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Monetacelebrativa della Presidenza francese al Consiglio dellâ Unione Europea nella seconda metĂ del 2008. Sulla moneta Ăš riportata la dicitura: '2008 PRĂSIDENCE FRANĂAISE UNION EUROPĂENNE RF'. Paese: Francia Valore nominale: 2 euro Anno: 2008 Composizione parte interna: nichel - ottone Composizione parte esterna: rame - nichel Diametro: 25,75 mm Peso:
1Le premier juillet2008, la France inaugurera la seconde prĂ©sidence tripartite de lâUnion europĂ©enne UE [1]. Si le traitĂ© de Lisbonne entre en vigueur, la France, la SuĂšde et la RĂ©publique tchĂšque seront les derniers pays Ă diriger lâUE avant que nâentre en fonction le nouveau prĂ©sident permanent du Conseil europĂ©en, et que la prĂ©sidence tournante de lâUnion ne perde une partie de ses domaines de compĂ©tences [2]. 2La France devra gĂ©rer un agenda lĂ©gislatif particuliĂšrement chargĂ©. Si le traitĂ© de Lisbonne est ratifiĂ©, les rĂšgles de dĂ©cision de lâUE seront modifiĂ©es et les procĂ©dures lĂ©gislatives inachevĂ©es dans les domaines modifiĂ©s devront ĂȘtre relancĂ©es selon ces nouvelles rĂšgles. Il est donc capital de voir quels seront les dossiers lĂ©gislatifs qui pourront ĂȘtre clos dâici Ă dĂ©cembre2008, ou ceux dont la base lĂ©gale sera modifiĂ©e par lâentrĂ©e en vigueur du traitĂ© de Lisbonne. La grande majoritĂ© des parlementaires europĂ©ens ne souhaite pas la clĂŽture de certains dossiers, dans la mesure oĂč les prescriptions du traitĂ© de Lisbonne permettront au Parlement dâapporter des amendements via la procĂ©dure de codĂ©cision Ă partir de janvier2009. Cet argument vaut aussi pour la politique commerciale commune. Le commissaire europĂ©en au commerce extĂ©rieur, Peter Mandelson, a dĂ©jĂ signalĂ© aux parlementaires que les nĂ©gociations en cours sur les accords de partenariat Ă©conomique devraient ĂȘtre soumises Ă la procĂ©dure de consentement suivant les nouvelles rĂšgles du traitĂ© de Lisbonne. La prĂ©sidence française devra donc consentir un important investissement dans les nĂ©gociations interinstitutionnelles europĂ©ennes, avec le Parlement, la Commission et le secrĂ©tariat du Conseil, pour identifier dâun commun accord les dossiers pouvant ĂȘtre menĂ©s Ă terme dâici dĂ©cembre2008 et ceux qui devront ĂȘtre revus selon les nouvelles rĂšgles. 3Une seconde raison explique la densitĂ© de lâagenda prĂ©sidentiel français Paris devra prĂ©parer la mise en Ćuvre du traitĂ© de Lisbonne, pour autant que sa ratification nâĂ©choue pas, par exemple lors du rĂ©fĂ©rendum irlandais le 12 juin. Cette prĂ©paration concerne dâabord les questions institutionnelles liĂ©es Ă la crĂ©ation par le TraitĂ© de nouveaux services et fonctions. Ă Lisbonne nâont Ă©tĂ© Ă©noncĂ©s que des principes de base, et la prĂ©sidence française devra conduire les nĂ©gociations sur lâinstallation des services qui seconderont le prĂ©sident du Conseil et le Haut ReprĂ©sentant. La mise en place du Service europĂ©en pour lâaction extĂ©rieure SEAE, chargĂ© dâappuyer ce dernier et de complĂ©ter les services diplomatiques nationaux, est un dĂ©fi particuliĂšrement important. De plus, la France semble aussi avoir lâintention de mener la difficile mission des nĂ©gociations sur les nominations aux nouveaux postes. Le traitĂ© de Lisbonne laissant une large part Ă lâinterprĂ©tation, le simple fait dâavancer des noms a dĂ©jĂ lâair de dĂ©finir la nature mĂȘme de ces postes. Lâattribution dâune fonction Ă tel ou tel homme politique connu pour son leadership et la force de ses ambitions europĂ©ennes prĂ©dĂ©terminera largement le rĂŽle et lâimpact de ce nouveau poste. Cette remarque prend toute son importance pour le Haut ReprĂ©sentant Ă©galement vice-prĂ©sident de la Commission europĂ©enne et le prĂ©sident du Conseil europĂ©en les rĂŽles respectifs de ces deux personnages et du prĂ©sident de la Commission dans la reprĂ©sentation extĂ©rieure de lâUnion pourront ĂȘtre sujets Ă nombre de frictions. Ă lâheure actuelle, on ignore encore par exemple qui reprĂ©senterait lâUE Ă un sommet du G8. 