźches , Wellington avait Ă©tĂ© telle- oo ment dĂ©moralisĂ© par le non-succĂšs de ses prĂȘte miĂšres tentatives , qu’il n’osa encore compter sur la rĂ©ussite et ne pensa pas Ă  lancer sur le champ de bataille ses deux mille hommes de cavalerie , qui auraient peut-ĂȘtre dĂšs ce mois ment dĂ©terminĂ© la victoire. Ce ne fut qu’à sept heures du soir, Ă  l’arrivĂ©e de Blucher qui ame- nait un deuxiĂšme corps de troupes fraĂźches, et a quand alors l’armĂ©e française n’avait plus ab- solument rien Ă  lui opposer, que Wellington se ravisa et donna l’ordre de cette fameuse charge de cavalerie qui n’avait que le tort de venir quand tout danger avait cessĂ© et que la bataille n’était plus douteuse. VoilĂ  pourtant, Monsieur, me dit le Prus- sien avec amertume, comme on Ă©crit l’his— toire. La voilĂ  cette fameuse charge de cava- lerie Ă  laquelle les Anglais ont impudemment attribuĂ© la victoire et qu’ils ont reproduite jusqu’à satiĂ©tĂ© dans leurs revues pour la plus grande satisfaction des badauds de Londres. Fut-il jamais charlatanisme plus effrontĂ© ? Oui, Ă  Waterloo, les Français avaient battu les An- glais sans mĂȘme avoir Ă©tĂ© obligĂ©s de se servir de leur rĂ©serve, et ce sont les Prussiens qui sont 5 venus donner la main aux Anglais, et les rele- ver quand ils Ă©taient Ă  terre. » Je ne puis, Madame, vous exprimer le singulier plaisir que j’éprouvais Ă  entendre le noble Prussien s’exprimer ainsi. Il me parlait d’une journĂ©e dĂ©sastreuse pour la France, et cependant son langage me convenait. C’est que je me disais Quelle opinion l’Europe a-t-elle donc de notre France, puisque depuis trente ans deux peuples braves se disputent avec acharnement l’honneur de lui avoir portĂ© le dernier coup, et qu’ils y attachent leur plus beau titre de gloire ? Et puis d’ailleurs je surprenais les Anglais en flagrant dĂ©lit de mensonge, s’attribuant une victoire remportĂ©e par d’autres. Je voyais leurs historiens, leurs orateurs , Walter Scott, Castle- reag, etc., remplir, Ă  proprement parler, le rĂŽle de l’ñne qui joue de la trompette, c’était vraiment divertissant pour un Français. Je conçois, lui dis-je, que vous ayez Ă  vous plaindre de l’Angleterre. Depuis bien des annĂ©es sa politique exploite le monde. Nulle puissance n’a aussi bien qu’elle mis en action la maxime Diviser pour rĂ©gner. Du haut des falaises de Douvres elle observe l’Europe, fait jouer mille 55 ressorts pour pousser les nations du continent les unes contre les autres , se repaĂźt du spectacle de leurs sanglants dĂ©bats , et quand elle les voit Ă©puisĂ©es , haletantes, elle sort de son Ăźle , arrive sur le champ de bataille pour porter secours Ă  celle des nations dont la puissance lui fait le moins d'ombrage, dĂ©cider la victoire en sa faveur , et prendre la plus forte part du butin. Aux uns elle vole leurs villes et des provinces entiĂšres , aux autres elle enlĂšve leur prospĂ©ritĂ© commerciale, Ă  vous elle a cherchĂ© Ă  dĂ©rober une gloire lĂ©gitimement acquise. Vous le savez , et cependant vous ĂȘtes rivĂ©s Ă  son alliance. DĂ©trompez-vous, me rĂ©pondit-il vivement -, si l’Angleterre a pesĂ© longtemps sur l’Allema- gne, ce temps est passĂ© ; aujourd’hui, et pour toujours peut-ĂȘtre, l’Allemagne Ă©chappe Ă  F An- glelerre. J’irai plus loin. Il y a chez tous les peuples d’Allemagne, malgrĂ© mĂȘme les efforts de leurs gouvernements, une disposition pro- noncĂ©e Ă  se rapprocher de la France, car, il faut bien que vous le sachiez, l’Allemagne aime la France autant qu’elle dĂ©teste l’Angle- terre. D’abord le caractĂšre et les habitudes françaises lui plaisent, et ensuite elle a beau- 56 coup plus Ă  gagner avec la France qu’avec Y An- gleterre, en ce qu’elle peut Ă©couler en France autant de produits qu’elle en reçoit d’elle. L’Angleterre, au contraire, faisant trĂšs-peu d’échanges avec l’Allemagne et l’inondant du produit de ses manufactures , Ă©crase les manu- factures allemandes qui ne peuvent se procurer les matiĂšres premiĂšres Ă  aussi bon marchĂ©. Mais le gouvernement prussien, qui craint pour ses provinces RhĂ©nanes les sympathies françaises , autant pour le moins qu’il craint la concurrence anglaise pour son industrie com- merciale, repousse cette tendance de l’Aile— magne vers la France. Il a donc imaginĂ© le Zollverein, ou l’union des douanes allemandes, afin d’abaisser les barriĂšres commerciales entre les divers Ă©tats de l’union et de recrĂ©er l’an- cienne unitĂ© allemande. Le but de cette assoie dation est d’apprendre Ă  l’Allemagne Ă  se pas- ci ser de ses voisins et Ă  trouver chez elle tous les produits manufacturĂ©s qu’elle allait chercher en France ou en Angleterre. Au moyen du Zoll- verein, toute l’Allemagne s’entendra pour que ses produits circulent librement dans tous les États soumis au Zollverein, et pour que les 37 produits des nations voisines , et notamment de la France et de l’Angleterre , soient frappĂ©s d’interdit dans ces mĂȘmes Etats, ou y soient soumis Ă  des droits Ă©normes, ce qui revient au mĂȘme. C’est une mesure dĂ©sastreuse pour l’Ante gleterre qui Ă©tait depuis un grand nombre d’annĂ©es en possession de vendre tous ses pro- duits Ă  l’Allemagne. Maintenant nous croyez- vous encore rivĂ©s Ă  l’alliance anglaise, ainsi que vous me le disiez il n’y a qu’un mo- ment? » — Je connaissais, lui rĂ©pondis-je, l’institution du Zollverein. Je vous accorderai mĂȘme que l’Angleterre en Ă©prouvera un prĂ©judice rĂ©el ; mais croyez-vous que la France n’en souffrira pas Ă©galement? — Moins que l’Angleterre dont l’Allemagne se dĂ©tache tout-Ă -fait, reprit le Prussien , et quand l’influence de cette puissance ne pĂšsera plus sur les relations de la France et de l’Allemagne, doutez-vous que ces deux grands pays ne finissent par s’entendre cordialement ? — J’en accepte l’augure , lui dis-je ; mais au reste le Zollverein n’est pas complĂštement instituĂ©. Tant que l’Autriche n’y aura pas donnĂ© 38 son adhĂ©sion, la mesure sera incomplĂšte , et nous savons tous qu’elle l’a refusĂ©e. — C’est vrai, mais c’est peut-ĂȘtre un peu la faute du gouvernement prussien. 11 s’est hĂątĂ© trop vite de prendre la prĂ©sidence du Zollverein ; et quand on a proposĂ© Ă  l’Autriche d’entrer dans l’association, elle a demandĂ© quelle place on lui avait rĂ©servĂ©e. L’Autriche accoutumĂ©e depuis un grand nombre d’annĂ©es Ă  marcher Ă  la tĂȘte de l’Allemagne, ne peut accepter la prĂ©sidence de la Prusse. Il lui faut une position au moins Ă©gale. Le Zollverein aura-t-il deux prĂ©sidents? D’un autre cĂŽtĂ© la maison d’Autriche qui professe une espĂšce de culte pour le statu quo, consentira-t-elle Ă  livrer ses possessions Ă  l’esprit d’innovation? Que fera-t-elle surtout Ă  l’égard de la Hongrie qui a ses privilĂšges dont elle est si jalouse, et auxquels le Zollverein porterait atteinte? Il faut espĂ©rer que le temps rĂ©soudra ces difficultĂ©s qui sont grandes. En attendant que l’Autriche se dĂ©cide, la Prusse continue Ă  agir auprĂšs des autres États voisins pour les engager Ă  entrer dans l’alliance ; et je sais mĂȘme qu’elle a fait Ă  la Belgique des ouvertures qui n’ont pas Ă©tĂ© repoussĂ©es. 59 — Quoi ! la Belgique , que nous avons sauvĂ©e deux fois d’une invasion, qui nous doit le plus grand des bienfaits, son existence comme Etat ! — La Belgique vous Ă©chappera, soyez-en convaincus. Son intĂ©rĂȘt le lui commande 5 et d’ailleurs quelle foi pouvez-vous avoir dans l’alliance belge? La lĂ©gĂšretĂ© et l’inconstance des Belges ne sont-elles pas proverbiales? Dans quelques annĂ©es, si l’occasion s’en prĂ©sente et si on les en prie bien fort, ils formeront la tĂȘte d’une nouvelle coalition contre la France. Vous n’aviez qu’un moyen de vous assurer d’eux, c’était de les rĂ©unir Ă  la France. Vous le pouviez en 1830. Tout vous Ă©tait permis alors, car l’Europe vous craignait. Vous avez laissĂ© passer le moment, et vous savez aussi bien que moi que l’occasion perdue ne se retrouve pas. — II nous restera toujours un moyen de nous concilier la Belgique et de prĂ©venir son adhĂ©sion au Zollverein allemand, en lui offrant d’abaisser entre nous la barriĂšre des douanes. Elle prĂ©fĂ©rera certainement notre alliance commerciale aux propositions de la Prusse. — Votre gouvernement n’osera pas, il craindrait de blesser vos grands propriĂ©taires de bois 40 auxquels la houille belge ferait une rude concurrence,* et presque tout le commerce français qui aurait trop Ă  souffrir de l’introduction libre des produits belges. La France est principalement un pays de consommateurs. La Belgique au contraire est essentiellement productrice, et pourrait alimenter par ses fabriques un empire de cent millions d’habitants. Tout l’avantage dans l’abaissement des barriĂšres douaniĂšres serait donc pour la Belgique. — Et cependant vous consentez Ă  l’admettre dans le Zollverein. Elle n’y est pas encore , me rĂ©pondit le Prussien. 11 ajouta aprĂšs quelques instants de silence me rĂ©pondit-il en me tendant la main. DĂšs ce moment la connaissance fut faite, et pour vous expliquer comme nous nous trouvĂąmes bien d’avoir changĂ© de places, je me servirai d’une comparaison Supposez que vous ĂȘtes emprisonnĂ©e dans un Ă©troit corset qui vous force de vous tenir raide t guindĂ©e , et que vos pieds mignons sont res— ÎOO serrĂ©s dans des souliers trop petits qui ne vous permettent pas de faire un mouvement sans gĂȘne. Tels nous Ă©tions avec les Anglais. Figurez-vous maintenant qu’au sortir de ces entraves, vous passez une douillette bien large et bien moelleuse, que vous entrez vos pieds dans de bonnes pantoufles bien fourrĂ©es , et que vous vous livrez au coin du feu Ă  une causerie agrĂ©able avec de bons amis. Tels nous nous trouvĂąmes avec la famille allemande. Le mari, comme je l’appris bientĂŽt, Ă©tait un professeur de l’universitĂ© de Gottingue. Sa femme, bonne grosse allemande, avait toujours le sourire sur les lĂšvres, et ne perdait pas un seul moment de vue son mari et ses deux enfants. Le garçon , ĂągĂ© de douze Ă  quatorze ans, avait dĂ©jĂ  l’air recueilli et mĂȘme un peu pĂ©dant c’était un Ă©lĂšve en thĂ©ologie. Quant Ă  sa fraĂźche jeune sƓur , elle aspirait l’air Ă  pleins poumons, Ă©tait heureuse de tout ce qu’elle voyait, de tout ce qu’on disait autour d’elle , de vivre en un mot, et, par son enjouement et sa vivacitĂ©, avait seule le pouvoir de dĂ©rider son pĂšre , dont la figure , quoique pleine de bienveillance, Ă©tait naturellement sĂ©rieuse. 101 Je trouvai dans ce dernier un homme profondĂ©ment instruit, principalement dans l’histoire du moyen Ăąge ; je regardai donc cette rencontre connue une vĂ©ritable bonne fortune. Le reste des passagers se composait de touristes belges ou prussiens qu’on reconnaissait au petit havresac en cuir qu’ils portaient attachĂ© sur le dos. Presque tous y joignaient une Ă©norme pipe suspendue Ă  leur boutonniĂšre, et une petite boĂźte en fer-blanc, passĂ©e en sautoir, et contenant leur tabac. Je suis rĂ©ellement fĂąchĂ© pour le bon peuple allemand de cette absurde passion pour le tabac Ă  fumer. Je trouve qu’elle l’absorbe, qu’elle l’alourdit, qu’elle l’énerve mĂȘme. Si cette habitude me semble rĂ©prĂ©hensible dans des hommes faits , que dois-je en penser quand je la vois dĂ©jĂ  enracinĂ©e chez des enfants de quatorze Ă  quinze ans ! Nous avions aussi sur le paquebot un assez grand nombre d’habitants des bords du Rhin , dont le personnel se renouvelait Ă  chaque station. En face de Bonn le Rhin est fort beau. Il ressemble Ă  un grand lac. D’un cĂŽtĂ© est la ville de Bonn avec ses monuments et son enceinte de murailles, 102 au delĂ  desquelles on aperçoit les hauteurs de Poppelsdorf. De l’autre cĂŽtĂ© du Rhin on a la vue de campagnes fertiles bornĂ©es par le Godesberg et le Kreusberg. Sur la montagne du Godesberg on remarque les belles ruines d’un vieux fort romain. Ce fort, dit une ancienne lĂ©gende, fut bĂąti par un roi Ă©tranger qui Ă©tait venu avec une grande armĂ©e dans ces contrĂ©es. Il fut aidĂ© dans la construction du fort par les mauvais esprits avec lesquels il avait fait alliance , et auxquels il avait Ă©rigĂ© un temple oĂč l’on offrait des sacrifices humains. Par l’influence de ces mauvais esprits, il rĂ©gna sur le Rhin ; mais Ă  l’arrivĂ©e des prĂȘtres chrĂ©tiens , qui par l’efficacitĂ© de leurs priĂšres conjurĂšrent les mauvais esprits, le roi fut forcĂ© Ă  une fuite honteuse. Il est facile de voir qu’on a voulu personnifier dans ce roi Julien l’apostat, qui sĂ©journa effectivement, avec ses lĂ©gions, dans ces contrĂ©es. C’est ainsi qu’on Ă©crivait l’histoire dans ces temps Ă  demi barbares. Ne vous Ă©tonnez pas si je mĂȘle Ă  des descriptions fort sĂ©rieuses et fort exactes quelques contes populaires que vous allez peut-ĂȘtre repousser du 105 haut de votre superbe raison. Songez que je suis dans le pays des enchantements ; que dans quelques instants je vais me trouver en face de ces sept montagnes qui, dans le moyen Ăąge, furent le théùtre de mille combats , de mille aventures chevaleresques; que chacune des ruines que j’aperçois eut dans les anciens temps son tyran et sa victime ; que les grottes qu’on dĂ©couvre dans ces rochers, baignĂ©s par le Rhin, furent l’asile impĂ©nĂ©trable d’un dragon ou autre animal fantastique qui dĂ©vorait les imprudents navigateurs , jusqu’à ce que quelque saint en eĂ»t dĂ©livrĂ© le pays, ou l’eĂ»t rendu doux comme un agneau ; que , parmi les cent cinquante passagers qui sont sur le paquebot, il y en a au moins la moitiĂ© qĂŒi, s’ils ne croient pas fermement Ă  toutes ces traditions, ne sont pas Ă©loignĂ©s de penser qu’elles sont basĂ©es sur quelque Ă©vĂ©nement Ă©tonnant, Ă©trange, inexplicable. Que moi, tout le premier, je commence Ă  ressentir l’influence de l’air du pays ; que la France , Paris et mĂȘme Rouen sont loin de mes pensĂ©es qui errent au milieu de ces ruines, les rebĂątissent, les repeuplent de leurs hĂŽtes , et reproduisent Ă  mes yeux quelques-unes de ces terribles scĂšnes que j’ai lues autrefois 104 dans Herman d’Unna ou les Chevaliers des sept Montagnes. D’aprĂšs toutes ces considĂ©rations , j’espĂšre que vous accueillerez avec indulgence les anecdotes du temps passĂ© que je devrai Ă  la complaisance , ou Ă  la crĂ©dulitĂ©, si vous l’aimez mieux , de mes compagnons de voyage. CHAPITRE II. KƓnigsviiiiter — lies Sept Monts* — Chronique sur Roland* — ChĂąteaux de Rheineck et de Hamuer* stein* Nous arrivĂąmes Ă  KƓnigs'winter , petite ville de quinze cents habitants sur la rive droite du Rhin, au pied de trois coteaux plantĂ©s en vignes la Halde , le Sauerberg et le Hardberg. L’origine de cette ville remonte, dit-on , Ă  l’empereur Valentinien , qui y sĂ©journa avec son armĂ©e pen- 106 dant qu’il faisait construire des forts sur le Lo- wenberg et le Stromberg. C’est ordinairement Ă  KƓnigswinter qu’on prend cfĂšs guides pour parcourir les sept monts. La chaĂźne majestueuse des sept monts tire son nom des sept sommets qui dominent toute la chaĂźne. Le premier et le plus escarpĂ© des sept monts le Drachenfels , s’élĂšve sur le bord du fleuve, comme une paroi colossale. Toutes les pierres qu’on a employĂ©es Ă  la construction de la cathĂ©drale de Cologne ont Ă©tĂ© tirĂ©es des carriĂšres du Drachenfels , que , par cette raison , on appelle aussi CarriĂšres du DĂŽme Dombruch. A l’Est, une crĂȘte joint le Drachenfels avec le Wolken- bourg qui a la forme d’un cĂŽne tronquĂ©. Au Midi, et Ă  droite du Drachenfels, paraĂźt le Stromberg; et derriĂšre ces trois montagnes , un peu plus loin du Rhin , s’élĂšvent le Lowenberg , le Nieder , l’Oelberg et le Hemmerich. Ces sept montagnes, vues du Rhin, forment un magnifique amphithéùtre. Elles sont toutes couronnĂ©es par les ruines d’un chĂąteau. La chronique, en effet, rapporte que chacune de ces montagnes Ă©tait la propriĂ©tĂ© d’un puissant 107 chevalier, qui avait Ă©tabli sa rĂ©sidence dans un chĂąteau fort, situĂ© au sommet, ce qui ne le faisait pas mal ressembler Ă *l’aire d’un aigle. Ces chevaliers, suivant les habitudes du bon vieux temps, Ă©taient un peu voleurs et dĂ©trousseurs de passants. Ils exerçaient surtout leur coupable industrie Ă  l’époque oĂč les marchands se rendaient aux foires de Francfort et de Leipsick , et ne se faisaient faute de les voler quand l’occasion s’en -prĂ©sentait. Les bourgeois des villes voisines, importunĂ©s par les plaintes de ces marchands, firent une confĂ©dĂ©ration pour mettre les voleurs Ă  la raison ; mais les hauts et puissants seigneurs prĂ©tendirent que les vilains cherchaient Ă  empiĂ©ter sur leurs privilĂšges, et formĂšrent de leur cĂŽtĂ© une alliance pour maintenir le statu quo, c’est-Ă -dire leur droit inaltĂ©rable de piller impunĂ©ment comme par le passĂ©. Les anciennes chroniques rapportent meme que cette alliance Ă©tait figurĂ©e par sept flĂšches rĂ©unies dans un mĂȘme faisceau. Il en rĂ©sulta des combats acharnĂ©s. Tous ces chevaliers , couverts de fer , parfaitement exercĂ©s au mĂ©tier des armes , pouvant se rĂ©fugier Ă  l’approche du danger dans un asile presque im- 108 prenable et appelant d’ailleurs Ă  leur aide tous les bandits qui pullulaient dans les Etats voisins, avaient un avantage incalculable sur les habitants des villes. Ceux-ci, en effet, mal armĂ©s , peu ou point exercĂ©s aux combats, manquant de discipline , ne pouvaient que difficilement, malgrĂ© leur courage, rĂ©sister aux attaques rĂ©itĂ©rĂ©es des chevaliers. NĂ©anmoins , les bourgeois suppléÚrent Ă  l’habiletĂ© et Ă  la discipline par le nombre et la persĂ©vĂ©rance. Ils firent essuyer plusieurs dĂ©faites aux chevaliers, s’emparĂšrent de quelques chĂąteaux , et adressĂšrent leurs justes plaintes Ă  l’Empereur. Ce ne fut pas en vain, car l’histoire nous apprend que, dans une seule campagne, l’empereur Henri V prit et fit raser le Drachenfels et le Wolhenbourg. Une fois le faisceau rompu, il fut facile de venir Ă  bout des autres Ă©lĂ©ments de rĂ©sistance, et tous les chĂąteaux tombĂšrent successivement aux mains des bourgeois des villes, qui ne firent grĂące Ă  aucun , et ne laissĂšrent partout que des ruines. Plus loin , le Rhin se partage en deux bras qui entourent deux Ăźles connues sous le nom de Rolandswert ; et sur un rocher Ă  droite se prĂ©- 109 sentent les sombres ruines de Rolandseck. Ces ruines , couvertes de lierre et de plantes grimpantes, sont d’un effet majestueux. La perspective , du haut de Rolandseck, doit ĂȘtre admirable. Une ancienne chronique raconte que Roland, neveu de Charlemagne, vivement Ă©pris d’une jeune beautĂ©, la poursuivait avec toute l’ardeur de l’amour, quand, arrivĂ© dans l’üle de Rolands- wert, il apprit que , pour Ă©chapper Ă  ses poursuites , elle s’était rĂ©fugiĂ©e et avait pris le voile dans un couvent qu’on apercevait sur l’autre rive du Rhin. Le paladin, accablĂ© de regrets, mais voulant du moins respirer le mĂȘme air que sa bien-aimĂ©e, bĂątit le chĂąteau de Rolandseck , d’oĂč il pouvait voir le couvent, et y fixa son sĂ©jour jusqu’à la mort de la jeune fille, qui arriva quelques annĂ©es plus tard. Il est Ă  remarquer que , dans les anciennes chroniques , on se plaĂźt toujours Ă  faire de Roland un amant trompĂ© dans ses espĂ©rances, de mĂȘme qu'on peint Renaud de Montauban comme ayant Ă©tĂ© constamment heureux , et qu’on les retrouve l’un et l’autre, avec ces mĂȘmes caractĂšres , dans les poĂšmes immortels du Boyardo et no de l’Arioste , et dans les chroniques de l’archevĂȘque Turpin. Il est donc fort Ă  croire que le nom de Roland n’a Ă©tĂ© donnĂ© au hĂ©ros de cette histoire qu’à cause de ses malheurs en amour. Si Roland, en effet, avait Ă©tĂ© le hĂ©ros de toutes les aventures qui lui sont attribuĂ©es, il aurait vĂ©cu dix Ăąges d’homme. Au reste, il y a une question prĂ©judicielle Ă  examiner, c’est celle-ci Roland, comte d’Angers, neveu de Charlemagne, a-t-il jamais existĂ©? L’histoire se tait sur ce personnage, mais toutes les anciennes chroniques en parlent ; et la tradition, dans le midi de la France et en Espagne , a transmis jusqu’à nous quelques-unes de ses aventures , et notamment sa dĂ©faite et sa mort Ă  Ronce vaux. Qui faut-il croire? AprĂšs Rolandseck les montagnes s’abaissent et des deux cĂŽtĂ©s du Rhin font place Ă  de riantes campagnes. De nombreux villages apparaissent sur le penchant des coteaux couverts de vignes. Cette vue charmante repose des sombres Ă©motions qu’ont fait naĂźtre les sept monts. Nous aperçûmes bientĂŽt Unkel, petite ville de six Ă  sept cents habitants , et, un peu plus loin , Remagen , le Rigomagum des Romains, 111 autre petite ville, bĂątie sur la chaussĂ©e de Co- blentz Ă  Bonn. Cette chaussĂ©e, qui est une des plus belles d'Allemagne, est due en partie aux Français qui l’achevĂšrent en 1801. A cette occasion on dĂ©couvrit une grande quantitĂ© de pierres milliaires , de monnaies , de colonnes avec des inscriptions , de cercueils et autres objets d’antiquitĂ©. On y trouva la preuve que dĂ©jĂ  les empereurs Marc-AurĂšle et Lucius Verus avaient fait construire une chaussĂ©e dans ces mĂȘmes lieux. En passant devant Erpler-Ley , mont de basalte au pied duquel s’étend le bourg d’Erpel, avec une population de huit cents habitants , on nous fit remarquer que ce mont produisait le meilleur vin blanc de cette contrĂ©e , nommĂ© vin de Le', ce qui Ă©tait dĂ» principalement Ă  l’exposition des coteaux au soleil du matin et du midi. En effet , la nature du sol y entre pour bien peu de chose ; il est tellement pierreux qu’on est obligĂ© de planter chaque cep dans un panier rempli de gazon et de terre, et de l’enterrer ainsi dans les crevasses du rocher. Nous arrivĂąmes devant Linz, petite ville situĂ©e sur le penchant d’une montagne qui s’élĂšve au bord du Rhin. Elle a pour dĂ©fense un chĂąteau 112 placĂ© prĂšs de la porte du Rhin, et que l’archevĂȘque Engelbert III fit bĂątir en 1365 pour assurer la perception du pĂ©age de ce fleuve. L’église m’a semblĂ© fort ancienne et d’un aspect imposant. Plus loin nous aperçûmes le chĂąteau de Rhei- Ă« neck, au haut d’une montagne. Il ne paraĂźt rester du vieux chĂąteau que quelques ruines et une tour fort Ă©levĂ©e, de la plate-forme de laquelle la vue doit s’étendre sur un panorama magnifique. Cette tour, me dit le bon professeur, Ă©tait de construction romaine , et elle avait dĂ©jĂ  usĂ© plusieurs chĂąteaux. » Je conserve cette Ă©nergique expression, qui peint parfaitement l’extrĂȘme soliditĂ© de la tour et en gĂ©nĂ©ral des ouvrages faits par les Romains. Nous passĂąmes devant un Ă©norme rocher noir qui est penchĂ© sur le fleuve. Nous aperçûmes sur son sommet les ruines du vieux chĂąteau de Ham- merstein. Ce chĂąteau Ă©tait une position trop importante pour ne pas avoir excitĂ© la convoitise des puissants seigneurs du voisinage ; aussi nous voyons dans l’histoire qu’il changea fort souvent de maĂźtre. Il fut enfin dĂ©moli par les Français en 1688, aprĂšs la paix de Westphalie. Ăź 13 Avant d’arriver Ă  cette fin, de combien d’évĂ©nements ce chĂąteau n’a-t-il pas Ă©tĂ© tĂ©moin ! Tous les changements de maĂźtre qu’il a subis n’ont pu arriver sans de violentes commotions. Qui nous dira l’histoire secrĂšte du chĂąteau de Hammer- stein? HĂ©las! elle se rĂ©sume peut-ĂȘtre, comme l’histoire de tout le moyen Ăąge, dans des actes d’oppression, de vengeance et de cruautĂ©, au milieu desquels on voit apparaĂźtre, Ă  de rares intervalles, quelques traits de dĂ©vouement, d’hĂ©roĂŻsme et de gĂ©nĂ©rositĂ©. CHAPITRE III. ISuincs dn chĂąteau du Diable. — Origine de ce nom. — Andernacli. — Keuwied. — JEngers. — Ghrenbreit- stcin. — Coblentz. Nous aperçûmes bientĂŽt Andernach, avec ses tours dĂ©labrĂ©es et ses murailles noircies par le temps , et le riant village de Leudesdorf. Avant d’y arriver nous passĂąmes devant les ruines de FrĂ©dĂ©richstein, nommĂ©es aussi le ChĂą- 115 teau du Diable. Je voulus connaĂźtre l’origine de ce surnom, et voici ce qu’on me rapporta Sur l’emplacement de ces ruines existait jadis un chĂąteau redoutĂ© des patrons des ba- teaux du Rhin, qui l’avaient surnommĂ© le CliĂą- teau du Diable, Ă  cause des nombreux nau- frages arrivĂ©s en ce lieu. Ce passage dangereux Ă©tait habitĂ© par un ' chevalier fĂ©lon qui, en fait de mĂ©chancetĂ©, , aurait remontrĂ© au diable lui-mĂȘme. 11 ne sou- tenait le faste de sa maison qu’à l’aide des Ă©pais ves qu’il retirait des naufrages arrivĂ©s sur le Rhin dans l’étendue de ses domaines. Pour aug- menter le nombre de ces sinistres, il faisait enfoncer la nuit, au milieu du fleuve, par un j de ses Ă©cuyers, des pieux aigus qui perçaient les 5 flancs des bateaux et Ă©taient cause de tous les malheurs arrivĂ©s dans ces parages maudits. Ayant appris qu’un riche navire devait re- k culiĂšrement aux soins de son Ă©cuyer ; mais ce dernier avait nĂ©gligĂ© d’exĂ©cuter les ordres de son seigneur, qui avait eu le mortel dĂ©plaisir s de voir, des fenĂȘtres de son chĂąteau, le navire franchir sans avaries la passe dangereuse. Le 116 chĂątelain, pour punir son vassal de sa nĂ©gli- gence, lui avait fait donner cent coups de fouet. Alors l’écuyer, furieux de cette punition, s’était enfui vers l’archevĂȘque de Cologne. AprĂšs s’ĂȘtre jetĂ© Ă  ses pieds et avoir implorĂ© son pardon, il lui avait confessĂ© les crimes dont il s’était rendu complice. L’archevĂȘque, dont le pouvoir Ă©tait grand , avait pardonnĂ© Ă  l’écuyer Ă  cause de son re- pentir; mais il s’était emparĂ© par surprise du chĂąteau , et pour punir le possesseur de ses actes de piraterie, il l’avait fait pendre, haut et court, aux fenĂȘtres de son chĂąteau, qui depuis ce moment avait toujours conservĂ© le nom de ChĂąteau du Diable. » Une seconde version assigne Ă  ce nom une autre origine. Le chĂąteau de FrĂ©dĂ©richstem aurait Ă©tĂ© construit autrefois avec des matĂ©riaux transportĂ©s Ă  l’aide de corvĂ©es imposĂ©es au peuple , et le peuple , irritĂ© contre ces corvĂ©es, aurait par cette raison nommĂ© le chĂąteau , la Maison du Diable. La premiĂšre version offre plus d’intĂ©rĂȘt, la seconde est plus vraisemblable je vous laisse le choix. H7 En lace d’Andernach le Rhin se irouve resserrĂ© entre des rochers escarpĂ©s qui rendent son cours plus rapide. Mon compagnon de voyage m'entretint de l’ancienne splendeur d’Andernach, qui, Ă  l’époque de la fĂ©dĂ©ration des villes du Rhin , pouvait fournir mille fantassins armĂ©s et cinquante che- comparaison avec elles. Pour voir le Giessbach dans toute sa beautĂ© , il {i faut monter jusqu’aux plus hautes cascades et ne pas s’arrĂȘter Ă  moitiĂ© chemin, comme je l’ai vu faire Ă  plusieurs voyageurs qui ne croient pas moins fermement avoir tout visitĂ©. En effet, le Giessbach se prĂ©cipite du haut de la montagne en formant une suite de chutes plus ou moins § Ă©levĂ©es. NouS en avons comptĂ© sept, toutes re- g marquables par la variĂ©tĂ© de leur forme et leurs nombreuses gerbes, et les premiĂšres se trouvent § Ă  une assez grande hauteur. L’impĂ©tueux torrent 1 tombe ainsi, de cascade en cascade , tantĂŽt en nappes d’argent, tantĂŽt en flocons d’écume, sur des rochers qu’il cherche en vain Ă  Ă©branler, et va enfin reposer ses ondes fatiguĂ©es dans les gouffres du lac de Brientz. La plus belle cascade est sans contredit celle qui tombe du haut d’un rocher, dont la base creusĂ©e forme une grotte oĂč on peut facilement se placer, de maniĂšre Ă  avoir le volume d’eau entre soi et i 257 le ciel. Nous j sommes arrivĂ©s au moment meme oĂč le soleil frappait sur la cascade et venait se rĂ©flĂ©chir dans le fond de la grotte aprĂšs avoir traversĂ© le volume d’eau. C’était un effet d’arc- en-ciel fort remarquable. Non loin du Giessbach on nous montra une terrasse avancĂ©e sur le bord du lac et nommĂ©e le Tansplatz la place de danse; la tradition rapporte que deux amants avaient Ă©tĂ© forcĂ©s de renoncer Ă  une union qu’ils dĂ©siraient ardemment. Il Ă©tait d’usage que le jour de la fĂȘte du pays on se rĂ©unĂźt sur le Tansplatz pour se livrer Ă  des danses Ă  la vue du lac. Les deux amants parurent Ă  la fĂȘte dans leurs plus beaux habits. Quand le signal de la walse se fit entendre, ils se rĂ©unirent aux danseurs. On les vit quelque temps, au milieu des autres walseurs, faire admirer leur lĂ©gĂšretĂ© . Insensiblement ils s’approchĂšrent du lac en tournant sur eux-mĂȘmes. On avait fait jusque-lĂ  peu d’attention Ă  eux ; mais quand on les vit gagner le bord du lac, un cri gĂ©nĂ©ral d’effroi se fit entendre. On courut Ă  eux pour les prĂ©venir du danger et les arrĂȘter. Il Ă©tait trop tard. Un dernier tour de walse les prĂ©- 17 258 cipita dans l’abĂźme, oĂč leur vie s’éteignit pendant qu’ils se tenaient Ă©troitement embrassĂ©s. Cette anecdote me frappa beaucoup ; elle me rappela qu’un genre de mort Ă  peu prĂšs semblable fut choisi par les femmes et les filles de Souli, pour Ă©chapper aux outrages des soldats du fameux Ali, pacha de Janina. Qui n’a pas ouĂŻ dire en Europe la rĂ©sistance dĂ©sespĂ©rĂ©e d’une poignĂ©e de Souliotes contre toutes les forces cl’Ali ? Ils durent enfin succomber sous les efforts du nombre et de la trahison. Quand vint ce moment, les femmes et les vierges de Souli, sur le point d’ĂȘtre livrĂ©es aux Albanais, satellites d’Ali, rĂ©solurent de mourir. Elles se rĂ©unirent sur un rocher qui dominait un prĂ©cipice d’une immense profondeur. Toutes se tenaient par la main. Elles commencĂšrent une espĂšce de danse funĂšbre, en chantant sur un rhjthme, d’abord lent, ensuite plus accĂ©lĂ©rĂ©, des adieux Ă  leur cher pays et Ă  la vie. Elles formaient une longue chaĂźne, et Ă  mesure que l’extrĂ©mitĂ© de cette chaĂźne s’approchait du prĂ©cipice , une main se dĂ©tachait et une femme tombait. Aucune ne refusa cet horrible sort ; et les Albanais, au moment oĂč ils arrivaient sur la cime du rocher, pu- 259 rent encore ĂȘtre tĂ©moins de la cliute de la derniĂšre de ces femmes hĂ©roĂŻques. Nous quittĂąmes enfin le Giesshach pour nous rendre Ă  Brientz, oĂč nous arrivĂąmes en peu de temps. La position de Brientz , Ă  l’extrĂ©mitĂ© du lac, est agrĂ©able , quoique trop resserrĂ©e entre le lac et la montagne. Dans l’hĂŽtel oĂč nous nous arrĂȘtĂąmes pour dĂ©jeuner , nous avions la vue du lac, qui offre un aspect bien plus sĂ©vĂšre que le lac de Thun. Il est encaissĂ©, au nord et au midi, entre deux montagnes noirĂątres qui ne prĂ©sentent que peu de traces de vĂ©gĂ©tation. Souvent mĂȘme le pied de ces montagnes baigne dans le lac, en sorte que, sauf quelques rares exceptions, on ne voit sur ses bords ni champs, ni prairies, ni maisons de campagne. Le lac de Brientz est, dit-on, un des plus profonds de la Suisse. Nous prĂźmes ensuite une'de ces petites voitures du pays , qu’on appelle char de cĂŽtĂ©, pour nous rendre Ă  Meyringen. Nous parcourĂ»mes un pays fort agrĂ©able , et bientĂŽt nous arrivĂąmes Ă  la dĂ©licieuse vallĂ©e de Hasli, dans laquelle se trouve Meyringen. Nous 260 rencontrions souvent des champs plantĂ©s de pommiers , qui nous rappelaient notre Normandie et nous faisaient grand plaisir Ă  voir. De tous cĂŽtĂ©s nous apercevions de belles habitations, de riches vergers et une foule de tableaux gracieux et riants qui faisaient contraste avec les sombres rochers qui bordaient l’horizon. Un peu Ă  droite de Meyringen est le Reichen- bach-, dont les eaux font marcher une scierie. Nous allĂąmes visiter cette belle cascade. Le Rei- chenbach s’élance avec une violence inexprimable et un bruit sourd semblable au tonnerre ; il tombe d’abord sur un rocher plat oĂč ses eaux s’étendent et d’oĂč il retombe en large cascade au fond d’un gouffre dont on n’envisage qu’en tremblant la profondeur. Le volume d’eau est plus considĂ©rable qu’au Giessbach ; et cependant nous avons prĂ©fĂ©rĂ© cette derniĂšre cascade , parce qu’il y rĂšgne moins de confusion, que les tableaux sont plus variĂ©s , et que la position d’ailleurs est plus pittoresque. Meyringen est un grand village oĂč on trouve beaucoup d’anciennes maisons suisses; mais le marteau des dĂ©molisseurs y a commencĂ© ses ravages , et dans quelques annĂ©es les beaux et anti- 261 ques chalets seront tous remplacĂ©s par des maisons modernes. Il nous restait Ă  franchir le mont Brunig, qui nous sĂ©parait de Lungern. Nous nous procurĂąmes Ă  cet effet des chevaux et un guide Ă  Mey- ringen. Nous suivĂźmes d’ahord un chemin fortagrĂ©able, pratiquĂ© dans une foret de grands hĂȘtres et de sapins qui nous garantissaient contre les ardeurs du soleil. Nous montions insensiblement, et la premiĂšre Ă©claircie nous laissa voir, Ă  gauche, Ă  une assez grande profondeur, de riantes prairies ; et Ă  droite, le Weilerhorn , qui s’élĂšve au-dessus du Brunig, dans la forme d’un mur taillĂ© Ă  pic. Le Weilerhorn me rappela , sous certains rapports , le MarborĂ© que j’avais vu, trois ans auparavant , dans les PyrĂ©nĂ©es, et qui enceint si majestueusement le cirque de Gavarnie. Mais le Weilerhorn se prolonge en droite ligne, et n’a pas la forme semi-circulaire du MarborĂ© , ses cinq ou six Ă©tages de terrasses, qui sont comme les gradins d’un cirque immense, et, par-dessus ces terrasses, le Daillon , qui protĂšge de sa cime audacieuse cette architecture gigantesque. Il 262 manque encore au Weilerhorn celte cascade de mille deux cent soixante-six pieds d’élĂ©vation , qui , vers les deux cinquiĂšmes de sa chute, rencontrant une roche saillante, se brise , rejaillit et tombe dans le cirque de Gavarnie en vapeurs d’une blancheur Ă©clatante-, et surtout cette brĂšche de Roland, d’un effet si grandiose, ouverte dans la montagne du MarborĂ© par le paladin Roland , d’un seul coup de sa terrible Ă©pĂ©e, si l’on en croit une des traditions les plus audacieuses de cette poĂ©tique contrĂ©e. Aussi, quelque imposant que soit le Weilerhorn, il est bien loin d’exciter cet enthousiasme qui saisit tous les voyageurs Ă  la vue du MarborĂ© et du cirque de Gavarnie. bientĂŽt nous aperçûmes, dans une seconde Ă©claircie, le lac de Rrientz et une grande partie de la vallĂ©e deHasli. Cette vue est trĂšs-belle. Le pays devint plus sauvage. Nous marchions souvent sur un sol rocailleux couvert de mousse. De temps en temps nous rencontrions de petits oasis cultivĂ©s oĂč poussaient l’herbe et quelquefois les pommes de terre. Ils Ă©taient entourĂ©s par une haie de bois sec, renfermaient une ou deux vaches, et plus souvent des chĂšvres et quelque moutons. Au milieu se trouvait un petit chalet Ă  peine 265 suffisant pour garantir le gardien et les animaux contre les rigueurs de la tempĂ©rature. Nous Ă©tions alors Ă  deux mille pieds environ au-dessus du lac de Brientz , mais la journĂ©e Ă©tait si chaude et si belle que nous nous apercevions Ă  peine que l’air Ă©tait rarĂ©fiĂ©. En approchant du point le plus Ă©levĂ© du passage , nous trouvĂąmes une maison de pĂ©age oĂč nous payĂąmes une petite rĂ©tribution destinĂ©e, nous dit-on, Ă  indemniser les ouvriers qui rendent la route praticable pour les piĂ©tons et les chevaux. Nous arrivĂąmes enfin au sommet du Brunig , et alors le lac de Brientz et la vallĂ©e de Hasli se dĂ©ployĂšrent en entier Ă  nos regards vĂ©ritablement enchantĂ©s. En descendant vers Lungern le paysage nous parut aussi pittoresque, mais moins sĂ©vĂšre. La chaĂźne du Vcilerhorn nous serrait de moins prĂšs, et Ă  droite et Ă  gauche de la route des arbres remarquables par leur belle venue et leur hauteur prodigieuse dĂ©robaient Ă  la vue les aspĂ©ritĂ©s des rochers. A la moitiĂ© de la descente nous trouvĂąmes un passage trĂšs-difficile et trĂšs-escarpĂ©, ressemblant 264 plutĂŽt Ă  une rampe d’escalier qu’à une route, et oĂč les chevaux pouvaient Ă  peine tenir pied. Nous le franchĂźmes sans accident. Nous apercevions des vallons et des collines couverts de la verdure la plus fraĂźche ; en face de nous, dans la vallĂ©e, le joli village de Lungern , lieu de notre destination , et un peu plus loin le petit lac de LungernsĂ©e. Le soleil alors se couchait et jetait sur le paysage des flots de pourpre et d’or. Nous avions sous les yeux une nature riche et cultivĂ©e qui formait le plus heureux contraste avec les lieux arides que nous venions de parcourir; aucune maison moderne ne nous gĂątait cette belle partie de la Suisse, les paysans et les paysannes que nous rencontrions Ă©taient vĂȘtus de l’ancien costume suisse. En arrivant Ă  l’auberge du Soleil, Ă  Lungern, nous vĂźmes Ă  la porte des voyageurs allemands que nous avions dĂ©jĂ  rencontrĂ©s Ă  Interlacken, mais qui, au lieu de franchir le Brunig , avaient pris la route de la vallĂ©e, route beaucoup plus facile mais moins pittoresque. Sur la description que nous leur fĂźmes du Brunig, ils regrettĂšrent beaucoup de ne pas nous avoir imitĂ©s. Ils nous 265 donnĂšrent pour motif l’ñge avancĂ© du chel'de la famille, M. K_, conseiller intime du roi de Pi ‱usse. Il avait dĂ©sirĂ© revoir, avant de mourir, la Suisse, qu’il avait visitĂ©e dans sa jeunesse, mais il Ă©vitait autant que possible les fortes fatigues. Sa famille se composait de sa femme , encore assez jeune, de leurs deux filles et d’une dame de compagnie. Le conseiller et sa femme comprenaient peu le français, mais la dame de compagnie et les jeunes filles le parlaient sans aucun accent. Cette sociĂ©tĂ© nous plut beaucoup. Nous n’eĂ»mes avec le conseiller et sa femme qu’un Ă©change de politesses et de propos obligeants, que les jeunes filles reportaient des uns aux autres, aprĂšs les avoir traduits ; mais avec ces derniĂšres et leur dame de compagnie nous fĂźmes presque connaissance. J’annonçai Ă  ces voyageurs que nous n’allions que passer Ă  Lungern, et que nous irions coucher Ă  Alpnach. Il n’y a pas de voiture ce soir , nous dit une des jeunes filles en riant. Notre hĂŽte nous tient prisonniĂšres ici jusqu’à demain matin , et le meme sort vous attend. » C’est que vous n’avez pas insistĂ©, rĂ©pondis-je ; 266 je suis sĂ»r qu’il cĂ©dera Ă  nos justes demandes. J’allai aussitĂŽt le trouver. C’était bien la meilleure figure de Suisse qu’on pĂ»t rencontrer mĂ©lange tout Ă  la fois de bonhomie et de finesse. Il me dit, avec force salutations et un aplomb imperturbable , que ses voitures et ses chevaux ; Ă©taient en voyage, mais que le lendemain, Ă  cinq ' heures du matin, conducteur, cheval et voiture ‱ ... * seraient Ă  notre disposition. C’était exactement la rĂ©ponse qu’il faisait Ă  tous les voyageurs qui tĂ©moignaient le dĂ©sir de ' se remettre de suite en route. En un mot, notre hĂŽte, qui n’était pas gĂątĂ© par le passage trop frĂ©quent des Ă©trangers, voulait absolument nous donner Ă  dĂźner et Ă  coucher. Comme nous Ă©tions Ă  sa discrĂ©tion, je me gardai bien de lui faire sentir que j’avais pĂ©nĂ©trĂ© ses combinaisons. Nous prĂźmes gaĂźment notre i parti, et nous mĂźmes le temps Ă  profit en visitant ’ Lungern. I Nous voilĂ  donc au centre de la Suisse, dans le canton d’Unterwalden, dans la patrie de Guillaume Tell. Notre hĂŽte est sorti ce matin avec moi pour me faire voir les chalets du village , 267 qui sont remarquables par leur beautĂ©. Presque tous sont dĂ©corĂ©s extĂ©rieurement de peintures qui rappellent toujours un trait d’histoire de la Suisse. J’avoue que tous ces hĂ©ros ont de singuliĂšres figures. Qu’importe? aprĂšs tout. Pour les habitants de Lungern, ce sont les actions de Guillaume Tell, d’Arnold de Melchtal, de Winkel- ried et d’autres hĂ©ros suisses qui revivent dans ces grossiĂšres images. Elles servent de texte Ă  leurs narrations durant leurs longues soirĂ©es d’hiver ; elles les excitent Ă  l’amour de leur indĂ©pendance , les encouragent Ă  la dĂ©fense de leurs droits. Les fresques du Vatican, peintes par RaphaĂ«l et Michel-Ange, n’ont peut-ĂȘtre jamais produit autant d’effet sur les Romains modernes. J’ai appris que la vallĂ©e de Lungern n’était qu’aux deux tiers de la descente du Brunig Ă  Sarnen , et qu’aprĂšs avoir suivi cette vallĂ©e pendant plusieurs lieues, nous aurions une nouvelle cĂŽte Ă  descendre pour entrer dans la vallĂ©e de Sarnen. Notre hĂŽte nous a procurĂ© une petite voiture pour faire ce trajet. Avant de prendre congĂ© de lui , je dois dire que nous n’eĂ»mes point sujet 268 de regretter notre sĂ©jour forcĂ© Ă  Lungern. Nous fĂ»mes assez bien traitĂ©s, et Ă  un prix modĂ©rĂ©. En sortant de Lungern nous avons trouvĂ© le lac de LungernsĂ©e, que nous avons cĂŽtoyĂ© pendant assez longtemps. Sur les deux rives de ce lac nous ne voyions ni rocs dĂ©charnĂ©s, ni glaciers , ni montagnes de neige , mais partout des formes arrondies et gracieuses , des collines couvertes de verdure. Nous arrivĂąmes ainsi Ă  la descente rapide dont nous avait prĂ©venu notre hĂŽte de Lungern. On l’a rendue praticable pour les voitures au moyen de rampes qui ont Ă©tĂ© creusĂ©es dans les flancs de la montagne. Nous la parcourĂ»mes donc sans aucun obstacle sĂ©rieux. D’abord nous rencontrĂąmes une forĂȘt de gros arbres d’une prodigieuse hauteur. PI us loin la forĂȘt fit place Ă  de beaux pĂąturages en pente plus ou moins rapide, sur lesquels se trouvaient dissĂ©minĂ©s des chĂąlets et de nombreux troupeaux, et au delĂ  nous commençùmes Ă  apercevoir la belle vallĂ©e de Sarnen. Le pays nous semble encore plus beau qu’à notre arrivĂ©e Ă  Lungern. Il est aussi plus peuplĂ© , plus vivant. Sur les montagnes, couvertes de verdure, qui s’élĂšvent des deux cĂŽtĂ©s de la vallĂ©e. 269 nous distinguons une foule de jolies maisons et des groupes pittoresques de grands arbres. La scĂšne est animĂ©e par des troupeaux de vaches et i de chĂšvres qui, en marchant, font rĂ©sonner d’énormes grelots suspendus Ă  leur cou. Des habitants , vĂȘtus de l’ancien costume suisse, nous accueillent avec un sourire doux et affectueux. Tout, en un mot, donne Ă  cette belle contrĂ©e un caractĂšre vraiment pastoral. C’est Ă  Lungern et dans la vallĂ©e de Sarnen, et lĂ  seulement, que j’ai retrouvĂ© la Suisse telle que nous la dĂ©peignent les anciens historiens. Nous suivĂźmes une route qui est sur la droite de la vallĂ©e, et presque toujours ombragĂ©e par de beaux arbres. Nous laissĂąmes Ă  notre gauche l’église de Sarnen, qui, vue de loin, nous parut jolie. Nous cĂŽtoyĂąmes le lac de Sarnen, qui est beaucoup plus grand que celui de LungernsĂ©e, et dont les bords sont tapissĂ©s de riantes habi-> tĂątions. Tout Ă©tait calme autour de nous, et nous jouissions dĂ©licieusement de l’aspect d’un beau pays, quand des coups de tonnerre nous annoncĂšrent l’approche d’un orage. Le vent siffla, les eaux du lac se soulevĂšrent, et en moins de temps 270 peut-ĂȘtre que je ne mets Ă  l'Ă©crire, un orage Ă©clata sur nos tĂȘtes et nous inonda d’un dĂ©luge de pluie. Ce sont les inconvĂ©nients de la Suisse ; le temps y est extrĂȘmement variable ; les hautes montagnes dont vous ĂȘtes environnĂ© ne vous permettent pas de voir venir les orages , et vous ĂȘtes surpris par un brusque changement de temps au moment oĂč vous cherchiez Ă  vous dĂ©fendre des rayons du soleil. Nous arrivĂąmes enfin Ă  Alpnach , sur le lac de Lucerne, ou des Waldstetten, ou des Qualre- Cantons, noms dont on se sert indiffĂ©remment pour dĂ©signer ce beau lac. Alpnach est situĂ© au fond d’une des quatre haies principales formĂ©es par le lac de Lucerne. Ce lac figure assez bien une croix dont Lucerne serait la tĂȘte , et Alpnach et Kussnach les deux bras. La baie d’Alpnach est resserrĂ©e entre deux hautes montagnes. Elle s’élargit Ă  mesure qu’on avance au milieu du lac. Quand on a passĂ© Win- kel, il faut tourner Ă  gauche pour aller gagner Lucerne. On se trouve alors assez prĂšs du mont Pilate, qui domine toute cette partie du lac. J’ai profitĂ© du court sĂ©jour que j’ai fait Ă  Alp- 271 nach pour visiter son Ă©glise, qui m’a semblĂ© fort ancienne, et oĂč j’ai remarquĂ© des ornements sculptĂ©s en bois d’un curieux travail. On nous avait fait espĂ©rer qu’à Alpnach nous trouverions un bateau Ă  vapeur pour nous rendre Ă  Lucerne. Ce bateau Ă©tait passĂ© il y avait plusieurs heures, et nous fĂ»mes obligĂ©s de nous contenter d’une barque conduite par quatre rameurs. Pendant qu’on disposait la barque nous entrĂąmes Ă  l’hĂŽtel du Cheval-Blanc, sur le lac. Nous fĂ»mes agrĂ©ablement surpris d’y retrouver la famille du conseiller K., qui nous avait devancĂ©s. Elle attendait, comme nous, le moment de s’embarquer pour Lucerne. Les deux jeunes fdles regardaient d’un air peu rassurĂ© la barque qu’on prĂ©parait. La salle Ă©tait pleine de monde, et la plus jeune fille surtout paraissait se demander avec inquiĂ©tude si tout ce monde, quelle comptait du bout du doigt, trouverait place sur le frĂȘle esquif. Quand son doigt fut dirigĂ© vers nous elle nous reconnut et nous montra Ă  sa sƓur. Elles vinrent aussitĂŽt nous souhaiter la bien-venue et nous firent part de leurs craintes. Nous les rassurĂąmes. Le bateau Ă©tait grand. Il 272 Ă©tait conduit par quatre rameurs qui devaient savoir ce qu’il pouvait porter, et sans doute qu’on Ă©viterait de le surcharger. Je me trompais. Les malheureux nous entassĂšrent au nombre de dix- sept dans une barque qui avait Ă©tĂ© faite pour douze ou au plus quatorze passagers. Cependant, comme le temps paraissait redevenu beau et que les bords du lac n’étaient pas agitĂ©s, nous nous mĂźmes en route sans trop d’apprĂ©hension. Quand nous fĂ»mes sortis de la baie d’Alpnach et que nous nous trouvĂąmes dans la direction de Lucerne, le temps changea pour la seconde fois depuis le matin, et le tonnerre se fit entendre de nouveau. Les vagues s’agitĂšrent et le bateau Ă©prouva de tels soubresauts que nos bateliers, malgrĂ© leur assurance, jugĂšrent prudent de changer de route et de se diriger vers la terre, qui heureusement n’était pas Ă©loignĂ©e. Nous gagnĂąmes une petite anse et nous nous mĂźmes Ă  l’abri sous une espĂšce de mauvais hangard. Pendant ce temps l’orage redoublait de violence, avec accompagnement d’éclairs, de tonnerre et de grĂȘle. Les pauvres jeunes filles me regardaient d’un air presque fĂąchĂ© et semblaient ' me reprocher l’assurance que je leur avais don- 275 nĂ©e. Je leur montrai l’horizon , qui Ă©tait dĂ©jĂ  Ă©clairci, les nuages noirs disparaissant derriĂšre le mont Pilate, et un magnifique arc-en-ciel annonçant le retour du beau temps. Cette fois les espĂ©rances que j’avais donnĂ©es ne furent pas trompĂ©es. Le temps redevint tout Ă  fait beau, et nous eĂ»mes jusqu’à Lucerne un ciel sans nuages. Le lac Ă©tait bien encore un peu agitĂ© ; mais les jeunes filles, qui avaient eu la preuve de l’habiletĂ© et de la prudence des bateliers , les voyant ramer vigoureusement sans aucune prĂ©occupation , en tirĂšrent avec raison la consĂ©quence que le danger Ă©tait passĂ© ; elles reprirent toute leur assurance et finirent par rire aux Ă©clats de leur frayeur. Pendant ce temps j’examinais avec attention le lac de Lucerne. C’était la premiĂšre fois que j’avais la vue de ce beau lac, et je ne puis vous exprimer tout le plaisir qu’il me faisait Ă©prouver. Ses bords, fermĂ©s par de hautes montagnes et d’immenses blocs de granit dans la baie d’Alp- nach, s’abaissaient Ă  mesure que nous approchions de Lucerne, et se couvraient sur les deux rives de riantes habitations, de charmantes maisons de campagne, qui descendaient jusqu’au lac 18 * 274 par une pente plus ou moins rapide. Au-dessus on apercevait cette longue suite de montagnes qui entourent le lac, et dont les plus Ă©levĂ©es sont le mont Rigi et le mont Pilate. Ce spectacle Ă©tait tout Ă  la fois gracieux et sublime. Mais le bateau s’avançait toujours vers Lucerne , dont on commençait Ă  apercevoir les flĂšches pointues. Le soleil dardait sur nous avec force ses rayons, qui se reflĂ©taient dans les eaux bleues du lac. La chaleur Ă©tait devenue tout Ă  coup suffocante , et pourtant nous la supportions avec plaisir, car plusieurs d’entre nous avaient Ă©tĂ© plus ou moins atteints par la pluie, et trouvaient doux de se sĂ©cher aux feux du soleil. Enfin nous arrivĂąmes Ă  Lucerne, et nous abordĂąmes sur le quai, en face de l’hĂŽtel du Cygne, oĂč nous descendĂźmes. CINQUIEME PARTIE LUCERNE. LE RiGI. — RETOUR A BALE. CHAPITRE 1. Lucerne. — Ponts. — Église». — CloĂźtre. — Arsenal. — Lion de Thorwaldscn. Ce matin j’ai Ă©tĂ© rĂ©veillĂ© par le soleil, qui donnait dans notre chambre. Ne vous Ă©tonnez pas si je vous parle si souvent du soleil. En voyage, quand la chaleur est modĂ©rĂ©e, c’est un ami bien prĂ©cieux, surtout au bord des lacs et des riviĂšres. Les brouillards, les orages, le sifflement des vents 278 peuvent figurer avec avantage dans une description poĂ©tique qu’on lit le soir, au coin d’un bon feu, mais en voyage, c’est la chose du monde la plus dĂ©testable. Malheureusement, depuis plusieurs jours, quoique dans la plus chaude saison de l’annĂ©e, nous avions Ă©tĂ© trop souvent appelĂ©s Ă  en faire l’expĂ©rience. Nous habitons une chambre d’oĂč la vue est admirable. Dans le lointain nous apercevons, Ă  gauche, le mont Rigi, et Ă  droite , le mont Pilate ; sous nos fenĂȘtres, le mouvement du port de Lucerne, et, quelques pas plus loin, son beau lac, dĂ©jĂ  sillonnĂ© par une foule d’embarcations. Je me suis mis de bonne heure Ă  parcourir la ville. A dix heures du matin, je m’étais dĂ©jĂ  assez bien rendu compte de sa position. J’avais reconnu sa division en deux parties la grande et la petite ville. J’avais visitĂ© plusieurs de ses ponts, qu’on pourrait aussi bien appeler des galeries de bois bĂąties sur pilotis. Deux surtout mĂ©ritent une mention particuliĂšre le pont de la Chapelle , ayant 320 mĂštres de long, et dĂ©corĂ© de peintures sur bois reprĂ©sentant des Ă©pisodes tirĂ©s des temps hĂ©roĂŻques de la Suisse ou de la vie des 279 deux patrons de la ville, saint LĂ©ger et saint Maurice ; et le pont du Hof, ayant 450 mĂštres de long , ornĂ© de 238 peintures sur bois, reprĂ©sentant des sujets tirĂ©s de l’ancien et du nouveau Testament. Ces deux ponts sont couverts. Les peintures qui les dĂ©corent sont d’affreuses croĂ»tes ; mais quand on pense qu’elles sont lĂ  depuis quatre ou cinq cents ans, que rien ne les dĂ©fend contre les passants , et que cependant elles n’ont subi d’autres outrages que ceux du temps, on ne peut s'empĂȘcher de les voir avec intĂ©rĂȘt, j’allais presque dire avec respect. Nous avons ensuite visitĂ© L’église de Saint-LĂ©ger, au Hof, remarquable par son antiquitĂ©, puisqu’elle fut fondĂ©e en 695. On nous a fait voir, dans le chƓur, un fort beau tableau, peint par Lanfranc. 11 reprĂ©sente le Christ au mont des Oliviers. La grille du chƓur est Ă©galement digne d’attention. Un cloĂźtre, d’oĂč l’on a une vue admirable , et qui sert de sĂ©pulture aux principales familles du canton de Lucerne. J’ai toujours aimĂ© ces sĂ©pultures de famille prĂšs des Ă©glises, des lieux oĂč se rassemblent les populations. Cette rĂ©union a quelque chose de touchant, qui me 280 plaĂźt, qui me va au cƓur. Il me semble qu’une des craintes qu’on doit avoir en mourant, c’est d’ĂȘtre oubliĂ© vite, et n’est-ce pas une consolation de pouvoir se dire Quand mes enfants iront Ă  l’église ils passeront prĂšs de mon tombeau, et donneront un souvenir et un regret Ă  ma mĂ©moire. L’église et le couvent des Franciscains. Nous avons vu dans le chƓur un beau tableau, reprĂ©sentant saint Antoine, et, dans la nef, des peintures assez grossiĂšrement faites, figurant les banniĂšres conquises par les anciens Lucernois. Ces derniĂšres peintures m’ont nĂ©anmoins fait plaisir, comme souvenir historique. Nous avons fini par l’arsenal, oĂč l’on nous a montrĂ© la cotte de mailles que portait LĂ©opold d’Autriche Ă  la bataille de Sempacli, oĂč il fut tuĂ©, le 9 juillet 1386. Il est Ă  observer que ce duc LĂ©opold Ă©tait petit-fils d’un autre duc du mĂȘme nom qui, soixante-onze ans auparavant, avait perdu la bataille de Morgarten, aussi contre les Suisses. Dans l’intĂ©rieur de la ville nous avons remarquĂ© plusieurs tours fort anciennes. Sur l’une d’elles est peinte une Ă©norme figure de gĂ©ant. En gĂ©nĂ©ral, les monuments et les maisons ont un caractĂšre de moyen Ăąge qui fait contraste avec les nouvelles constructions qu’on Ă©lĂšve de toutes parts dans la ville. Pour mon goĂ»t personnel , j’aimerais mieux que chaque localitĂ© s’étudiĂąt Ă  conserver en toutes choses son type national. Il nous restait Ă  voir la merveille de Lucerne. On m’avait beaucoup vantĂ©, Ă  Berne , le lion de Thorwaldsen. Je ne sais si vous avez appris que Lucerne s’enorgueillit d’avoir comptĂ© au nombre de ses enfants plusieurs des Suisses qui dĂ©fendirent courageusement, le 10 aoĂ»t 1792, le chĂąteau des Tuileries contre les hordes de Danton, et scellĂšrent de leur sang leur fidĂ©litĂ© au malheureux Louis XYI. Un citoyen de Lucerne, M. de Pfyffer, a voulu consacrer Ă  la mĂ©moire de ses compatriotes un monument digne de leur belle action. Il y a rĂ©ussi d’une maniĂšre aussi neuve que grandiose. Il a demandĂ© au cĂ©lĂšbre Thorwaldsen le modĂšle en plĂątre du monument, et il l’a fait tailler par un jeune sculpteur de Constance nommĂ© Ahorn , dans un Ă©norme rocher qui ferme un 282 des cĂŽtĂ©s de son jardin. Il en est rĂ©sultĂ© un monument d’un effet admirable. Rien de plus simple en apparence, et nĂ©anmoins de plus poĂ©tique, que l’idĂ©e qui a inspirĂ© l’artiste. Un lion percĂ© d’une lance expire en couvrant de son corps un bouclier ornĂ© de fleurs de lis. Au-dessus de la grotte on lit l’inscription suivante Helveliorum fidei ac virtuti. L’expression du lion mourant est sublime. C’est le plus fier courage uni Ă  la plus parfaite rĂ©signation. Ce monument fait honneur au citoyen et Ă  l’artiste. Revenu Ă  l’hĂŽtel, j’ai assistĂ© pour la premiĂšre fois Ă  une longue discussion sur la question qui divise aujourd’hui la Suisse, la question des JĂ©suites 5 et je vous avoue que cette question a pris sur-le-champ Ă  mes yeux des proportions beaucoup plus grandes que je ne m’y attendais. Le canton de Lucerne a appelĂ© des jĂ©suites pour leur confier la direction d’un sĂ©minaire, et peut-ĂȘtre plus tard de l’éducation publique. D’autres cantons demandent que Lucerne 285 soit forcĂ© de renvoyer les JĂ©suites , sous prĂ©texte que leur prĂ©sence menace la tranquillitĂ© publique et mĂȘme la sĂ»retĂ© intĂ©rieure de la Suisse. Tel est, en abrĂ©gĂ©, l’état de la question. Elle Ă©tait dĂ©battue en ce moment devant moi par deux interlocuteurs qui y mettaient une extrĂȘme chaleur et presque de l’animositĂ©. On me dit que c’étaient deux beaux-frĂšres, dont l’un Ă©tait catholique et l’autre protestant. Cela me fit peur; je crus presque ĂȘtre revenu au temps des guerres de religion. Ecoutez l’un La souverainetĂ© des cantons est la base mĂȘme du pacte fĂ©dĂ©ral. En vertu de ce droit souve- rain, Lucerne est bien le maĂźtre de recevoir sur son territoire qui bon lui semble. La diĂšte fĂȘte dĂ©rale, il est vrai, a le droit de prendre des mesures pour rĂ©primer les actes d’un canton qui troubleraient la tranquillitĂ© publique de la Suisse, mais non pour prĂ©venir des troubles qui n’existent pas, et qui peut-ĂȘtre n’arriveront jamais. Si la diĂšte donne l’exemple du mĂ©pris de cette loi fondamentale et intervient dans le gouvernement du canton, non pas pour rĂ©pri~. mer, mais pour prĂ©venir, il y a violation du pacte fĂ©dĂ©ral, il n’y a plus de souverainetĂ© can- tonale. Or, qui se plaint dans Lucerne des JĂ©suites ? Par quels actes ont-ils attentĂ© Ă  la paix de la confĂ©dĂ©ration Suisse ? Quel trouble y a apportĂ© leur prĂ©sence? N’est-ce pas une dĂ©rision de prĂ©tendre qu’ils menacent la sĂ»retĂ© intĂ©rieure de la Suisse? » Entendez l’autr Le pacte fĂ©dĂ©ral, tout en reconnaissant la souverainetĂ© des cantons, contient un arti- cle 8, qui donne Ă  la diĂšte le droit de prendre toutes les mesures que rĂ©clame la sĂ»retĂ© intĂ©- rieure de la Suisse. Or, cette sĂ»retĂ© est incom- patible avec la prĂ©sence des JĂ©suites. En effet, ils ont pour but principal l’extirpa- tion du Protestantisme, qui est la religion d’une grande partie de la Suisse, ce qui les met en Ă©tat d’hostilitĂ© permanente avec cette partie du pays. Ils n’ont ni famille ni patrie , et ils recoi- vent les ordres d’un souverain Ă©tranger, d’un gĂ©nĂ©ral rĂ©sidant Ă  Rome, auquel ils doivent une obĂ©issance aveugle. N’est-ce pas lĂ  une cause suffisante d’alarmes. Le pĂšre de famille attend- il, pour prendre des prĂ©cautions contre le feu , que s maison soit en flammes ? » Je vous ai rapportĂ© fidĂšlement les arguments j pour et contre. La question est scabreuse. Je crois cependant que le droit est en faveur de Lucerne, ! attendu qu’il n’y a pas en Suisse de lois contre les JĂ©suites. Dieu veuille seulement que cette controverse n’amĂšne pas des orages , et qu’elle ne se traduise pas bientĂŽt en coups de fusil et en sanglantes collisions! CHAPITRE II. Voyage au Rigi, 4 aoĂ»t. Ce matin, Ă  cinq heures, nous nous sommes embarquĂ©s sur le bateau Ă  vapeur qui conduit de Lucerne Ă  FluĂ«len. ArrivĂ©s en face de Weggis , nous avons Ă©tĂ© recueillis par une barque qui nous a dĂ©posĂ©s Ă  ce dernier village. 287 Nous avons pris Ă  Weggis des chevaux et un guide pour monter au Rigi. Nous nous sommes mis en route Ă  sept heures j du matin, par un ciel pur et un soleil d’aoĂ»t, et immĂ©diatement nous avons commencĂ© Ă  monter. ! i Nous avons suivi d’abord de jolis sentiers prati- ; quĂ©s entre deux haies et ombragĂ©s de grands j arbres. Des deux cĂŽtĂ©s du chemin Ă©taient de charmants vergers plantĂ©s de chĂątaigniers, de ! pommiers et autres arbres Ă  fruits. La montagne j garantit ces vergers du vent du nord , ce qui explique comment ils peuvent produire des plantes qui appartiennent Ă  un climat plus chaud. Aux vergers ont succĂ©dĂ© des pĂąturages , puis ensuite des rochers escarpĂ©s , dans les flancs desquels Ă©tait taillĂ©e la route que nous parcourions. Partout sur notre chemin nous rencontrions d’admirables points de vue. Nous avions Weggis et ses dĂ©licieux environs Ă  nos pieds ; nous dominions le lac des Quatre-Cantons, et en face de nous , sur l’autre bord du lac, nous apercevions Winkel au pied du mont Pilate. A mesure que nous nous Ă©levions , la vue s’étendait. Nous trouvions toujours , dans les lieux oĂč elle Ă©tait la plus 288 belle, des bancs prĂ©parĂ©s pour la commoditĂ© des voyageurs. AprĂšs avoir passĂ© l’ermitage et la chapelle de Sainte-Croix, la route est devenue excessivement rapide. Nous sommes arrivĂ©s*Ă  une espĂšce de , porte fermĂ©e par quatre blocs Ă©normes, entre \ lesquels nous avons passĂ©. Nos chevaux pouvaient ‱ Ă  peine tenir pied , tant le roc sur lequel ils mar- chaient Ă©tait escarpĂ© et glissant. ' Nous trouvions de distance en distance, sur le bord du prĂ©cipice , des petites croix qui indiquaient , nous a dit notre guide, des stations de pĂšlerinage. Sans cette explication, je les aurais prises, d’aprĂšs un usage assez gĂ©nĂ©ralement suivi dans les montagnes , pour l’indication de quelque horrible chute arrivĂ©e Ă  ces mĂȘmes places. La route a tournĂ© ensuite Ă  gauche et s’est enfoncĂ©e plus avant dans la montagne, oĂč nous avons rencontrĂ© de nouveau des pĂąturages. Un j joli vallon s’est offert Ă  notre vue. C’est lĂ  que se trouvent l’hospice et la chapelle de Notre-Dame- des-Neiges , lieu de pĂšlerinage trĂšs-frĂ©quentĂ©. Nous avons atteint ensuite l’auberge de Staffel, oĂč beaucoup d’étrangers passent une partie de la belle saison. 289 De Staffel au Kulm, qui est le sommet du Rigi, le chemin longe presque toujours le bord de la montagne, en sorte que nous avions une trĂšs-belle vue sur une partie des petits cantons, vue qui s’étendait Ă  mesure que nous avancions vers le Kulm. Une fois arrivĂ©s au Kulm, un admirable panorama se dĂ©roula sous nos yeux. Jamais rien d’aussi beau n’avait encore frappĂ© nos regards. De quelque cĂŽtĂ© qu’ils se dirigeassent, ils rencontraient un horizon immense, qui s’étendait sur une suite de hautes montagnes couvertes de neige, de plaines ondulĂ©es et de beaux lacs. Pour vous en donner une idĂ©e, je me contenterai de vous dire que du Rigi nous apercevions trĂšs-distinctement le lac de Zurich, Ă  une distance de dix-huit lieues. Quand la vue se portait moins loin, elle rencontrait, en face de nous, les cantons de Schwitz , Underwald, Uri etZug, autrement nommĂ©s les petits cantons ; en tournant Ă  droite, Art au pied du Ruffiberg, les ruines de Goldau, le lac de Lowerz, et derriĂšre nous le lac des Quatre-Cantons, qui, bien qu’il fĂ»t Ă©loignĂ© de deux lieues, paraissait si prĂšs, qu’il semblait Ă  la distance d’une portĂ©e de fusil. 19 290 Dans ce magnifique panorama , ce qui me fit le plus de plaisir, me parut le plus fĂ©erique, le plus miraculeux, fut la vue des petits cantons. Songez que nous nous trouvions sur un point culminant, Ă  une hauteur verticale de prĂšs d’un tiers de lieue au-dessus des petits cantons qui ; Ă©taient Ă  nos pieds, et que, de cette hauteur, ! quand les nuages ne venaient pas s’interposer entre la terre et nous, nous pouvions distinguer J parfaitement les villages , les flĂšches des Ă©glises, j les champs, leurs sĂ©parations par des haies , les j maisons, jusqu’à leurs contrevents verts, et ces " beaux lacs qui brillaient comme des nappes d’ar- f gent au milieu de toute cette verdure. La contrĂ©e j i nous paraissait riche, populeuse, cultivĂ©e avec j soin. Les maisons Ă©taient blanches , propres, ; bien bĂąties. Quand un nuage venait se placer entre la terre et nous , il arrivait quelquefois qu’il se partageait, et qu’il s’y faisait une Ă©claircie par laquelle nous avions sur les petits cantons une vĂ©ritable vue d’optique. Je ne puis vous exprimer le charme et la singularitĂ© de ce spectacle. Je vous ai parlĂ© des ruines de Goldau. Je vous dois Ă  cet Ă©gard quelques explications. ; 291 Au-dessus d’Art et sur la pente du Ruffiberg , on aperçoit du Rigi-Kulm une contrĂ©e Ăąpre et sauvage , qui fait contraste avec ce qui l’entoure, et est couverte d’énormes blocs de rochers jetĂ©s le long de la montagne, depuis son sommet jusqu’à sa base, baignĂ©e par le lac deLowerz. Au milieu de ces rochers on distingue encore, le long du lac, quelques cheminĂ©es de maisons enfouies sous une masse considĂ©rable de dĂ©bris. Ce sont les dĂ©plorables traces d’un affreux Ă©vĂ©nement arrivĂ© le 2 septembre 1806. Dans cette contrĂ©e, aujourd’hui si dĂ©solĂ©e, se trouvaient en \ 806 trois villages populeux , Gol- dau, Busingen et Rothen, placĂ©s sur la pente du Ruffiberg. Le 2 septembre, aprĂšs de longues pluies, une des sommitĂ©s du Ruffiberg se dĂ©tacha de la montagne Ă  cinq heures du soir, se prĂ©cipita avec un fracas Ă©pouvantable jusqu’au fond de la vallĂ©e, ensevelit sous ses Ă©normes dĂ©bris les trois villages O et combla une partie du lac deLowerz; les eaux de ce lac, chassĂ©es de leur lit, franchirent les rives , s’élevĂšrent Ă  une grande hauteur, se l'Ă©pan- dirent dans les campagnes et portĂšrent la dĂ©solation jusqu’à SĂ©ewen. Faut-il ajouter que plus de quatre cents personnes et une quantitĂ© considĂ©- 292 rable d’animaux trouvĂšrent la mort sous ce dĂ©luge de pierres qui les couvre encore aujourd’hui? On ne put arracher Ă  ces dĂ©bris qu’une pauvre vieille femme et une chĂšvre. Toutes les tentatives qu’on fit pour pĂ©nĂ©trer plus avant furent vaines , Et l’avare AchĂ©ron ne lĂącha point sa proie. » Cet Ă©vĂ©nement n’est-il pas horrible ? Le rĂ©cit qui m’en fut fait sur le Kulm, en prĂ©sence mĂȘme des lieux tĂ©moins de ce grand dĂ©sastre , me donna le frisson; je frĂ©mis encore en vous le racontant. On vient de tous les points de la Suisse pour voir sur le Rigi le lever du soleil. Ce spectacle , dit-on , est admirable ; et quand un Ă©tranger arrive Ă  Lucerne dans l’étĂ©, c’est la premiĂšre belle chose qu’on lui conseille d’aller voir. Le lever du soleil sur le Rigi est aussi populaire en Suisse que la chute du Rhin Ă  Schaffouse , les glaciers et les lacs, mais il faut en acheter la vue par beaucoup de fatigues et souvent de tentatives inutiles, Ă  cause des changements de temps et 295 des brouillards. Ces accidents, qui arrivent frĂ©quemment sur le Rigi, y ont privĂ© bien des voyageurs d’un spectacle qu’ils venaient chercher de fort loin. Nous ne pĂ»mes nous dĂ©cider Ă  courir cette chance, et nous fĂźmes nos prĂ©paratifs pour descendre Ă  Weggis. J’avais assez examinĂ© la route en montant pour ĂȘtre certain que le retour serait la partie la plus difficile de notre voyage. Nous nous mĂźmes donc en route Ă  trois heures ; mais alors, pendant que nous jouissions encore sur le Kuhn d’un ciel magnifique, un brouillard Ă©pais enveloppa tout Ă  coup la montagne, Ă  quelques centaines de pieds au-dessous de nous, et nous ne vĂźmes plus que des nuages qui menaçaient de remonter et de nous envelopper. Nous continuĂąmes nĂ©anmoins Ă  descendre. AprĂšs un quart d’heure de marche, nous nous trouvĂąmes au milieu du nuage. Il me parut moins Ă©pais que je ne l’aurais cru d’aprĂšs l’aspect qu’il prĂ©sentait du haut delĂ  montagne. C’était comme un brouillard humide et froid, et deux personnes pouvaient facilement se voir Ă  la distance de trois ou quatre pas. Le plus grand inconvĂ©nient qui en rĂ©sultait pour nous, Ă©tait que les chevaux ne 294 lenaienl pas pied sur le roc* humide , ce qui nous forçait Ă  marcher plus lentement et Ă  redoubler de prĂ©cautions. Pendant plus d’une heure nous fĂ»mes dans le brouillard. Il cessa tout Ă  fait quand nous arrivĂąmes Ă  l’ermitage de Sainte-Croix, et nous nous retrouvĂąmes subitement avec un ciel bleu sur nos tĂȘtes, un soleil magnifique, et notre belle vue du matin sur le lac des Quatre-Cantons ,Weggisetses environs. Cette brusque transition, ce bien-ĂȘtre que nous faisaient Ă©prouver la chaleur aprĂšs l’humiclitĂ©, la clartĂ© d’un beau soleil aprĂšs l’obscuritĂ© du brouillard, nous causĂšrent une sensation dont j’essaierais vainement de vous retracer le charme. Tout le reste du voyage jusqu’à Weggis ne fut plus qu’un amusement, malgrĂ© l’extrĂȘme fatigue insĂ©parable d’une course aussi pĂ©nible. En arrivant Ă  Weggis, nous trouvĂąmes , prĂȘt Ă  partir pour Lucerne, un bateau conduit par deux rameurs. Nous nous embarquĂąmes aussitĂŽt , quoique l’aubergiste de Weggis nous eĂ»t averti que la nuit nous prendrait sur le lac. En effet, une lieue avant Lucerne, la nuit arriva, et les bateliers n’eurent plus, pour se diriger 295 sur le lac, que la clartĂ© des Ă©toiles et les feux de Lucerne. Ce fut encore pour nous une derniĂšre , mais dĂ©licieuse sensation , que le spectacle d’une belle nuit, vu au milieu du lac. Le bruit monotone- des rames qui frappaient les eaux en cadence, interrompait seul le silence qui nous environnait. Le balancement du bateau nous invitait presque au sommeil. Nos pensĂ©es erraient du mont Rigi au lac des Quatre-Cantons. Nous admirions leurs accidents si variĂ©s ; nous nous reportions aux Ă©vĂ©nements dont ces lieux avaient Ă©tĂ© tĂ©moins ; nous faisions la revue des siĂšcles passĂ©s ; et, au milieu de cette foule de sensations et de souvenirs , jamais il ne nous vint dans l’idĂ©e de songer aux dangers que nous pouvions courir, la .nuit, dans une frĂȘle barque, sur un lac parsemĂ© d’écueils, et seuls avec des bateliers qui, deux heures auparavant , nous Ă©taient entiĂšrement inconnus. Si ces idĂ©es avaient pu se faire jour un seul instant dans notre esprit, le charme eĂ»t Ă©tĂ© dĂ©truit , et d’une situation heureuse et paisible nous aurions fait une position pleine de malaise et d’inquiĂ©tudes. C’est une nouvelle preuve que, 29G dans la vie, pour ĂȘtre heureux , il ne faut pas trop prĂ©voir. Nous arrivĂąmes enfin au quai de Lucerne , sains et saufs , mais Ă©puisĂ©s de fatigue, et ayant eu Ă  souffrir, tour Ă  tour, pendant cette journĂ©e, du froid, de l’humiditĂ© et de la chaleur. Notre voyage avait durĂ© seize heures, et nous laissait des impressions qui certainement ne s’effaceront jamais de notre mĂ©moire. » CHAPITRE III. DĂ©part de Lucerne. — Lac de Sempach. — SursĂ©e. — Aaran. — Steln. — Rheinfelden. — Angit. — Retour Ă  BĂąle. Nous sommes partis ce [matin de Lucerne Ă  cinq heures, par un temps magnifique. A peine sortis des portes de la ville, nous avons jetĂ© un dernier regard sur le montJRigi et le lac des Quatre-Cantons. Nous avons aussi donnĂ© un regret 298 Ă  Lucerne , ville si bien situĂ©e, si remarquable sous tant de rapports. Nous avons suivi la route de SursĂ©e, qui est fort belle. Les villages que nous traversions Ă©taient gĂ©nĂ©ralement bien bĂątis ; les maisons avaient en- > core la forme des cliĂąlets suisses, mais toutes les t v nouvelles constructions Ă©taient de forme mo- f derne, ce qui nous dĂ©montrait que le gĂ©nie du progrĂšs avait aussi pĂ©nĂ©trĂ© dans ce canton. Des deux cĂŽtĂ©s de la route nous apercevions des prairies ou des champs parfaitement cultivĂ©s ; ce n’était plus la Suisse telle que nous l’avions vue jusqu’alors, avec ses montagnes couvertes de neige , ses rochers escarpĂ©s , ses glaciers , ses bruyantes cascades; mais nous rencontrions des j; plaines fertilisĂ©es par de frais ruisseaux, et oĂč l’on remarquait Ă  peine de lĂ©gĂšres ondulations de terrain , des routes droites et unies plantĂ©es de beaux arbres, des rĂ©coltes de blĂ©, d’avoine et d’orge. 11 est donc incontestable que la Suisse allemande , sous le rapport de la fertilitĂ© des terres et du bien-ĂȘtre qu’elle procure Ă  ses habitants , est la meilleure partie de la Suisse. D’oĂč vient pourtant que peu d’étrangers la visitent et que toutes les sympathies des touristes sont pour les 299 contrĂ©es montagneuses ? En voici, je crois , la cause On ne va en gĂ©nĂ©ral chercher chez les autres que ce qu’on ne trouve pas chez soi or il y a en France et en Europe beaucoup de pays aussi beaux et aussi fertiles que la Suisse allemande , et il n’y a qu’un Oberland et une vallĂ©e de Cha- mouny. La Suisse allemande sera donc encore longtemps, malgrĂ© son heureuse situation, la fertilitĂ© de ses terres et ses sites gracieux, dĂ©laissĂ©e par les poĂštes et les peintres, qui vont surtout chercher en Suisse des inspirations et de fortes Ă©motions. Nous arrivĂąmes sur les bords du beau lac de Sempach , que la route cĂŽtoie pendant quelques, minutes. La vue de ce lac, qui est un de ceux que nous apercevions du haut du Rigi, nous fit grand plaisir. Ses eaux Ă©taient calmes et Ă  peine ridĂ©es par le vent ; ses rives , couvertes de prairies et d’arbres fruitiers, formaient un paysage d’un aspect champĂȘtre et agrĂ©able. Notre conducteur ne manqua pas de nous montrer de loin la chapelle construite Ă  l’endroit mĂȘme oĂč tomba LĂ©opold d’Autriche. C’est Ă  l’extrĂ©mitĂ© septentrionale de ce lac 300 qu’est situĂ©e la petite ville de SursĂ©e, oĂč nous nous arrĂȘtĂąmes pour dĂ©jeuner, et oĂč nous trouvĂąmes les plus grosses Ă©crevisses qu’on nous eĂ»t encore servies en Suisse. De SursĂ©e on voit parfaitement les monts Rigi et Pilate. On a aussi une , trĂšs-belle vue sur les hautes montagnes des cantons d’Uri etd’Unterwald. Cette petite ville, bien bĂątie, et situĂ©e dans une contrĂ©e fort agrĂ©able, nous plut beaucoup. Nous continuĂąmes notre route pour Aarau. Ce fut toujours la mĂȘme suite de beaux villages, de riantes campagnes, de vertes prairies entremĂȘlĂ©es de quelques accidents de terrain. J’avais peine Ă  me croire en Suisse, et, sans les hautes montagnes qui bordaient l’horizon, j’aurais pu aussi bien prendre le pays que nous parcourions pour l’Alsace ou un des dĂ©partements de la France. Enfin , Ă  l’extrĂ©mitĂ© d’une grande plaine, nous aperçûmes Aarau. Nous y arrivĂąmes le soir, \ comme le jour finissait, et nous y passĂąmes la 5 nuit. { J’ai peu de choses Ă  vous dire d’Aarau que je j n’ai fait qu’entrevoir. Cette ville est renommĂ©e ‱ en Suisse par ses filatures, ses ateliers de coutel- lerie, ses manufactures d’indienne et surtout de 301 rubans. Le soir, je me rencontrai dans la salle Ă  manger avec un gros homme, qui, voyant que j’étais Français et que j’arrivais de Paris , me demanda ce qu’on y pensait de la conduite du canton d’Argovie dans la question des jĂ©suites. Ce brave homme croyait que tous les yeux de l’Europe Ă©taient fixĂ©s sur son canton. Je me gardai bien de le dĂ©tromper. Il faut laisser Ă  chacun ses illusions. C’est un des passe-temps, et je dirais presque un des grands bonheurs de la vie. Le lendemain nous nous remĂźmes en route de bonne heure. La contrĂ©e continua Ă  se montrer belle et fertile. Nous arrivĂąmes Ă  Frick, gros bourg situĂ© prĂšs de la jonction des routes d’Aarau et de Zurich , et de lĂ  Ă  Stein, petite ville du canton de Schaffouse, oĂč nous revĂźmes pour la premiĂšre fois le Rhin depuis notre dĂ©part de BĂąle. Nous rencontrĂąmes Ă  Stein deux wurtembour- geois qui venaient de visiter les sources du Rhin dans le canton des Grisons. Ils nous entretinrent des difficultĂ©s qu’ils avaient Ă©tĂ© obligĂ©s de surmonter, surtout aprĂšs avoir passĂ© le lac de Constance. On voyait encore percer dans leur conversation et dans leur dĂ©- I 502 marche, cette espĂšce de surexcitation que donne une difficultĂ© vaincue et qui dispose Ă  la causerie. Ils Ă©taient jeunes, grands et forts , et comme de vĂ©ritables touristes, avaient le long bĂąton ferrĂ© Ă  la main et le petit havresac en cuir sur les Ă©paules. Voici ce que j’ai retenu de leur conversation Le Rhin est formĂ© par trois ruisseaux qui se rĂ©unissent prĂšs de Rheinau , dans le canton des Grisons. De ces trois ruisseaux, l’un sort du lac de ; Toma, sur la pente orientale du mont Saint- Gothard ; l’autre d’un lac prĂšs du mont dit Lukmanierberg, et le troisiĂšme jaillit d’un glacier nommĂ© Rheinwald-Gletscher, situĂ© Ă  une hauteur de six mille pieds. Deux lieues aprĂšs Rheinau, le Rhin arrive prĂšs , de la ville de Coire, en cĂŽtoyant le mont Ga- landa, dont la hauteur est de plus de huit mille pieds. S Il passe par la vallĂ©e de Feldkirch, oĂč il ren- contre Ciller, qui, descendant du mont Arlberg, ĂŻ vient joindre ses eaux aux siennes. ; Il traverse ensuite une contrĂ©e pleine d’anciens \ 303 souvenirs , oĂč l’on trouve le village de Rangkwis, originairement colonie romaine, les ruines du chĂąteau de Montfort, autrefois rĂ©sidence des cĂ©lĂšbres comtes de Montfort, et Dornburen, le plus grand bourg de la monarchie autrichienne ; puis enfin Ă  BrĂ©genz, il entre dans le lac de Constance, qu’il traverse. Au-dessus de la ville de Stein se prĂ©sentent les ruines du vieux chĂąteau des seigneurs de Holien- klingen , qui tenaient Stein sous leur dĂ©pendance. Il paraĂźt que ces seigneurs avaient fait durement peser le joug sur les habitants-, car, dĂšs que ceux- ci trouvĂšrent le moment favorable, ils s’emparĂšrent du chĂąteau par force ou par adresse, le ruinĂšrent de fond en comble, et recouvrĂšrent ainsi leur indĂ©pendance. C’est ce qui Ă©tait dĂ©jĂ  arrivĂ©, ainsi que vous l’avez vu prĂ©cĂ©demment, aux autres petits tyrans des bords du Rhin, et ce qui arrivera toujours chaque fois que les opprimĂ©s recouvreront le sentiment de leur force et de leurs droits. Nous nous dirigeĂąmes ensuite sur Rheinfelden, autre ville situĂ©e Ă©galement sur le Rhin. Nous nous y arrĂȘtĂąmes quelques instants pour voir le pont jetĂ© sur le fleuve, qui, Ă  cette place, est 304 excessivement Ă©troit. Le pont repose en partie sur un rocher, sur lequel s’élevait autrefois ,1e chĂąteau des comtes de Rheinfelden, dĂ©moli au quinziĂšme siĂšcle. > A une lieue de Rheinfelden, nous arrivĂąmes sur l’emplacement de l’ancienne colonie romaine , Augusta Rauracorum, Ă©tablie sous l’empereur Auguste, dans le pays des Rauraciens, par le pro- consul L. Munatius Plancus. Ce lieu, oĂč se joignent les cantons de RĂąle et s d’Argovie, s’appelle encore aujourd’hui Augst, qui est bien certainement l’abrĂ©viation de son I ancien nom Augusta. On y trouve quelques ruines f romaines, et, entre autres, un ancien aqueduc qui porte dans le pays le nom de Heidenloch trou des paĂŻens. D’Augst Ă  BĂąle nous n’avions qu’une distance ; de deux lieues. Ce ne fut plus qu’une promenade, car la route Ă©tait fort belle. Nous passĂąmes devant un assez grand nombre de charmantes maisons de campagne appartenant aux riches citoyens de BĂąle, et Ă  six heures du soir nous Ă©tions de retour Ă  BĂąle. ! RÉSUMÉ Nous avons passĂ© seulement un jour Ă  BĂąle, et le 8 aoĂ»t nous sommes arrivĂ©s Ă  Strasbourg par le chemin de fer. Demain nous retournons directement Ă  Paris par Nancy, demain il ne nous restera que la mĂ©moire des beaux lieux que nous avons parcourus. Avant de quitter les bords duRhin, j’ai cherchĂ© Ă  mettre un peu d’ordre dans mes souvenirs, Ă  rĂ©sumer en un mot mes impressions depuis mon dĂ©part de Paris. Je me suis demandĂ© ce qui m’avait le plus fortement prĂ©occupĂ© pendant ce voyage. Quelle idĂ©e s’était mise en croupe et avait 20 506 constamment galoppĂ© avec moi, pour emprunter le langage de mon vieil ami Horace. Etaient-ce les bords du Rhin de Bonn Ă  Mayence? Etaient- ce les souvenirs du moyen Ăąge ? Etait-ce la Suisse ? Était-ce le Rigi ? Sans nul doute ils ont puissamment excitĂ© mes Ă©motions ; mais une autre idĂ©e s’est emparĂ©e plus fortement encore de moi, et ne m’a presque jamais quittĂ©. Si je la perdais un instant de vue, elle reparaissait en toute occasion , sous toutes les formes, et ne me laissait point de trĂȘve. DĂ©jĂ  vous l’avez vue cherchant Ă  se faire jour dans mes entretiens avec le bon professeur de Got- tingue. Je vous en dois maintenant l’aveu complet. Eh bien , en traversant les provinces rhĂ©nanes, qui appartiennent aujourd’hui Ă  la Prusse et au grand-duc de Hesse-Darmstadt, en voyant les fortifications d’Huningue rasĂ©es, la France m’a semblĂ© humiliĂ©e, amoindrie , rapetissĂ©e , dĂ©chue, en un mot, du rang qu’elle a occupĂ© dans tous les temps en Europe. Je sais qu’on viendra toujours me citer ses trente-quatre millions d’habitants ; mais il n’y a dans ce monde que des grandeurs relatives , et 307 si la France est entourĂ©e d’empires qui ont une population Ă©gale ou mĂȘme supĂ©rieure Ă  la sienne, elle pĂšse Ă©videmment moins aujourd’hui, dans la balance de l’Europe , que sous Louis XIV, oĂč aucun État ne pouvait lui ĂȘtre comparĂ©. La rĂ©volution de 1830 avait paru pour un moment la replacer Ă  son rang naturel; mais cette rĂ©volution, on l’a bientĂŽt circonvenue, rendue inoffensive, Ă©nervĂ©e, Ă  l’aide de notes diplomatiques et de protocoles , et, en dĂ©finitive, on n’a rien fait pour soulager la France du poids de ses humiliations. Je vous citerai Huningue, entre autres exemples Lorsque, en 1680, Louis XIV bĂątit la forteresse d’Huningue, la Suisse s’y opposa, et fit notifier cette opposition au cabinet de Versailles. Vous figurez-vous les petits Etats de la Suisse voulant empĂȘcher le fier Louis XIV, ou mĂȘme son ministre Louvois, tous deux dans la force de l’ñge , de faire en France ce qu’ils jugeraient convenable pour la dĂ©fense du pays ? Quand cette prĂ©tention arriva Ă  Versailles , elle dut exciter parmi les courtisans un rire vĂ©ritablement homĂ©rique. Aussi elle eut le sort qu’elle devait avoir on n’y fit aucune attention. On la 508 regarda comme le rĂȘve d’esprits malades, oĂŻl passa outre, et Huningue fut fortifiĂ© avec le soin consciencieux que Louis XIV apportait Ă  ces sortes de constructions. VoilĂ  que tout Ă  coup, cent cinquante ans aprĂšs, la mĂȘme question se reprĂ©sente. Les petits Etats sont tenaces, et toujours prĂȘts Ă  se cramponner Ă  leurs prĂ©tentions, parce qu’ils se figurent, Ă  tort ou Ă  raison, qu’on les traite avec trop de sans-façon. La Suisse avait conservĂ© le souvenir de la mystification qu’elle avait Ă©prouvĂ©e dans les salons de Versailles. Cela s’était transmis de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration. Quand elle vit, en 1815, le lion Ă  terre, elle voulut aussi lui donner son coup de pied, et elle fĂźt revivre dans les conseils de la Sainte-Alliance la ridicule prĂ©tention qu’elle avait Ă©levĂ©e cent cinquante ans auparavant. Un homme ayant quelque peu de raison croirait qu’on aurait rĂ©pondu Ă  l’envoyĂ© suisse porteur d’une aussi incroyable mission Bon- homme, iaissez-nous rĂ©gler les grands intĂ©rĂȘts de l'Europe , et allez garder vos vaches. » Pas du tout. On accueillit sa demande avec faveur. 309 parce qu’elle contenait une grande humiliation pour la France, parce qu’elle tendait Ă  imposer Ă  cette nation, illustre entre toutes les nations du monde , une injurieuse prohibition, unique en Europe Et Huningue fut dĂ©moli ; Et on interdit Ă  la France de relever ses glorieuses ruines ; Et voilĂ  trente ans qu’un pareil traitĂ© subsiste ; Et depuis 1830 on ne l’a pas dĂ©chirĂ© cent fois ! En vĂ©ritĂ©, il faut que nous soyons bien patients. J’en dirai autant des provinces rhĂ©nanes. Quand je les parcourais , j’y trouvais Ă  chaque pas , surtout Ă  Aix-la-Chapelle, les souvenirs de l’Empire. Est-ce Ă  dire qu’il faille tenter de nouveau le hasard des combats et tĂącher de revenir Ă  ces temps, que j’appellerais presque fabuleux, oĂč toute l’Europe continentale courbait la tĂȘte en frĂ©missant sous notre joug? Non, sans doute. C’était de l’ivresse, du dĂ©lire. Le moindre sous- lieutenant de l’empereur NapolĂ©on se croyait pour le moins l’égal des petits souverains d’Allemagne,. et Dieu sait avec quel superbe dĂ©dain 510 tous ces imberbes, si Ă©tourdis , si imprudents, mais si braves, traitaient des ennemis qu’ils auraient dĂ» respecter. Effaçons tous ces souvenirs de notre mĂ©moire, et adoptons des idĂ©es plus modestes et plus justes sur les relations qui doivent exister entre des Etats indĂ©pendants. Mais cet esprit de modĂ©ration et de justice dont je fais profession, ce dĂ©sir sincĂšre de la paix qui m’anime, ne peuvent m’empĂȘcher de voir que la France n’a pas ses limites naturelles. Le grand Ă©difice de la France, disposĂ© par la nature en forme de carrĂ©, repose sur quatre piliers principaux, placĂ©s aux quatre angles, savoir Bayonne , Cherbourg , Mayence et Hu- ningue fortifiĂ©. Si vous ne lui rendez pas Mayence , et si les fortifications de Huningue ne sont pas rĂ©tablies, la France n’aura jamais qu’une position chancelante, et il est bien temps qu’elle reprenne enfin son assiette. Il est certain que les grands alliĂ©s , en 1815, se sont fait la part du lion. Ils voulaient, disaient-ils, effacer les traces de la rĂ©volution française , et remettre les choses dans le mĂȘme Ă©tat oĂč elles Ă©taient avant cette rĂ©volution ; mais alors ' ! 311 il fallait, en mĂȘme temps qu’ils forçaient la France Ă  se restreindre dans les limites qu’elle avait en 1790, imposer la mĂȘme modĂ©ration aux autres grands Etats de l’Europe , Ă  l’égard des petits États. Qu’est-il arrivĂ© , au contraire ? La Russie , l’Autriche, la Prusse et l’Angleterre ont profitĂ© des dĂ©pouilles de leurs voisins, se sont dĂ©mesurĂ©ment agrandies, et la France est toujours restĂ©e la mĂȘme ; et cependant tous ces gouvernements placent encore aujourd’hui la France en Ă©tat de suspicion , et ne cessent de dĂ©clamer contre son incessante ambition. Ils crient au voleur, pour dĂ©tourner, sans doute, les soupçons d’eux-mĂȘmes , et afin qu’on n’aille pas regarder dans leurs poches. Eh bien ! Ă  mon tour, je dirai aux puissances coalisĂ©es Vous persistez Ă  vouloir maintenir la France dans le lit de Procuste ; mais prenez garde ! L’Angleterre, par l’organe de M. Canning, s’est vantĂ©e d’avoir, comme Éole, la facultĂ© de dĂ©chaĂźner les tempĂȘtes. C’était une grave erreur. A la France seule appartient ce pouvoir. Que l’Angleterre menace, qu’elle se lĂšve, 312 qu’elle fasse la guerre il en rĂ©sultera des luttes, des combats acharnĂ©s, mais pas une rĂ©volution. Que la France , Ă  son tour, s’ébranle , et l’Europe sera remuĂ©e encore une fois jusque dans ses fondements. Vous donc, grands Etats de l’Europe, vous savez par expĂ©rience ce que peuvent les colĂšres de la France. Beaucoup d’entre vous ne doivent leur existence qu’à sa pitiĂ©. Presque tous vous avez reçu l’aumĂŽne de sa magnanimitĂ©. Pour- quoi ne consentiriez-vous pas Ă  rĂ©viser des traitĂ©s faits ab irato, et Ă  prendre pour base d’un nouveau traitĂ© la restitution Ă  la France de toute cette pointe bornĂ©e au nord par le Rhin, de Bin- % gen Ă  Mayence? Vous empĂȘcheriez par lĂ  le retour inĂ©vitable de luttes sanglantes ; car il ne faut pas vous abuser sur les intentions de la France elle veut Mayence, elle veut que les fortifications d’Huningue soient relevĂ©es. Aujourd’hui elle dort 5 mais elle se rĂ©veillera , malgrĂ© les soins qu’on apporte Ă  multiplier autour d’elle les narcotiques , et alors elle obtiendra par la force ce qu’il serait plus politique, plus salutaire, pour les gouvernants et les gouvernĂ©s, de lui attribuer par une concession. Ăź 'f I Ü; 313 Au reste, la rĂ©union Ă  la France de Mayence et de la partie du grand-duchĂ© de Hesse-Darmstadt situĂ©e de ce cĂŽtĂ© du Rhin est si juste et tellement commandĂ©e par la force des choses, que Charles X lui-mĂȘme en avait Ă©tĂ© frappĂ©. Des documents Ă©manĂ©s du cabinet particulier de ce roi nous apprennent que, dans le but de la rĂ©union, sous le ministĂšre Martignac, des nĂ©gociations avaient Ă©tĂ© entamĂ©es et suivies activement avec la Russie, dont l’influence Ă©tait encore toute- puissante en Allemagne ; que tout en faisait prĂ©sager le succĂšs , quand une intrigue de cour renversa le ministĂšre Martignac et lui substitua le ministĂšre Polignac, qui ne sut pas marcher dans la voie qu’on lui avait ouverte, et brouilla tout. Je finirai donc ce journal de notre voyage en empruntant aux annales de la chambre des dĂ©putĂ©s ce mot fameux Il y a quelque chose Ă  faire ; Et c’est de rendre Ă  la France ses limites naturelles. FIN. TABLE. Avant-Propos. PREMIÈRE PARTIE. VOYAGE DE PARIS A COLOGNE. Chap. i. — DĂ©part de Paris pour Bruxelles. — ArrivĂ©e Ă  Bruxelles. Chap. h. — Bruxelles, ses Monuments, ses Promenades. — Entretien sur les affaires publiques. Chap. iii. — Route de Bruxelles Ă  LiĂšge. — IdĂ©e gĂ©nĂ©rale de LiĂšge. — Ses monuments. — Ses environs. Chap. iv. — Route de LiĂšge Ă  Aix-la Chapelle.—Verviers. — Rencontre d’un Prussien. — Entretien avec lui. — Sympathie des peuples d’Allemagne pour la France. — Zollverein. — Projet d’alliance. 518 Chap. v. — Aix-la Chapelle. 46 Chap. vi. — Aix-la-Chapelle suite. 55 Chap. vu. — Aix-la-Chapelle suite. 60 Chap. viii. — Aix-la-Chapelle fin. 69 Chap. ix. — Cologne. 75 Chap. x. — Cologne suite et fin. 80 DEUXIÈME PARTIE. VOYAGE SUR LE RHIN, DE BONN A STRASBOURG. Chap. i. — Bonn. — Embarquement sur le Rhin. — Le Paquebot et ses Passagers. 93 Chap. ii. — KƓnigswinter. — Les Sept Monts. — Chronique sur Roland. — ChĂąteaux de Rheineck et de llam- merstein. 103 Chap. ni. — Ruines du chĂąteau du Diable. — Origine de ce nom.— Andernach.— Neinvied. — Engers. — Ehren- breitstein. — Coblentz. 114 Chap. iv. — Stolzenfels. — Lahnstein. — Boppart. — Welmich. — ChĂąteau de Rheinfels. — Saint-Goar. — DĂźner Ă  bord du paquebot. 126 Chap. v. — Le Lurley. — Schomberg. — ChĂąteau des Comtes palatins. — Goutenfels.— Ôacharach.— Ruines de Slahleck. — Lorch. — Sonelk. — ChĂąteau de Vogls- berg. 136 Chap. vi. — VallĂ©e du Rhingau.—ChĂąteau de Rudesheim. — BrƓmser. — La Tour des Rats. — Bingen. — Le Bin- gerloch. — Le Johannisberg. 146 319 Chap. vu. — Winke!.—Ingelheim.— ChĂąteau i!e Bibrick. — ArrivĂ©e Ă  Mayence. 158 Chap. vm. — Mayence.— Son Origine.—Tribunal secret. — Motif de sou institution. — Ses Statuts. — Son influence.— ArrivĂ©e Ă  Manheim. 163 Chap. ix. — Manheim. — Lever du Soleil. — Altrip. — Spire. — Philippsbourg. 180 Chap. x. — Germersheim. — ChĂąteau de Trifels. — Richard-CƓur-de-Lion. — La Lauter. — Fort Louis. — ArrivĂ©e Ă  Strasbourg. 188 TROISIÈME PARTIE. VOYAGE DE STRASBOURG A BALE ET A BERNE. Chap. i. — Strasbourg. — DĂ©part pour BĂąle. 197 Chap. ii. — ArrivĂ©e Ă  BĂąle. — Visite Ă  Huningue. — Son Ă©tat actuel. — Saint-Louis. — MƓurs et habitudes des BĂąlois. 203 Chap. iii. — BĂąle suite. 214 Chap. iv. — Route de BĂąle Ă  Berne. — DĂ©lĂ©mont. — Ta- vannes. — Pierre Pertuis. — Bienne. — Ile Saint- Pierre. — Aarberg. 220 Chap. v. — Berne. — Sa situation. — Ses Fontaines. — Histoire du duc de ZƓrfhgen. 228 Chap. vi. — Suite de Berne. — Tour de l’Horloge, CathĂ©drale, Plate-forme. — DĂźner Ă  table d’hĂŽte. — Tir fĂ©dĂ©ral de BĂąle. 255 320 QUATRIÈME PARTIE. VOYAGE DE BERNE A LUCERNE. Chap. i. — Thun. — Unterseen. — Interlacken. — Remarques sur la race Anglo Saxonne. 247 Chap. ii. — Lac de Brientz. — Cascade du Giessbach. — Le Tanzplalz.— Meyringen. — Le Reichenbach.— Passage du Brunig. — Lungern. — VallĂ©e de Sarnen. — Alpnach. — Lac des Quatre Cantons. — ArrivĂ©e Ă  Lucerne. 255 CINQUIÈME PARTIE. LUCERNE. — LE R1GI. — RETOUR A BALE. Chap. i. — Lucerne. — Ponts. — Églises. — CloĂźtre. — Arsenal. — Lion de Thorwaldsen. 277 Chap. ii. — Voyage au Rigi. 286 Chap. iii. — DĂ©part de Lucerne. — Lac de Sempach. — StirsĂ©e. — Aarau. — Stein. — Rbeinfelden. — Augst. — Retour Ă  BĂąle. 297 305 RĂ©sumĂ©.
\n \n\nil aurait prononcé son fameux mot à waterloo
Publiéle 14/01/2020 à 10h19. D e Pierre Cambronne (1770-1842) la postérité a retenu deux formules cinglantes que ce général d'Empire aurait prononcées, face aux Anglais, sur le champ de
La solution Ă  ce puzzle est constituéÚ de 9 lettres et commence par la lettre C CodyCross Solution ✅ pour IL AURAIT PRONONCÉ SON FAMEUX MOT À WATERLOO de mots flĂ©chĂ©s et mots croisĂ©s. DĂ©couvrez les bonnes rĂ©ponses, synonymes et autres types d'aide pour rĂ©soudre chaque puzzle Voici Les Solutions de CodyCross pour "IL AURAIT PRONONCÉ SON FAMEUX MOT À WATERLOO" CodyCross Le Monde est petit Groupe 689 Grille 5 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 Partagez cette question et demandez de l'aide Ă  vos amis! Recommander une rĂ©ponse ? Connaissez-vous la rĂ©ponse? profiter de l'occasion pour donner votre contribution! CODYCROSS Le Monde est petit Solution 689 Groupe 5 Similaires
Ilaurait prononcĂ© son fameux mot Ă  Waterloo; Quelque chose d’ancien que l’on collectionne; HostilitĂ© envers quelqu’un; Marque de conserves de thon; Moyen, secours; Genre de Lolita, aguicheuse; Suppression administrative; Qui a plusieurs tonalitĂ©s; Mettre des rĂ©coltes Ă  l’abri; Fait de prendre une chose pour une autre
Qui a vaincu Ă  Waterloo ?
 C’est un mot ! Un mot qui fracture la poitrine, une insulte Ă  la foudre ! Le plus beau mot qu’un français ait rĂ©pĂ©tĂ© ! Dire ce mot et mourir ensuite, quoi de plus grand ? C’est foudroyer le tonnerre ! » Victor Hugo, Les MisĂ©rables, tome II, livre I, chapitre XV, 1862 AprĂšs avoir montrĂ©, vis-Ă -vis du septiĂšme art, une rĂ©ticence prononcĂ©e, Sacha Guitry finit cependant par cĂ©der Ă  ses charmes, et par se laisser totalement tenter, voire happer par celui-ci. En tĂ©moignent par exemple les propos suivants, parus le 5 avril 1935 dans L’Intransigeant » Je dois Ă  la vĂ©ritĂ© de dire que je m’amuse comme un fou. 
 Je suis dans l’état d’un enfant Ă  qui on vient de mettre dans les mains un merveilleux joujou. » Rapidement, il se montre aussi prolifique au cinĂ©ma qu’au théùtre et Le Mot de Cambronne, tournĂ© aux studios Boulogne-Billancourt en une aprĂšs-midi – le 19 novembre 1936 de midi Ă  dix-neuf heures -, succĂšde ainsi Ă  six longs mĂ©trages tournĂ©s en moins de deux ans ! S’il devient cependant un cinĂ©aste Ă  part entiĂšre et rĂ©volutionne le langage cinĂ©matographique – notamment avec un film comme Le Roman d’un tricheur 1936 -, Sacha Guitry reste nĂ©anmoins tout autant un homme de lettres et de théùtre Le Mot de Cambronne, tournĂ© entre deux reprĂ©sentations au théùtre de la Madeleine, en atteste de maniĂšre exemplaire. Comment, en effet, mieux souligner son amour de la langue et son statut d’auteur qu’en Ă©lisant le langage pour sujet mĂȘme de son film ? Si, ici, certains changements d’échelle de plan se rĂ©vĂšlent Ă©loquents, le sens passe cependant avant tout par des mots – celui de Cambronne et d’autres. La plus belle part est ici clairement dĂ©volue Ă  la parole, dont le film illustre tout l’éventail de possibilitĂ©s avec la parole, l’on peut choquer, sĂ©duire et dominer ; la parole est indĂ©fectiblement liĂ©e Ă  l’autoritĂ©, au pouvoir et Ă  la sexualitĂ©. L’on peut, Ă  ce propos, laisser parler l’auteur lui-mĂȘme Rien ne peut se produire dans la rĂ©alitĂ© 
 avant que le langage les mots, la parole, le fait de dire ne soit au prĂ©alable passĂ© par lĂ . » Ce petit » film d’une trentaine de minutes qu’on pourrait avoir tendance Ă  considĂ©rer comme mineur nous dit donc en fait bien long sur son auteur et l’Ɠuvre de ce dernier. Sacha Guitry, un homme de lettres Ce statut d’homme de lettres et d’auteur est perceptible, dĂ©jĂ , Ă  l’aune du gĂ©nĂ©rique. De maniĂšre significative, Serge Sandberg – producteur du film – prĂ©sente », comme nous l’indique un carton de 0’34 Ă  0’39, une comĂ©die en un acte et un vers ». Il n’est pas question, ici, de cinĂ©ma ; et l’on ne nous parle pas d’un film de Sacha Guitry ». A travers dĂ©jĂ  donc la seule appellation comĂ©die en un acte et un vers », le souvenir de la piĂšce signĂ©e et jouĂ©e la mĂȘme annĂ©e est d’emblĂ©e convoquĂ©, la prééminence du texte Ă©crit exhibĂ©e – et ce dĂšs les trente premiĂšres secondes du gĂ©nĂ©rique de dĂ©but. Rien que cette prĂ©sentation montre qu’ici le cinĂ©ma s’infĂ©ode Ă  l’écrit et au théùtre, et se trouve presque rĂ©duit, pourrait-on dire, Ă  sa fonction utilitaire d’enregistreur – mĂȘme si, comme le montre judicieusement Carole Desbarats dans l’article qu’elle consacre au film, les images parlent Ă©galement, parfois, avec Ă©clat et force, dans ce moyen mĂ©trage de trente-trois minutes. Desbarats cite notamment Ă  ce propos les plans rapprochĂ©s qui isolent la servante coquine, filoute et presque muette interprĂ©tĂ©e par Jacqueline Delubac, alors l’épouse de Guitry, et qui suggĂšrent assez explicitement – en rehaussant la beautĂ© et la juvĂ©nilitĂ© de la domestique, opposĂ©e Ă  la vieille Mme Cambronne alias Marguerite MorĂ©no et Ă  la grossiĂšre prĂ©fĂšte jouĂ©e par Pauline Carton – la relation adultĂ©rine entre Cambronne et sa bonne. A ce gĂ©nĂ©rique s’ajoute en outre un prologue qui, lui aussi, se rĂ©vĂšle particuliĂšrement Ă©loquent pour illustrer ce statut d’ auteur » auquel, semble-t-il, Sacha Guitry souhaiterait qu’on l’associe en prioritĂ©. Notons tout d’abord qu’il se met en scĂšne en train d’écrire. Le premier plan succĂ©dant au gĂ©nĂ©rique est un plan rapprochĂ© et mĂ©tonymique sur sa main droite Ă©crivant le titre du film – de maniĂšre Ă  suggĂ©rer, de façon cocasse, le fameux mot » de Cambronne M
DE ». Pourquoi mĂ©tonymique ? Parce qu’encore une fois Sacha Guitry se conçoit avant tout comme auteur et se prĂ©sente ainsi trĂšs consciemment Ă  son public. A 2’24 on le voit trĂšs clairement dans une posture d’écrivain dĂ©libĂ©rĂ©ment fabriquĂ©e. Cela frise d’ailleurs presque la caricature plume, bureau, lunettes, tout l’ attirail » y est ! Durant tout ce prologue en fait – de 2’24 Ă  4’52 -, la littĂ©rature et l’écriture sont convoquĂ©es avec grand bruit. Cette petite comĂ©die est ma centiĂšme comĂ©die » dĂ©clare ainsi l’auteur, qui se place Ă©loquemment sous l’égide de celui qui lui aurait soufflĂ© l’argument de cette comĂ©die en un acte et en vers », Edmond Rostand – donc pas un cinĂ©aste, mais bien un homme de lettres et d’esprit ». Le maĂźtre de la comĂ©die française classique est lui aussi citĂ©, ici indirectement – par le biais du Misanthrope 1666, prĂ©sentĂ© comme modĂšle indĂ©passable -, mais un peu plus tard explicitement, dans la bouche de la prĂ©fĂšte interprĂ©tĂ©e par Pauline Carton Et s’il vous plaĂźt d’ĂȘtre battue, comme disait MoliĂšre, au fond c’est votre droit. » Enfin ce prologue affiche une qualitĂ© de langage, une maĂźtrise impeccable du français – d’oĂč rĂ©sulte, par contraste avec la vulgaritĂ© du mot » dont il est question, une grande part de la drĂŽlerie du film – que l’on retrouvera jusqu’à la fin usage du vers d’abord – annoncĂ© Ă  deux reprises successives avant le dĂ©but proprement dit -, mais aussi d’un vocabulaire chĂątiĂ© et de temps rares et trĂšs littĂ©raires », comme le subjonctif du plus-que-parfait ou le subjonctif imparfait O j’eusse cent fois prĂ©fĂ©rĂ© n’en faire qu’une et que ce fĂ»t le Misanthrope, tiens, pardi », ou ce petit acte, je l’ai fait, il Ă©tait temps que je le fisse. » Tout un film sur un mot, ou tout ça pour ça » ? N’oublions pas de le souligner c’était tout de mĂȘme une sacrĂ©e gageure que de consacrer tout un film Ă  un simple » mot ! On peut, en effet, d’abord ĂȘtre sceptique ; le film tiendra-t-il sur ce sujet somme toute assez maigre – l’épouse de Cambronne voulant Ă  tout prix connaĂźtre le mot que celui-ci aurait prononcĂ© sur le champ de bataille Ă  Waterloo, en se voyant contraint de se rendre ? Eh oui il se trouve qu’il arrive Ă  broder, tout du long, autour de ce fameux mot ». Tout le suspense » – si l’on peut dire – du film consiste en fait Ă  diffĂ©rer le plus possible l’apparition de ce mot dans le film, Ă  force de pĂ©riphrases et d’euphĂ©mismes linguistiques on trouve par exemple le mot mot » quarante-huit fois, Cambronne Ă©tant bien dĂ©cidĂ© Ă  ne pas le rĂ©vĂ©ler lui-mĂȘme Ă  son Ă©pouse
 Par le grand mystĂšre qui lui est octroyĂ© et l’effet de suspense » qui lui est associĂ©, le mot devient presque un personnage Ă  part entiĂšre – le titre, d’ailleurs, en atteste. Il acquiert des proportions inouĂŻes, dire devenant ainsi un enjeu de haute taille. Dans les derniĂšres rĂ©pliques entre Cambronne et son Ă©pouse, le mot devient d’ailleurs mĂȘme un actant, par le biais d’une personnification marquante – Ouf ! Le voilĂ  ! 
 – C’est lui ? – Mais oui, c’est lui, c’est ce mot triomphant. » Profitant de cette occasion – de faire un film dont le sujet mĂȘme est le langage -, Sacha Guitry en profite de plus, en bon virtuose des mots qu’il est, pour les collectionner. Les jeux de langage en effet ici abondent, sollicitant sans cesse l’esprit. A titre d’exemple, Ă  propos des toiles d’araignĂ©es, Mary Cambronne dĂ©clare Ă  sa bonne si ça fait charmant dans les charmilles, ça fait sale dans les salons. » Lorsque la prĂ©fĂšte arrive pour les gĂąteaux ramollis et les rafraĂźchissements bouillants, s’ensuit tout un jeu sur mots » et maux ». Ici, donc, des paronomases, puis lĂ  une antanaclase
 Monsieur Sacha Guitry a consciencieusement rĂ©visĂ© ses tropes. Le parti-pris semble en somme de prime abord assez anti-cinĂ©matographique pas d’action, pas de mouvement, et juste un flux de parole en continu. Le cinĂ©ma reste nĂ©anmoins bien prĂ©sent. Carole Desbarats en parle bien, en Ă©voquant les plans rapprochĂ©s dĂ©volus Ă  Jacqueline Delubac Tout les isole ; d’abord leur valeur, puisque le gros plan est rare chez Guitry ; ensuite la lumiĂšre qui les nimbe doucement et mĂ©nage une aurĂ©ole d’ombre Ă  cette belle femme alors que, justement, toutes les autres scĂšnes sont crĂ»ment Ă©clairĂ©es ; enfin la mutitĂ© du personnage reprĂ©sentĂ© 
. » La joliesse de Delubac mise en valeur par le gros plan, la lumiĂšre, l’effet de coupe, et, oui, s’il fallait une confirmation, la voilĂ  on est bien au cinĂ©ma. Sources – ConfĂ©rence de Sacha Guitry intitulĂ©e Pour le théùtre et contre le cinĂ©ma », septembre 1932 Ă  mars 1933. – Cahiers du cinĂ©ma, L’homme qui aimait les mots », Charles Tesson, numĂ©ro 471, septembre 1993, p. 85. – Sacha Guitry, cinĂ©aste, Philippe Arnaud dir., Editions du Festival international du Film de Locarno, 1993, 314 p., Le Mot de Cambronne », article de Carole Desbarats, pages 178 Ă  180.
NAPOLEONA L'ÎLE D'ELBE . AprĂšs le dĂ©sastre de Russie qui devait ĂȘtre, selon le mot cĂ©lĂšbre de Talleyrand, "le commencement de la fin", aprĂšs la mutinerie de ses gĂ©nĂ©raux qui se mettent au service des alliĂ©s, le SĂ©nat prononce la dĂ©chĂ©ance de NapolĂ©on qui est contraint d'abdiquer.Par le traitĂ© de Fontainebleau (11avril 1815), il se voit attribuer
Ce samedi 18 juin 2022, nous commĂ©morons les 207 ans de la fameuse Bataille de Waterloo. A cette occasion, dans son Ă©mission Bonjour, Bonsoir, Vincent Delbushaye vous raconte cinq petites histoires, souvent insolites, Ă  propos de cette Cambronne, un homme qui ne mĂąchait pas ses motsDeux phrases cĂ©lĂšbres dites au cours de la Bataille ont Ă©tĂ© attribuĂ©es au GĂ©nĂ©ral Cambronne. La premiĂšre, c’est aux commandes du tout dernier carrĂ© de la Vieille Garde qu’il l’aurait prononcĂ©e, face aux Anglais qui leur sommaient de se rendre "La Garde meurt mais ne se rend pas" aurait-il lancĂ©. Phrase que le principal intĂ©ressĂ© a toujours niĂ© avoir prononcĂ©e. "Je n’ai pas pu dire 'La Garde meurt mais ne se rend pas', confiait-il, puisque je ne suis pas mort et que je me suis rendu". Cambronne a aussi niĂ© avoir lĂąchĂ© le fameux "Merde" qu’on lui attribue au cƓur des combats. 50 ans aprĂšs la bataille, on avait mĂȘme payĂ© de vieux vĂ©tĂ©rans de Waterloo pour attester qu’il l’avait bien dit. Mais quand on paye quelqu’un pour tĂ©moigner, ça sent un petit peu le faux tĂ©moignage. On en retiendra cette citation de Jean Yanne "Cambronne ne mĂąchait pas ses mots, heureusement pour lui". Mais qui a fait Ă©riger la butte du Lion ?Si vous ĂȘtes dĂ©jĂ  passĂ©s par Waterloo, vous aurez certainement levĂ© les yeux sur l’imposante butte Ă©rigĂ©e Ă  l’endroit mĂȘme de la bataille, une butte surmontĂ©e d’un lion en bronze, la gueule ouverte et le regard tournĂ© vers la France, vers la France vaincue, histoire de dissuader les futures armĂ©es. Mais qui a construit cette fameuse butte et pourquoi Ă  cet endroit prĂ©cis ? Eh bien ce ne sont non pas les Anglais, mais bien les Hollandais, qui ont voulu Ă©riger un monument Ă  la gloire de leurs combattants. Et pourquoi prĂ©cisĂ©ment Ă  cet endroit-lĂ  et pas 200 mĂštres plus loin ? C’est Guillaume 1er, roi des Pays-Bas, a voulu marquer l’endroit prĂ©sumĂ© oĂč son fils aĂźnĂ©, le prince Guillaume II, a Ă©tĂ© blessĂ© lors de la fameuse bataille. Le lion n’est pas simplement posĂ© sur la butte comme ça, si on dĂ©coupait la butte dans le sens de la hauteur, on verrait qu’il est en fait posĂ© sur une colonne de 40 mĂštres de haut. C’est impressionnant, et pourtant, Wellington, Ă  qui l’on attribue tous les honneurs de cette victoire, n’était pas trĂšs content. Il estimait qu’on avait gĂątĂ© son champ de bataille. L’arrivĂ©e du marĂ©chal BlĂŒcherOn a souvent dit que l’issue de la bataille avait Ă©tĂ© due Ă  l’arrivĂ©e d’un homme au lieu d’un autre. Bonaparte attendait le marĂ©chal Grouchy en renfort, mais c’est un autre marĂ©chal, un tout petit peu plus prussien, un tout petit peu plus ennemi aussi, qui est arrivĂ©, changeant vĂ©ritablement le cours de la bataille, c’était le marĂ©chal BlĂŒcher. Ce qui est dingue, c’est qu’il s’en est fallu de peu pour que ce BlĂŒcher n’arrive jamais jusque Waterloo. Deux jours plus tĂŽt, il perd la bataille de Ligny prĂ©cisĂ©ment face Ă  Grouchy et lors de l’assaut, son cheval est tuĂ© et s’écroule sur lui, l’immobilisant totalement, alors que les soldats français approchent ! Mais comme la nuit tombait, les cavaliers français n’ont pas vu, n’ont pas repĂ©rĂ© le vieux marĂ©chal prussien. C’est l’un de ses aides de camp qui viendra le dĂ©livrer quelques heures plus tard. LĂ -dessus, BlĂŒcher, remontĂ© comme jamais, reprend les commandes d’un autre corps d’armĂ©e et marche sur Waterloo, avec le dĂ©nouement que l’on connaĂźt
 Le mystĂšre de la guerriĂšre de WaterlooC’est un 18 juin 1815 que la bataille a eu lieu, mais c’est le lendemain, sur le champ de bataille, que deux officiers britanniques ont fait une dĂ©couverte pour le moins Ă©trange le corps d’une "Ă©tonnamment belle femme" comme ils l’ont Ă©crit, vĂȘtue de l’uniforme d’officier des cuirassiers français. D’aprĂšs l’endroit oĂč ils l’ont trouvĂ©e, ils en ont dĂ©duit qu’elle devait avoir chargĂ© avec la cavalerie française. Mais son identitĂ© et la raison de sa prĂ©sence sur le champ de bataille restent, encore Ă  ce jour, un mystĂšre. On sait que quelques femmes ont combattu dans l’armĂ©e mais aucune de celles qu’on connaissait n’a Ă©tĂ© renseignĂ©e comme devant se trouver lĂ . C’est le mystĂšre de la guerriĂšre de Waterloo
Copenhague et MarengoOn connaĂźt l’histoire du terrible face-Ă -face entre Wellington et Bonaparte mais intĂ©ressons-nous plutĂŽt Ă  ceux qui se trouvaient juste en dessous de leur sĂ©ant, Ă  savoir, leur cheval ! Des chevaux qui les suivaient de bataille en bataille – des fois que ça leur porte chance. Le cheval de Wellington s’appelait "Copenhague" et Ă  sa mort, il recevra carrĂ©ment les honneurs militaires avant d’ĂȘtre enterrĂ© dans le parc de l’un des chĂąteaux de son propriĂ©taire. Copenhagen, le cheval du Duc de Wellington Historic England Archive via Getty ImagesLe cheval de NapolĂ©on – en tout cas, celui qu’il montait Ă  Waterloo - s’appelait Marengo, du nom de sa cĂ©lĂšbre victoire en 1800, un cheval rĂ©putĂ© increvable puisqu’on raconte qu’il aurait Ă©tĂ© capable de galoper 130 kilomĂštres d’affilĂ©e surmontĂ© de son impĂ©rial cavalier, mais aussi qu’il aurait survĂ©cu Ă  la campagne infructueuse de Russie. Il Ă©tait aussi prĂ©sent dans les grandes victoires, comme Austerlitz, Iena et le cheval de NapolĂ©on Fine Art Images via Getty ImagesMarengo, le cheval de NapolĂ©on a Ă©tĂ© capturĂ© aprĂšs la dĂ©faite de Waterloo et emmenĂ© en Angleterre, oĂč il est toujours exhibĂ© aujourd’hui, dans la vitrine du MusĂ©e de l’AcadĂ©mie militaire de Sandhurst. Pas facile, la vie de cheval d’un empereur, quand mĂȘme
PARTAGERSur le mĂȘme sujetArticles recommandĂ©s pour vous
Ilaurait prononcĂ© son fameux Mot Ă  Waterloo: cambronne: EmpoisonnĂ© au dioxyde de carbone par exemple: intoxique: Stockage de donnĂ©es ou de documents Ă  long terme: archivage: VĂ©hicule de secours: ambulance : FixĂ© une bonne fois pour toutes: definitif: Animal utilisĂ© par Lacoste comme logo: crocodile: Suivie par un musicien pour interprĂ©ter Il avait prononcĂ© un discours qui montrait l'aspect [...]social des choses et jusqu'Ă  quel point on n'a pas le droit de laisser [...]pourrir des conflits, jusqu'Ă  quel point on n'a pas le droit de faire en sorte que l'Ă©quilibre des forces soit rompu entre patrons et syndicats dans un moment aussi pĂ©nible qu'une grĂšve. He made a speech which emphasized the social aspect [...]and the fact that we have no right letting disputes go unresolved and [...]no right upsetting the balance of power between management and labour at a time as difficult as the time of a strike. Le Directeur exĂ©cutif [...] a dĂ©clarĂ© qu'il avait prononcĂ© un discours devant [...]la confĂ©rence internationale "Initiative globale [...]sur les produits de base Se fonder sur des intĂ©rĂȘts partagĂ©s", organisĂ©e par le FCPB, le SecrĂ©tariat du Groupe des États d'Afrique, des CaraĂŻbes et du Pacifique Groupe ACP, la ConfĂ©rence des Nations Unies sur le commerce et le dĂ©veloppement CNUCED et le Programme des Nations Unies pour le dĂ©veloppement PNUD. The Executive Director said he had given an address at the [...]international conference "Global Initiative on Commodities Building [...]on Shared Interests", organized by the CFC, African, Caribbean and Pacific Secretariat ACP, the United Nations Conference on Trade and Development UNCTAD and the United Nations Development Programme UNDP. Avant les Ă©lections, une procĂ©dure en diffamation avait Ă©tĂ© engagĂ©e contre M. Rainsy qui avait accusĂ© des membres [...] du gouvernement en place d'avoir participer [...] au rĂ©gime des Khmers rouges, dans un discours qu'il avait prononcĂ© en avril 2008. Prior to the elections, defamation proceedings were initiated against Mr. Rainsy [...] following an April 2008 [...] speech in which he alluded to the participation of members of the current government [...]in the Khmer Rouge regime. Dans l'arrĂȘt, le PrĂ©sident de la Cour a critiquĂ© l'attitude de [...] l'auteur qui [...] n'avait pas voulu reconnaĂźtre d'emblĂ©e qu'il avait prononcĂ© l'intĂ©gralitĂ© des propos en question, dĂ©clarant [...]que l'auteur avait manquĂ© de franchise». In the judgement, the Chief Justice commented adversely on the author's conduct, due to his [...] failure to admit at the [...] outset that he had made the full statement in question and stated that he had displayed "a lack of candour". Parle-leur du rĂȘve, [...] Martin ! ». Il avait prononcĂ© un discours qui [...]incorporait certains des mĂȘmes passages Ă  DĂ©troit [...]en juin 1963, quand il avait marchĂ© sur l'Avenue Woodward avec Walter Reuther et le RĂ©vĂ©rend C. L. Franklin, et il en avait rĂ©pĂ©tĂ© d'autres passages. He had delivered a speech incorporating some [...]of the same sections in Detroit in June 1963, when he marched on Woodward Avenue [...]with Walter Reuther and the Reverend C. L. Franklin, and had rehearsed other parts. Je me souviens qu'il avait prononcĂ© un discours trĂšs [...]inspirant. I recall him giving a very inspirational speech. Je le priai de s'expliquer [...] davantage, car il avait prononcĂ© ces mots sur un [...]ton des plus graves. I asked what he meant by that, for he was very [...]serious. Dans le discours qu'il avait prononcĂ© en acceptant le Prix Nobel, Neruda a dit qu'il avait toujours cru en l'humanitĂ©, [...]qu'il n'avait jamais perdu espoir. In his acceptance speech for the Nobel Prize, Neruda said "I have always believed in mankind, I have never lost hope. Lors d'un banquet de la SSC, il y a [...] quelques annĂ©es, il avait prononcĂ© une allocution [...]intitulĂ©e Pourquoi je suis devenu [...]statisticien » entre la poire et le fromage. At an SSC [...] banquet some years ago, he gave the after-dinner [...]speech with the title "Why I became a statistician. Il aurait prononcĂ© un excellent [...]discours si c'Ă©tait justement ce que le gouvernement offrait, mais malheureusement, ce n'est pas le cas. He made a good speech if indeed [...]that is what the government is providing, but unfortunately the government is not. le 7 dĂ©cembre 2004, la Cour suprĂȘme a condamnĂ© M. Dissanayake en premiĂšre et derniĂšre instance Ă  une peine de deux ans de rĂ©clusion, aprĂšs l'avoir reconnu [...] coupable d'atteinte Ă  [...] l'autoritĂ© de la justice pour un discours politique qu'il avait prononcĂ© le 3 novembre 2003 dans une partie reculĂ©e du pays [...]et dans lequel il [...]contestait la compĂ©tence de la Cour suprĂȘme pour Ă©mettre un avis consultatif sur une question que lui posait la PrĂ©sidente d'alors de Sri Lanka et dĂ©clarait que son parti "rejetterait toute dĂ©cision Ă©hontĂ©e que la Cour prendrait"; le juge de la Cour suprĂȘme, dont M. Dissanayake et d'autres parlementaires avaient exigĂ©, par une motion du 4 novembre 2003, la destitution pour 14 motifs de faute professionnelle, prĂ©sidait le collĂšge de juges qui entendait sa cause On 7 December 2004, the Supreme Court sentenced Mr. Dissanayake at first and last instance to two [...] years' rigorous [...] imprisonment, having found him guilty of contempt of court in connection with a political speech he had made on 3 November [...]2003 in a remote part [...]of the country, disputing the competence of the Supreme Court to give an advisory opinion on a question put to it by the then President of Sri Lanka and stating that his party would not "accept any shameful decision" that the Court might give; the Chief Justice, whose removal on 14 grounds of misbehaviour Mr. Dissanayake and other members of parliament had demanded by motion of 4 November 2003, presided the panel hearing his case a Au Cap-Vert et au Portugal, si les dĂ©linquants toxicomanes qui ont Ă©tĂ© condamnĂ©s pour certaines infractions liĂ©es Ă  la drogue se soumettent volontairement Ă  un traitement enjoint par le tribunal, celui-ci peut prononcer le sursis Ă  l'exĂ©cution de la peine; si toutefois le toxicomane ne suit pas le traitement prescrit ou ne respecte pas d'autres [...] obligations imposĂ©es par le tribunal, celui-ci peut ordonner l'application [...] de la peine pour laquelle il avait prononcĂ© le sursis a In Cape Verde and Portugal, when drug-dependent offenders who have been convicted and sentenced for certain drug crimes voluntarily seek treatment in the manner specified by the court, the court may suspend punishment; if a drug addict fails to take the required [...] treatment or to fulfil any other duties imposed by the court, the [...] court may order the suspended punishment to be Il rappela un rĂ©cent discours qu'il avait prononcĂ© de­vant la communautĂ© juive de Varsovie, [...]dans lequel il parlait du peuple [...]juif comme d'un rappel Ă  la conscience dans le monde actuel et de la mĂ©moire juive de la Shoah comme un avertissement, un tĂ©moignage et un cri silencieux » Ă  l'humanitĂ© tout entiĂšre. He recalled a recent address to the Jewish community in Warsaw, in which he spoke of the Jewish [...]people as a force of conscience [...]in the world today and of the Jewish memory of the Shoah as "a warning, a witness, and a silent cry" to all humanity. Le Royaume-Uni a indiquĂ© Ă  la [...] Commission qu'il avait prononcĂ© une interdiction [...]d'exploitation immĂ©diate applicable aux appareils [...]de type Iliouchine IL-62 immatriculĂ©s CU-T1283 et CU-T1284 de Cubana de AviaciĂłn, en tenant compte des critĂšres communs, dans le cadre de l'article 6, paragraphe 1, du rĂšglement CE no 2111/2005. The United Kingdom communicated to [...] the Commission that it adopted an immediate operating [...]ban on the aircraft of type Ilyushin [...]IL-62 with registration marks CU-T1283 and CU-T1284 of Cubana de AviaciĂłn taking into account the common criteria, in the framework of Article 61 of Regulation EC No 2111/2005. Le ton sur lequel il avait prononcĂ© ces derniĂšres [...]paroles sans mĂȘme achever sa phrase avait quelque chose de propre Ă  vous [...]faire frĂ©mir d'horreur ; en mĂȘme temps, il eut un geste comme pour signifier qu'il s'en lavait les mains. But if you be not careful in [...] this respect, then," He finished his speech in [...]a gruesome way, for he motioned with his hands as if he were washing them. Lorsque la plainte a Ă©tĂ© reçue, le juge Binnie avait dĂ©jĂ  fait parvenir une lettre [...] d'excuses au doyen de la Osgoode Hall Law School, oĂč avait eu lieu le banquet au [...] cours duquel il avait prononcĂ© ces remarques. By the time the complaint was received, Mr. Justice Binnie [...] had already sent a letter of apology to the Dean of the Osgoode Hall Law [...] School, host of the banquet where he had spoken. Est-ce que c'est [...] arrivĂ© parce qu'il avait prononcĂ© ces paroles-lĂ ? Did this happen because he said those words? Dans le discours qu'il avait prononcĂ© Ă  l'ouverture [...]du Parlement, le PrĂ©sident du TurkmĂ©nistan s'Ă©tait focalisĂ© sur la poursuite [...]du processus de dĂ©mocratisation, la sociĂ©tĂ© civile, la nĂ©cessitĂ© de rĂ©former la lĂ©gislation nationale pour l'aligner sur la nouvelle Constitution et les dispositions des instruments internationaux ratifiĂ©s par le TurkmĂ©nistan. The President, in his statement at the opening [...]of the Parliament, focused on further developing the process of democratization, [...]civil society, the need to reform national legislation to bring it in line with the new Constitution and the provisions of the international instruments ratified by Turkmenistan. lieutenant-colonel Ă  l'École des sous-officiers, sur la base [...] d'un discours qu'il aurait prononcĂ© en mai 1994 au [...]centre commercial de Gikore, le Procureur [...]a prĂ©sentĂ© ses moyens de preuve du 17 au 22 juin 2009 en appelant Ă  la barre six tĂ©moins qui ont comparu devant les juges Byron PrĂ©sident, Kam et Joensen. for an alleged speech he gave in May 1994 at [...]the Gikore Trade Centre, the prosecution presented its case from 17 to 22 [...]June 2009, with six witnesses before Judges Byron presiding, Kam and Joensen. Dans le cas de Brian Michael John Young, le [...] PrĂ©sident de la Cour suprĂȘme, [...] Charles Blackie, a dĂ©clarĂ© qu'il avait prononcĂ© la peine d'emprisonnement la plus [...]longue de l'histoire [...]du territoire en raison du caractĂšre abominable des agressions commises contre des jeunes filles de 7 Ă  15 ans sur une longue pĂ©riode de temps au cours des annĂ©es 7013 . In the case of Brian Michael John [...] Young, Chief Justice [...] Charles Blackie said he was extending the sentence to the longest prison sentence yet [...]because of his abhorrent [...]attacks on girls aged from 7 to 15 over a long period of time in the A further New Zealand resident Pitcairner pleaded guilty to charges of indecent assault before the Pitcairn Supreme Court in November 2006. Le sacrifice de sa vie [...] accomplit prophĂ©tiquement les paroles qu'il avait prononcĂ©es quelques heures avant le drame dont [...]il a Ă©tĂ© la victime [...]innocente "Le rĂšgne de Dieu comporte des risques et ceux qui ont la force de les affronter en sont seuls les bĂątisseurs. The sacrifice of his life lives out the [...] prophetic words he delivered a few hours before the drama unfolded, in which he was the innocent [...]victim "The reign [...]of God involves risks; only those with the strength to face those risks can be its builders. Aux cĂŽtĂ©s d'autres organisations, ils ont constituĂ© un groupe Ă©quilibrĂ© [...] en termes d'origines ethniques et [...] gĂ©ographiques et de genre, et ils ont prononcĂ© un discours puissant, [...]invitant les Ministres Ă  Ă©couter les jeunes [...]et leur message de solidaritĂ© et d'urgence. Together with other organisations, they put together a balanced group in terms of geographical [...] and ethnic [...] background, as well as gender, delivering a powerful speech, asking [...]Ministers to listen to youth and to their message of solidarity and urgency. Signor Portante il avait prononcĂ© PortantĂ©, Ă  l'italienne, [...]en accentuant la deuxiĂšme syllabe, lei Ăš Italiano, no ? Signor Portante he pronounced it Portante in the [...]Italian way, accentuating the second syllable, lei Ăš italiano, no? Les paroles qu'il avait prononcĂ©es Ă  l'UNESCO lors [...]de la remise du Prix HouphouĂ«t-Boigny sont encore dans nos mĂ©moires [...] La paix s'Ă©difiera tout doucement, dans la vie de tous les jours, dans les petits gestes, dans les dĂ©tails insignifiants. The words he spoke at UNESCO at the award ceremony [...]of the FĂ©lix HouphouĂ«t-Boigny Peace Prize are still with us today "Peace [...]will be built slowly, day by day, through modest deeds, and countless spontaneous details. Bien qu'il n'ait prononcĂ© aucune dĂ©claration officielle [...]durant l'AnnĂ©e europĂ©enne, le Bureau europĂ©en des langues moins [...]rĂ©pandues EBLUL a fait une large publicitĂ© Ă  cette initiative auprĂšs de ses membres. Although no official declarations were made during the [...]European Year, the European Bureau for Lesser Used Languages gave [...]it a high visibility among its members. part des mĂ©dias et une demande visant Ă  ouvrir une enquĂȘte immĂ©diate. Lorsque la plainte a Ă©tĂ© reçue, le juge Binnie avait dĂ©jĂ  fait parvenir une lettre d [...] excuses au doyen de la Osgoode Hall Law School, oĂč avait eu lieu le banquet au [...] cours duquel il avait prononcĂ© ces remarques. By the time the complaint was received, Mr. Justice Binnie [...] had already sent a letter of apology to the Dean of the Osgoode Hall Law [...] School, host of the banquet where he had spoken. Je sais que la Chambre a Ă©tĂ© avisĂ©e du fait que l'honorable dĂ©putĂ© de Nickel Belt a retirĂ© les propos litigieux et prĂ©sentĂ© ses excuses Ă  tous les dĂ©putĂ©s Ă  la Chambre et, en [...] particulier, aux membres du comitĂ© permanent, relativement [...] aux paroles qu'il avait prononcĂ©es sous l'impulsion [...]du moment. I know that the House is aware that the hon. member for Nickel Belt has withdrawn the remarks complained of and has apologized to all [...] members of this House, especially to members of the standing [...] committee, for the language he used in the heat of the moment. S'agissant du point important soulevĂ© par le reprĂ©sentant de l'Italie, le Directeur gĂ©nĂ©ral a indiquĂ© [...] qu'il avait esquissĂ© sa propre [...] vision de l'UNESCO dans l'allocution qu'il avait prononcĂ©e devant la ConfĂ©rence gĂ©nĂ©rale aprĂšs [...]son Ă©lection. With reference to the important point raised by the representative of [...] Italy, the [...] DirectorGeneral said that he had outlined his own vision of UNESCO in the address he had made to the General [...]Conference after his election. Du reste, n'est-ce pas le PrĂ©sident Prodi, dans [...] son discours Ă  l'UniversitĂ© de Lublin, le plus beau peut-ĂȘtre qu'il ait prononcĂ© en tant que PrĂ©sident, qui a dit textuellement que "l'Ă©largissement [...]implique la nĂ©cessitĂ© [...]de repenser et refondre le pacte politique sur lequel est fondĂ©e l'Union" ? It was President Prodi, in what is probably [...] his best speech as [...] President which he delivered at the University of Lublin, who said and I quote, "European integration is dependent on a shared understanding of [...]what policy goals should be pursued in the Union".
Celafait une semaine qu’il a prononcĂ© son fameux discours Ă  la chambre, en s’adressant aux « vrais amis de la libertĂ© » et en leur proposant de voter cinq articles2. Dix jours aprĂšs la dĂ©faite de NapolĂ©on Ă  Waterloo 3 , le marquis de La Fayette tente de repousser dans un premier temps le retour des Bourbons tout en ayant favorisĂ© l’abdication de l’Empereur 4 .

Les mots de Cambronne de la postĂ©ritĂ© au doute Pierre Cambronne 1770-1842, est nĂ© et mort Ă  Nantes, EngagĂ© en 1791, bien que non destinĂ© Ă  la carriĂšre militaire, il combat sous les ordres de Dumouriez, participe Ă  la pacification de la VendĂ©e, puis est ensuite partie prenante dans la plupart des campagnes militaires napolĂ©oniennes, Sa bravoure lui vaut de monter rapidement dans la hiĂ©rarchie. Colonel lors de la bataille de IĂ©na, il prend en 1810 le commandement d'un rĂ©giment de la Garde impĂ©riale et est nomme baron d'Empire la mĂȘme annĂ©e. Il est nommĂ© gĂ©nĂ©ral de brigade pendant la campagne de Russie. Survient Waterloo, aprĂšs les Cent jours. On connaĂźt le dĂ©roulement de cette bataille perdue Grouchy est attendu en renfort, mais c'est le Prussien BlĂŒcher qui arrive et dĂ©cide du sort des armes. La garde impĂ©riale est encerclĂ©e et soumise au feu des canons anglais et prussiens. Cambronne, qui commande l'un des bataillons, est gravement blessĂ©. Le gĂ©nĂ©ral anglais Colville le somme de se rendre. La cĂ©lĂšbre rĂ©plique du gĂ©nĂ©ral français fuse alors "La garde meurt, mais ne se rend pas !" Colville rĂ©itĂšre son injonction et c'est Ă  cet instant que Cambronne aurait lancĂ© son fameux "Merde !" Quand la nouvelle de la dĂ©faite parvient Ă  Paris, la presse et les dĂ©putĂ©s s'emparent de cet Ă©pisode. Cambronne est d'abord dĂ©clarĂ© mort, avant qu'on s'aperçoive qu'il a Ă©tĂ© fait prisonnier par les anglais. Ce qui n'est cependant qu'un exutoire glorieux va rapidement devenir lĂ©gendaire. C'est Victor Hugo, en 1862 dans Les MisĂ©rables, qui assoit dĂ©finitivement la lĂ©gende en tout cas pour le "mot de Cambronne" "Le lecteur français voulant ĂȘtre respectĂ©, le plus beau mot peut-ĂȘtre qu’un français ait jamais dit ne peut lui ĂȘtre rĂ©pĂ©tĂ©. DĂ©fense de dĂ©poser du sublime dans l’histoire. À nos risques et pĂ©rils, nous enfreignons cette dĂ©fense. Donc, parmi tous ces gĂ©ants, il y eut un titan, Cambronne. Dire ce mot, et mourir ensuite, quoi de plus grand ? car c’est mourir que de le vouloir, et ce n’est pas la faute de cet homme, si, mitraillĂ©, il a survĂ©cu. L’homme qui a gagnĂ© la bataille de Waterloo, ce n’est pas NapolĂ©on en dĂ©route, ce n’est pas Wellington pliant Ă  quatre heures, dĂ©sespĂ©rĂ© Ă  cinq, ce n’est pas BlĂŒcher qui ne s’est point battu ; l’homme qui a gagnĂ© la bataille de Waterloo, c’est Cambronne. Foudroyer d’un tel mot le tonnerre qui vous tue, c’est vaincre." LĂ©gende ? Il semblerait bien, et dans tous les sens du terme. Car Pierre Cambronne a toujours dĂ©clarĂ© qu'il n'avait jamais prononcĂ© ni "La garde meurt et ne se rend pas" Puisque "je me suis rendu et je ne suis pas mort", ni le fameux "Merde !" Je ne m'en souviens pas.... Les descendants d'un gĂ©nĂ©ral de Waterloo, le gĂ©nĂ©ral Michel, revendiquĂšrent la paternitĂ© de la phrase litigieuse "La Garde...", Ă  la mort de Cambronne en 1842. Sans succĂšs, car un vĂ©tĂ©ran de la bataille aurait attestĂ© de la formule de Cambronne, suivie selon lui d'un geste de colĂšre et de paroles brouillĂ©es par le bruit de la canonnade. Bref, peut-ĂȘtre un "merde", mais pas sĂ»r ! AprĂšs tout, cette incertitude est-elle si "emmerdante", depuis que l'on sait, c'est Ă  dire depuis longtemps, que les vĂ©ritĂ©s historiques ne sont souvent assĂ©nĂ©es que par des tĂ©moins qui ont intĂ©rĂȘt Ă  dĂ©fendre un point de vue, le leur ! Daniel Confland Tags Cambronne - mot de Cambronne - merde - Waterloo - NapolĂ©on - Garde impĂ©riale - citations. Parmi les sources °°° 10 citations avec le gros mot de Cambronne A mĂ©diter, sur le sort de Cambronne Ă  Waterloo "Quand on est dans la merde jusqu'au cou, il n'y a plus qu'Ă  chanter."Samuel Beckett - Une certaine limite dĂ©passĂ©e, il n'y a plus rien Ă  dire, ni Ă  faire, qui en vaille la peine. Quand une jolie bouche de femme a dit merde », tout ce qu'elle peut dire aprĂšs semble fade. L'art, c'est de le dire le plus tard possible, le grand art, peut-ĂȘtre. Jules Renard - Qui se ramasse dit Merde ! Proverbe français - Merde pour l'ordre moral ! Flaubert - AprĂšs tout, merde! VoilĂ , avec ce grand mot on se console de toutes les misĂšres humaines; aussi je me plais Ă  le rĂ©pĂ©ter merde, merde ! Flaubert - Zut ! pauvre injure libĂ©ratrice des culs-bĂ©nits et autres indĂ©crottables bourgeois qui n'ont jamais osĂ© lancer le fameux MERDE libĂ©rateur !” Pierre Perret - Merde ce mot est une friandise. Seuls les crĂ©tins de haut vol ne l'utilisent jamais. Un mot qui se crie, qui se hurle, qui se susurre, se murmure, se savoure. C'est le mot qui console, dont on a besoin. Pierre Perret - Quand un aristocrate dit Merde ! ce ne peut ĂȘtre qu'un aristocrate ruinĂ©. Anonyme - L'huissier appela − Le comte Pierre Maubec de la Dentdulynx. Il se fit un grand silence et l'on vit s'avancer vers la barre un gentilhomme magnifique et dĂ©penaillĂ©, dont les moustaches menaçaient le ciel et dont les prunelles fauves jetaient des Ă©clairs. Il s'approche de Colomban et, lui jetant un regard d'ineffable mĂ©pris − Ma dĂ©position, dit-il, la voici merde ! Anatole France, L'Ile des pingoins - HĂ©, les gars! Ramenez-vous en vitesse ! Les quatre soldats se levĂšrent et se mirent Ă  courir. − Il y a GĂ©rin qui est mort ! leur cria-t-il. − Merde ! Ils entouraient le mort et le regardaient avec mĂ©fiance. Sartre, La mort dans l'Ăąme - Comment ça merde alors ? But alors, you are French ? RĂ©plique du film "La grande vadrouille, de GĂ©rard Oury Parmi les sources °°° Pour recevoir des alertes par mĂ©l sur les nouveaux articles parus, abonnez-vous, en utilisant le bouton en haut de l'Ă©cran, pour les smartphones, et la fenĂȘtre "newsletter" pour la version PC. °°°

OBSERVATIONSprononcées à la suite de la communication de M. Jean Tulard (séance du lundi 9 février 2004) qui a lancé l'idée de faire l'Europe dans son fameux discours de Zurich. Non seulement il a lancé cette idée, mais il a en outre tenu, par sa présence assidue comme membre des assemblées européennes, à prouver que l'on pouvait faire l'Europe,
ABOLITION DE L'ESCLAVAGE DANS LES COLONIES FRANÇAISES La lutte pour l'abolition de l'esclavage commence au xviii e siĂšcle, menĂ©e par les Britanniques Granville Sharp et William Wilberforce, les AmĂ©ricains Anthony Benezet et John Wesley ou le Français Guillaume Raynal. En France, en dĂ©pit de la DĂ©claration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, la Constitution de 1791 refuse l'abolition de l'esclavage dans les colonies françaises, au motif que [
] Lire la suiteABOUKIR BATAILLE D' 1er aoĂ»t 1798Écrit par Universalis ‱ 504 mots ‱ 1 mĂ©dia AppelĂ©e bataille du Nil par les Anglais, cette bataille est l'une des grandes victoires de l'amiral Nelson. Elle oppose le 1 er aoĂ»t 1798 les flottes française et britannique dans la rade d'Aboukir, Ă  proximitĂ© d'Alexandrie, en Égypte. En fĂ©vrier 1798, le gĂ©nĂ©ral Bonaparte, dont les ambitions inquiĂštent, convainc sans peine les membres du Directoire de l'utilitĂ© d'une invasion de l'Égypte afin de [
] Lire la suiteALSACEÉcrit par Françoise LÉVY-COBLENTZ, Raymond WOESSNER, Universalis ‱ 6 614 mots ‱ 2 mĂ©dias Dans le chapitre "La RĂ©volution et ses rĂ©percussions en Alsace" 
 Le 21 juillet 1789, Ă  la nouvelle de la prise de la Bastille, le peuple strasbourgeois se prĂ©cipite Ă  l'hĂŽtel de ville qu'il saccage entiĂšrement. ChĂąteaux et abbayes sont pris d'assaut par les paysans, notamment dans le Sundgau. La premiĂšre grande manifestation populaire se dĂ©roule Ă  l'occasion de la fĂȘte de la FĂ©dĂ©ration du Rhin qui rassemble Ă  Strasbourg, le 13 juin 1790, cinquante mille citoye [
] Lire la suiteAMI DU PEUPLE L'Écrit par Pierre ALBERT ‱ 380 mots Marat fonde, le 12 septembre 1789, Le Publiciste parisien qui prend trĂšs vite le titre plus significatif de L'Ami du peuple et la devise Vitam impendere vero Consacrer sa vie Ă  la vĂ©ritĂ© ». C'est une publication de huit Ă  seize pages de petit format, rĂ©digĂ©e tout entiĂšre par le seul Marat, et qui a plus la forme d'un pamphlet pĂ©riodique que d'un quotidien d'information. Aussi bien, du fait [
] Lire la suiteANTISÉMITISMEÉcrit par Esther BENBASSA ‱ 12 229 mots ‱ 9 mĂ©dias Dans le chapitre "Éclosion de l'antisĂ©mitisme au XIXe siĂšcle" 
 Aboutissement politique des rĂ©flexions engagĂ©es par les LumiĂšres, la loi relative aux Juifs adoptĂ©e par l'AssemblĂ©e nationale le 27 septembre 1791 et promulguĂ©e par Louis XVI le 13 novembre apporte Ă  la question juive une rĂ©ponse qui consacre pour la premiĂšre fois en Europe le principe de l'Ă©galitĂ© en droit des juifs. [
] Lire la suiteANTRAIGUES EMMANUEL DE LAUNAY comte d' 1754-1812Écrit par Ghislain de DIESBACH ‱ 529 mots Revenu de bien des choses, de l'Orient oĂč il s'est aventurĂ©, des voyages en montgolfiĂšres et surtout des idĂ©es rĂ©publicaines qu'il avait naguĂšre adoptĂ©es, le comte d'Antraigues, dĂšs 1789, abandonne les principes qu'il a exposĂ©s l'annĂ©e prĂ©cĂ©dente dans son MĂ©moire sur les Ă©tats gĂ©nĂ©raux , grĂące auquel il est devenu cĂ©lĂšbre en quelques semaines. Cet ennemi de la Cour se transforme en champion d'une [
] Lire la suiteARISTOCRATES, RĂ©volution françaiseÉcrit par Ghislain de DIESBACH ‱ 395 mots EmployĂ© dĂ©jĂ  de maniĂšre pĂ©jorative par certains nobles libĂ©raux pour dĂ©signer ceux qui ne partagent pas leurs vues ou les accusent de dĂ©magogie, le terme d'aristocrate devient, dĂšs 1789, une injure appliquĂ©e indistinctement Ă  toute personne, si plĂ©bĂ©ienne soit-elle, qui reste attachĂ©e par goĂ»t, par mĂ©tier ou par habitude Ă  l'Ancien RĂ©gime. VĂ©ritable arrĂȘt de proscription, il lĂ©gitime toutes les ex [
] Lire la suiteARMÉE Typologie historiqueÉcrit par Paul DEVAUTOUR, Universalis ‱ 12 926 mots ‱ 21 mĂ©dias Dans le chapitre "RĂ©volution et premier Empire français" 
 Cette organisation militaire solide, la Convention en hĂ©ritera, malgrĂ© les dĂ©sordres de la RĂ©volution. Forte d'une autoritĂ© sans frein et riche de toutes les ressources nationales d'un pays prospĂšre, elle dispose, par la rĂ©quisition, de masses, jusqu'alors inconnues, de prĂšs d'un million d'hommes, rĂ©parties en plusieurs armĂ©es sur toutes les frontiĂšres. En 1793, le systĂšme des divisions mixtes est [
] Lire la suiteAUGEREAU CHARLES PIERRE FRANÇOIS 1757-1816 marĂ©chal d'Empire 1804 duc de Castiglione 1808Écrit par Jean MASSIN ‱ 321 mots L'un des seuls Parisiens d'origine parmi les gĂ©nĂ©raux de la RĂ©volution et de l'Empire. Fils d'un domestique et d'une fruitiĂšre, Augereau s'engage Ă  dix-sept ans, puis passe dans l'armĂ©e napolitaine. En 1790, il rentre de Naples oĂč il avait fini par devenir maĂźtre d'armes, et s'engage comme volontaire. GĂ©nĂ©ral de division en 1793, envoyĂ© Ă  l'armĂ©e d'Italie en fin 1795, il entre alors dans la lĂ©gend [
] Lire la suiteAUSTERLITZ BATAILLE D' 1805Écrit par Pascal LE PAUTREMAT ‱ 299 mots ‱ 1 mĂ©dia En septembre 1804, renonçant Ă  envahir l'Angleterre, NapolĂ©on lance la Grande ArmĂ©e depuis les cĂŽtes de la mer du Nord au cƓur de l'Europe pour frapper sĂ©parĂ©ment les coalisĂ©s russes et autrichiens. AprĂšs avoir obtenu la reddition du gĂ©nĂ©ral Mack Ă  Ulm le 20 octobre et fait son entrĂ©e dans Vienne abandonnĂ©e le 14 novembre, il recherche une victoire dĂ©cisive sur les armĂ©es alliĂ©es de l'empereur d'A [
] Lire la suiteBABOUVISMEÉcrit par Albert SOBOUL ‱ 4 042 mots Gracchus Babeuf 1760-1797, le premier dans la RĂ©volution française, surmonta la contradiction, Ă  laquelle s'Ă©taient heurtĂ©s tous les politiques dĂ©vouĂ©s Ă  la cause populaire, entre l'affirmation du droit Ă  l'existence et le maintien de la propriĂ©tĂ© privĂ©e et de la libertĂ© Ă©conomique. Par la pensĂ©e et par l'action, il dĂ©passa son temps, il s'affirma l'initiateur d'une sociĂ©tĂ© nouvelle. Comme les s [
] Lire la suiteBAILLY JEAN SYLVAIN 1736-1793Écrit par Roger DUFRAISSE ‱ 528 mots Un des plus grands astronomes du xviii e siĂšcle, Bailly dĂ©couvre les satellites de Jupiter et Ă©crit une monumentale Histoire de l'astronomie . Membre de l'AcadĂ©mie des sciences en 1763, de l'AcadĂ©mie française en 1783, de l'AcadĂ©mie des inscriptions en 1784, il est choyĂ© dans les salons de l'aristocratie et Ă  la Cour ; il habite d'ailleurs Ă  l'Ă©tage supĂ©rieur du Louvre oĂč il entasse ses instrumen [
] Lire la suiteBARRAS PAUL comte de 1755-1829Écrit par Jean MASSIN ‱ 682 mots Issu d'une famille provençale noble, Barras entre dans l'armĂ©e Ă  seize ans, fait campagne aux Indes puis sous les ordres de Suffren, et donne sa dĂ©mission Ă  la fin de la guerre d'IndĂ©pendance. Suivent quelques annĂ©es plus indolentes qu'actives, d'oĂč il Ă©merge inopinĂ©ment comme dĂ©putĂ© du Var Ă  la Convention. Il y siĂšge Ă  la Montagne, vote la mort de Louis XVI, est envoyĂ© dans le Midi pour une missi [
] Lire la suiteBEAUHARNAIS EUGÈNE DE 1781-1824 vice-roi d'Italie 1805Écrit par Jean MASSIN ‱ 333 mots Son pĂšre, Alexandre de Beauharnais, commandant en chef de l'armĂ©e du Rhin, ayant Ă©tĂ© guillotinĂ©, et sa mĂšre, JosĂ©phine, Ă©tant en prison, le jeune EugĂšne entre en apprentissage chez un menuisier avant que le 9-Thermidor, ouvrant un nouveau crĂ©dit Ă  sa mĂšre, lui permette d'embrasser la carriĂšre des armes. AprĂšs le remariage de JosĂ©phine, il suit Bonaparte en Italie puis en Égypte et se comporte avec [
] Lire la suiteBELGIQUE HistoireÉcrit par Guido PEETERS ‱ 20 701 mots ‱ 16 mĂ©dias Dans le chapitre "La parenthĂšse française et hollandaise 1795-1830" 
 Le 26 juin 1794, le gĂ©nĂ©ral français JeanBaptiste Jourdan battait dĂ©finitivement les troupes autrichiennes Ă  Fleurus, et par le traitĂ© de Campoformio 1797 l'Autriche reconnaissait formellement la cession des Pays-Bas du Sud Ă  la France. La France annexait Ă©galement la principautĂ© de LiĂšge, laquelle faisait dĂ©sormais partie de la France au mĂȘme titre que les autres provinces belges. Au cours de [
] Lire la suiteBIENS NATIONAUXÉcrit par Pierre DUPARC ‱ 966 mots Les propriĂ©tĂ©s de l'Église et des contre-rĂ©volutionnaires qui ont Ă©tĂ© saisies, nationalisĂ©es et vendues lors de la RĂ©volution française forment les biens nationaux. La nature et l'importance de ces biens sont variables comme le sont les motifs de l'opĂ©ration. En tĂ©moigne la sĂ©rie des lois et dĂ©crets qui rĂ©gissent les biens nationaux. Une littĂ©rature abondante s'est attachĂ©e Ă  Ă©clairer cette questi [
] Lire la suiteBLOCUS CONTINENTALÉcrit par Marcel DUNAN, Universalis ‱ 1 241 mots Instrument principal de la lutte conduite par NapolĂ©on I er contre l'Angleterre, le Blocus continental amena dans toute l'Europe des perturbations profondes. Bien que son Ă©tanchĂ©itĂ© n'ait jamais Ă©tĂ© absolue, il faillit ruiner l'Ă©conomie britannique et provoqua en Angleterre de trĂšs graves dĂ©sordres sociaux. Mais, son extension Ă  l'ensemble des pays d'Europe continentale Ă©tant la condition de son [
] Lire la suiteBONAPARTE CAROLINE 1782-1839 grande-duchesse de Berg 1806-1808 reine de NaplesÉcrit par Jean MASSIN ‱ 296 mots La plus jeune des trois GrĂąces » de la famille Bonaparte fait assez ingrate figure, dans l'imagerie impĂ©riale, Ă  cĂŽtĂ© de ses sƓurs, d'Élisa, la femme bas-bleu et l'Ă©nergique administratrice, et de l'enchanteresse Pauline. Pourtant Caroline ne manque ni de charme un trĂšs beau portrait d'Ingres en tĂ©moigne, ni d'amants une de ses liaisons faillit provoquer un duel scandaleux entre Junot et Mura [
] Lire la suiteBONAPARTE JÉRÔME 1784-1860 roi de Westphalie 1807-1813Écrit par Jean MASSIN ‱ 303 mots Orphelin de pĂšre Ă  un an, JĂ©rĂŽme entre dans la marine aprĂšs le 18-Brumaire et prend part Ă  l'expĂ©dition de Saint-Domingue ; pour Ă©chapper aux croisiĂšres anglaises, il se rĂ©fugie en AmĂ©rique et y Ă©pouse la fille d'un nĂ©gociant de Baltimore sans demander le consentement des siens ; il n'est donc pas compris dans les princes de l'Empire en 1804 ; mais JĂ©rĂŽme ne ressemble guĂšre Ă  Lucien ; il consent a [
] Lire la suiteBONAPARTE LOUIS 1778-1846 roi de Hollande 1806-1810Écrit par Jean MASSIN ‱ 398 mots Aspirant d'artillerie en 1790, Louis Bonaparte prend part Ă  la campagne d'Italie en 1796 comme aide de camp de son frĂšre et se retrouve colonel de dragons au retour de l'Égypte. DĂšs ce moment, atteint peut-ĂȘtre d'une maladie sur la nature de laquelle on s'interroge, il donne des signes de fragilitĂ© psychique ; son hypocondrie et sa dĂ©fiance maladive ne feront que s'accentuer. À la proclamation de [
] Lire la suiteBONNET PHRYGIEN ou BONNET ROUGEÉcrit par HervĂ© PINOTEAU ‱ 792 mots Coiffure de diverses formes, portĂ©e d'abord par les Phrygiens, le bonnet qui porte le nom de ce peuple devint signe d'affranchissement Ă  Rome, mais la mise du pileus sur la tĂȘte de l'esclave affranchi n'Ă©tait qu'un aspect accessoire de la cĂ©rĂ©monie. Signe de libertĂ©, un bonnet ou chapeau figurant sur des mĂ©dailles d'argent, rappellera sous Henri II, roi de France, qu'il Ă©tait le dĂ©fenseur de la l [
] Lire la suiteBOURGEOISIE FRANÇAISEÉcrit par RĂ©gine PERNOUD, Universalis ‱ 7 659 mots Dans le chapitre "L'avĂšnement politique de la bourgeoisie" 
 À une dizaine d'exceptions prĂšs, les six cents dĂ©putĂ©s du Tiers aux États gĂ©nĂ©raux appartiennent Ă  la moyenne ou petite robe ou Ă  la bourgeoisie des nĂ©gociants, propriĂ©taires terriens et membres des professions libĂ©rales. La plupart des heurts rĂ©volutionnaires reprĂ©sentent l'affrontement entre la bourgeoisie d'affaires Girondins, plus conservatrice, et celle des avocats et procureurs, plus doctr [
] Lire la suiteBRETAGNEÉcrit par Jean MEYER, Jean OLLIVRO ‱ 6 659 mots ‱ 3 mĂ©dias Dans le chapitre "Remous de la grande histoire" 
 Une conjonction de facteurs, les uns favorables et dynamiques, les autres hostiles, explique la violence des soubresauts de la pĂ©riode rĂ©volutionnaire. Le club breton est Ă  l'origine du club des Jacobins, la jeunesse de Rennes et de Nantes participe largement aux Ă©vĂ©nements prĂ©rĂ©volutionnaires, les cahiers de dolĂ©ances bretons comptent parmi les plus virulents de France. Mais tout le monde connaĂźt [
] Lire la suiteBRUNE GUILLAUME MARIE ANNE 1763-1815 marĂ©chal d'Empire 1804Écrit par Jean MASSIN ‱ 474 mots NĂ© Ă  Brive-la-Gaillarde, clerc de procureur, puis imprimeur Ă  Paris, Brune offre un exemple typique d'homme que rien ne semblait appeler Ă  la carriĂšre ni Ă  la gloire des armes et dont la RĂ©volution seule fit un soldat. Parmi les autres marĂ©chaux d'Empire, on pourrait citer encore le cas de Gouvion-Saint-Cyr, artiste peintre jusqu'en 1792. Au dĂ©but de la RĂ©volution, Brune se lance dans le journal [
] Lire la suiteBUONARROTI PHILIPPE 1761-1837Écrit par Jean MASSIN ‱ 586 mots NĂ© Ă  Pise d'une noble famille toscane justement fiĂšre d'avoir donnĂ© au monde Michel-Ange, Philippe Buonarroti fait Ă  l'universitĂ© de Pise de bonnes Ă©tudes littĂ©raires et juridiques. Fervent admirateur de Rousseau, il publie un journal, Gazetta universale , ce qui le fait attentivement surveiller par la police toscane. Franc-maçon, il est affiliĂ© aux IlluminĂ©s de BaviĂšre dont les options rationali [
] Lire la suiteCADOUDAL GEORGES 1771-1804Écrit par Jean-ClĂ©ment MARTIN ‱ 1 137 mots Georges Cadoudal est une figure de la chouannerie, Ă  laquelle il a donnĂ© une image d'intransigeance et de forte conviction religieuse, finalement consacrĂ©e par l'exĂ©cution, en place publique, pour complot contre le Premier consul. L'itinĂ©raire politique de ce chouan emblĂ©matique s'est bĂąti contre la RĂ©volution, dans l'Ouest, oĂč les conflits autour de la religion ont Ă©tĂ© particuliĂšrement vifs. NĂ© Ă  [
] Lire la suiteCAMPOFORMIO PAIX DE 1797Écrit par Jean TULARD ‱ 380 mots La premiĂšre campagne d'Italie de Bonaparte s'achĂšve par la paix de Campoformio. La paix avec l'Autriche aurait tout aussi bien pu ĂȘtre dictĂ©e par Hoche, vainqueur des Autrichiens Ă  Neuwied, prĂšs de Coblence, le 18 avril 1797. Bonaparte prend de vitesse ses collĂšgues et Vienne prĂ©fĂšre traiter avec ce gĂ©nĂ©ral, car elle espĂšre des compensations en Italie qu'elle ne pense pas obtenir sur le Rhin. Le D [
] Lire la suiteCARNOT LAZARE NICOLAS MARGUERITE 1753-1823Écrit par Jan SEBESTIK ‱ 1 453 mots ‱ 1 mĂ©dia Dans les manuels d'histoire, la grande figure de l' Organisateur de la victoire » plane, seule respectable, bien au-dessus des figures sanguinaires de la RĂ©volution. Fils d'un avocat et notaire bourguignon, Lazare Carnot fait de bonnes Ă©tudes secondaires Ă  Autun, entre Ă  dix-huit ans Ă  l'École du gĂ©nie de MĂ©ziĂšres, arrive en garnison en 1783 comme capitaine Ă  Arras, y frĂ©quente Robespierre. Chaud [
] Lire la suiteCARRIER JEAN-BAPTISTE 1756-1794Écrit par Jean TULARD ‱ 220 mots Le plus fameux de ceux que Michelet a appelĂ©s les missionnaires de la Terreur ». Fils d'un cultivateur aisĂ© du Cantal, procureur Ă  la veille de la RĂ©volution, Carrier est Ă©lu par son dĂ©partement d'origine Ă  la Convention. Il siĂšge Ă  la Montagne, vote la mort du roi, prend parti contre les Girondins. C'est dans sa mission Ă  Nantes qu'il rĂ©vĂšle un tempĂ©rament sanguinaire que la tradition a peut-ĂȘt [
] Lire la suiteCASINOSÉcrit par Thierry DEPAULIS ‱ 4 483 mots ‱ 2 mĂ©dias Dans le chapitre "Raisons d'État" 
 Si la France, fidĂšle Ă  ses habitudes rĂ©pressives, restait Ă  l'Ă©cart, elle n'en eut pas moins Ă  affronter cette rĂ©alitĂ© quand plusieurs villes d'eaux allemandes tombĂšrent dans l'escarcelle des conquĂȘtes rĂ©volutionnaires. Pendant ce temps-lĂ , le Palais-Royal, laissĂ© Ă  lui-mĂȘme, s'Ă©tait peuplĂ© de tripots Ă  la faveur des Ă©vĂ©nements parisiens. PlutĂŽt que d'interdire, le Directoire choisit de rĂ©glemente [
] Lire la suiteCAULAINCOURT ARMAND AUGUSTIN LOUIS marquis de 1773-1827 duc de Vicence 1808Écrit par Jean MASSIN ‱ 722 mots NĂ© d'un pĂšre qui est lieutenant-gĂ©nĂ©ral de Louis XVI et sera sĂ©nateur et comte de NapolĂ©on, Caulaincourt est dĂ©jĂ  sous-lieutenant Ă  seize ans ; sous la RĂ©volution, il connaĂźtra des fortunes diverses il accompagnera, par exemple, un ambassadeur de la RĂ©publique Ă  Constantinople avant d'ĂȘtre remarquĂ© par Talleyrand, qui se chargera de sa carriĂšre — une carriĂšre, tout compte fait, bien plus civile [
] Lire la suiteCE QUE DÉCLARER LES DROITS VEUT DIRE HISTOIRES C. FauréÉcrit par Bernard VALADE ‱ 1 406 mots La cĂ©lĂ©bration du deuxiĂšme centenaire de la RĂ©volution française a suscitĂ© la publication de trĂšs nombreux ouvrages, notamment sur la signification et la portĂ©e de la DĂ©claration des droits de l'homme et du citoyen adoptĂ©e par l'AssemblĂ©e nationale le 26 aoĂ»t 1789. En consacrant, en 1988, une premiĂšre Ă©tude Ă  ce sujet, Christine FaurĂ© participait Ă  ce vaste mouvement de rĂ©flexion sur les origines [
] Lire la suiteCHAMFORT 1741-1794Écrit par Jeannine ETIEMBLE ‱ 1 806 mots Dans le chapitre "Le rĂ©volutionnaire" 
 Avec plus de dĂ©sintĂ©ressement et de fermetĂ© que Mirabeau, Chamfort salua et servit une rĂ©volution que maintes fois il avait imprudemment, indĂ©cemment appelĂ©e. Il se dĂ©voua corps et esprit Ă  une action politique qui se proposait d'inverser l'ordre social abusif. Il le fit avec une luciditĂ©, une vĂ©hĂ©mence, un courage aussi ne se manifestant vers la fin aux assemblĂ©es que lorsqu'il Ă©tait dangereux d [
] Lire la suiteCHAMPIONNET JEAN ÉTIENNE VACHIER dit 1762-1800Écrit par Jean MASSIN ‱ 242 mots Enfant naturel, nĂ© Ă  Valence, Championnet sert Ă  vingt ans dans l'armĂ©e espagnole et combat pendant le siĂšge de Gibraltar. Patriote convaincu, il forme et instruit un bataillon de volontaires Ă  Valence en 1792. De 1794 Ă  1797, il est, avec KlĂ©ber et Marceau, un des meilleurs lieutenants de Jourdan Ă  l'armĂ©e de Sambre-et-Meuse. À la fin de 1798, il commande en chef en Italie, chasse les Bourbons de [
] Lire la suiteCHAPTAL JEAN ANTOINE 1756-1832Écrit par Jean MASSIN ‱ 906 mots La RĂ©volution qui s'effectue est une belle chose ; mais je voudrais qu'elle fĂ»t arrivĂ©e il y a vingt ans. Il est fĂącheux de se trouver dessous, quand on dĂ©molit une maison, et voilĂ  notre position », Ă©crivait Chaptal en octobre 1789. De la maison dĂ©molie, il saura pourtant tirer les matĂ©riaux d'un bel Ă©difice personnel exemple typique de ces bourgeois, plus nombreux qu'on ne le croit, qui ne s [
] Lire la suiteCHARETTE DE LA CONTRIE FRANÇOIS DE 1763-1796Écrit par Jean-ClĂ©ment MARTIN ‱ 584 mots Charette est incontestablement le chef vendĂ©en le plus connu, et en mĂȘme temps le plus contestĂ©. Sa courte vie est marquĂ©e en effet par des Ă©pisodes contradictoires. AprĂšs avoir menĂ© une carriĂšre d'officier de marine, et avoir Ă©migrĂ© un court laps de temps, il renoue avec sa vie de petit hobereau rural, et refuse d'abord de suivre les paysans venus le chercher pour le placer Ă  leur tĂȘte en mars 17 [
] Lire la suiteCHAUMETTE PIERRE GASPARD dit ANAXAGORAS 1763-1794Écrit par Roger DUFRAISSE ‱ 293 mots NĂ© Ă  Nevers, Chaumette navigue comme mousse puis comme timonier. Il Ă©tudie la mĂ©decine Ă  Paris en 1789, puis devient rĂ©dacteur aux RĂ©volutions de Paris en 1790. EntrĂ© au club des Cordeliers, il s'y fait, comme Ă  la section du Théùtre-Français, le porte-parole des couches les plus dĂ©shĂ©ritĂ©es de la population des faubourgs. AprĂšs la fuite Ă  Varennes en juin 1791, il participe activement au mouveme [
] Lire la suiteCHÉNIER MARIE-JOSEPH 1764-1811Écrit par Jean MASSIN ‱ 446 mots NĂ© Ă  Constantinople deux ans aprĂšs son frĂšre AndrĂ©, officier de dragons Ă  dix-sept ans, Marie-Joseph de ChĂ©nier dĂ©missionne assez vite de l'armĂ©e pour se consacrer aux Muses. AprĂšs quelques piĂšces sans aucun succĂšs, il remporte un triomphe Ă  la fin de 1789 en faisant jouer un Charles IX oĂč sa plume de patriote dĂ©nonce vigoureusement les tyrans. La mĂȘme faveur du public accueillera son Henri VIII [
] Lire la suiteCHOUANNERIEÉcrit par Jean-ClĂ©ment MARTIN ‱ 1 682 mots ‱ 1 mĂ©dia Entre 1794 et 1800, le mot chouannerie dĂ©signe une sĂ©rie d'insurrections et de mouvements contre-rĂ©volutionnaires qui affectent l'ouest de la France. L'origine de ces chouanneries – on peut en parler au pluriel – est le mĂ©contentement des ruraux devant les mesures politiques et religieuses de la RĂ©volution française prises aprĂšs 1791. Des communautĂ©s rurales refusent, dĂšs 1791-1792, la crĂ©ation de [
] Lire la suiteCI-DEVANTÉcrit par Jean TULARD ‱ 519 mots L'expression de ci-devant se dit frĂ©quemment au xvii e et au xviii e siĂšcle des personnes et des choses dĂ©possĂ©dĂ©es de leur Ă©tat ou de leur qualitĂ©. Le terme en vint Ă  dĂ©signer pendant la RĂ©volution les anciens nobles. Si Chateaubriand a pu dire que les plus grands coups portĂ©s Ă  l'antique constitution de l'État le furent par des gentilshommes ; les patriciens commencĂšrent la RĂ©volution », la [
] Lire la suiteCLERGÉ CONSTITUTIONNELÉcrit par Bernard PLONGERON ‱ 980 mots Au sens strict, les constitutionnels » ne comprennent que les fonctionnaires publics ecclĂ©siastiques Ă©vĂȘques, curĂ©s et vicaires dĂ©cret du 27 nov. 1790 ; prĂ©dicateurs 27 mars 1791 ; chapelains et aumĂŽniers d'hĂŽpitaux et de prisons 15-17 avr.. Les assermentĂ©s » englobent les religieux non astreints au serment de 1790 et les ralliĂ©s tardifs, y compris les jureurs de LibertĂ©-ÉgalitĂ© 14 ao [
] Lire la suiteCLERGÉ RÉFRACTAIREÉcrit par Bernard PLONGERON ‱ 980 mots L'ensemble des prĂȘtres et Ă©vĂȘques qui, sous la RĂ©volution, refusĂšrent de prĂȘter serment Ă  la Constitution civile du clergĂ©, votĂ©e par l'AssemblĂ©e constituante le 12 juillet 1790. Étant donnĂ© l'imbrication des professions de foi romaine et royaliste, et compte tenu de la vague des rĂ©tractations de serment Ă  l'automne de 1791, la situation de prĂȘtre rĂ©fractaire ne devient nette qu'aprĂšs l'abolition [
] Lire la suiteCLICHYENSÉcrit par Jean-ClĂ©ment MARTIN ‱ 385 mots À partir de l'automne de 1795, Ă  Paris, des rĂ©publicains de droite, libĂ©raux conservateurs comme Boissy d'Anglas ou Lanjuinais, et des royalistes modĂ©rĂ©s, comme DandrĂ©, prennent l'habitude de se rĂ©unir dans un club de la rue de Clichy, sur l'initiative du dĂ©putĂ© Gilbert-DesmoliĂšres. S'y retrouvent d'anciens Girondins, comme Henry-LariviĂšre, d'anciens Feuillants, comme Mathieu Dumas, mĂȘme d'anciens [
] Lire la suiteCLOOTS JEAN-BAPTISTE dit ANACHARSIS 1755-1794Écrit par Jean TULARD ‱ 498 mots L'une des figures les plus curieuses de la RĂ©volution, celle d'un Ă©tranger fascinĂ© par les Ă©vĂ©nements français de 1789 Ă  1794. Si beaucoup de Français partaient, Ă©crit Michelet, beaucoup d'Ă©trangers venaient ; ils s'associaient de cƓur Ă  toutes nos agitations, ils venaient Ă©pouser la France. Et dussent-ils y mourir, ils l'aimaient mieux que vivre ailleurs ; ici, ils Ă©taient au moins, s'il mourai [
] Lire la suiteCOALITION GUERRES DE 1792-1815Écrit par Jean TULARD ‱ 1 064 mots ‱ 1 mĂ©dia Pendant dix annĂ©es consĂ©cutives, de 1792 Ă  1802, puis pendant douze autres annĂ©es consĂ©cutives, de 1803 Ă  1815, la France s'est trouvĂ©e en guerre avec les principales puissances de l'Europe. La guerre dĂ©clarĂ©e par Louis XVI et l'AssemblĂ©e lĂ©gislative au roi de Hongrie et de BohĂȘme » trouve son origine dans les rassemblements d'Ă©migrĂ©s en territoire allemand et les rĂ©clamations des princes posses [
] Lire la suiteCODE CIVIL FRANÇAISÉcrit par Christian HERMANSEN ‱ 273 mots Dans l'histoire juridique de l'Occident, le Code NapolĂ©on de 1804 marque le triomphe d'une conception codificatrice esquissĂ©e par Colbert. Depuis son apparition dans le droit impĂ©rial romain du Bas-Empire, un code se prĂ©sentait toujours comme une Ɠuvre de compilation. OrganisĂ©e par matiĂšres, subdivisĂ© en livres, chapitres et questions, il brassait quantitĂ© de sources, d'auteurs, d'Ă©poques. Quand i [
] Lire la suiteCODE NOIR 1685Écrit par Louis SALA-MOLINS ‱ 1 586 mots Louis XIV signe Ă  Versailles en mars 1685 un Ă©dit qui, en un prĂ©ambule et soixante articles, rĂšgle dans les possessions françaises d'outre-Atlantique l'Ă©tat et la qualitĂ© des esclaves » en les qualifiant de bĂȘtes de somme ou de purs objets. C'est le Code noir, prĂ©parĂ© par Colbert, qui sera dĂ©finitivement abrogĂ© lors de l'abolition de l'esclavage par la France, Ă  la traĂźne d'autres nations, en 18 [
] Lire la suiteCODIFICATIONÉcrit par Guy BRAIBANT ‱ 6 903 mots ‱ 1 mĂ©dia Dans le chapitre "La grande Ɠuvre codificatrice de la RĂ©volution et de l'Empire" 
 Le mĂ©rite des grands codes français du dĂ©but du xix e siĂšcle est communĂ©ment attribuĂ© au rĂ©gime impĂ©rial et Ă  NapolĂ©on lui-mĂȘme ; mais ces codes sont aussi, dans une large mesure, le rĂ©sultat de travaux entamĂ©s dĂšs le dĂ©but de la RĂ©volution. La loi du 16 aoĂ»t 1790 sur l'organisation judiciaire dispose que les lois civiles seront revues et rĂ©formĂ©es par les lĂ©gislateurs et [qu'] il sera fait un [
] Lire la suiteCOMMUNE DE PARIS 1792Écrit par Jean DÉRENS ‱ 1 033 mots MunicipalitĂ© insurrectionnelle qui siĂ©gea Ă  l'HĂŽtel de Ville de Paris du 10 aoĂ»t au 2 dĂ©cembre 1792, poussa au renversement de la royautĂ© et Ă  diverses mesures rĂ©volutionnaires, avant de s'incliner devant la Convention, nouvellement Ă©lue. La Commune de 1792 illustre le rĂŽle de Paris dans les moments les plus dramatiques de la RĂ©volution. À l'Ă©cart de la municipalitĂ© lĂ©gale, une violente agitation [
] Lire la suiteCONCORDAT DE 1801Écrit par Jean LEFLON ‱ 4 354 mots Il faut se replacer dans l'atmosphĂšre du temps pour mesurer ce que comportait de nouveau le concordat conclu par Pie VII avec Bonaparte. Par la reconnaissance du gouvernement consulaire, ce traitĂ© rompait l'alliance sĂ©culaire de l'Église et de la monarchie lĂ©gitime Bonaparte, Ă©lu par le peuple, se trouvait lĂ©gitimĂ©, et, par lĂ , Ă©taient consacrĂ©s les principes de 1789 sur l'origine de l'autoritĂ© [
] Lire la suiteCONGRÈS DE VIENNE, en brefÉcrit par Olivier COMPAGNON ‱ 198 mots ‱ 1 mĂ©dia Le 1 er novembre 1814 dĂ©butent les nĂ©gociations officielles du congrĂšs de Vienne, rĂ©uni Ă  l'initiative des quatre grands vainqueurs de NapolĂ©on I er Grande-Bretagne, Prusse, Russie et Autriche, afin de restaurer la paix en Europe et d'en finir avec l'Ăšre rĂ©volutionnaire issue de 1789. Neuf jours avant Waterloo, l'Acte final du 9 juin 1815 dessine une nouvelle carte du continent la Russie, la [
] Lire la suiteCONSTITUANTE ASSEMBLÉE NATIONALE 1789-1791Écrit par Jean TULARD ‱ 381 mots RĂ©unis en mai 1789 pour rĂ©soudre la crise financiĂšre qui Ă©branle la vieille monarchie française, les Ă©tats gĂ©nĂ©raux se proclament AssemblĂ©e constituante, le 9 juillet 1789. C'est souligner la volontĂ© des dĂ©putĂ©s de donner Ă  la France de nouvelles institutions. Dans le Point du jour , BarĂšre ne leur prĂ©dit-il pas Vous ĂȘtes appelĂ©s Ă  recommencer l'histoire » ? Le mot est juste. En dĂ©pit des vici [
] Lire la suiteCONSTITUTION FRANÇAISE DE 1791Écrit par Nicolas NITSCH ‱ 487 mots PremiĂšre constitution Ă©crite de France, la Constitution du 3 septembre 1791 inclut la DĂ©claration des droits de l'homme et du citoyen du 26 aoĂ»t 1789. C'est dire qu'elle incarne les idĂ©aux de la RĂ©volution dans leur forme originelle. RĂ©digĂ©e par l'AssemblĂ©e nationale constituante, elle reflĂšte les grandes idĂ©es de l'Ă©poque le droit de vote, la souverainetĂ© nationale, les limitations apportĂ©es Ă  [
] Lire la suiteCONSTITUTION FRANÇAISE DE 1793Écrit par Nicolas NITSCH ‱ 426 mots La Constitution montagnarde du 24 juin 1793 prĂ©sente la particularitĂ© de n'avoir jamais Ă©tĂ© appliquĂ©e. Elle succĂšde au projet de constitution trĂšs dĂ©centralisateur prĂ©parĂ© par la Convention girondine et qui n'avait pas Ă©tĂ© adoptĂ©. La Constitution montagnarde n'en reste pas moins inspirĂ©e de la Convention qu'elle perpĂ©tue, puisqu'elle instaure un rĂ©gime d'assemblĂ©e. ApprouvĂ©e par rĂ©fĂ©rendum dans de [
] Lire la suiteCONSTITUTION FRANÇAISE DE L'AN IIIÉcrit par Nicolas NITSCH ‱ 462 mots VotĂ©e par la Convention plus d'un an aprĂšs la chute de Robespierre, approuvĂ©e par rĂ©fĂ©rendum, la Constitution du 5 fructidor an III, c'est-Ă -dire du 22 aoĂ»t 1795, est, avec ses 377 articles, la plus longue Constitution de notre histoire. Elle a Ă©tĂ© appliquĂ©e durant quatre ans, jusqu'au coup d'État de Bonaparte, le 18 brumaire an VIII. Les Constituants, apparemment fort satisfaits de leur Ɠuvre, av [
] Lire la suiteCONSTITUTIONS FRANÇAISES repĂšres chronologiquesÉcrit par Christian HERMANSEN ‱ 1 668 mots Constitution de 1791 AdoptĂ©e le 3 septembre par l'AssemblĂ©e nationale constituante, deux annĂ©es aprĂšs la DĂ©claration de 1789 qui forme son PrĂ©ambule, suspendue d'application le 10 aoĂ»t 1792, la premiĂšre Constitution française ne dura pas un an. Essai de monarchie parlementaire, elle exacerbait en fait l'opposition entre exĂ©cutif et lĂ©gislatif initiative des lois rĂ©servĂ©e Ă  l'AssemblĂ©e unique Ă©l [
] Lire la suiteCONSULATÉcrit par Marcel DUNAN ‱ 2 384 mots ‱ 1 mĂ©dia Les quatre annĂ©es du Consulat ont modelĂ© pour cent cinquante ans le visage de la France. Non seulement elles ont mis fin aux troubles de la RĂ©volution, dont elles ont consolidĂ© les conquĂȘtes biens nationaux, principe de l'Ă©galitĂ©, mais elles ont vu naĂźtre la plupart des institutions administratives et Ă©conomiques de la France contemporaine. Du Conseil d'État Ă  la prĂ©fecture de police, de la Banq [
] Lire la suiteCONSULAT ET EMPIRE repĂšres chronologiquesÉcrit par Sylvain VENAYRE ‱ 185 mots 9-10 novembre 1799 Coup d'État de Bonaparte 18-Brumaire an VIII, qui est nommĂ© consul provisoire. 17 janvier 1800 Suppression de soixante des soixante-treize journaux politiques parisiens. 15 juillet 1801 Signature du Concordat avec le pape Pie VII. 20 mai 1802 RĂ©tablissement de l'esclavage dans les colonies françaises. 2 aoĂ»t 1802 Bonaparte devient consul Ă  vie. 1804 Promulgation [
] Lire la suiteCONTRE-RÉVOLUTIONÉcrit par Jean TULARD ‱ 4 962 mots Dans le chapitre "La bataille parlementaire" 
 DĂšs la rĂ©union des États gĂ©nĂ©raux, deux camps s'affrontent. BientĂŽt, on prendra l'habitude de les dĂ©finir sous les vocables de droite » et de gauche ». En effet, lorsque les États deviennent AssemblĂ©e nationale, les dĂ©putĂ©s, qui avaient jusqu'alors siĂ©gĂ© par ordre, se regroupent par opinion les aristocrates Ă  la droite du prĂ©sident, les patriotes Ă  sa gauche ; au centre, la Plaine ou le Mara [
] Lire la suiteCORDAY MARIE ANNE CHARLOTTE CORDAY D'ARMONT dite CHARLOTTE 1768-1793Écrit par Jean-Michel LÉVY ‱ 378 mots ArriĂšre-petite-niĂšce de Corneille, sƓur d'un officier au rĂ©giment de Normandie, Charlotte Corday quitte Ă  vingt-trois ans le domicile paternel d'Argentan, se fixe Ă  Caen chez une vieille parente, veuve du trĂ©sorier de France, Coutellier de Bretteville ; elle s'intĂ©resse Ă  la politique, s'abonne au journal de Perlet, lit Le Courrier des dĂ©partements , Ă©ditĂ© par Gorsas, et des libelles. IndignĂ©e des [
] Lire la suiteCORDELIERS CLUB DESÉcrit par Jean MASSIN ‱ 1 558 mots C'est le 27 avril 1790 que naĂźt la SociĂ©tĂ© des Amis des droits de l'homme et du citoyen tenant ses sĂ©ances en l'Ă©glise des Cordeliers. Avant d'abriter un club, l'Ă©glise avait donnĂ© son nom Ă  l'un des soixante districts parisiens créés en avril 1789. Le district des Cordeliers, correspondant Ă  peu prĂšs au quartier de l'actuel OdĂ©on, Ă©tait habitĂ© par de nombreux journalistes et intellectuels patriot [
] Lire la suiteCORSEÉcrit par Christian AMBROSI, Gilbert GIANNONI, Janine RENUCCI, AndrĂ© RONDEAU ‱ 8 419 mots ‱ 3 mĂ©dias Dans le chapitre "La RĂ©volution" 
 Deux faits bouleversent la situation juridique de la Corse en 1789 ; elle est appelĂ©e Ă  dĂ©signer, comme les autres provinces françaises, quatre reprĂ©sentants aux États gĂ©nĂ©raux, puis, le 30 novembre 1789, Ă  la demande de ces dĂ©putĂ©s, la Constituante la reconnaĂźt comme faisant partie intĂ©grante de l'empire français. L'acte de 1768 est effacĂ© en dĂ©pit de la protestation gĂ©noise ; la Corse est vraime [
] Lire la suiteCOTTEREAU JEAN, dit JEAN CHOUAN 1757-1794Écrit par Jean DÉRENS ‱ 351 mots HĂ©ros de la chouannerie, Jean Cottereau avait hĂ©ritĂ© son surnom de son pĂšre Pierre, sabotier et probablement faux saunier, se servant du cri de la chouette pour se faire reconnaĂźtre de ses complices. Il pratiquait le faux saunage avec ses frĂšres François et RenĂ©. En 1780, il fut poursuivi pour avoir d'abord rossĂ© un nommĂ© Marchois qu'il soupçonnait de l'avoir vendu aux gabelous, puis pour avoir tu [
] Lire la suiteDAUNOU PIERRE CLAUDE FRANÇOIS 1761-1840Écrit par Bernard PLONGERON ‱ 972 mots Ancien oratorien français qui marqua, par une grande activitĂ© d'Ă©rudit et d'homme politique, la pĂ©riode rĂ©volutionnaire et le dĂ©but du xix e siĂšcle. NĂ© Ă  Boulogne-sur-mer d'un pĂšre d'origine agenaise, chirurgien de l'AmirautĂ©, et d'une mĂšre issue d'une famille d'apothicaires boulonnais, Daunou est le seul survivant, avec sa sƓur aĂźnĂ©e, de cinq enfants. ChĂ©tif et studieux, il est poussĂ© par son on [
] Lire la suiteDÉCLARATION DES DROITS DE LA FEMME ET DE LA CITOYENNE, Olympe de Gouges - Fiche de lectureÉcrit par Guillaume MAZEAU ‱ 1 090 mots En 1791, en pleine RĂ©volution française , paraĂźt une brochure intitulĂ©e Les droits de la femme . Longue de vingt-quatre pages, elle est constituĂ©e d’un prĂ©ambule, d’une DĂ©claration des droits de la femme et de la citoyenne , qui compte dix-sept articles, ainsi que d’un postambule. Son autrice, Olympe de Gouges , nĂ©e Ă  Montauban en 1748, mourra guillotinĂ©e en 1793. Ne craignant pas de s’exposer, [
] Lire la suiteDÉCLARATION DES DROITS DE L'HOMME ET DU CITOYEN 26 aoĂ»t 1789Écrit par Wanda MASTOR ‱ 231 mots ‱ 1 mĂ©dia ConsĂ©cration française de la philosophie des droits de l'homme, la DĂ©claration des droits de l'homme et du citoyen forme le prĂ©ambule de la Constitution des 3-4 septembre 1791. VotĂ©e dĂšs aoĂ»t 1789 par l'AssemblĂ©e nationale constituante, sous les auspices de l'Être suprĂȘme », elle est l'aboutissement de la pensĂ©e des LumiĂšres, un compromis entre Montesquieu et Rousseau, oĂč triomphe la foi dans la [
] Lire la suiteDE L'INDUSTRIE FRANÇAISE, Jean-Antoine Chaptal - Fiche de lectureÉcrit par Francis DEMIER ‱ 1 299 mots Quand Jean-Antoine Chaptal 1756-1832 publie en 1819 De l'industrie française , deux forts volumes de 533 pages, il est au faĂźte de sa notoriĂ©tĂ©. Une des personnalitĂ©s les plus remarquables du personnel napolĂ©onien, ce savant devenu entrepreneur a aussi Ă©tĂ© durant l'Empire un ministre de l'IntĂ©rieur rĂ©formateur. Son livre est publiĂ© Ă  un moment charniĂšre de l'histoire de l'industrialisation fra [
] Lire la suiteDESAIX LOUIS CHARLES ANTOINE DES AIX dit 1768-1800Écrit par Jean MASSIN ‱ 276 mots Issu d'une famille noble d'Auvergne, Desaix est dĂ©jĂ  sous-lieutenant Ă  quinze ans en 1783. Son attitude envers la RĂ©volution peut se dĂ©finir par un loyalisme sans faille et par une adhĂ©sion modĂ©rĂ©e. En 1791, son refus de suivre son frĂšre aĂźnĂ© qui Ă©migre le brouille avec sa famille ; en aoĂ»t 1792, il proteste contre la suspension du roi, ce qui lui vaut un mois d'emprisonnement. DĂšs octobre 1793, i [
] Lire la suiteDESMOULINS CAMILLE 1760-1794Écrit par Roger DUFRAISSE ‱ 445 mots Fils d'un lieutenant gĂ©nĂ©ral au bailliage de Guise, Camille Desmoulins entre comme boursier Ă  Louis-le-Grand et est condisciple de Robespierre. Avocat Ă  Paris, il est Ă©lu aux États gĂ©nĂ©raux. Il se lance dans la politique. Un moment, on le compte comme l'un de ceux qui soutiennent Mirabeau ; il devient, malgrĂ© son bĂ©gaiement, un des orateurs les plus Ă©coutĂ©s des jardins du Palais-Royal oĂč il pronon [
] Lire la suiteDIRECTOIREÉcrit par Michel EUDE ‱ 4 547 mots ‱ 1 mĂ©dia Le Directoire a durĂ© Ă  peine plus de quatre ans 26 octobre 1795 – 10 novembre 1799 brĂšve pĂ©riode dans la vie d'un homme, dans celle d'un peuple. Entre la Convention et l'Ă©poque napolĂ©onienne, le Directoire est souvent prĂ©sentĂ© comme une transition liquidation des espoirs rĂ©volutionnaires, prĂ©paration du pouvoir personnel. Il faut se garder pourtant de l'illusion historique qui juge une Ă©po [
] Lire la suiteDIX-HUIT BRUMAIRE AN VIII 9 nov. 1799Écrit par Jean TULARD ‱ 649 mots La RĂ©volution française s'est achevĂ©e sur un coup d'État militaire, les 18 et 19 brumaire an VIII 9 et 10 nov. 1799. La Constitution de 1795, qui fondait le Directoire, ayant fait faillite, il importait de la modifier. RegroupĂ© autour de SieyĂšs, un parti rĂ©visionniste souhaite un renforcement du pouvoir exĂ©cutif et l'Ă©tablissement d'un systĂšme oĂč la confiance viendrait d'en bas et l'autoritĂ© d [
] Lire la suiteDOMINICAINE RÉPUBLIQUEÉcrit par Jean Marie THÉODAT ‱ 6 851 mots ‱ 3 mĂ©dias Dans le chapitre "La colonie dans la tourmente 1789-1809" 
 Durant les vingt derniĂšres annĂ©es du xviii e siĂšcle, la colonie espagnole connaĂźt de grands troubles liĂ©s Ă  la guerre d'indĂ©pendance des esclaves noirs, soulevĂ©s contre la France, dans la colonie voisine de Saint-Domingue. En effet, la crise ouverte par la RĂ©volution française change sensiblement la donne. Au dĂ©but, la Convention maintient l'esclavage, et les officiers rebelles menĂ©s par le crĂ©o [
] Lire la suiteDROIT CIVIL DES PERSONNES France repĂšres chronologiquesÉcrit par Christian HERMANSEN ‱ 608 mots 1792 SĂ©cularisation de l'Ă©tat civil naissance, mariage, dĂ©cĂšs et institution d'un rĂ©gime de divorce soit par consentement mutuel, soit sur demande de l'un des Ă©poux notamment pour incompatibilitĂ© d'humeur, oĂč les conjoints sont traitĂ©s Ă  Ă©galitĂ©. 1804 Promulgation du Code civil, dit Code NapolĂ©on. À cĂŽtĂ© du divorce, la sĂ©paration de corps est prĂ©vue. La femme mariĂ©e est rĂ©putĂ©e juridiquement i [
] Lire la suiteDUMOURIEZ CHARLES FRANÇOIS DU PÉRIER dit 1739-1823Écrit par Jean MASSIN ‱ 432 mots ‱ 1 mĂ©dia NĂ© Ă  Cambrai, fils d'un commissaire des guerres, Dumouriez fait ses premiĂšres armes dans la guerre de Sept Ans ; plus douĂ© pour l'intrigue que pour l'hĂ©roĂŻsme, il est vite chargĂ© de diverses missions plus diplomatiques que militaires en Espagne, en Corse, en Pologne et en SuĂšde 1763-1773 ; il connaĂźt plus d'une aventure mal Ă©lucidĂ©e et fait une fois six mois de Bastille. MarĂ©chal de camp gĂ©nĂ©r [
] Lire la suiteDUROC GÉRAUD CHRISTOPHE MICHEL DU ROC ou 1772-1813 duc de FrioulÉcrit par Jean TULARD ‱ 354 mots Cadet gentilhomme Ă  l'École militaire de Pont-Ă -Mousson, puis de ChĂąlons, Duroc Ă©migre en 1792, revient en France, sert au siĂšge de Toulon, oĂč il est remarquĂ© par Bonaparte, participe Ă  la campagne d'Italie puis Ă  celle d'Égypte, oĂč il est blessĂ©. Il accompagne le Premier consul dans la seconde campagne d'Italie et devient gĂ©nĂ©ral de brigade le 13 octobre 1801. NommĂ© gouverneur du palais des Tuile [
] Lire la suiteÉDUCATION Types et fins de l'Ă©ducationÉcrit par Viviane ISAMBERT-JAMATI ‱ 3 820 mots Dans le chapitre "L'Ă©mergence d'un systĂšme scolaire" 
 Le premier dans la civilisation occidentale, Comenius prĂ©conise vers le milieu du xvii e siĂšcle une Ă©cole commune Ă  tous, non seulement garçons et filles, mais enfants de toutes conditions on dĂ©cĂšlera mieux ceux qui sont capables de suivre l'enseignement Ă  des degrĂ©s scolaires supĂ©rieurs, dĂ©clare-t-il, si l'on renonce Ă  toute diffĂ©renciation au cours des premiĂšres annĂ©es, et si l'on fait en so [
] Lire la suiteELBÉE MAURICE GIGOST marquis d' 1752-1794Écrit par Jean-ClĂ©ment MARTIN ‱ 357 mots Officier de cavalerie, issu d'une petite noblesse peu assurĂ©e, d'ElbĂ©e vit dans les Mauges au moment de la RĂ©volution, qu'il ne dĂ©sapprouve pas en son dĂ©but. Quand se dĂ©clenche l'insurrection vendĂ©enne mars 1793, il est mis Ă  la tĂȘte d'une bande paysanne, et devient rapidement l'un des principaux gĂ©nĂ©raux de l'ArmĂ©e catholique et royale, qui se constitue Ă  la fin de mars 1793 aprĂšs les victoires [
] Lire la suiteÉMIGRATION 1789-1814Écrit par Ghislain de DIESBACH ‱ 1 260 mots Mesure de sĂ»retĂ© pour quelques personnages vouĂ©s Ă  la vindicte populaire aprĂšs les troubles de juillet 1789 qu'ils ont vainement tentĂ© de rĂ©primer, l'Ă©migration apparaĂźt vite comme une rĂ©volte contre la RĂ©volution. Le comte d'Artois, frĂšre cadet du roi, le prince de CondĂ© et sa famille, ainsi que nombre de grands seigneurs hostiles au nouvel ordre des choses, dans lequel ils n'ont plus de place ou [
] Lire la suiteEMPIRE PREMIERÉcrit par Jean TULARD ‱ 8 015 mots ‱ 12 mĂ©dias Le 2 dĂ©cembre 1804, NapolĂ©on se fait couronner empereur, mais s'il choisit ce titre , c'est par dĂ©sir d'Ă©viter celui de roi, aprĂšs dix annĂ©es de rĂ©volution, plutĂŽt que par rĂ©fĂ©rence Ă  l'expansion territoriale de Rome ou de Charlemagne. Son objectif est alors de rĂ©tablir la monarchie hĂ©rĂ©ditaire Ă  son profit et non de poursuivre une guerre de conquĂȘte qui semble terminĂ©e depuis que la France a atte [
] Lire la suiteENFANTS SOLDATSÉcrit par Rosalie AZAR ‱ 3 421 mots Dans le chapitre "Le manque d'hommes" 
 Lorsqu'un conflit se prolonge, les hommes valides et en Ăąge de combattre viennent Ă  manquer. Il faut alors remplacer les soldats tuĂ©s ou blessĂ©s par des jeunes gens de plus en plus Ă©loignĂ©s de l'Ăąge minimal requis pour combattre, en dĂ©pit de leur fragilitĂ© physique et morale, de leur inexpĂ©rience et de leur indiscipline. Ainsi, Ă  Rome, durant la deuxiĂšme guerre punique, il fallut enrĂŽler des jeune [
] Lire la suiteENGHIEN LOUIS ANTOINE HENRI DE BOURBON duc d' 1772-1804Écrit par Solange MARIN ‱ 669 mots Dernier descendant de la maison de CondĂ©, le duc d'Enghien Ă©migra avec sa famille dĂšs les premiĂšres heures de la RĂ©volution. De 1792 Ă  1801, il s'illustre dans toutes les campagnes menĂ©es par l'armĂ©e de CondĂ© formĂ©e par son grand-pĂšre. Le refrain chantĂ© par ses soldats le dĂ©peint mieux qu'un portrait Nous partons conduits par Enghien Il aime l'amour et le vin Il aime bien aussi la gloire . A [
] Lire la suiteENRAGÉSÉcrit par Jean DÉRENS ‱ 914 mots Pour Michelet, les EnragĂ©s Ă©taient des fanatiques d'une portĂ©e inconnue, d'un fanatisme redoutable, emportĂ©s par un souffle vague encore, mais qui allait se fixer peut-ĂȘtre, prendre forme, et pour une rĂ©volution en face de la RĂ©volution ». Lyrisme un peu creux, qui fut longtemps de rigueur, inspirĂ© Ă  la bourgeoisie du xix e siĂšcle par l'effroi et par le mĂ©pris Ă  une historiographie qui, Ă  la mĂȘ [
] Lire la suiteÉTATS GÉNÉRAUX, FranceÉcrit par Yves DURAND ‱ 3 106 mots Dans le chapitre "Les transformations" 
 Les Ă©checs de Calonne, de LomĂ©nie de Brienne et de l'assemblĂ©e des notables pour rĂ©soudre la crise financiĂšre sont Ă  l'origine de la convocation des Ă©tats en 1789, mais les conditions politiques et sociales avaient considĂ©rablement changĂ© depuis deux siĂšcles. Si les parlements et les cours souveraines exigeaient les Ă©tats gĂ©nĂ©raux, c'Ă©tait dans un esprit de conservatisme, afin d'empĂȘcher la levĂ©e [
] Lire la suiteÊTRE SUPRÊME CULTE DE L'Écrit par Jean DÉRENS ‱ 395 mots Robespierre est Ă  l'origine du culte de l'Être suprĂȘme, par lequel il prĂ©tendait donner Ă  la vertu, principe et ressort du gouvernement populaire, un fondement mĂ©taphysique. L'essentiel de ses idĂ©es est contenu dans son discours du 18 florĂ©al an II 7 mai 1794 sur l'Ă©tablissement des fĂȘtes dĂ©cadaires L'idĂ©e de l'Être suprĂȘme est un rappel continuel Ă  la justice, elle est donc sociale et rĂ©pub [
] Lire la suiteEUROPE Histoire de l'idĂ©e europĂ©enneÉcrit par Jean-Baptiste DUROSELLE, Alfred GROSSER ‱ 10 517 mots ‱ 1 mĂ©dia Dans le chapitre "LĂ©gitimitĂ© et nationalitĂ© sous la RĂ©volution française" 
 Pendant plus d'un siĂšcle, de 1789 Ă  1919, l'idĂ©e d'Europe va se trouver aux prises avec un bouleversement rĂ©volutionnaire du droit international. Selon le principe de la lĂ©gitimitĂ©, un territoire appartient Ă  un souverain, lequel a le droit, par traitĂ© en bonne et due forme, de le cĂ©der Ă  un autre souverain. Les adversaires de la France rĂ©volutionnaire, puis impĂ©riale, les traditionalistes ont lut [
] Lire la suiteEXÉGÈSE ÉCOLE DE L'Écrit par Jean-Louis HALPÉRIN ‱ 989 mots Les commentateurs français du Code civil au cours du xix e siĂšcle ont adoptĂ© une mĂ©thode dite exĂ©gĂ©tique par rĂ©fĂ©rence Ă  l'exĂ©gĂšse biblique. L'habitude s'est prise depuis les travaux de Julien Bonnecase 1878-1950, pendant l'entre-deux-guerres, de les regrouper sous le nom d'Ă©cole de l'ExĂ©gĂšse. Si cette notion avait un aspect polĂ©mique et apparaĂźt aujourd'hui contestable au regard de l'absence [
] Lire la suiteEXTRÊME DROITEÉcrit par Jean-Yves CAMUS ‱ 11 962 mots ‱ 9 mĂ©dias Dans le chapitre "Naissance d'une famille politique le royalisme ultra" 
 Dans l'AssemblĂ©e nationale constituante, dĂ©nomination que se sont donnĂ©e les Ă©tats gĂ©nĂ©raux Ă  compter du 9 juillet 1789, naissent les premiers partis politiques. L'organisation spatiale de la salle des sĂ©ances place alors le plus Ă  droite du prĂ©sident les aristocrates Noirs », partisans de l'Ancien RĂ©gime qui rejettent la RĂ©volution en bloc. Puis, en allant vers la gauche, les monarchiens, p [
] Lire la suiteEYLAU BATAILLE D' 7-8 fĂ©vr. 1807Écrit par Universalis ‱ 363 mots ‱ 1 mĂ©dia Épisode marquant des campagnes de NapolĂ©on contre la quatriĂšme coalition, la bataille d'Eylau est aussi le premier Ă©chec important auquel celui-ci est confrontĂ©. Elle voit s'affronter 76 000 Russes et Prussiens, sous le commandement de Leonti Bennigsen, et 74 000 Français commandĂ©s par l'Empereur. Contre toute attente, les Russes ont lancĂ© leur offensive en plein hiver. Le 7 fĂ©vrier, un premier c [
] Lire la suiteFABRE D'ÉGLANTINE PHILIPPE FABRE dit 1750-1794Écrit par Roger DUFRAISSE ‱ 254 mots Fils d'un marchand drapier de Carcassonne, Fabre d'Églantine est un auteur-comĂ©dien ambulant. Le cĂ©lĂšbre Il pleut, il pleut bergĂšre... est tirĂ© d'une de ses opĂ©rettes. Au cours d'un sĂ©jour Ă  Lyon, il se lie avec Collot d'Herbois, mais il ne participe pas Ă  l'agitation prĂ©rĂ©volutionnaire. EntrĂ© au club des Cordeliers, qui deviendra le club des Jacobins, il se lie dĂšs lors avec Danton dont il devi [
] Lire la suiteFÉDÉRALISTES, RĂ©volution françaiseÉcrit par Jean TULARD ‱ 476 mots La dĂ©faite des Girondins dans leur lutte contre les Montagnards, le 2 juin 1793, moment capital dans l'histoire de la RĂ©volution française, a une signification moins sociale que gĂ©ographique ; c'est la dĂ©faite de la province devant Paris, des partisans d'une fĂ©dĂ©ration de dĂ©partements contre les tenants de la centralisation. Une dĂ©faite qui pĂšsera lourd dans l'histoire politique de la France. Dans [
] Lire la suiteFESCH JOSEPH 1763-1830Écrit par Jean MASSIN ‱ 277 mots Fils d'un militaire suisse venu chercher fortune en Corse, demi-frĂšre de Madame MĂšre, Fesch n'a que six ans de plus que son neveu NapolĂ©on. Au dĂ©but de la RĂ©volution, il est dĂ©jĂ  archidiacre et prĂ©vĂŽt du chapitre d'Ajaccio ; les Ă©vĂ©nements sans doute offrent Ă  sa foi la matiĂšre d'une rĂ©vĂ©lation inattendue, car il renonce Ă  la prĂȘtrise, entre sans tarder dans l'administration de la Guerre et se ret [
] Lire la suiteFEUILLANTS CLUB DESÉcrit par Michel EUDE ‱ 497 mots DĂšs le dĂ©but de 1790 s'Ă©tait formĂ©e une SociĂ©tĂ© de 89, rĂ©unissant des modĂ©rĂ©s du parti patriote Sieyes, La Fayette, Talleyrand. Mais la grande scission qui aboutit Ă  la crĂ©ation du club des Feuillants date du 18 juillet 1791, au lendemain de la fusillade du Champ-de-Mars, lorsque tous les dĂ©putĂ©s, sauf cinq dont Robespierre, PĂ©tion et Buzot, se transportent dans l'Ă©glise du couvent des Feuilla [
] Lire la suiteFIESCHI GIUSEPPE 1790-1836Écrit par Paul GUICHONNET ‱ 479 mots NĂ© Ă  Murato Corse d'une famille misĂ©rable, Giuseppe Fieschi s'engage Ă  seize ans dans l'armĂ©e de Murat, oĂč il gagne les galons de sergent. Intelligent, mais fourbe et intrigant, il trahit ses chefs en livrant des renseignements aux Autrichiens. Il parvient cependant Ă  entrer dans les gardes du corps du roi de Naples et fait, avec bravoure, les campagnes napolĂ©oniennes de 1812 Ă  1814. Fieschi tra [
] Lire la suiteFLANDREÉcrit par Xavier MABILLE ‱ 4 854 mots ‱ 1 mĂ©dia Dans le chapitre "Le comtĂ© de Flandre" 
 Lors du dĂ©membrement de l'empire carolingien, le traitĂ© de Verdun 843 attribua Ă  Charles le Chauve les territoires situĂ©s entre l'Escaut Ă  l'est et la mer Ă  l'ouest. Ces territoires s'Ă©tendaient donc vers le nord au-delĂ  de la frontiĂšre linguistique entre domaine roman et domaine germanique. Ainsi, Ă  partir du commencement du Moyen Âge, la France eut dans la Flandre une annexe germanique sur s [
] Lire la suiteFLEURUS BATAILLE DE 26 juin 1794Écrit par Universalis ‱ 195 mots Cette bataille est la plus significative de l'Ă©poque de la premiĂšre coalition des guerres de la RĂ©volution française . Jean-Baptiste Jourdan et Jean-Baptiste KlĂ©ber sont Ă  la tĂȘte de 73 000 soldats français ; ils affrontent 52 000 Autrichiens et Hollandais sous le commandement de FrĂ©dĂ©ric Josias, duc de Saxe-Cobourg, et de Guillaume V, prince d'Orange, stathouder de Hollande. AssiĂ©gĂ©e depuis le 12 [
] Lire la suiteFLORÉAL AN VI COUP D'ÉTAT DU 22 11 mai 1798Écrit par Jean TULARD ‱ 161 mots DeuxiĂšme coup d'État du Directoire, celui du 22 florĂ©al an VI 11 mai 1798 n'est plus, comme celui du coup d'État du 18 fructidor an V 4 sept. 1797, dirigĂ© contre les royalistes, mais contre les jacobins qui viennent de gagner les Ă©lections d'avril. Ce succĂšs inquiĂšte fortement le Directoire dominĂ© par les modĂ©rĂ©s Barras, Reubell, La RĂ©velliĂšre-LĂ©peaux. On trouve un prĂ©texte juridique les a [
] Lire la suiteFOUCHÉ JOSEPH 1759-1820 duc d'Otrante 1809Écrit par Jean MASSIN ‱ 1 199 mots Fils d'un capitaine de navire nantais, FouchĂ© semble n'avoir jamais Ă©tĂ© ordonnĂ© prĂȘtre de l'Oratoire, bien qu'il ait longtemps enseignĂ© dans les collĂšges de la congrĂ©gation ; contrairement Ă  la lĂ©gende, il ne devra donc pas dĂ©froquer Ă  proprement parler pour se marier au dĂ©but de la RĂ©volution. DĂ©putĂ© de la Loire-InfĂ©rieure Ă  la Convention, Montagnard et rĂ©gicide, il ne se met vraiment en vedette [
] Lire la suiteFOUQUIER-TINVILLE ANTOINE 1746-1795Écrit par Marcel LE CLÈRE ‱ 440 mots Magistrat français de l'Ă©poque rĂ©volutionnaire, Fouquier-Tinville est nĂ© en Artois d'une famille paysanne relativement aisĂ©e ; il vient faire son droit Ă  Paris et y achĂšte une charge de procureur au ChĂątelet, qu'il exerce de 1773 Ă  1783 au 20 de la rue des JeĂ»neurs. Il doit la rĂ©silier moins pour incapacitĂ© — il Ă©tait intelligent et Ă©loquent — que pour inconduite. Il sollicite et obtient alors un [
] Lire la suiteFRANÇAIS EMPIRE COLONIALÉcrit par Jean BRUHAT ‱ 16 688 mots ‱ 19 mĂ©dias Dans le chapitre "La fin de l'Ancien RĂ©gime" 
 De 1763 Ă  1789, le domaine colonial français subit peu de modifications territoriales. Le traitĂ© de Versailles de 1783 rend Ă  la France Tobago et le SĂ©nĂ©gal. Si Paris est intervenu en faveur des colons anglais d'AmĂ©rique, c'est essentiellement pour tirer vengeance de l'Angleterre. Bougainville et LapĂ©rouse conduisent des expĂ©ditions en direction du Pacifique. Un traitĂ© est signĂ© en 1787 entre l'em [
] Lire la suiteFRANCE CAMPAGNE DE 1814Écrit par Jean TULARD ‱ 561 mots Avant-derniĂšre et, pour certains, la plus belle des campagnes de NapolĂ©on, la campagne de France a fait l'objet d'Ă©tudes dĂ©taillĂ©es de Jomini et de Clausewitz qui ont analysĂ© toutes les opĂ©rations de ce modĂšle de la guerre de mouvement ». Lorsque la France est envahie en 1814, deux armĂ©es alliĂ©es totalisant 250 000 hommes jouent un rĂŽle dĂ©cisif l'armĂ©e du gĂ©nĂ©ral prussien BlĂŒcher et celle du g [
] Lire la suiteFRANCE Histoire et institutions Le temps des rĂ©volutionsÉcrit par Sylvain VENAYRE ‱ 6 926 mots ‱ 8 mĂ©dias Dans le chapitre "Les trois moments de la RĂ©volution française" 
 Rappelons les enjeux de la RĂ©volution française, tels qu'ils furent perçus par les contemporains, puis vĂ©hiculĂ©s par le discours sur la RĂ©volution, jusqu'Ă  la fin de la III e RĂ©publique. Globalement, ce que l'on qualifia rapidement de RĂ©volution française fut sĂ©parĂ© en trois moments ; et l'on put, par la suite, dĂ©crĂ©ter n'adhĂ©rer qu'aux principes de l'un ou l'autre de chacun d'entre eux. Il y ava [
] Lire la suiteFRANC FRANÇAISÉcrit par Dominique LACOUE-LABARTHE ‱ 9 714 mots ‱ 5 mĂ©dias Dans le chapitre "La diversification des formes monĂ©taires" 
 La diversification des formes monĂ©taires et la multiplication de leur quantitĂ© en circulation sont des soucis constants en pĂ©riode de croissance Ă©conomique. La disette relative de numĂ©raire est perçue comme prĂ©judiciable aux besoins lĂ©gitimes des affaires », d'autant plus que les paiements au comptant se multiplient. TrĂšs tĂŽt, on dĂ©veloppe, avec plus ou moins de succĂšs, l'Ă©mission de papier-monn [
] Lire la suiteFRANÇOIS DE NEUFCHÂTEAU NICOLAS comte FRANÇOIS dit 1750-1828Écrit par Jean TULARD ‱ 505 mots Avocat puis homme de lettres, encouragĂ© par Voltaire en ces termes Il faut bien que l'on me succĂšde, et j'aime en vous mon hĂ©ritier », François de NeufchĂąteau est, de 1782 Ă  1787, procureur gĂ©nĂ©ral prĂšs du conseil supĂ©rieur de Cap-Français, Ă  Saint-Domingue. De retour en France, il accueille avec enthousiasme la RĂ©volution. En 1791, il est Ă©lu Ă  l'AssemblĂ©e lĂ©gislative par le dĂ©partement des V [
] Lire la suiteFRÉRON LOUIS MARIE STANISLAS 1754-1802Écrit par Jean MASSIN ‱ 364 mots Fils d'Élie FrĂ©ron, Stanislas, ainsi prĂ©nommĂ© en l'honneur du bon roi polonais de Nancy et de LunĂ©ville, hĂ©rita de son pĂšre son goĂ»t pour les pugnacitĂ©s du mĂ©tier de publiciste, mais se sĂ©para de lui par son engouement pour les idĂ©es rĂ©volutionnaires. En 1790, ayant dĂ©jĂ  une bonne pratique du journalisme, il fonde L'Orateur du peuple ; il se donne alors pour le brillant second et presque la doub [
] Lire la suiteFRIEDLAND BATAILLE DE 14 juin 1807Écrit par Universalis ‱ 321 mots ‱ 1 mĂ©dia Lors de la campagne contre la quatriĂšme coalition, cette victoire de NapolĂ©on efface le revers essuyĂ© en fĂ©vrier 1807 Ă  Eylau. Elle permet la conclusion du traitĂ© de Tilsit, signĂ© entre NapolĂ©on et Alexandre I er de Russie le 8 juillet. La bataille se dĂ©roula Ă  Friedland, en Prusse orientale aujourd'hui Pravdinsk, en Russie, Ă  43 kilomĂštres au sud-est de Köninsberg aujourd'hui Kaliningrad, en [
] Lire la suiteFRUCTIDOR AN V COUP D'ÉTAT DU 18 4 sept. 1797Écrit par Jean TULARD ‱ 518 mots Le Directoire, dĂšs son installation le 26 octobre 1795, s'est trouvĂ© pris entre deux menaces Ă  gauche les jacobins et les babouvistes, Ă  droite les royalistes. Le danger babouviste est Ă©cartĂ© aprĂšs l'arrestation de Babeuf en mai 1796. En revanche, longtemps limitĂ© Ă  des complots et aux soulĂšvements armĂ©s dans la VendĂ©e, le Midi, le mouvement monarchiste s'adapte Ă  l'action lĂ©gale grĂące Ă  Dandr [
] Lire la suiteFRUCTIDORIENSÉcrit par Jean TULARD ‱ 254 mots Nom donnĂ© aux auteurs du coup d'État du 18 fructidor an V 4 septembre 1797 qui Ă©liminĂšrent du Directoire et des conseils les partisans d'une restauration monarchiste. Barras, Reubell et La RĂ©velliĂšre-LĂ©peaux furent les instigateurs de ce coup d'État, avec l'appui de gĂ©nĂ©raux comme Augereau. Le coup d'État de fructidor marque une cassure dans l'histoire du Directoire ; on parle d'un second Dire [
] Lire la suiteGARAT DOMINIQUE JOSEPH comte 1749-1833Écrit par Jean TULARD ‱ 268 mots Appartenant Ă  ce groupe d' idĂ©ologues », comme on les a surnommĂ©s, qui ont dĂ©fendu les idĂ©es nouvelles sous l'Ancien RĂ©gime et jouĂ© le rĂŽle de philosophes de la RĂ©volution, Garat est une personnalitĂ© du monde des lettres sous le rĂšgne de Louis XVI, liĂ© d'amitiĂ© avec Grimod de la ReyniĂšre et Sedaine, polĂ©miquant avec Palissot, Mercier et le marquis de BiĂšvre. Il est Ă©lu aux États gĂ©nĂ©raux par le b [
] Lire la suiteGARDE NATIONALEÉcrit par Jean TULARD ‱ 891 mots Le 13 juillet 1789, le comitĂ© permanent des Ă©lecteurs dĂ©cide la constitution d'une force armĂ©e de 48 000 hommes pour assurer le maintien de l'ordre dans la capitale. Son commandement est confiĂ© le 15 juillet Ă  La Fayette. Elle reçoit le nom de garde nationale. Dans la plupart des villes et dans de nombreux villages, des milices sont formĂ©es sur ce modĂšle. Leur recrutement varie selon les rĂ©gions m [
] Lire la suiteGIRONDINS ET MONTAGNARDSÉcrit par Jean MASSIN ‱ 2 561 mots ‱ 1 mĂ©dia Dans le chapitre "L'histoire" 
 Quelques mots sur les termes, d'abord. L'usage d'appeler Montagne dans un sens d'origine maçonnique, selon Ferdinand Brunot allusion au mont SinaĂŻ oĂč IsraĂ«l reçut ses lois le rassemblement des patriotes les plus prononcĂ©s » est attestĂ© depuis le printemps de 1792. L'appellation antagoniste apparaĂźt plus tardivement ; les contemporains parlent d'abord des brissotins » au temps de la LĂ©gisla [
] Lire la suiteGOUGES MARIE GOUZE dite OLYMPE DE 1748-1793Écrit par Élisabeth ROUDINESCO ‱ 576 mots Avec ThĂ©roigne de MĂ©ricourt et Claire Lacombe, Olympe de Gouges est l'une des hĂ©roĂŻnes majeures du premier fĂ©minisme français qui se dĂ©veloppa sous la RĂ©volution sans parvenir Ă  imposer l'Ă©galitĂ© politique des sexes. NĂ©e Ă  Montauban, elle Ă©tait peut-ĂȘtre la fille naturelle du marquis Le Franc de Pompignan, piĂštre versificateur, auquel elle prĂ©tendait ressembler. La rumeur lui construisit un roman [
] Lire la suiteGOUVERNEMENT RÉVOLUTIONNAIRE DE L'AN IIÉcrit par Jean TULARD ‱ 354 mots Pendant un an juill. 1793-juill. 1794, la France a Ă©tĂ© soumise Ă  la dictature des Montagnards. Cette pĂ©riode est connue sous le nom de gouvernement rĂ©volutionnaire. Élue pour Ă©laborer une nouvelle constitution, la Convention en diffĂšre l'application jusqu'au redressement de la situation extĂ©rieure. Dans les circonstances oĂč se trouve la RĂ©publique, la constitution ne peut ĂȘtre Ă©tablie ; on l'i [
] Lire la suiteGOUVION-SAINT-CYR LAURENT marquis de 1764-1830Écrit par Universalis ‱ 332 mots MarĂ©chal de France, nĂ© le 13 avril 1764 Ă  Toul, mort le 17 mars 1830 Ă  HyĂšres. AprĂšs des Ă©tudes dans le domaine des arts, le marquis Laurent de Gouvion-Saint-Cyr s'engage en 1792 comme volontaire dans les armĂ©es de la RĂ©volution française. Il doit Ă  sa conduite hĂ©roĂŻque lors des batailles de Mayence et de Mannheim Allemagne en 1795 d'ĂȘtre promu au rang de gĂ©nĂ©ral. Il sert ensuite en Égypte et e [
] Lire la suiteGRANDE PEUR 1789Écrit par Jean TULARD ‱ 399 mots La peur a jouĂ© un rĂŽle important dans le dĂ©roulement de la RĂ©volution française peur du complot aristocratique Ă  la veille du 14 juillet 1789, peur des partageux et des anarchistes au moment de Brumaire 1799, mais le terme de Grande Peur a Ă©tĂ© rĂ©servĂ© aux insurrections paysannes de 1789. Dans les campagnes oĂč sĂ©vit la disette, consĂ©quence des mauvaises rĂ©coltes, se propagent alors d'Ă©tranges rum [
] Lire la suiteGRÉGOIRE HENRI dit L'ABBÉ 1750-1831Écrit par Bernard PLONGERON ‱ 814 mots NĂ© Ă  VĂ©ho, prĂšs de LunĂ©ville, fils unique d'un tailleur d'habits. Des Ă©tudes chez les JĂ©suites de Nancy, de 1763 Ă  1768, mĂšnent Henri GrĂ©goire au sĂ©minaire de Metz, oĂč enseigne le lazariste Lamourette, futur Ă©vĂȘque et dĂ©putĂ© de RhĂŽne-et-Loire. OrdonnĂ© prĂȘtre en 1775, il obtient, en 1782, la cure d'Embermesnil. Une ample correspondance avec l'Europe savante, des voyages en Suisse et en Allemagne, l [
] Lire la suiteGRENELLE AFFAIRE DU CAMP DE 1796Écrit par Jean TULARD ‱ 243 mots L'affaire du camp de Grenelle est l'Ă©pisode dĂ©cisif de la conjuration des Égaux animĂ©e par Gracchus Babeuf. Cet ancien feudiste, qui rĂȘvait d'un communisme agraire, prĂ©pare un complot en liaison avec d'anciens Montagnards. AprĂšs l'Ă©chec des journĂ©es de germinal et de prairial an III 1 er avril et 20 mai 1795, il convient de renoncer Ă  un soulĂšvement populaire, parce que les faubourgs sont dĂ©sar [
] Lire la suiteGROUCHY EMMANUEL marquis de 1766-1847 marĂ©chal d'EmpireÉcrit par Jean MASSIN ‱ 340 mots Transfuge de sa classe pour emprunter au marxisme son vocabulaire, Grouchy offre l'exemple typique de ces nobles qui, choisissant le parti patriote contre le parti aristocrate, embrasseront la cause rĂ©volutionnaire avec autant de persĂ©vĂ©rance que de dĂ©termination. Beau-frĂšre de Condorcet et de Cabanis, esprit attentif et curieux, il restera l'ami des idĂ©ologues. Par conviction politique, il dema [
] Lire la suiteGUILLOTIN JOSEPH IGNACE 1738-1814Écrit par Marcel LE CLÈRE ‱ 315 mots NĂ© Ă  Saintes, Guillotin est un brillant Ă©lĂšve ; poussĂ© par ses maĂźtres, il entre d'abord dans la Compagnie de JĂ©sus et enseigne Ă  Bordeaux au collĂšge des Irlandais. Mais, de caractĂšre indĂ©pendant, il quitte les ordres et fait sa mĂ©decine. Reçu avec Ă©loge », il est nommĂ© docteur-rĂ©gent de la facultĂ© de Paris. La science de Guillotin le fait dĂ©signer par Louis XVI pour dĂ©montrer l'inanitĂ© du magnĂ© [
] Lire la suiteHAÏTIÉcrit par Jean Marie THÉODAT, Universalis ‱ 8 710 mots ‱ 11 mĂ©dias Dans le chapitre "La colonisation française aux XVIIe et XVIIIe siĂšcles" 
 Le laxisme espagnol a facilitĂ© l'installation des aventuriers venus des pays d'Europe du Nord qui n'avaient pas pris part Ă  la dĂ©couverte. InstallĂ©s dans l'Ăźle de la Tortue, les flibustiers français, hollandais et anglais lançaient des expĂ©ditions contre les galions chargĂ©s d'or des Espagnols et se rĂ©partissaient en butin de guerre les produits de leur rapine. L'Ăźle de la Tortue fut longtemps ten [
] Lire la suiteHÉBERT JACQUES RENÉ 1757-1794Écrit par Jean TULARD ‱ 627 mots Avec Marat et Desmoulins, HĂ©bert a Ă©tĂ© le plus cĂ©lĂšbre journaliste de la RĂ©volution française, le plus discutĂ© aussi. Fils d'un bourgeois aisĂ© et d'une mĂšre d'origine noble, il ne parvint jamais, contrairement Ă  la lĂ©gende qui l'assimile Ă  son personnage, le PĂšre Duchesne, Ă  se dĂ©barrasser de ses origines. Le journaliste FiĂ©vĂ©e, qui l'entendit aux Jacobins, note Le PĂšre Duchesne parut plus pro [
] Lire la suiteHÉRALDIQUEÉcrit par Michel PASTOUREAU ‱ 6 531 mots Dans le chapitre "Histoire des armoiries" 
 Les transformations subies par les armoiries entre le xii e et le xx e siĂšcle rendent malaisĂ© l'Ă©tablissement d'une dĂ©finition. La plus complĂšte et la plus satisfaisante reste celle qu'a proposĂ©e RĂ©mi Mathieu en 1946 Le SystĂšme hĂ©raldique français , p. 13 Les armoiries sont des emblĂšmes en couleurs, propres Ă  une famille, Ă  une communautĂ© ou, plus rarement, Ă  un individu, et soumis dans l [
] Lire la suiteHOCHE LAZARE 1768-1797Écrit par Jean MASSIN ‱ 591 mots NĂ© Ă  Versailles, fils d'un palefrenier du roi. Fusilier puis caporal aux gardes françaises, Lazare Hoche, pendant ses heures de loisir et de congĂ©, confectionne des ouvrages de dentelle qu'il vend pour avoir de quoi s'acheter des livres ; passionnĂ© surtout de Plutarque et de Rousseau, il acquiert une solide instruction. Ardemment patriote », il entraĂźne ses camarades Ă  la prise de la Bastille, p [
] Lire la suiteINDULGENTSÉcrit par Jean TULARD ‱ 360 mots Au sein du parti montagnard s'est dĂ©veloppĂ© en France, devant les excĂšs de la Terreur, un mouvement qui reçut le nom de faction des indulgents. Ces indulgents souhaitent un retour Ă  la paix intĂ©rieure et extĂ©rieure et la fin des excĂšs terroristes. Leur chef de file est Danton, leur porte-parole Camille Desmoulins qui fonde un journal, Le Vieux Cordelier , le 5 dĂ©cembre 1793. Ce journal ne connaĂźt [
] Lire la suiteITALIE CAMPAGNES D' 1796-1797 et 1800Écrit par Jean TULARD ‱ 819 mots ‱ 1 mĂ©dia AprĂšs la signature des traitĂ©s de BĂąle et de La Haye en 1795, la France n'a plus sur le Continent comme adversaire que l'Autriche. Devenu directeur, Carnot conçoit le projet de lancer trois armĂ©es sur Vienne deux ont mission d'atteindre la capitale autrichienne par la vallĂ©e du Main et celle du Danube, la troisiĂšme doit passer par la vallĂ©e du PĂŽ et les Alpes. Bien qu'elle soit confiĂ©e Ă  un jeun [
] Lire la suiteITALIE HistoireÉcrit par Michel BALARD, Paul GUICHONNET, Jean-Marie MARTIN, Jean-Louis MIÈGE, Paul PETIT ‱ 27 498 mots ‱ 40 mĂ©dias Dans le chapitre " Le Risorgimento et l'unitĂ©" 
 La lente conquĂȘte de l'indĂ©pendance demandera trois quarts de siĂšcle, et, en dĂ©pit des aspirations et des complots des patriotes, elle ne sera possible qu'avec l'aide militaire et diplomatique de la France et l'appui de l'Angleterre. [
] Lire la suiteJACOBINS CLUB DESÉcrit par Jean MASSIN ‱ 1 549 mots ‱ 1 mĂ©dia Le 30 avril 1789, Ă  Versailles, les dĂ©putĂ©s du tiers Ă©tat de Bretagne, parmi lesquels Le Chapelier, Lanjuinais, Coroller et Defermon, se rĂ©unissent pour dĂ©battre ensemble de leur attitude cinq jours avant l'ouverture des États gĂ©nĂ©raux. C'est l'origine du Club breton auquel s'agrĂ©geront trĂšs vite des dĂ©putĂ©s patriotes » venus d'autres provinces Mounier et Robespierre parmi les premiers, Mirabe [
] Lire la suiteJACOBINS NÉO- 1795-1799Écrit par Jean TULARD ‱ 404 mots En novembre 1794, la rĂ©action thermidorienne impose la fermeture du club des Jacobins. L'histoire du jacobinisme n'est pas pour autant terminĂ©e, mĂȘme si elle est Ă©clipsĂ©e sous le Directoire par le babouvisme. AprĂšs l'amnistie qui suit le coup de force du 13 vendĂ©miaire oct. 1795, les Jacobins se regroupent. Dans leurs rangs figurent des bourgeois, des artisans et des boutiquiers. À Paris, d'anci [
] Lire la suiteJEANBON SAINT-ANDRÉ ANDRÉ JEANBON dit 1749-1813Écrit par Jean MASSIN ‱ 929 mots Issu d'une famille protestante de Montauban convertie de force, Ă©levĂ© chez les jĂ©suites qui voudraient l'enrĂŽler sous leur Ă©tendard, Jeanbon prĂ©fĂšre entrer dans la marine marchande et devenir capitaine au long cours ; un peu plus tard, il revient Ă  la thĂ©ologie, mais pour se faire pasteur protestant et exercer son ministĂšre dans son pays natal. Jacobin dĂšs le dĂ©but de la RĂ©volution, Ă©lu dĂ©putĂ© du [
] Lire la suiteJEAN VI LE CLÉMENT 1767-1826 roi de Portugal 1816-1826Écrit par Universalis ‱ 590 mots Roi de Portugal 1816-1826, nĂ© le 13 mai 1767 Ă  Lisbonne, mort le 10 mars 1826 Ă  Lisbonne. Fils cadet de Pierre III et de Marie I re , Jean dom JoĂŁo devient l'hĂ©ritier du trĂŽne portugais Ă  la mort de son frĂšre en 1788. En 1792, en raison de la fragilitĂ© mentale de sa mĂšre, il prend les rĂȘnes du royaume. En 1799, il assume la charge de prince rĂ©gent jusqu'Ă  la mort de celle-ci en mars 1816. Pa [
] Lire la suiteJOSÉPHINE, MARIE-JOSÈPHE ROSE TASCHER DE LA PAGERIE 1763-1814 impĂ©ratrice des FrançaisÉcrit par JosĂ© MURACCIOLE ‱ 663 mots ‱ 2 mĂ©dias NĂ©e Ă  la Martinique, Marie-JosĂšphe Rose Tascher de La Pagerie appartenait Ă  une famille installĂ©e aux Isles » depuis un demi-siĂšcle. Elle mena jusqu'Ă  seize ans une existence libre et oisive comme les jeunes crĂ©oles d'une Ă©poque peu exigeante en matiĂšre de moralitĂ©. Elle Ă©pousa, en France, le chevalier Alexandre de Beauharnais le 13 dĂ©cembre 1779. Ce mariage dĂ©cevant se termina six ans plus tard [
] Lire la suiteJOURDAN JEAN-BAPTISTE 1762-1833 marĂ©chal d'Empire 1804Écrit par Jean MASSIN ‱ 606 mots Fils d'un chirurgien de Limoges, Jourdan a fait comme simple soldat la guerre d'AmĂ©rique avant de s'Ă©tablir comme mercier Ă  Limoges ; volontaire de 1791, il sert sous Dumouriez Ă  l'armĂ©e du Nord ; gĂ©nĂ©ral de division dĂšs juillet 1793, il est en septembre avec Pichegru et Hoche l'un des commandants en chef sans-culottes » nommĂ©s par le ComitĂ© de salut public ; en octobre, il bat Cobourg Ă  Watti [
] Lire la suiteJUNOT ANDOCHE 1771-1813 duc d'AbrantĂšs 1808Écrit par Jacques POULET ‱ 250 mots ‱ 1 mĂ©dia AprĂšs avoir entrepris de solides Ă©tudes de droit, Andoche Junot s'engagea dans l'armĂ©e du Rhin. À Toulon, Bonaparte le distingue pour sa bravoure et en fait son secrĂ©taire. Junot sera pendant longtemps son meilleur ami. D'un courage extraordinaire, il se couvre de gloire en Italie, puis en Égypte. Loin d'ĂȘtre un soudard, Junot est cependant beaucoup plus un entraĂźneur d'hommes qu'un tacticien. Com [
] Lire la suiteLAÏCISATION DE L'ÉTAT CIVIL ET INSTITUTION DU DIVORCE FranceÉcrit par Bernard VALADE ‱ 196 mots ‱ 1 mĂ©dia En distinguant les actes de baptĂȘme et la bĂ©nĂ©diction nuptiale – naguĂšre enregistrĂ©s par les curĂ©s et les vicaires – de l'acte de naissance et du mariage, et en lĂ©galisant le divorce, l'AssemblĂ©e lĂ©gislative rendait effectives avant de se sĂ©parer, le 20 septembre 1792, les mesures adoptĂ©es un an plus tĂŽt par la Constituante. Une loi du 17 fĂ©vrier 1800 devait confier la tenue de l'Ă©tat civil aux ma [
] Lire la suiteLAÏCITÉÉcrit par Jean BAUBÉROT, Émile POULAT ‱ 7 623 mots ‱ 2 mĂ©dias Dans le chapitre "Retour sur l'expĂ©rience française" 
 Boniface VIII, le pape souffletĂ© par l'envoyĂ© du roi Philippe le Bel, ou l'attentat d'Anagni » 1303 cette image a traversĂ© les siĂšcles, et elle avait sa place dans tous les manuels d'histoire. Mais, si elle montre bien le choc des prĂ©tentions, elle ne dit rien sur le statut de la religion. Or ce que nous appelons laĂŻcitĂ© est alors totalement impensable, Ă  moins de parler d'une laĂŻcitĂ© sacral [
] Lire la suiteLANNES JEAN 1769-1809 marĂ©chal d'Empire 1804 duc de Montebello 1808Écrit par Jean MASSIN ‱ 365 mots Le Roland de la Grande ArmĂ©e ». NĂ© Ă  Lectoure, apprenti teinturier, volontaire en 1792, Lannes est dĂ©jĂ  chef de brigade colonel en 1793. Par sa bravoure Ă©clatante et l'audace de ses initiatives, il s'impose de plus en plus Ă  l'attention de Bonaparte en Italie et en Égypte ; il fait partie du petit noyau de fidĂšles que ce dernier ramĂšne en France avec lui et il joue dans la prĂ©paration du 18-Br [
] Lire la suiteLA RÉVELLIÈRE-LÉPEAUX LOUIS MARIE DE 1753-1824Écrit par Jean TULARD ‱ 373 mots Avocat Ă  la veille de la RĂ©volution, La RĂ©velliĂšre-LĂ©peaux est Ă©lu aux États gĂ©nĂ©raux par la sĂ©nĂ©chaussĂ©e d'Anjou. Il apparaĂźt comme un partisan farouche du grand systĂšme d'Ă©galitĂ© entre les hommes ». Le Maine-et-Loire l'appelle Ă  siĂ©ger Ă  la Convention. Il y vote la mort du roi, mais s'oppose en fĂ©vrier 1793 Ă  Robespierre dans un retentissant article de La Chronique de Paris , intitulĂ© Le Cro [
] Lire la suiteLA ROCHEJAQUELEIN HENRI DU VERGIER comte de 1772-1794Écrit par Ghislain de DIESBACH ‱ 438 mots À sa sortie du collĂšge militaire de SorĂšze, oĂč il a Ă©tĂ© Ă©levĂ©, Henri de La Rochejaquelein entre au rĂ©giment de Royal-Pologne cavalerie, dont son pĂšre, le marquis de La Rochejaquelein, est colonel propriĂ©taire, puis il passe aux chasseurs de Flandre qu'il abandonne pour faire partie de la garde constitutionnelle du roi. C'est Ă  ce titre qu'il reçoit le baptĂȘme du feu en participant, le 10 aoĂ»t 1792 [
] Lire la suiteLEBRUN CHARLES FRANÇOIS 1739-1824Écrit par Jean TULARD ‱ 381 mots À Sainte-HĂ©lĂšne, parlant des deux consuls qui l'avaient assistĂ© en l'an VIII, NapolĂ©on disait qu'il avait choisi en CambacĂ©rĂšs et Lebrun deux hommes de mĂ©rite, deux personnages distinguĂ©s, tous deux sages, modĂ©rĂ©s, capables, mais d'une nuance tout Ă  fait opposĂ©e. L'un CambacĂ©rĂšs, l'avocat des abus, des prĂ©jugĂ©s, des anciennes constitutions, du retour des honneurs, des distinctions, etc. ; l'au [
] Lire la suiteLECOURBE CLAUDE JACQUES 1758-1815Écrit par Jean MASSIN ‱ 304 mots NĂ© Ă  Besançon, fils naturel lĂ©gitimĂ© d'un officier de cavalerie, engagĂ© volontaire de 1777 Ă  1785 il sert aux BalĂ©ares pendant la guerre d'AmĂ©rique, Lecourbe reprend du service en 1789 dans la garde nationale du Jura et prend ses grades sur divers champs de bataille de la RĂ©volution. Il donne sa pleine mesure de 1798 Ă  1800, d'abord comme principal lieutenant de MassĂ©na dans la campagne de Zuric [
] Lire la suiteLOUIS JOSEPH DOMINIQUE baron 1755-1837Écrit par Michel BRUGUIÈRE ‱ 532 mots NĂ© Ă  Toul, cadet d'une famille de robe son pĂšre Ă©tait avocat au Parlement de Metz, Louis a connu successivement trois carriĂšres aventurier ecclĂ©siastique, fonctionnaire des Finances, homme politique. Une haute protection donne Ă  cette triple carriĂšre son unitĂ©, celle de Talleyrand, son cadet de trois ans, mais son patron dĂšs 1785 il le servira en qualitĂ© de diacre Ă  la fĂȘte de la FĂ©dĂ©ration l [
] Lire la suiteLOUIS XVI 1754-1793 roi de France 1774-1792Écrit par Jean-ClĂ©ment MARTIN ‱ 2 160 mots ‱ 1 mĂ©dia La personnalitĂ© de Louis XVI, dernier roi de l'Ancien RĂ©gime, se confond avec les lĂ©gendes qui se sont attachĂ©es Ă  lui roi faible et incapable, roi-martyr, roi-serrurier ... ExĂ©cutĂ© pour des raisons politiques, il est accusĂ© d'avoir trahi mais aussi d'avoir Ă©tĂ© simplement roi. Sa mort marque l'histoire de France durablement, parce qu'elle est liĂ©e Ă  l'inauguration d'un nouveau rĂ©gime, parce que [
] Lire la suiteLOUIS XVII 1785-1795Écrit par Jean-ClĂ©ment MARTIN ‱ 419 mots Second fils de Louis XVI et Marie-Antoinette, il devient le dauphin Ă  la mort de son frĂšre en juin 1789, et partage le destin de sa famille au moment de la RĂ©volution. RamenĂ© Ă  Paris, par la foule qui est allĂ© chercher le boulanger, la boulangĂšre et le petit mitron » en octobre 1789, il est arrĂȘtĂ© Ă  Varennes, lors de la fuite familiale le 20 juin 1791. AprĂšs le 10 aoĂ»t 1792, il est incarcĂ©rĂ© Ă  l [
] Lire la suiteLOUIS XVIII 1755-1824 roi de France 1814-1815 et 1815-1824Écrit par Guillaume de BERTHIER DE SAUVIGNY ‱ 680 mots NĂ© Ă  Versailles, troisiĂšme fils du dauphin Louis et de Marie-JosĂšphe de Saxe, Louis Stanislas Xavier reçut le titre de comte de Provence. Intelligent et ambitieux, il se composa le personnage du prince Ă©clairĂ© et lettrĂ©, tout en frondant sournoisement le gouvernement de son frĂšre Louis XVI, notamment Ă  l'AssemblĂ©e des notables en 1787. En juin 1791, alors que le roi Ă©chouait, Ă  Varennes, dans sa t [
] Lire la suiteLUMIÈRESÉcrit par Jean Marie GOULEMOT ‱ 7 854 mots ‱ 1 mĂ©dia Dans le chapitre "La RĂ©volution, fille des Philosophes ?" 
 La RĂ©volution confortera ce processus de construction. Face Ă  cet Ă©vĂ©nement incomprĂ©hensible, ses adversaires dĂ©sorientĂ©s tentĂšrent de l'expliquer par un complot Ă©manant des LumiĂšres. C'est la thĂšse d'Augustin Barruel dans ses MĂ©moires pour l'histoire du jacobinisme 1797-1799. Voltaire, agent de liaison, y est accusĂ© d'ĂȘtre, avec l'appui des francs-maçons allemands, l'artisan de la RĂ©volution. [
] Lire la suiteMALESHERBES CHRÉTIEN GUILLAUME DE LAMOIGNON DE 1721-1794Écrit par Olivier COLLOMB ‱ 361 mots Fils d'un chancelier de France, premier prĂ©sident de la Cour des aides en 1750, Malesherbes est surtout directeur gĂ©nĂ©ral de la Librairie, en fait chef de la censure ; en cette qualitĂ©, il protĂšge officieusement ce qu'il est chargĂ© d'interdire l'achĂšvement de l' EncyclopĂ©die est son Ɠuvre. Il manifeste plus d'amitiĂ© encore que de sentiments protecteurs Ă  Jean-Jacques Rousseau, qui lui adressera [
] Lire la suiteMALET CLAUDE FRANÇOIS DE 1754-1812Écrit par Jean TULARD ‱ 773 mots D'origine noble, mousquetaire sous l'Ancien RĂ©gime, licenciĂ© par suite de compressions budgĂ©taires, gĂ©nĂ©ral de la RĂ©volution, hostile Ă  l'avĂšnement du consulat Ă  vie, nommĂ© sous l'Empire gouverneur de Rome mais destituĂ© pour propagande rĂ©publicaine, Malet n'occuperait qu'une place restreinte dans l'histoire napolĂ©onienne, celle d'un opposant, comme le gĂ©nĂ©ral Delmas, s'il n'avait fomentĂ© contre Na [
] Lire la suiteMALLET DU PAN JACQUES 1749-1800Écrit par Jean TULARD ‱ 553 mots Avec Burke, Gentz et J. de Maistre, Mallet du Pan fut l'un des principaux thĂ©oriciens de la contre-rĂ©volution. D'origine suisse, il s'est imprudemment mĂȘlĂ© aux troubles de GenĂšve, soutenant en 1766 la cause des natifs », les immigrĂ©s rĂ©cents, contre l'ancienne bourgeoisie, puis dĂ©nonçant en 1782, au nom du juste milieu », la rĂ©volution genevoise. Contraint de s'exiler, il vient en France et il [
] Lire la suiteMALTEÉcrit par Jacques GODECHOT, Jean GUILAINE, Jean-Louis MIÈGE, Pierre-Yves PÉCHOUX ‱ 8 668 mots ‱ 12 mĂ©dias Dans le chapitre "Malte sous les chevaliers de l'ordre et l'influence française" 
 Les chevaliers de Saint-Jean tiraient leurs revenus des propriĂ©tĂ©s de l'ordre dissĂ©minĂ©es dans les pays les plus riches d'Europe et de l'activitĂ© de la guerre de course contre les Turcs. Malte fut durant le xvii e et le xviii e siĂšcle le principal centre du corso chrĂ©tien en MĂ©diterranĂ©e . Les prises assuraient non seulement des biens, mais aussi des captifs, ramant sur les galĂšres ou employĂ©s [
] Lire la suiteMARAT JEAN-PAUL 1743-1793Écrit par Jean VIDALENC ‱ 1 876 mots ‱ 1 mĂ©dia AprĂšs une jeunesse tourmentĂ©e, Marat, autodidacte, devenu mĂ©decin en Grande-Bretagne, se fit d'abord connaĂźtre par des Ă©crits philosophiques et scientifiques qui lui valurent une certaine notoriĂ©tĂ© dans les milieux cultivĂ©s de Londres, puis de Paris. Il devait devenir, dĂšs les dĂ©buts de la RĂ©volution, un journaliste connu dans les milieux jacobins. DĂ©fendant dans L'Ami du peuple des solutions [
] Lire la suiteMARENGO BATAILLE DE 14 juin 1800Écrit par Universalis ‱ 294 mots ‱ 1 mĂ©dia RemportĂ©e de justesse contre la deuxiĂšme coalition par NapolĂ©on pendant la seconde campagne d'Italie, la bataille de Marengo , Ă  5 kilomĂštres environ au sud-est d'Alessandria PiĂ©mont, met aux prises 28 000 Français et 31 000 Autrichiens sous les ordres du gĂ©nĂ©ral Michael Friedrich von Melas. Cette victoire aboutit Ă  l'occupation française de la Lombardie jusqu'au fleuve Mincio et renforce l'auto [
] Lire la suiteMARET HUGUES 1763-1839 duc de BassanoÉcrit par Jean TULARD ‱ 361 mots Avocat au parlement de Bourgogne en 1789, rĂ©dacteur du Bulletin de l'AssemblĂ©e constituante , qui devait se transformer en Moniteur universel , chargĂ© de diverses missions qui lui vaudront d'ĂȘtre arrĂȘtĂ© par les Autrichiens et Ă©changĂ© par la suite avec d'autres prisonniers contre la fille de Louis XVI, Maret est nommĂ© aprĂšs le coup d'État de Brumaire secrĂ©taire des Consuls, puis ministre secrĂ©taire [
] Lire la suiteMARIE-ANTOINETTE 1755-1793 reine de FranceÉcrit par Solange MARIN ‱ 1 144 mots ‱ 3 mĂ©dias Fille de Marie-ThĂ©rĂšse d'Autriche et de François de Lorraine, celle que les siens nommaient Antonia est destinĂ©e tout enfant Ă  sceller la rĂ©conciliation de la monarchie française avec celle des Habsbourg. Elle n'a pas encore quinze ans lorsque, au printemps de 1770, elle Ă©pouse le dauphin Louis, petit-fils de Louis XV. Les fĂȘtes donnĂ©es Ă  cette occasion sont magnifiques, impayables » selon le mo [
] Lire la suiteMARINEÉcrit par Michel MOLLAT DU JOURDIN ‱ 7 867 mots ‱ 9 mĂ©dias Dans le chapitre " Les marines Ă  voile des grands États europĂ©ens modernes XVIe-XIXe s." 
 Il ne faut pas exagĂ©rer, dans l'Europe de la Renaissance, le dĂ©clin des marines mĂ©diterranĂ©ennes. Venise, sous l'impulsion d'un Cristoforo Da Canal, chercha Ă  adapter sa flotte de galĂšres Ă  la dĂ©fense de ce qui lui restait d'empire contre une piraterie croissante et un nouvel ennemi, la flotte turque. À partir des guerres d'Italie, les marines atlantiques franchirent en force le dĂ©troit de Gibral [
] Lire la suiteMARMONT AUGUSTE FRÉDÉRIC LOUIS VIESSE DE 1774-1852 duc de RaguseÉcrit par Jean MASSIN ‱ 309 mots Issu d'une famille noble de Bourgogne, jeune officier d'artillerie sous la RĂ©volution, Marmont a la chance d'ĂȘtre remarquĂ© par Bonaparte au siĂšge de Toulon et d'ĂȘtre pris par lui comme aide de camp. En Italie, en Égypte, lors du 18-Brumaire, Ă  Marengo enfin, il seconde intelligemment son maĂźtre. NapolĂ©on a pour lui une affection presque paternelle, mais n'en fait pas un de ses premiers marĂ©chaux e [
] Lire la suiteMARSEILLAISE LAÉcrit par Guillaume MAZEAU ‱ 2 921 mots ‱ 5 mĂ©dias Chant patriotique composĂ© pendant la pĂ©riode rĂ©volutionnaire au moment oĂč la France dĂ©clarait la guerre Ă  l’Autriche 1792, L a Marseillaise divisa les Français au xix e siĂšcle avant de devenir l’hymne national en 1879. [
] Lire la suiteMASSÉNA ANDRÉ 1758-1817Écrit par Jean MASSIN ‱ 592 mots Fils d'un vigneron de Nice, successivement mousse, soldat et contrebandier, MassĂ©na s'engage comme volontaire en 1791, bien qu'il soit, de par sa naissance niçoise, encore sujet du roi de Sardaigne ; c'est Ă  l'armĂ©e d'Italie qu'il prend tous ses grades Ă  partir de 1792 ; en 1796-1797, il s'impose comme le meilleur et le plus habile des lieutenants de Bonaparte, qui l'appelle l'enfant chĂ©ri de la [
] Lire la suiteMÉDITERRANÉE HISTOIRE DE LAÉcrit par AndrĂ© BOURDE, Georges DUBY, Claude LEPELLEY, Jean-Louis MIÈGE, Universalis ‱ 18 454 mots ‱ 12 mĂ©dias Dans le chapitre "RĂ©volution française et Empire napolĂ©onien" 
 La RĂ©volution française en MĂ©diterranĂ©e aura d'immenses consĂ©quences. L'Italie est profondĂ©ment secouĂ©e. À GĂȘnes, Ă  Florence, Ă  Naples, Ă  Rome, les anciens rĂ©gimes sont remplacĂ©s par des rĂ©publiques sƓurs. La deuxiĂšme campagne d'Italie 1801 raffermit le joug français sur la pĂ©ninsule. NapolĂ©on se fait roi d'Italie mais, au lieu de l'unifier, il installe ses parents dans des royaumes » sur mes [
] Lire la suiteMERLIN DE DOUAI PHILIPPE ANTOINE MERLIN dit 1754-1838Écrit par Jean MASSIN ‱ 389 mots Fils d'agriculteur, reçu avocat Ă  Douai, Merlin est dĂ©jĂ  conseiller juridique et financier du duc d'OrlĂ©ans avant la RĂ©volution. DĂ©putĂ© Ă  la Constituante, il y soutient le parti patriote ; dĂ©putĂ© Ă  la Convention, il siĂšge Ă  la Plaine, mais vote presque toujours avec la Montagne, notamment pour la mort de Louis XVI. Il reçoit diverses missions dans les dĂ©partements et travaille surtout au ComitĂ© de [
] Lire la suiteMOLÉ LOUIS MATTHIEU comte 1781-1855Écrit par Guillaume de BERTHIER DE SAUVIGNY ‱ 409 mots HĂ©ritier de deux illustres familles parlementaires, sa mĂšre Ă©tant nĂ©e Lamoignon, MolĂ© achĂšve son Ă©ducation dans l'Ă©migration aprĂšs l'exĂ©cution de son pĂšre en 1794. Il rentre en France Ă  la fin du Directoire et est rĂ©intĂ©grĂ© dans tous ses biens sous le Consulat. Il accepte alors de servir NapolĂ©on qui le comble de faveurs auditeur puis maĂźtre des requĂȘtes au Conseil d'État, prĂ©fet de la CĂŽte-d'Or [
] Lire la suiteMONARCHIEÉcrit par Jacques ELLUL ‱ 9 672 mots Dans le chapitre "La monarchie constitutionnelle française 1790-1792" 
 La formation d'un nouveau type de monarchie en Angleterre avait intĂ©ressĂ©, sĂ©duit un grand nombre de penseurs politiques, surtout en France, et l'on ne peut qu'Ă©voquer Montesquieu. Mais le tempĂ©rament intellectuel français avait conduit Ă  rationaliser et Ă  normaliser un rĂ©gime qui s'Ă©tait formĂ© de façon pragmatique. D'une expĂ©rience progressivement acquise on faisait un systĂšme, et c'est ce systĂšm [
] Lire la suiteMONITEUR UNIVERSEL LEÉcrit par Pierre ALBERT ‱ 615 mots Le 24 novembre 1789, Charles-Joseph Panckoucke 1736-1798, libraire et Ă©diteur renommĂ©, qui avait dĂ©jĂ , Ă  la fin de l'Ancien RĂ©gime, pris Ă  sa charge la publication de La Gazette de France et du Mercure de France , associĂ© Ă  Hugues Bernard Maret, fonda La Gazette nationale ou le Moniteur universel , qui ne garda bientĂŽt plus que la seconde moitiĂ© du titre. RĂ©trospectivement, en 1797, en introduc [
] Lire la suiteMOREAU JEAN VICTOR 1763-1813Écrit par Jean MASSIN ‱ 606 mots NĂ© Ă  Morlaix, fils d'un avocat breton, Ă©tudiant en droit Ă  Rennes, le jeune Moreau est dĂ©jĂ  mĂȘlĂ©, comme prĂ©vĂŽt des Ă©tudiants, aux troubles parlementaires de la ville en 1788 ; c'est lui qui fonde et prĂ©side la FĂ©dĂ©ration de la jeunesse bretonne et angevine Ă  Pontivy en 1790. Lieutenant-colonel dans l'armĂ©e du Nord en 1792, il sert sous Dumouriez — qu'il refuse de suivre contre la RĂ©publique aprĂšs [
] Lire la suiteMOSKOVA BATAILLE DE LA ou BATAILLE DE BORODINO 7 sept. 1812Écrit par Universalis ‱ 350 mots ‱ 1 mĂ©dia AppelĂ©e bataille de Borodino par les Russes – qui ne la considĂšrent pas comme une dĂ©faite –, cette bataille extrĂȘmement meurtriĂšre s'est dĂ©roulĂ©e le 7 septembre 1812, durant l'invasion de la Russie par NapolĂ©on, Ă  environ 110 kilomĂštres Ă  l'ouest de Moscou, non loin de la riviĂšre Moskova . PrĂšs de 130 000 hommes de la Grande ArmĂ©e, appuyĂ©s par plus de 500 canons, y affrontent 120 000 Russes et 600 [
] Lire la suiteMURAT JOACHIM 1767-1815 roi de Naples 1808-1815Écrit par Jean MASSIN ‱ 936 mots ‱ 1 mĂ©dia Le moins Ă©tonnant de la vie de ce centaure n'est pas que Murat, fils d'un aubergiste du Quercy, ait dĂ©butĂ© par le sĂ©minaire et ait Ă©tĂ© ordonnĂ© sous-diacre ; mais cette erreur d'orientation initiale est vite rĂ©parĂ©e renvoyĂ© du sĂ©minaire, il s'engage dans la cavalerie dĂšs 1787, pour vingt-huit ans. Ardent patriote, le chef d'escadron Murat change un temps son nom en celui de Marat, est dĂ©noncĂ© com [
] Lire la suiteMUSÉEÉcrit par Robert FOHR ‱ 11 416 mots ‱ 1 mĂ©dia Dans le chapitre "L'empire des musĂ©es" 
 Nous vivons encore aujourd'hui, en matiĂšre de musĂ©es, sur l'Ɠuvre de la RĂ©volution et sur ses rĂ©percussions. En nationalisant les collections royales et les biens de l'Église et des Ă©migrĂ©s, les hommes de la Constituante et de la Convention mettaient en application l'idĂ©e, dĂ©jĂ  en germe dans l'esprit des LumiĂšres, que le patrimoine culturel, jusque-lĂ  aux mains d'une minoritĂ© de privilĂ©giĂ©s, Ă©tai [
] Lire la suiteNAPOLÉON Ier BONAPARTE 1769-1821 empereur des Français 1804-1814 et 1815Écrit par Jacques GODECHOT, Universalis ‱ 8 337 mots ‱ 17 mĂ©dias GĂ©nĂ©ral français, Premier consul 1799-1804 puis Empereur des Français 1804-1814/1815, NapolĂ©on Bonaparte en italien Napoleone Buonaparte, surnommĂ© le Corse ou le Petit Caporal, fut l'une des figures marquantes de l'histoire occidentale. Il rĂ©volutionna l'organisation et la formation militaires, fit Ă©laborer le Code NapolĂ©on, qui servit de modĂšle aux codes civils ultĂ©rieurs, rĂ©organisa l'Ă©d [
] Lire la suiteNARBONNE-LARA LOUIS comte de 1755-1813Écrit par Jean TULARD ‱ 218 mots Est-il le fils naturel de Louis XV ? Sa mĂšre est dame d'honneur Ă  la cour de Versailles et Narbonne reçoit une Ă©ducation privilĂ©giĂ©e. Colonel Ă  trente ans du rĂ©giment d'Angoumois puis de PiĂ©mont, il adopte les idĂ©es de la RĂ©volution en 1789. Commandant en chef de toutes les gardes nationales du Doubs, il rĂ©tablit le calme troublĂ© par les soulĂšvements agraires. Le 7 dĂ©cembre 1791, il est appelĂ© par [
] Lire la suiteNATION L'idĂ©e de nationÉcrit par Georges BURDEAU, Pierre-ClĂ©ment TIMBAL ‱ 4 378 mots Dans le chapitre "Le sentiment national contre l'Ancien RĂ©gime" 
 Au xviii e siĂšcle, la nation prend conscience d'elle-mĂȘme Ă  l'Ă©gard de la monarchie, aussi bien en France qu'en Angleterre, et la floraison du sentiment national est, ici comme lĂ , liĂ©e Ă  la montĂ©e de la bourgeoisie, reprĂ©sentant la classe moyenne, qui veut prendre une part plus active Ă  la vie politique de la nation. La France cependant va, cette fois, se sĂ©parer de l'Angleterre, parce que l'exa [
] Lire la suiteNECKER JACQUES 1732-1804Écrit par Louis TRENARD ‱ 794 mots NĂ© Ă  GenĂšve, fils d'un rĂ©gent de collĂšge, destinĂ© au commerce, Necker fait son noviciat commercial Ă  la banque Vernet, Ă  Paris. Il amasse une fortune honorable, fonde une banque en 1765. NommĂ© prĂ©sident par la RĂ©publique de GenĂšve, il inspire confiance Ă  Choiseul. Syndic de la Compagnie des Indes, il la ranime et la dĂ©fend contre l'abbĂ© Morellet en 1769. Il Ă©pouse en 1764 Suzanne Curchod, fille d' [
] Lire la suiteNEY MICHEL 1769-1815 marĂ©chal d'Empire 1804 duc d'Elchingen 1808 prince de la Moskowa 1812Écrit par Jean MASSIN ‱ 450 mots ‱ 1 mĂ©dia Le Brave des braves ». Fils d'un tonnelier de Sarrelouis, d'abord petit clerc de notaire, puis soldat dĂšs 1787. Avance avec une relative lenteur au cours des guerres de la RĂ©volution ; quand NapolĂ©on en fait un de ses premiers marĂ©chaux, Ney a dĂ©jĂ  une grande rĂ©putation d'hĂ©roĂŻsme, mais n'a encore jamais exercĂ© que de petits commandements ; par contre, il s'est signalĂ© par son ostentatoire loyal [
] Lire la suiteNOIRS SOCIÉTÉ DES AMIS DESÉcrit par Martine MEUSY ‱ 439 mots FondĂ©e en 1788 par Brissot, ClaviĂšre et Mirabeau, la SociĂ©tĂ© des amis des Noirs se proposait de mettre en Ɠuvre la doctrine anti-esclavagiste et abolitionniste dont Montesquieu et l'abbĂ© Raynal furent des prĂ©curseurs, mais qui avait pris forme tout spĂ©cialement en Angleterre avec William Wilberforce, pour atteindre, vers 1780, les sphĂšres politiques de France ; Necker lui-mĂȘme s'y intĂ©resse. En 17 [
] Lire la suiteNOTABLESÉcrit par Christophe CHARLE ‱ 2 370 mots Dans l'histoire de la France contemporaine, le terme notables dĂ©signe un groupe social et politique qui a dominĂ© la sociĂ©tĂ© depuis les lendemains de la RĂ©volution française jusqu'aux annĂ©es 1880. DĂ©tenteurs d'importants capitaux fonciers soit par hĂ©ritage comme la noblesse traditionnelle, soit par investissement prĂ©fĂ©rentiel quand il s'agit de bourgeois enrichis dans le nĂ©goce et l'industrie [
] Lire la suiteOCTOBRE 1789 JOURNÉES DES 5 & 6Écrit par Jean TULARD ‱ 349 mots Les journĂ©es d'octobre 1789 marquent un tournant dans l'histoire de la RĂ©volution en laissant prĂ©sager la chute de la monarchie. À l'issue de ces journĂ©es, en effet, le roi s'est retrouvĂ© prisonnier de Paris. L'opinion avait manifestĂ© son inquiĂ©tude devant le retard apportĂ© par Louis XVI Ă  la ratification des rĂ©solutions prises par l'assemblĂ©e dans la nuit du 4 aoĂ»t qui avait vu disparaĂźtre la fĂ©o [
] Lire la suiteOPINION PUBLIQUEÉcrit par Patrick CHAMPAGNE ‱ 5 005 mots ‱ 3 mĂ©dias Dans le chapitre "L'opinion publique et le suffrage censitaire" 
 Ce que l'on commence Ă  nommer opinion publique » dans la France du xviii e siĂšcle n'est encore que l'expression publique des opinions personnelles d'une fraction limitĂ©e de la population – essentiellement une bourgeoisie intellectuelle et commerçante montante – qui, forte de son capital Ă©conomique et surtout culturel, prĂ©tend Ă  l'exercice du pouvoir ou, du moins, entend peser sur les autoritĂ©s [
] Lire la suiteORLÉANISMEÉcrit par JosĂ© MURACCIOLE ‱ 929 mots Traditionnellement, le duchĂ© d'OrlĂ©ans donnait son nom au deuxiĂšme fils du roi de France. À sa naissance, il Ă©tait fait duc d'OrlĂ©ans de mĂȘme que son frĂšre aĂźnĂ© le futur roi Ă©tait dĂ©nommĂ© Dauphin. Par la suite, et surtout Ă  partir de 1610, les ducs d'OrlĂ©ans prirent l'habitude de grouper autour d'eux la faction des mĂ©contents et le nom d'orlĂ©anisme devint, en quelque sorte, le mot de ralliement d' [
] Lire la suitePAYS-BASÉcrit par Christophe DE VOOGD, FrĂ©dĂ©ric MAURO, Guido PEETERS, Christian VANDERMOTTEN, Universalis ‱ 35 700 mots ‱ 24 mĂ©dias Dans le chapitre "RĂ©volution et restauration 1780-1830" 
 Comme ailleurs en Europe occidentale, la RĂ©publique fut le théùtre d'un changement de mentalitĂ© surtout sensible Ă  partir de 1780. Le mouvement des Patriotes connut d'abord des succĂšs, mais, sitĂŽt la maison d'Orange menacĂ©e, la Prusse intervint 1787 et l'ancien conservatisme subsista avec ses privilĂšges, ses abus et sa corruption. La RĂ©publique fut Ă©pargnĂ©e par les premiĂšres phases de la RĂ©volu [
] Lire la suitePICHEGRU JEAN CHARLES 1761-1804Écrit par Jean MASSIN ‱ 522 mots Fils d'un cultivateur du pays d'Arbois, Pichegru parvient trĂšs jeune Ă  devenir rĂ©pĂ©titeur de mathĂ©matiques Ă  Brienne ; il s'engage comme soldat en 1780 contrairement Ă  la lĂ©gende, NapolĂ©on n'aura donc guĂšre eu le temps de profiter de ses connaissances mathĂ©matiques et fait la guerre d'AmĂ©rique. Sergent-major en 1789, il milite avec ardeur au club des Jacobins de Besançon et devient lieutenant-co [
] Lire la suitePOLICE FRANÇAISE HISTOIRE DE LAÉcrit par Jean-Marc BERLIÈRE ‱ 3 672 mots Dans le chapitre "La RĂ©volution, le Consulat et l'Empire " 
 RĂ©volution, Consulat et Empire sont trois pĂ©riodes essentielles dans l'histoire de la police. S'expriment alors l'idĂ©e proprement rĂ©volutionnaire d'une force publique » au service des droits de l'homme article 12 de la DĂ©claration des droits de l'homme et du citoyen, aoĂ»t 1789 et la confirmation aux corps municipaux Ă©lus de leurs prĂ©rogatives et du soin de faire jouir leurs habitants des av [
] Lire la suitePOLICE SOUS LA RÉVOLUTION ET L'EMPIREÉcrit par Vincent DENIS ‱ 3 221 mots ‱ 1 mĂ©dia La RĂ©volution et l'Ă©poque napolĂ©onienne peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©es comme des pĂ©riodes charniĂšres pour la police en France. La police n'est plus seulement un mode de gouvernement souple, mais elle devient une vĂ©ritable institution, avec son personnel spĂ©cialisĂ© et la crĂ©ation du ministĂšre de la Police gĂ©nĂ©rale en 1796. C'est aussi le moment d'une double redĂ©finition d'une part, son pĂ©rimĂštre de c [
] Lire la suitePONT DE LODI BATAILLE DU 10 mai 1796Écrit par Universalis ‱ 315 mots ‱ 1 mĂ©dia Cette bataille spectaculaire mais d'importance secondaire s'est dĂ©roulĂ©e pendant la premiĂšre campagne italienne de Bonaparte. Ce dernier y gagna la confiance et la loyautĂ© de ses troupes, qui le surnommĂšrent le petit caporal » en reconnaissance de son courage personnel. La bataille se dĂ©roula au pont de Lodi , qui enjambe la riviĂšre Adda, Ă  31 kilomĂštres au sud-est de Milan. Elle mit aux prises [
] Lire la suitePRAIRIAL AN III JOURNÉE DU 1er 1795Écrit par Jean TULARD ‱ 333 mots Le 12 germinal an III 1 er avril 1795, la Convention est bloquĂ©e par une insurrection des faubourgs Saint-Marcel et Saint-Antoine aux cris de Du pain et la constitution ! ». L'abolition du maximum a entraĂźnĂ© une hausse vertigineuse des prix celui de la livre de pain ne cesse de monter. Les boulangeries distribuent avec difficultĂ© deux cent cinquante grammes de pain par jour et par personne. [
] Lire la suitePRAIRIAL AN II LOI DU 22 1794Écrit par Jean TULARD ‱ 353 mots La loi du 22 prairial an II 10 juin 1794 est restĂ©e cĂ©lĂšbre dans l'histoire de la RĂ©volution française pour avoir portĂ© la Terreur Ă  son apogĂ©e. Deux jours aprĂšs la fĂȘte de l'Être suprĂȘme qui a consacrĂ© la domination de Robespierre et laissĂ© croire qu'il allait fermer l'abĂźme de la RĂ©volution », Couthon fait voter par la Convention une loi qui renforce le systĂšme terroriste. DĂ©jĂ  un dĂ©cret du [
] Lire la suitePREMIER EMPIRE, en brefÉcrit par Sylvain VENAYRE ‱ 217 mots ‱ 1 mĂ©dia Le 2 dĂ©cembre 1804, NapolĂ©on Bonaparte, gĂ©nĂ©ral glorieux des armĂ©es de la I re RĂ©publique, consul depuis le coup d'État du 18-Brumaire an VIII 9 novembre 1799 et consul Ă  vie depuis 1802, se fait sacrer par le pape Pie VII Empereur des Français, sous le nom de NapolĂ©on I er . Il met alors en place un rĂ©gime extrĂȘmement centralisĂ©, despotique, tout entier ordonnĂ© autour de sa personne. Le pouvoi [
] Lire la suitePROSTITUTION DE 1789 À 1949Écrit par Yannick RIPA ‱ 2 198 mots ‱ 3 mĂ©dias Dans le chapitre "La RĂ©volution française contre la dĂ©pravation des mƓurs" 
 Les cahiers de dolĂ©ances rĂ©digĂ©s pour la rĂ©union des États gĂ©nĂ©raux de 1789 rĂ©clament un contrĂŽle du recrutement des prostituĂ©es et des rĂ©seaux de maquerellage, la concentration gĂ©ographique des filles de joie et la rĂ©pression de la prostitution non dissimulĂ©e, sans toutefois chercher les causes du phĂ©nomĂšne. Les rĂ©volutionnaires, qui lient la libertĂ© aux bonnes mƓurs publiques, jugent sĂ©vĂšrement [
] Lire la suitePUISAYE JOSEPH comte de 1755-1827Écrit par Jean-ClĂ©ment MARTIN ‱ 310 mots Issu d'une famille de vieille noblesse, colonel en 1783, Puisaye commence sa carriĂšre politique en reprĂ©sentant la noblesse du Perche aux assemblĂ©es provinciales de 1787, puis est Ă©lu comme dĂ©putĂ© de la noblesse aux États gĂ©nĂ©raux, oĂč il joue un petit rĂŽle. À cette Ă©poque, il paraĂźt peu favorable au courant rĂ©formateur. Cependant, il devient commandant des gardes nationales du district d'Évreux, p [
] Lire la suitePYRAMIDES BATAILLE DES 21 juill. 1798Écrit par Universalis ‱ 303 mots Épisode cĂ©lĂšbre de la campagne d'Égypte, la bataille des Pyramides , qui doit son nom Ă  Bonaparte toujours trĂšs soucieux de sa propagande, se dĂ©roula en rĂ©alitĂ© aux abords d'Embabeh, petite localitĂ© situĂ©e sur la rive gauche du Nil, en aval du Caire, Ă  environ 7 kilomĂštres au nord des pyramides de Guizeh. L'armĂ©e d'Égypte, forte de 25 000 hommes, y affronta environ 40 000 hommes sous les ordres de [
] Lire la suiteQUATRE AOÛT 1789 NUIT DUÉcrit par Jean TULARD ‱ 433 mots ‱ 1 mĂ©dia Dans la nuit du 4 aoĂ»t 1789 disparaĂźt l'ancienne France fondĂ©e sur le privilĂšge et les vieilles structures de la fĂ©odalitĂ©. La sĂ©ance du 4 aoĂ»t 1789 de l'AssemblĂ©e nationale est la consĂ©quence de la Grande Peur, qui jette les paysans contre les chĂąteaux. Le soulĂšvement des campagnes rappelle aux dĂ©putĂ©s le problĂšme paysan. Les rĂ©voltes agraires ne touchent pas seulement les intĂ©rĂȘts de la nobless [
] Lire la suiteRAISON CULTE DE LAÉcrit par Jean DÉRENS ‱ 430 mots Depuis 1790, un culte civique s'Ă©tait peu Ă  peu esquissĂ© au fil des grandes fĂȘtes, telle la fĂȘte de la FĂ©dĂ©ration le 14 juillet 1790. Le culte de la Raison est un des caprices de ce culte civique que les rĂ©volutionnaires ont tentĂ© d'Ă©tablir d'une maniĂšre dĂ©sordonnĂ©e jusqu'Ă  la crĂ©ation du culte de l'Être suprĂȘme par Robespierre. Le 10 aoĂ»t 1793, la fĂȘte de l'UnitĂ© et de l'IndivisibilitĂ© fut la pre [
] Lire la suiteRELIGION Religion et ÉtatÉcrit par Louis de NAUROIS ‱ 8 453 mots Dans le chapitre "Les principes" 
 DĂšs son accession Ă  l'indĂ©pendance, la Belgique, dans sa Constitution de 1831, a rĂ©pudiĂ© en matiĂšre religieuse le systĂšme napolĂ©onien, qu'elle conservait pourtant en d'autres domaines. En vertu de cette constitution, l'État n'a pas le droit d'intervenir dans la nomination des ministres du culte, de les empĂȘcher de correspondre avec leurs supĂ©rieurs ou de publier leurs actes. En France, la dĂ©nonci [
] Lire la suiteRÉPUBLICAINS 1789-1870Écrit par AndrĂ© Jean TUDESQ ‱ 997 mots ‱ 1 mĂ©dia Le nom de rĂ©publicains a Ă©tĂ© donnĂ© aux partisans de la rĂ©publique, avec une signification diffĂ©rente selon les pays et selon les Ă©poques. En France, sous la RĂ©volution et la I re RĂ©publique, le terme de patriote » est davantage utilisĂ©. Bien que la RĂ©publique ait continuĂ© nominalement Ă  exister sous le Consulat, on peut considĂ©rer comme rĂ©publicains, au lendemain du coup d'État du 18-Brumaire, [
] Lire la suiteRESTAURATIONÉcrit par Philippe SUSSEL ‱ 7 035 mots ‱ 2 mĂ©dias De 1814 Ă  1830, hors le bref Ă©pisode des Cent-Jours, les deux frĂšres de Louis XVI rĂšgnent sur la France, sous les noms de Louis XVIII et Charles X. Cette restauration de la maison de Bourbon devait ĂȘtre aussi, dans l'esprit de ceux qui l'ont souhaitĂ©e, une restauration de l'Ancien RĂ©gime dans l'ordre politique et social. Mais le fossĂ© creusĂ© par la RĂ©volution, dont l'Empire a consolidĂ© les princ [
] Lire la suiteREUBELL JEAN-FRANÇOIS 1747-1807Écrit par Jean MASSIN ‱ 370 mots Quand la RĂ©volution Ă©clate, le quadragĂ©naire Reubell, bĂątonnier de l'ordre des avocats Ă  Colmar, n'a encore jamais quittĂ© sa province natale ; dĂ©putĂ© du tiers, il se fait remarquer Ă  la Constituante par son opiniĂątretĂ©, soit pour dĂ©noncer comme des tyrans les princes Ă©trangers possessionnĂ©s en Alsace, soit pour combattre les privilĂšges du clergĂ© et peu aprĂšs les prĂȘtres non jureurs, soit pour sout [
] Lire la suiteRÉVOLUTION & EMPIRE, armĂ©eÉcrit par Jean-Paul BERTAUD ‱ 8 894 mots ‱ 1 mĂ©dia À la suite des travaux pionniers d'AndrĂ© Corvisier sur l' armĂ©e d'Ancien RĂ©gime, les recherches sur l'armĂ©e de la RĂ©volution et de l'Empire se sont orientĂ©es vers l'Ă©tude sociale des soldats et des cadres des demi-brigades ou des rĂ©giments de la Grande Nation. Sans oublier, comme le soulignait jadis Marcel Reinhard et comme l'affirma aussi le gĂ©nĂ©ral Gambiez, prĂ©sident de la commission internatio [
] Lire la suiteRÉVOLUTION FRANÇAISE, en brefÉcrit par Sylvain VENAYRE ‱ 221 mots ‱ 1 mĂ©dia La dĂ©cision des États gĂ©nĂ©raux, convoquĂ©s par Louis XVI pour rĂ©soudre la crise financiĂšre du royaume, de se constituer en AssemblĂ©e nationale est une rĂ©volution politique. DĂ©sormais, la souverainetĂ© n'appartient plus au roi mais au peuple, qui devient le fondement du pouvoir politique, alors mĂȘme que l'individu, en faveur de qui est promulguĂ©e la DĂ©claration des droits de l'homme et du citoyen, de [
] Lire la suiteRÉVOLUTION FRANÇAISE GUERRES DE LAÉcrit par Jean DÉRENS ‱ 1 452 mots ‱ 1 mĂ©dia À la fin de 1791, la France marche Ă  la guerre, chaque parti croyant y trouver son intĂ©rĂȘt. La Cour espĂšre que la guerre ruinera la RĂ©volution et rĂ©tablira le pouvoir monarchique la guerre est le seul moyen de provoquer l'intervention des princes Ă©trangers, et la France en pleine convulsion ne paraĂźt pas capable de soutenir une demi-campagne ». Le ministĂšre brissotin » veut, par la guerre, o [
] Lire la suiteRÉVOLUTION FRANÇAISE repĂšres chronologiquesÉcrit par Sylvain VENAYRE ‱ 163 mots 17 juin 1789 Les États gĂ©nĂ©raux, ouverts depuis le 5 mai, se constituent en AssemblĂ©e nationale. 14 juillet 1789 Prise de la Bastille. 4 aoĂ»t 1789 Abolition des privilĂšges. 26 aoĂ»t 1789 DĂ©claration des droits de l'homme et du citoyen. Juillet 1790 Vote de la Constitution civile du clergĂ© le 12 ; fĂȘte de la FĂ©dĂ©ration le 14. 20-21 juin 1791 Fuite du roi et arrestation Ă  Varennes. 3 septem [
] Lire la suiteRHIN & MOSELLE ARMÉE DEÉcrit par Jean DELMAS ‱ 413 mots HĂ©ritiĂšre de l'armĂ©e du Rhin de 1792 qui, aprĂšs avoir occupĂ© puis Ă©vacuĂ© Mayence, dut en assurer le blocus, dans des conditions matĂ©rielles si difficiles et au prix de telles pertes qu'il devint nĂ©cessaire de la renforcer par l'armĂ©e de Moselle. Ainsi naĂźt en l'an III 1795 l'armĂ©e de Rhin et Moselle qui, d'abord commandĂ©e par Pichegru, tient le Rhin face Ă  Wurmser, de Huningue Ă  Bingen. Mais c'e [
] Lire la suiteRISORGIMENTOÉcrit par Paul GUICHONNET ‱ 4 803 mots ‱ 5 mĂ©dias Dans le chapitre "L'Italie jacobine et napolĂ©onienne" 
 Les deux dĂ©cennies de prĂ©sence française en Italie ont Ă©tĂ© dĂ©cisives dans le cours du Risorgimento. Lorsque le Directoire intervient et dĂ©trĂŽne, par la force des armes, les souverains absolutistes, il trouve sur place des Jacobins, anciens adeptes du rĂ©formisme, qui fournissent le personnel politique et administratif des rĂ©publiques sƓurs ». Le triennio rĂ©publicain 1796-1799 donne Ă  l'Italie [
] Lire la suiteROBESPIERRE MAXIMILIEN DE 1758-1794Écrit par Marcel REINHARD ‱ 2 449 mots Robespierre incarne la RĂ©volution française dans sa tendance dĂ©mocratique et ses mĂ©thodes terroristes, ce qui lui vaut, selon la rĂšgle, des admirateurs et des dĂ©tracteurs. Toutefois, les premiers sont longtemps demeurĂ©s rares, parce que Robespierre dĂ©plaisait Ă  beaucoup de rĂ©volutionnaires en raison de ses convictions morales et religieuses. Les dĂ©tracteurs au contraire ont toujours abondĂ©, parce [
] Lire la suiteRƒDERER PIERRE LOUIS 1754-1835Écrit par Jean MASSIN ‱ 963 mots Fils de parlementaire, lui-mĂȘme conseiller au parlement de Metz Ă  vingt-cinq ans, auteur de nombreux mĂ©moires fort prisĂ©s de l'AcadĂ©mie de Metz, RƓderer arrive aux États gĂ©nĂ©raux avec une forte rĂ©putation d'Ă©conomiste et de financier, comme avec une solide expĂ©rience du journalisme. Jacobin modĂ©rĂ© Ă  la Constituante, il fait encore figure de meneur de la gauche une gravure de 1791 en fait, avec R [
] Lire la suiteROLAND MANON 1754-1793 & JEAN MARIE 1734-1793Écrit par Roger DUFRAISSE ‱ 487 mots Inspecteur gĂ©nĂ©ral des manufactures de la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Lyon Ă  la veille de la RĂ©volution, Roland a Ă©pousĂ© en 1780 une Parisienne de condition modeste, mais bien plus jeune que lui, belle et instruite, nourrie de Rousseau, et qui dira plus tard que la lecture de Plutarque l'avait disposĂ©e Ă  devenir rĂ©publicaine ». En 1790, le mĂ©nage s'installe une premiĂšre fois Ă  Paris, pour sept mois, car Rolan [
] Lire la suiteROMEÉcrit par GĂ©raldine DJAMENT, Sylvia PRESSOUYRE ‱ 11 408 mots ‱ 14 mĂ©dias Dans le chapitre "Vers le statut de capitale de l'Italie" 
 Le pouvoir temporel du pape est remis pĂ©riodiquement en question Ă  partir des conquĂȘtes de Bonaparte. Pie VI est destituĂ© par la RĂ©publique romaine 1798-1800, qui s'inspire de la RĂ©volution française. De 1809 Ă  1814, Pie VII est retenu prisonnier par NapolĂ©on. AnnexĂ©e en 1809 Ă  l'Empire napolĂ©onien, Rome est administrĂ©e par un prĂ©fet et fait figure de seconde capitale aprĂšs Paris. Les rĂ©volution [
] Lire la suiteROMME CHARLES GILBERT 1750-1795Écrit par Jean TULARD ‱ 316 mots MathĂ©maticien français. Charles Romme, aprĂšs avoir Ă©tĂ© formĂ© au collĂšge des oratoriens de Riom, devient prĂ©cepteur du jeune comte Stroganov en Russie oĂč ses idĂ©es ouvrent la voie au futur mouvement dĂ©cabriste. De retour en France, il est envoyĂ© par le Puy-de-DĂŽme Ă  l'AssemblĂ©e lĂ©gislative puis Ă  la Convention oĂč il siĂšge sur les bancs de la Montagne. Il remplit quelques missions, mais son activitĂ© [
] Lire la suiteROUX JACQUES 1752-1794Écrit par Roger DUFRAISSE ‱ 263 mots NĂ© dans une famille bourgeoise, Jacques Roux devient professeur au sĂ©minaire d'AngoulĂȘme, puis curĂ© dans le diocĂšse de Saintes. Il adhĂšre d'enthousiasme Ă  la RĂ©volution, mais il est frappĂ© d'interdit puis rĂ©voquĂ© sous l'accusation d'avoir participĂ© au pillage des chĂąteaux en avril 1790. Il s'installe Ă  Paris, prĂȘte serment Ă  la Constitution civile du clergĂ© et devient vicaire Ă  Saint-Nicolas-des-C [
] Lire la suiteROYALISTES, FranceÉcrit par Guillaume de BERTHIER DE SAUVIGNY ‱ 362 mots Le royalisme n'a pu reprĂ©senter une option politique que du jour oĂč la monarchie fut abolie, en 1792. DĂ©cimĂ©s et proscrits sous la Convention, les royalistes purent reparaĂźtre aprĂšs Thermidor et sous le Directoire. La fondation d'une nouvelle monarchie par Bonaparte rĂ©duisit leurs rangs Ă  une poignĂ©e de fidĂšles de la dynastie des Bourbons. Ce furent ces fidĂšles qui, aprĂšs les Cent-Jours, constituĂš [
] Lire la suiteRURAL DROITÉcrit par Joseph HUDAULT ‱ 4 864 mots Dans le chapitre " Le droit rural antĂ©rieur au statut du fermage 1789-1945" 
 Dans cette phase historique l'expression de droit rural, dĂ©signe, comme l'a justement relevĂ© Paul Ourliac, la rĂ©union des principes et usages qui servent Ă  dĂ©terminer les droits et devoirs des propriĂ©taires ruraux ». Cette conception est issue de la RĂ©volution, qui a Ă©rigĂ© en dogme et inscrit dans la DĂ©claration des droits, un droit de propriĂ©tĂ©, qualifiĂ© de romain, en rĂ©action contre le systĂšme [
] Lire la suiteSAINT-ANTOINE FAUBOURGÉcrit par Jean DÉRENS ‱ 852 mots ÉdifiĂ© Ă  partir du xvi e siĂšcle autour de l'abbaye du mĂȘme nom, entre la Bastille et la place du TrĂŽne, le faubourg Saint-Antoine a Ă©tĂ©, Ă  plusieurs reprises, un lieu d'affrontements et un foyer d'agitation dans la capitale, et cela dĂšs le xvii e siĂšcle. S'il ne prit pas part Ă  la Fronde civile ou parlementaire, il fut, au moment de la Fronde des princes, le théùtre de la bataille des 1 er et 2 [
] Lire la suiteSAINT-JUST LOUIS 1767-1794Écrit par Jean TULARD ‱ 1 590 mots Archange de la Terreur ou galopin sanglant ? ThĂ©oricien lucide de la RĂ©volution ou ridicule auteur d'un laborieux pastiche de Rousseau ? Dernier Spartiate Ă©pris de justice sociale ou prĂȘtre fanatique d'un culte de mort ? Un monstre, Ă©crit Mignet, mais peignĂ©. » Une lampe dans un tombeau », ajoute BarrĂšs. Sur un piĂ©destal de dĂ©finitions, il dresse l'indĂ©finissable », conclut Malraux. Tel appa [
] Lire la suiteSAINT-NICAISE ATTENTAT DE LA RUE 1800Écrit par Marcel LE CLÈRE ‱ 189 mots Le 24 dĂ©cembre 1800, Ă  vingt heures, une explosion, cinq secondes aprĂšs le passage de la voiture de NapolĂ©on Bonaparte, alors Premier consul, et qui se rend Ă  l'OpĂ©ra, ravage les immeubles de la rue Saint-Nicaise qui longe l'actuel musĂ©e du Louvre, des guichets de Rohan Ă  ceux du Carrousel. Des barils remplis de poudre et de ferraille ont Ă©tĂ© dissimulĂ©s sous la paille d'une charrette. L'explosion [
] Lire la suiteSALUT PUBLIC COMITÉ DEÉcrit par Michel EUDE ‱ 477 mots Au dĂ©but de janvier 1793, lorsque se prĂ©cise la menace d'une guerre gĂ©nĂ©rale, la Convention crĂ©e dans son sein un ComitĂ© de dĂ©fense gĂ©nĂ©rale. Ses membres Ă©taient trop nombreux et la publicitĂ© des sĂ©ances incompatible avec le secret nĂ©cessaire aux prĂ©paratifs militaires. La Commission de salut public, créée le 25 mars, ne rĂ©ussit pas mieux. Le 6 avril, Isnard et BarĂšre font Ă©lire un ComitĂ© de salut [
] Lire la suiteSAMBRE & MEUSE ARMÉE DEÉcrit par Jean DELMAS ‱ 490 mots La plus reprĂ©sentative des armĂ©es de la RĂ©volution française. NĂ©e en l'an II, trĂšs caractĂ©ristique de ces soldats de l'an II dont la lĂ©gende s'est emparĂ©e, dĂ©butant sous les heureux auspices de Fleurus 26 juin 1794, commandĂ©e par Jourdan, puis par Hoche, l'armĂ©e de Sambre et Meuse compte dans ses rangs KlĂ©ber, Marceau, Championnet, Bernadotte, Lefebvre, Ney, Soult, Mortier. À l'entrĂ©e de la camp [
] Lire la suiteSAVARY ANNE JEAN MARIE RENÉ 1774-1833 duc de Rovigo 1808Écrit par Jean MASSIN ‱ 722 mots Fils d'un major de la place de Sedan, Savary s'engage Ă  dix-sept ans et sert dans l'armĂ©e du Rhin de 1792 Ă  1797. Il devient aide de camp de Desaix, le suit en Égypte, est encore Ă  ses cĂŽtĂ©s Ă  Marengo ; c'est la plus sĂ»re recommandation aux yeux de Bonaparte qui se l'attache aussitĂŽt. En septembre 1801, Savary est nommĂ© chef de la lĂ©gion de gendarmerie d'Ă©lite attachĂ©e Ă  la personne du Premier con [
] Lire la suiteSECTIONS PARISIENNESÉcrit par Jean TULARD ‱ 287 mots Pour les Ă©lections aux États gĂ©nĂ©raux, un rĂšglement royal du 13 avril 1789 avait divisĂ© en soixante districts la ville de Paris, prĂ©cĂ©demment formĂ©e de vingt et un quartiers. AprĂšs la rĂ©volution municipale, un dĂ©cret du 21 mai 1790 publiĂ© le 27 juin supprima l'ancienne organisation La ville de Paris est divisĂ©e en quarante-huit sections », oĂč se rĂ©unissent en assemblĂ©es primaires, pour les Ă© [
] Lire la suiteSEPTEMBRE MASSACRES DE 1792Écrit par Bernard PLONGERON ‱ 915 mots Rien de plus ambigu que le cri, lancĂ© Ă  Paris, au mois d'aoĂ»t 1792 La patrie en danger ! » Le pĂ©ril est-il Ă  l'intĂ©rieur, oĂč de nombreuses perquisitions, chez les prĂȘtres rĂ©fractaires, dĂ©busquent des agences royalistes et prouvent les complicitĂ©s Ă©pistolaires avec les Ă©migrĂ©s ? Est-il Ă  l'extĂ©rieur, d'oĂč parviennent de sinistres nouvelles passage de la frontiĂšre du duc de Brunswick Ă  la tĂȘte [
] Lire la suiteSIEYÈS ou SIEYS EMMANUEL JOSEPH 1748-1836Écrit par Jean MASSIN ‱ 688 mots ‱ 1 mĂ©dia NĂ© Ă  FrĂ©jus, fils d'un directeur de la poste aux lettres, Emmanuel SieyĂšs se voit refuser l'ordination au sĂ©minaire de Saint-Sulpice pour manque, au moins apparent, de vocation ; il rĂ©ussit Ă  se faire ordonner prĂȘtre ailleurs et se retrouve grand vicaire de l'Ă©vĂȘque de Chartres en 1787. En janvier 1789, il lance la brochure qui le rend aussitĂŽt cĂ©lĂšbre Qu'est-ce que le tiers Ă©tat ? — ce tiers [
] Lire la suiteSOCIÉTÉS FRATERNELLES, RĂ©volution françaiseÉcrit par Jean DÉRENS ‱ 518 mots Le 22 dĂ©cembre 1789, l'AssemblĂ©e constituante, par la distinction qu'elle Ă©tablissait entre citoyens actifs et citoyens passifs, avait Ă©cartĂ© de la vie politique toute la masse populaire du pays. C'est le dĂ©sir qu'eurent les citoyens passifs de se rassembler et de faire entendre leur voix autrement que par l'Ă©meute, ainsi que celui de s'instruire et d'instruire les autres sur les choses de la poli [
] Lire la suiteSOULT NICOLAS JEAN DE DIEU 1768-1851 duc de Dalmatie et marĂ©chal d'EmpireÉcrit par Jean MASSIN ‱ 604 mots Fils d'un notaire du Tarn, engagĂ© dĂšs 1785, Soult conquiert ses grades successifs aux armĂ©es de la Moselle puis de Sambre et Meuse ; c'est seulement Ă  l'armĂ©e d'HelvĂ©tie que, nommĂ© gĂ©nĂ©ral de division en avril 1799, il s'acquitte avec succĂšs de tĂąches importantes sous les ordres de MassĂ©na. Pendant le Consulat, il proclame avec ardeur en toute occasion son dĂ©vouement Ă  Bonaparte ; en est-il simple [
] Lire la suiteSYNAGOGUEÉcrit par Dominique JARRASSÉ, Gabrielle SED-RAJNA ‱ 8 502 mots Dans le chapitre "Les premiĂšres Émancipations" 
 Le premier pays Ă  Ă©manciper ses Juifs est la France, selon une logique qui tient plus Ă  l'universalisme et Ă  l'humanisme de l'idĂ©ologie rĂ©volutionnaire qu'Ă  une vĂ©ritable connaissance des Juifs, encore confinĂ©s dans certaines provinces. AprĂšs les mesures engagĂ©es par Louis XVI en 1784, le processus d'Émancipation aboutit non sans mal le 27 septembre 1791. Commence alors une rĂ©gĂ©nĂ©ration », objec [
] Lire la suiteTALLEYRAND-PÉRIGORD CHARLES MAURICE DE 1754-1838 prince de BĂ©nĂ©vent 1806Écrit par Jean MASSIN ‱ 1 197 mots Illustre famille noble, claudication dĂšs l'enfance, conviction de n'ĂȘtre pas aimĂ© de sa mĂšre, obligation familiale d'entrer dans les ordres sans vocation de ces quatre donnĂ©es initiales pourrait se dĂ©duire un essai d'explication socio-psychanalytique du personnage, et se dĂ©gager le sens fantasmatique plutĂŽt qu'historique de cette douceur de vivre » sous l'Ancien RĂ©gime qu'il cĂ©lĂ©brera dans ses [
] Lire la suiteTALLIEN JEAN LAMBERT dit 1767-1820Écrit par Jean MASSIN ‱ 557 mots Fils d'un maĂźtre d'hĂŽtel du comte de Bercy, clerc de notaire puis de procureur, Tallien fait ses premiĂšres armes de militant rĂ©volutionnaire en fondant 1790 la SociĂ©tĂ© fraternelle du faubourg Saint-Antoine, puis 1791 un journal maratiquement intitulĂ© L'Ami du citoyen . DĂ©putĂ© Ă  la Convention, il siĂšge Ă  la Montagne, vote avec les rĂ©gicides, est Ă©lu au ComitĂ© de sĂ»retĂ© gĂ©nĂ©rale ; le 23 aoĂ»t 179 [
] Lire la suiteTÉLÉCOMMUNICATIONS HistoireÉcrit par RenĂ© WALLSTEIN ‱ 18 724 mots ‱ 24 mĂ©dias Dans le chapitre "Le tĂ©lĂ©graphe optique" 
 C'est la nĂ©cessitĂ© de transmettre rapidement des informations sur de grandes distances qui devait conduire au dĂ©veloppement des rĂ©seaux de tĂ©lĂ©communication et notamment au premier du genre le tĂ©lĂ©graphe de Chappe. Ce systĂšme, prĂ©sentĂ© par Claude Chappe 1763-1805 Ă  la tribune de l'AssemblĂ©e lĂ©gislative le 22 mars 1792, est basĂ© sur la transmission de messages entre des stations espacĂ©es d'une [
] Lire la suiteTERREUR BLANCHEÉcrit par Guillaume de BERTHIER DE SAUVIGNY ‱ 340 mots L'expression de Terreur blanche, dont l'origine reste incertaine, caractĂ©rise deux Ă©pisodes dans l'histoire de France en 1795, dans quelques rĂ©gions du Midi, des bandes de partisans royalistes pourchassĂšrent et massacrĂšrent des jacobins qui s'Ă©taient faits les instruments de la Terreur rouge » des annĂ©es prĂ©cĂ©dentes ; Ă  la fin de 1815, on caractĂ©rise aussi sous le nom de Terreur blanche la rĂ©a [
] Lire la suiteTERREUR LAÉcrit par Jean DÉRENS ‱ 892 mots La volontĂ© punitive » engendrĂ©e par une rĂ©action d'autodĂ©fense s'observe d'une maniĂšre constante depuis le dĂ©but de la RĂ©volution française. Elle Ă©clate au grand jour lors des Ă©motions » populaires, le 14 juillet 1789, le 10 aoĂ»t, pendant les massacres de Septembre. Le dĂ©sir de crĂ©er des tribunaux spĂ©ciaux, chargĂ©s de juger les crimes contre-rĂ©volutionnaires, se manifeste dĂšs les premiers jour [
] Lire la suiteTHERMIDOR AN II JOURNÉE DU 9 27 juill. 1794Écrit par Jean TULARD ‱ 806 mots À l'inverse des journĂ©es rĂ©volutionnaires du 10 aoĂ»t 1792 ou du 2 juin 1793, le peuple n'eut aucune part dans la journĂ©e du 9 thermidor qui vit la chute de Robespierre. On a pu dire que le 9-Thermidor correspondait Ă  un simple changement de majoritĂ© parlementaire. Robespierre a succombĂ© en effet devant une coalition hĂ©tĂ©roclite qui comprenait d'anciens reprĂ©sentants en mission rappelĂ©s en raison d [
] Lire la suiteTHERMIDORIENSÉcrit par Jean TULARD ‱ 448 mots On dĂ©signe sous le nom de thermidoriens les vainqueurs de Robespierre, les 9 et 10 thermidor an II 27 et 28 juillet 1794. Le nom recouvre donc Ă  la fois des anciens terroristes Tallien, Barras, FrĂ©ron et des modĂ©rĂ©s de la Plaine SieyĂšs, Boissy d'Anglas, CambacĂ©rĂšs. Ce sont les thermidoriens qui gouvernent la France jusqu'Ă  l'Ă©tablissement du Directoire et mĂȘme jusqu'au coup d'État de Brumair [
] Lire la suiteTHÉROIGNE DE MÉRICOURT ANNE-JOSÈPHE THERWAGNE dite 1762-1817Écrit par Élisabeth ROUDINESCO ‱ 603 mots Avec Olympe de Gouges et Claire Lacombe, ThĂ©roigne de MĂ©ricourt est l'une des premiĂšres fĂ©ministes françaises de la pĂ©riode rĂ©volutionnaire. NĂ©e Ă  Marcourt, au sud de LiĂšge, dans les Pays-Bas autrichiens, ThĂ©roigne Ă©tait issue d'une famille de paysans propriĂ©taires. Elle passa son enfance dans une grande misĂšre morale, qui fut sans doute Ă  l'origine de son Ă©tat mĂ©lancolique. TrĂšs vite, elle rĂȘva d [
] Lire la suiteTRAFALGAR BATAILLE DE 1805Écrit par MichĂšle BATTESTI ‱ 264 mots ‱ 1 mĂ©dia RetirĂ© Ă  Cadix, depuis qu'il a jugĂ© impossible de rallier la Manche pour appuyer l'invasion de l'Angleterre, le vice-amiral français Villeneuve s'y retrouve bloquĂ© par Nelson Ă  partir d'aoĂ»t 1805. EngagĂ© dans la campagne d'Allemagne, NapolĂ©on lui ordonne de gagner Naples. Villeneuve appareille le 19 octobre avec 33 vaisseaux, dont 15 espagnols. Le 21 vers midi, il se heurte au large du cap Trafalg [
] Lire la suiteTREILHARD JEAN-BAPTISTE 1742-1810Écrit par Jean TULARD ‱ 279 mots Avocat au Parlement de Paris, protĂ©gĂ© de Turgot, Jean-Baptiste Treilhard plaide dans des affaires si importantes Ă  la veille de la RĂ©volution que la maison de CondĂ© le charge de la dĂ©fense de ses intĂ©rĂȘts. Il est Ă©lu par Paris aux États gĂ©nĂ©raux en 1789, prend une part active aux dĂ©bats, se prononce pour une seule Chambre, pour le veto suspensif et pour la Constitution civile du clergĂ©. AprĂšs la s [
] Lire la suiteTRIBUNAL RÉVOLUTIONNAIREÉcrit par Jean TULARD ‱ 878 mots Entre 1792 et 1794, pendant la Terreur, le Tribunal rĂ©volutionnaire de Paris fut l'un des organismes les plus cĂ©lĂšbres. Un premier tribunal rĂ©volutionnaire, connu sous le titre de tribunal criminel extraordinaire, avait Ă©tĂ© instituĂ© le 17 aoĂ»t 1792. FormĂ© de juges et de jurĂ©s, Ă©lus par les sections parisiennes, il eut Ă  s'occuper de soixante et une affaires et prononça vingt et une condamnations Ă  [
] Lire la suiteTRONCHET FRANÇOIS DENIS 1726-1806Écrit par Jean-Michel LÉVY ‱ 299 mots Avocat du parlement de Paris, consultant plus que plaidant, Ă©lu dĂ©putĂ© du Tiers aux États gĂ©nĂ©raux de 1789, Tronchet domine le comitĂ© de la Constituante. Choisi, le 12 dĂ©cembre, par Louis XVI comme dĂ©fenseur, il participe avec de SĂšze et Malesherbes Ă  la rĂ©daction du long mĂ©moire en dĂ©fense que, le 22, de SĂšze lira Ă  la Convention. Il plaide le 17 janvier 1793, aprĂšs le vote qui a repoussĂ© l'appel [
] Lire la suiteUNIVERSITÉÉcrit par Henry DUMÉRY, Pascale GRUSON, RenĂ© RÉMOND, Alain TOURAINE ‱ 13 333 mots Dans le chapitre "L'UniversitĂ© et l'enseignement supĂ©rieur en France" 
 Les faits les plus marquants de l'histoire des universitĂ©s françaises sont les suivants crĂ©ation du Conservatoire des arts et mĂ©tiers, de l'École polytechnique, de l'École normale supĂ©rieure 1794 ; crĂ©ation de l'UniversitĂ© de France 1808 ; loi Falloux 1850 ; crĂ©ation de l'École pratique des hautes Ă©tudes 1868, crĂ©ation de l'École des sciences politiques 1871 ; crĂ©ation des universitĂ©s [
] Lire la suiteVARENNES FUITE À 1791Écrit par Jean TULARD ‱ 313 mots Dans la nuit du lundi 20 au mardi 21 juin 1791, Louis XVI parvient Ă  s'enfuir des Tuileries avec sa famille. Se considĂ©rant comme prisonnier du peuple de Paris depuis le 6 octobre 1789, date Ă  laquelle il a dĂ» quitter Versailles, heurtĂ© dans ses convictions religieuses par la Constitution civile du clergĂ©, soumis Ă  l'influence du clan absolutiste Marie-Antoinette, Breteuil, Saint-Priest, Fersen [
] Lire la suiteVENDÉE GUERRES DEÉcrit par Jean-ClĂ©ment MARTIN ‱ 1 448 mots La VendĂ©e, la seule rĂ©sistance Ă  la RĂ©volution qui se soit appelĂ©e guerre », n'est pas diffĂ©rente dans sa nature de la chouannerie ou d'autres mouvements contre-rĂ©volutionnaires. La guerre s'est dĂ©roulĂ©e essentiellement de 1793 Ă  1796, mais elle a Ă©tĂ© menĂ©e Ă  nouveau briĂšvement en 1799 et en 1815, avant de donner son baroud d'honneur en 1832. La VendĂ©e a Ă©tĂ© transformĂ©e en symbole dĂšs 1793 par l [
] Lire la suiteVENDÉMIAIRE AN IV JOURNÉE DU 13 1795Écrit par Jean TULARD ‱ 442 mots AprĂšs avoir rĂ©digĂ© la Constitution dite de l'an III, la Convention aurait dĂ» se sĂ©parer et laisser la place aux nouveaux dĂ©putĂ©s. InquiĂšte de la poussĂ©e royaliste qui risque de se traduire par des Ă©lections trop rĂ©actionnaires, elle dĂ©cide par le dĂ©cret du 22 aoĂ»t 1795 que, pour assurer la transition et Ă©viter l'erreur qu'avaient commise les membres de l'AssemblĂ©e constituante en se dĂ©clarant inĂ©l [
] Lire la suiteVENTÔSE DÉCRETS DEÉcrit par Jean TULARD ‱ 356 mots Le problĂšme des dĂ©crets de VentĂŽse an II — 1794 est liĂ© Ă  celui de la politique sociale des Montagnards pendant la RĂ©volution française. Le 8 ventĂŽse 26 fĂ©vr. 1794, Saint-Just monte Ă  la tribune L'opulence est dans les mains d'un assez grand nombre d'ennemis de la RĂ©volution [...] Les biens des conspirateurs sont lĂ  pour les malheureux. Les malheureux sont les puissants de la te [
] Lire la suiteVERGNIAUD PIERRE 1753-1793Écrit par Roger DUFRAISSE ‱ 277 mots Fils d'un marchand de Limoges, protĂ©gĂ© de Turgot qui l'envoya Ă©tudier Ă  Paris, Pierre Vergniaud s'installe Ă  Bordeaux comme avocat en 1781. Élu dĂ©putĂ© de la Gironde Ă  la LĂ©gislative et Ă  la Convention, il est considĂ©rĂ© comme orateur prestigieux de la RĂ©volution. AprĂšs ĂȘtre devenu rĂ©publicain Ă  la faveur de ses Ă©tudes sur l'AntiquitĂ© romaine, il montre autant d'Ă©loquence naturelle que peu d'expĂ©rie [
] Lire la suiteVIENNE CONGRÈS DEÉcrit par Guillaume de BERTHIER DE SAUVIGNY ‱ 957 mots ‱ 1 mĂ©dia AprĂšs leur victoire sur NapolĂ©on, au printemps de 1814, les quatre principales puissances victorieuses dĂ©cident de convoquer Ă  Vienne un congrĂšs de tous les États d'Europe . Vingt annĂ©es de guerre et de bouleversements territoriaux ne permettent pas d'en revenir simplement au statut de 1789 ; un nouvel ordre europĂ©en doit ĂȘtre Ă©tabli qui perpĂ©tuera la paix retrouvĂ©e. Dans la capitale autrichienne [
] Lire la suiteVITORIA BATAILLE DE 21 juin 1813Écrit par Universalis ‱ 273 mots ‱ 1 mĂ©dia La bataille de Vitoria, au Pays basque, constitue une Ă©tape dĂ©cisive de la guerre d'Espagne, aboutissant Ă  la fin du pouvoir napolĂ©onien dans la pĂ©ninsule IbĂ©rique. La bataille mit aux prises une armĂ©e formĂ©e de soldats anglais, espagnols et portugais, forte de 72 000 hommes et 90 canons, commandĂ©e par Arthur Wellesley, premier duc de Wellington, et une armĂ©e française de 57 000 hommes et 150 can [
] Lire la suiteWAGRAM BATAILLE DE 5-6 juill. 1809Écrit par Universalis ‱ 356 mots ‱ 1 mĂ©dia NapolĂ©on remporta cette bataille, forçant l'Autriche Ă  signer un armistice . Cette victoire conduisit finalement au traitĂ© de Schönbrunn, signĂ© en octobre, concluant ainsi la guerre de 1809 livrĂ©e par l'Autriche pour mettre fin au contrĂŽle français de l'Allemagne. La bataille se dĂ©roula sur la plaine du Marchfeld au nord-est de Vienne et mit aux prises 154 000 soldats aussi bien français que d' [
] Lire la suiteWATERLOO BATAILLE DE 1815Écrit par Pierre GOBERT ‱ 290 mots ‱ 1 mĂ©dia RentrĂ© de l'Ăźle d'Elbe au dĂ©but de mars 1815, NapolĂ©on est aussitĂŽt mis hors la loi par le CongrĂšs de Vienne. L'Angleterre, la Prusse, la Russie et l'Autriche s'engagent Ă  marcher contre lui. FidĂšle Ă  sa tactique, il veut gagner l'ennemi de vitesse et manƓuvrer en position centrale. Avant d'affronter l'armĂ©e russe et l'armĂ©e autrichienne restĂ©es sur le Rhin, il se porte donc, Ă  marches forcĂ©es, en [
] Lire la suitePrĂ©ciser avec l'index1 articleÀ L'AMI QUI NE M'A PAS SAUVÉ LA VIE, HervĂ© Guibert12 articlesA PRIORI CONNAISSANCE5 articlesA CAPPELLA, musique8 articlesVITAMINE A4 articlesSAGITTARIUS A*2 articlesHÉPATITE A1 articleCONCANAVALINE A1 articleMOTEURS PAS À PAS1 articleBISPHÉNOL A3 articlesÀ REBOURS, Joris-Karl Huysmans23 articlesPRÊT-À-PORTER2 articlesPOINTE-À-PITRE1 articleHERBE-À-ROBERT1 articleBOUCHE-À-BOUCHE2 articlesCARTE À PUCE ou CARTE À MÉMOIRE1 articleCHAMBRE À STREAMERS ou CHAMBRE À DARDS3 articlesCOENZYME A CoA1 articleLINÉAIRE A, Ă©criture1 articleDOMINIQUE A 1968- 1 articleA TRIBE CALLED QUEST1 articlePORTE-À-FAUX, architecture44 articlesMALADIES À VECTEURS36 articlesQUATUOR À CORDES28 articlesMACHINE À VAPEUR24 articlesCANNE À SUCRE22 articlesÉTOILES À NEUTRONS13 articlesCHASSE À LA BALEINE12 articlesMOULIN À EAU12 articlesMOTEURS À EXPLOSION12 articlesRÉSISTANCE À LA CORROSION12 articlesMÉTIER À TISSER2 articlesUN LIEU À SOI, Virginia Woolf11 articlesMARCHÉS À TERME9 articlesARMES À FEU9 articlesMARCHÉ À OPTIONS9 articlesCHAMBRES À GAZ8 articlesAVIONS À RÉACTION ou JETS8 articlesPROPULSION À RÉACTION8 articlesTURBINES À VAPEUR8 articlesVER À SOIE8 articlesMACHINE À FILER8 articlesDINOSAURES À PLUMES7 articlesCHAMBRE À BULLES7 articlesSCÈNE À L'ITALIENNE7 articlesTANGENTE À UNE COURBE6 articlesPÂTE À PAPIER6 articlesCARTES À JOUER6 articlesPILE À COMBUSTIBLE6 articlesTURBINES À GAZ6 articlesLASERS À SEMICONDUCTEURS6 articlesTUBE À VIDE5 articlesBOMBE À NEUTRONS5 articlesPIÈGE À IONS5 articlesMACHINE À ÉCRIRE5 articlesMOULIN À VENT5 articlesMACHINE À COUDRE5 articlesLAMPE À INCANDESCENCE5 articlesBATEAU À VAPEUR4 articlesNOMBRE DE MASSE A4 articlesFLÛTE À BEC4 articlesCORNET À PISTONS4 articlesGARDE À VUE4 articlesBALEINE À FANONS4 articlesSAUT À SKIS3 articlesPOMPE À CHALEUR3 articlesCHAMBRE À BROUILLARD3 articlesFOUGÈRES À GRAINES3 articlesLASERS À NÉODYME3 articlesSERPENT À PLUMES3 articlesCANON À ÉLECTRONS3 articlesVIELLE À ROUE3 articlesPUCES À PROTÉINES3 articlesRÉSISTANCE À L'AVANCEMENT3 articlesENSEIGNEMENT À DISTANCE3 articlesTRAVAIL À LA CHAÎNE3 articlesBALEINE À BOSSE3 articlesCHONDRITES À ENSTATITE2 articlesCHAMBRE À FILS2 articlesRIQUET À LA HOUPPE2 articlesGENÊT À BALAIS2 articlesLASERS À SOLIDES2 articlesLIGNES À RETARD2 articlesMICROMÈTRE À FILS2 articlesLAMPE À DÉCHARGE2 articlesMASER À HYDROGÈNE2 articlesGAZ À L'EAU2 articlesLASERS À RUBIS2 articlesPIED À COULISSE2 articlesTIR À L'ARC2 articlesTAMBOUR À FENTE2 articlesCHANSON À BOIRE2 articlesCORNET À BOUQUIN2 articlesLA MAIN À LA PÂTE2 articlesMACHINES À SOUS2 articlesSUCCINYL-COENZYME A2 articlesRETENUE À LA SOURCE2 articlesENDOCYTOSE À RÉCEPTEURS1 articleCANON À GAZ1 articleCHAMBRE À DÉRIVE1 articleCAMÉRA À SCINTILLATIONS1 articlePASSAGE À L'ACTE1 articleDIALYSE À L'ÉQUILIBRE1 articleOURS À COLLIER1 articleTOUR À RÉDUIRE1 articleOURS À LUNETTES1 articleLASERS À EXCIMÈRES1 articleCOMPTEUR À ÉTINCELLES1 articleCHAMBRE À PLASMA1 articleCHAMBRE À ÉTINCELLES1 articleMÉMOIRES À SEMICONDUCTEURS1 articleENCÉPHALITE À TIQUES1 articlePILE À HYDROGÈNE1 articleRÉFRIGÉRATEUR À DILUTION1 articleFREIN À TAMBOUR1 articleFREIN À DISQUE1 articleRUGBY À XIII1 articleTÉLÉVISION À PÉAGE1 articleNEURONES À HYPOCRÉTINES1 articleHARPE À CADRE1 articleTAMBOUR À FRICTION1 articleBOÎTE À MUSIQUE1 articleCLOCHE À VENT1 articleMACHINE À TISSER1 articlePOMPE À MERCURE1 articleVARIÉTÉ À BORD1 articleBÂTON À FEU1 articleMIROIR À ATOMES1 articleBARRAGES À CONTREFORTS1 articleCALCAIRE À ENTROQUES1 articleLEUCÉMIE À TRICHOLEUCOCYTES1 articleLASERS À GAZ1 articleLASERS À COLORANTS1 articleCANON À NEIGE15 articlesSAUT À LA PERCHE, athlĂ©tisme15 articlesUNION À DIEU, thĂ©ologie10 articlesCOMPOSITES À FIBRES MATÉRIAUX10 articlesÉTHIQUE À NICOMAQUE, Aristote2 articlesASTÉRIX ou A-1, satellite2 articlesIPHIGÉNIE À AULIS, Euripide1 articleCYCLE À CASCADE, cryogĂ©nie1 articleLETTRES À LUCILIUS, SĂ©nĂšque1 articleSÉLECTIVITÉ À L'ORIENTATION, neurophysiologie1 articleAIDE À LA DÉCISION, informatique1 articleJET A-1, carburant5 articlesÀ LA RECHERCHE DU TEMPS PERDU, Marcel Proust44 articlesGAZ À EFFET DE SERRE16 articlesTRAINS À GRANDE VITESSE12 articlesMÉMOIRE À LONG TERME9 articlesRÉACTEUR ou MOTEUR À RÉACTION9 articlesMICROSCOPIE ÉLECTRONIQUE À TRANSMISSION9 articlesCONTRAT À TERME ou FUTURE8 articlesPUCE À ADN ou BIOPUCE7 articlesMARCHÉS DE DROITS À POLLUER6 articlesTRAVAIL À TEMPS PARTIEL6 articlesMÉMOIRE À COURT TERME5 articlesMICROSCOPIE ÉLECTRONIQUE À BALAYAGE5 articlesMICROSCOPIE À EFFET TUNNEL4 articlesMICROSCOPIE À CONTRASTE INTERFÉRENTIEL4 articlesRÉACTEUR À EAU LOURDE4 articlesRÉACTEUR À GRAPHITE-GAZ4 articlesMARCHÉ À TERME DE MARCHANDISES4 articlesACADÉMIE DE FRANCE À ROME3 articlesATTEINTES À LA VIE PRIVÉE3 articlesMOTEURS À DEUX TEMPS3 articlesINDICE DES PRIX À LA CONSOMMATION3 articlesPRÊT À LA GROSSE AVENTURE2 articlesRÉDUCTION À L'ÉTAT LAÏC2 articlesMOTEURS À QUATRE TEMPS2 articlesMICROSCOPIE À CONTRASTE DE PHASE2 articlesTUBE À ONDES PROGRESSIVES2 articlesLAME À FACES PARALLÈLES2 articlesCELLULE À ENCLUMES DE DIAMANT2 articlesDÉCOUPLAGE DES AIDES À L'AGRICULTURE2 articlesTUBE À CHAMPS CROISÉS2 articlesMICROSCOPIE À RAYONS X2 articlesLASERS À ÉLECTRONS LIBRES2 articlesDINOSAURES À QUATRE AILES2 articlesACCÈS AU DROIT ET À LA JUSTICE2 articlesTRADING À HAUTE FRÉQUENCE1 articleALLIAGES À MÉMOIRE DE FORME1 articleLASERS À DIOXYDE DE CARBONE1 articleMICROSCOPIE À FORCE ATOMIQUE1 articleMICROSCOPIE À FORCE MAGNÉTIQUE1 articleMAÎTRE DE BADIA À ISOLA1 articleSURSIS AVEC MISE À L'ÉPREUVE1 articleSKATEBOARD ou PLANCHE À ROULETTES1 articleCHAWAN ou BOL À THÉ1 articleLASERS À HÉLIUM-NÉON1 articleCHROMATOGRAPHIE À CONTRE-COURANT1 articleFULIGULE À TÊTE ROUGE1 articleFULIGULE À BEC CERCLÉ1 articleFULIGULE À DOS BLANC1 articlePOMPE À PALETTES MOBILES1 articlePOMPE À DIFFUSION D'HUILE1 articleLEUCÉMIE AIGUË À PROMYÉLOCYTES1 articleMÉMOIRES À TORES DE FERRITE1 articleTÉLÉVISION À HAUTE DÉFINITION1 articleMÉMOIRES À BULLES MAGNÉTIQUES1 articleNAVIRES À GRANDE VITESSE1 articleFOOTBALL À CINQ ou CÉCIFOOT1 articleRECONNAISSANCE DES MOTS À L'ORAL5 articlesLA MORT À VENISE, Thomas Mann2 articlesL'HOMME À LA CAMÉRA, Dziga Vertov1 articleNOYAUX À HALO, physique nuclĂ©aire1 articleNOTRE AGENT À LA HAVANE, Graham Greene1 articleVOYAGE À TÌKYÌ, Yasujiro Ozu1 articleCARTE À JOUER MUSÉE FRANÇAIS DE LA1 articleHALTE À LA CROISSANCE ?, Club de Rome1 articlePOUVANAA A OOPA 1895-19773 articlesMORT À CRÉDIT, Louis-Ferdinand CĂ©line5 articlesHABITATIONS À LOYER MODÉRÉ HLM5 articlesRÉACTEUR À NEUTRONS RAPIDES articlesPOTENTIALISATION À LONG TERME PLT2 articlesDÉPRESSION À LONG TERME DLT1 articleMICROANALYSEUR À SONDE ÉLECTRONIQUE articleSYSTÈMES À ÉVÉNEMENTS DISCRETS, automatique13 articlesACÉTYL-COENZYME A ou ACÉTYL-CoA7 articlesDROIT DES PEUPLES À DISPOSER D'EUX-MÊMES6 articlesMARCHÉ DE GRÉ À GRÉ ou articlesAÉROGLISSEURS ou VÉHICULES À COUSSIN D'AIR4 articlesRADAR À SYNTHÈSE D'OUVERTURE ou articlesMICROSCOPIE ÉLECTRONIQUE À BALAYAGE EN TRANSMISSION2 articlesAMPLIFICATION D'IMPULSION À DÉRIVE DE FRÉQUENCE1 articleMICROSCOPIE IONIQUE À EFFET DE CHAMP1 articleSPECTROPHOTOMÈTRE INFRAROUGE À TRANSFORMÉE DE FOURIER1 articleRÉACTEURS NUCLÉAIRES À SELS FONDUS1 articleENFANTS À HAUT POTENTIEL INTELLECTUEL2 articlesMAÎTRES À L'ƒILLET fin XVe-dĂ©b. XVIe s.2 articlesLE DERNIER TANGO À PARIS, Bernardo Bertolucci2 articlesCUBIQUE À FACES CENTRÉES RÉSEAU1 articleMON CƒUR MIS À NU, Charles Baudelaire1 articleSCENES FROM A MARRIAGE, sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e4 articlesDÉGÉNÉRESCENCE MACULAIRE LIÉE À L'ÂGE articleBONS À MOYEN TERME NÉGOCIABLES articleEULER-POINSOT MOUVEMENT ou MOUVEMENT À LA POINSOT5 articlesITINÉRAIRE DE PARIS À JÉRUSALEM, François RenĂ© de Chateaubriand3 articlesPROLÉGOMÈNES À UNE THÉORIE DU LANGAGE, Louis Trolle Hjelmslev1 articleLA MACHINE À EXPLORER LE TEMPS, Herbert-George Wells1 articlePOÈTE À NEW YORK, Federico GarcĂ­a Lorca1 articleINTRODUCTION À L'ƒUVRE SUR LE KAVI, Wilhelm von Humboldt1 articleLETTRE À D'ALEMBERT SUR LES SPECTACLES, Jean-Jacques Rousseau62 articlesVENT INSTRUMENTS À10 articlesHUILE PEINTURE À L'3 articlesTHOMAS A KEMPIS THOMAS HEMERKEN dit 1379 articlesCALCULER MACHINES À4 articlesENCAUSTIQUE PEINTURE À L'4 articlesCROÛTES SOLS À3 articlesTIMOTHÉE ÉPÎTRES À3 articlesVITRE VERRE À2 articlesCHENILLES MATÉRIEL À2 articlesINERTIE CENTRALE À2 articlesPHILÉMON ÉPÎTRE À2 articlesTITE ÉPÎTRE À2 articlesINFINI RÉGRESSION À L'2 articlesAVALANCHE DIODE À1 articleSOBOLEVA P. articleÉCHO BOÎTE À1 articleMERCURE ÉLECTRODE À1 articleARC PROCÉDÉ À L'1 articleIMMERSION OBJECTIF À1 articleHYDROGÈNE CHALUMEAU À1 articlePSEUDOGLEY SOLS À1 articlePOINSOT MOUVEMENT À LA7 articlesRADIO-INTERFÉROMÉTRIE À LONGUE BASE ou articlesMUTATIONS DYNAMIQUES ou MALADIES À EXPANSION DE TRIPLETS1 articleAUTOMOBILE ou VOITURE À QUATRE ROUES MOTRICES1 articleCHROMATOGRAPHIE DE PARTAGE À POLARITÉ DE PHASES INVERSÉE1 articleCOMMISSION À L'ÉNERGIE ATOMIQUE DES NATIONS UNIES1 articleAUTOMOBILE ou VOITURE À QUATRE ROUES DIRECTRICES6 DĂ©lĂ©gation Ă  l'amĂ©nagement du territoire et Ă  l'action rĂ©gionale2 articlesADMINISTRATIVE BEHAVIOR, Herbert A. Simon214 articlesPHILOSOPHIE, de 1950 Ă  nos jours210 articlesROME, des origines Ă  la RĂ©publique1 Synthetic Aperture Radar RADAR À SYNTHÈSE D'OUVERTURE132 articlesPHILOSOPHIE, de 1900 Ă  19506 articlesAKERLOF GEORGE A. 1940- 4 articlesVARENNES FUITE À 17912 articlesURANIUM APPAUVRI ARMES À2 articlesCORNELL ERIC A. 1961- 2 articlesDOUDNA JENNIFER A. 1964- 1 articleCONTRE-COURANT SYSTÈME À1 articleZADEH LOTFI A. 1921- 1 articleCREUX PERDU MOULE À1 articleBON CREUX MOULE À1 articleREPLATS-GOLETZ VERSANT À1 articleFACES CENTRÉES RÉSEAUX À1 articleDOUBLE FOYER VERRES À1 articleSHELDON ROGER A. 1942- 1 articleCIEL OUVERT MINES À1 articleTIBERGHIEN GILLES A. 1953- 1 articleLYNN JOHN A. 1943- 4 articlesSCÉNOGRAPHIE, de Palladio Ă  Appia3 articlesPPNA Prepottery Neolithic A1 articleAPL A Programming Language1 articleSaaS Software as a Service1 articleDaaS Data as a Service1 articlePaaS Platform as a Service1 articleIaaS Infrastructure as a Service2 articlesABRAHAM A SANCTA CLARA JOHANN ULRICH MEGERLE dit 1644-170919 articlesMYSTÈRES RELIGIONS DITES À2 articlesWARTBURG GUERRE DES CHANTEURS À LA2 articlesGARGAMELLE CHAMBRE À BULLES2 articlesOSEBERG TOMBE À NAVIRE D'1 articleMERCURE CELLULES À CATHODE DE1 articleLEWY DÉMENCE À CORPS DE3 articlesL'ƒUVRE D'ART À L'ÉPOQUE DE SA REPRODUCTION MÉCANISÉE, Walter Benjamin11 articlesRÉACTEUR À EAU PRESSURISÉE ou pressurised water reactor2 articlesRÉACTEUR À EAU BOUILLANTE ou boiling water reactor1 articleEUROPEAN XFEL laser europĂ©en Ă  Ă©lectrons libres et Ă  rayons X1 articleMICROSCOPIE À DÉPLÉTION PAR ÉMISSION STIMULÉE ou STED stimulated emission depletion1 articleTRAITÉ DE L'HARMONIE RÉDUITE À SES PRINCIPES NATURELS, Jean-Philippe Rameau248 articlesFRANCE, histoire, de 1974 Ă  nos jours244 articlesFRANCE, histoire, de 1789 Ă  1815244 articlesFRANCE, histoire, de 1939 Ă  1958204 articlesALLEMAGNE, histoire, de 1806 Ă  194510 articlesAFRIQUE-ÉQUATORIALE FRANÇAISE articleLIBRES ENFANTS DE SUMMERHILL, A. S. Neill170 articlesFRANCE, histoire, de 1871 Ă  19397 articlesMUNDELL ROBERT A. 1932-20214 articlesEFFET DE CHAMP TRANSISTOR À articlesEULER MÉTHODE DU PAS À PAS D', analyse numĂ©rique3 articlesWAKSMAN SELMAN A. 1888-19733 articlesDIAGNE BLAISE A. 1872-19342 articlesHĀLÄȘ A. H. 1837-19142 articlesNAISMITH JAMES A. 1861-19391 articlePENCK A. R. 1939-20171 articleWEIKARD MELCHIOR A. 1742-1803144 articlesFRANCE, histoire, de 1958 Ă  1974141 articlesRUSSIE, histoire, de 1801 Ă  1917137 articlesRUSSIE, histoire, des origines Ă  1801110 articlesCHINE, histoire, de 1949 Ă  nos jours110 articlesFRANCE, histoire, de 1815 Ă  1871104 articlesITALIE, histoire, de 476 Ă  14942 articlesSOCIODYNAMIQUE DE LA CULTURE, Abraham A. Moles1 articleJETABLE ou PĂ P prĂȘt Ă  photographier174 articlesFRANCE, histoire, du XVIe s. Ă  171591 articlesFRANCE, histoire, de 1715 Ă  178973 articlesITALIE, histoire, de 1870 Ă  194557 articlesINDE, histoire de 1947 Ă  nos jours51 articlesESPAGNE, histoire, de 1900 Ă  nos jours50 articlesITALIE, histoire, de 1945 Ă  nos jours48 articlesGRÈCE, histoire, de 1830 Ă  nos jours47 articlesITALIE, histoire, de 1494 Ă  178944 articlesPERSE, histoire de 651 Ă  150141 articlesÉGYPTE, histoire, de 1952 Ă  nos jours40 articlesJAPON, histoire, des origines Ă  119239 articlesITALIE, histoire, de 1789 Ă  187038 articlesÉGYPTE, histoire de 1805 Ă  195237 articlesPOLOGNE, histoire, de 1914 Ă  194537 articlesPOLOGNE, histoire, de 1945 Ă  nos jours36 articlesBELGIQUE, histoire, de 1945 Ă  nos jours36 articlesPERSE, histoire de 1501 Ă  192535 articlesJAPON, histoire, de 1946 Ă  nos jours34 articlesPOLOGNE, histoire, de 1500 Ă  176334 articlesSYRIE, histoire, de 1941 Ă  nos jours33 articlesBELGIQUE, histoire, de 1830 Ă  194533 articlesMEXIQUE, histoire, de 1910 Ă  nos jours33 articlesPOLOGNE, histoire, de 1764 Ă  19146 taxe Ă  la valeur ajoutĂ©e17 articlesASSISTANCE MÉDICALE À LA PROCRÉATION AMP ou PROCRÉATION MÉDICALEMENT ASSISTÉE PMA4 ligne Ă  grande vitesse29 articlesÉGYPTE, histoire de 639 Ă  180529 articlesHONGRIE, histoire, de 1945 Ă  nos jours3 sociĂ©tĂ© Ă  responsabilitĂ© limitĂ©e3 articlesSECAM sĂ©quentiel couleur Ă  mĂ©moire28 articlesBRÉSIL, histoire, de 1950 Ă  nos jours2 zone Ă  urbaniser en prioritĂ©26 articlesMEXIQUE, histoire, de la conquĂȘte Ă  la rĂ©volution24 articlesBELGIQUE, histoire, des origines Ă  183024 articlesIRAN, histoire de 1925 Ă  197924 articlesJAPON, histoire, de 1192 Ă  160323 articlesITALIE, histoire, des origines Ă  47622 articlesMAROC, histoire, de 1956 Ă  nos jours3 articlesAVIONS À DÉCOLLAGE & ATTERRISSAGE VERTICAUX ou vertical take off and landing2 articlesÉLECTRONS BIDIMENSIONNELS TRANSISTORS À GAZ D'18 articlesCANADA, histoire, de 1968 Ă  nos jours2 articlesLE MERVEILLEUX VOYAGE DE NILS HOLGERSSON À TRAVERS LA SUÈDE, Selma Lagerlöf2 articlesART ET HUMANISME À FLORENCE AU TEMPS DE LAURENT LE MAGNIFIQUE, AndrĂ© Chastel13 articlesGRÈCE, histoire, jusqu'Ă  l'indĂ©pendance 183012 articlesAUTRICHE, histoire, de 1945 Ă  nos jours15 articlesVILLA, architecture du XVIIIe s. Ă  nos jours3 articlesMATIF MarchĂ© Ă  terme d'instruments financiers, puis MarchĂ© Ă  terme international de France206 articlesPEINTURE DU XXe SIÈCLE, de 1900 Ă  19393 articlesHISTOIRE MONDIALE DE LA SPÉCULATION FINANCIÈRE, DE 1700 À NOS JOURS, Charles P. Kindleberger1 articleLETTRES À MIRANDA SUR LE DÉPLACEMENT DES MONUMENTS DE L'ART DE L'ITALIE, Antoine QuatremĂšre de Quincy171 articlesÉGLISE HISTOIRE DE L', du concile de Trente Ă  nos jours3 articlesLA NUIT DES MORTS-VIVANTS, George A. Romero101 articlesROYAUME-UNI, histoire, de 1945 Ă  nos jours95 articlesROYAUME-UNI, histoire, de 1914 Ă  194595 articlesGRANDE-BRETAGNE, histoire, de 1801 Ă  191494 articlesAFRIQUE NOIRE, histoire, des indĂ©pendances Ă  nos jours93 articlesGRANDE-BRETAGNE, histoire, de 1914 Ă  194591 articlesROYAUME-UNI, histoire, de 1801 Ă  191489 articlesGRANDE-BRETAGNE, histoire, de 1945 Ă  nos jours57 articlesPAROLE POUVOIRS DE LA, de l'AntiquitĂ© Ă  l'Ăąge classique48 articlesPAYS-BAS, histoire, de 1579 Ă  18302 articlesLOMBARD STREET A DESCRIPTION OF THE MONEY MARKET, Walter Bagehot32 articlesPAYS-BAS, histoire, des origines Ă  15792 articlesBORGOÑA JUAN DE actif de 1494 Ă  15362 articlesJEAN DE ROUEN actif de 1510 Ă  15721 articleAFONSO JORGE actif de 1508 Ă  15401 articleFROMENT NICOLAS connu de 1461 Ă  14861 articleMEMMI LIPPO connu de 1317 Ă  13471 articleWYDITZ HANS actif de 1497 Ă  15161 articleYSELIN HEINRICH actif de 1478 Ă  15131 articleBENNET JOHN actif de 1599 Ă  16141 articleJONES ROBERT actif de 1597 Ă  16151 articleARRUDA DIOGO actif de 1508 Ă  153127 articlesAFRIQUE DU NORD, histoire, de 1945 Ă  nos jours24 articlesPAYS-BAS, histoire, de 1830 Ă  nos jours23 articlesPAYS-BAS PEINTURE DES, du XVIIIe s. Ă  nos jours20 articlesAFRIQUE DU NORD, histoire, de 1880 Ă  19451 articleRUNCIE ROBERT A. K. 1921-20001 articleLOUIS PIERRE CHARLES A. 1787-1872103 articlesALLEMAGNE, histoire, du Moyen Âge Ă  1806103 articlesFRANÇAISE PEINTURE, XXe s. de 1900 Ă  193917 articlesAFRIQUE DU NORD, histoire, de 1440 Ă  188088 articlesJAPON, histoire, de l'Ăšre Meiji Ă  19463 rĂ©seau numĂ©rique Ă  intĂ©gration de services1 articleSICAV SociĂ©tĂ© d'investissement Ă  capital variable1 autorisations d'usage Ă  des fins thĂ©rapeutiques1 articlePRADO Programme d'accompagnement du retour Ă  domicile1 articleANTARES, tĂ©lescope sous-marin Ă  neutrinos285 articlesPEINTURE DU XXe ET DU DÉBUT DU XXIeSIÈCLE, de 1939 Ă  nos jours271 articlesÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE, histoire, de 1945 Ă  nos jours4 articlesSVEN ou SVEND À LA BARBE FOURCHUE 960 roi de Danemark 986-1014 et d'Angleterre 1013-1014137 articlesÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE, histoire, de 1865 Ă  19452 articlesLA NOUVELLE JUSTINE, OU LES MALHEURS DE LA VERTU, D. A. F. de Sade107 articlesÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE, histoire, des origines Ă  18654 articlesARNAUD ou ARNAUT DANIEL actif de 1180 Ă  12001 articleELY REGINALD ou REYNOLD actif de 1438 Ă  14712 articlesCHANTEREINE NICOLAS activitĂ© connue de 1517 Ă  15371 articleKHĀZINÄȘ AL- actif de 1115 Ă  1121 env.9 articlesCEA Commissariat Ă  l'Ă©nergie atomique et aux Ă©nergies alternatives71 articlesCHINE, histoire l'Empire, des Yuan Ă  la RĂ©volution de 191167 articlesCHINE, histoire de la RĂ©volution de 1911 Ă  la RĂ©publique populaire39 articlesINDE, histoire du XIIIe s. Ă  la conquĂȘte britannique 175777 articlesALLEMAGNE RÉPUBLIQUE FÉDÉRALE D' RFA, histoire, de 1945 Ă  19893 articlesPATENIER ou PATINIR JOACHIM 1475 Ă  1480 SystĂšme d'imagerie gamma Ă  masque alĂ©atoire, tĂ©lescope1 articleMARSYAS PEINTRE DE milieu Ă  3e quart IVe s. av. articlesGRANDE-BRETAGNE, histoire, le Moyen Âge de 1066 Ă  1485149 articlesFRANÇAISE PEINTURE, XXe et dĂ©but du XXIe s. de 1939 Ă  nos jours2 articlesCEPMMT Centre europĂ©en de prĂ©vision mĂ©tĂ©orologique Ă  moyen terme27 articlesCHINE, histoire des origines Ă  la fondation de l'Empire 221 av. articlesHENNEQUIN, JEAN DE BRUGES ou JEAN DE BONDOL actif de 1368 Ă  13811 articleMICROSCOPE MICRO-Satellite Ă  traĂźnĂ©e CompensĂ©e pour l'Observation du Principe d'Équivalence1 articleCREDIT RATIONING IN MARKETS WITH IMPERFECT INFORMATION, J. Stiglitz et A. Weiss3 articlesTHE MARKET FOR LEMONS QUALITY UNCERTAINTY AND THE MARKET MECHANISM, George A. Akerlof4 articlesIgA5 UniĂŁo nacional para a independĂȘncia total de Angola ou Union nationale pour l'indĂ©pendance totale de l'Angola
ENER6H8.
  • 48qemqu3n3.pages.dev/357
  • 48qemqu3n3.pages.dev/326
  • 48qemqu3n3.pages.dev/174
  • 48qemqu3n3.pages.dev/226
  • 48qemqu3n3.pages.dev/393
  • 48qemqu3n3.pages.dev/248
  • 48qemqu3n3.pages.dev/90
  • 48qemqu3n3.pages.dev/53
  • 48qemqu3n3.pages.dev/260
  • il aurait prononcĂ© son fameux mot Ă  waterloo