4Par ailleurs, les relations entre la future prĂ©sidence du Conseil europĂ©en et la prĂ©sidence tournante de lâUnion restent Ă dĂ©finir. Le succĂšs de la nouvelle structure tricĂ©phale de lâUE dĂ©pendra Ă©galement de la volontĂ© des Ătats-membres dâallouer les ressources nĂ©cessaires au rĂŽle directeur de ces nouvelles fonctions [3], ainsi que de leur volontĂ© de coopĂ©rer avec les nouveaux responsables. Pour prendre un exemple, les gouvernements nationaux conservent leur propre politique Ă©trangĂšre. En consĂ©quence, il dĂ©pendra de la volontĂ© de tous les acteurs que les services nouvellement créés apportent effectivement une valeur ajoutĂ©e Ă la direction europĂ©enne, en interne ou vis-Ă -vis des partenaires de lâUnion. La conduite des nĂ©gociations sous la prĂ©sidence française, qui fera sans doute face Ă des?positionnements trĂšs divers de la part des Ătats-membres, sera cruciale pour lâefficacitĂ© des futures institutions. 5La troisiĂšme et derniĂšre raison de la densitĂ© de cet agenda est que la France a elle-mĂȘme dĂ©fini un certain nombre dâambitions pour sa prĂ©sidence. Lors de diffĂ©rents discours prononcĂ©s dĂšs lâautomne 2007, elle sâest fixĂ© des objectifs dâenvergure dans le domaine de lâĂ©nergie et de la politique climatique, a souhaitĂ© dĂ©finir un pacte dâimmigration » europĂ©en incluant une approche harmonisĂ©e des pratiques dâasile, et manifestĂ© le dĂ©sir de dĂ©velopper la Politique europĂ©enne de sĂ©curitĂ© et de dĂ©fense PESD. Elle lancera Ă©galement la controversĂ©e Union pour la MĂ©diterranĂ©e dĂšs le 13juillet 2008. En janvier2008, le prĂ©sident Nicolas Sarkozy a ajoutĂ© quâil donnerait le coup dâenvoi au dĂ©bat sur la rĂ©forme de la Politique agricole commune PAC. Cette ambition coĂŻncide dĂ©sormais avec la crise alimentaire mondiale qui presse les Occidentaux de revoir leurs pratiques traditionnelles de subventions et leur politique commerciale internationale. 6Enfin, la France a rĂ©pĂ©tĂ© quâelle chercherait Ă renforcer les mesures dâencouragement Ă la croissance et Ă lâemploi dans lâUE. De façon notable, elle a attirĂ© lâattention sur une Ă©ventuelle rĂ©forme de la zone euro, Ă©voquant mĂȘme lâintroduction dâune innovation institutionnelle durant sa prĂ©sidence avec un sommet de lâEurozone [4]. Ă ce jour, les initiatives concernant la gouvernance de lâUnion Ă©conomique et monĂ©taire UEM nâont reçu que peu de soutien, notamment de la part de lâAllemagne. Mais dâautres dynamiques pourraient se dĂ©velopper, si par exemple la crise des subprimes et la chute du dollar devaient peser davantage sur la zone euro lâAllemagne, dont lâĂ©conomie est aujourdâhui la plus importante et la plus compĂ©titive de la zone, pourrait alors trouver intĂ©rĂȘt Ă de telles discussions. Quelques leçons de la prĂ©sidence allemande 7Lâagenda de la prĂ©sidence française semble particuliĂšrement ambitieux, surtout Ă©valuĂ© Ă la lumiĂšre de lâexpĂ©rience de la prĂ©sidence allemande de 2007. Tout dâabord, toutes les prioritĂ©s Ă©voquĂ©es cf. supra concernent des champs stratĂ©giquement importants et sont potentiellement conflictuelles. Pour bĂ©nĂ©ficier du soutien de ses 26partenaires, le gouvernement français devra faire preuve dâun trĂšs haut degrĂ© dâengagement, et consacrer des ressources importantes aux nĂ©gociations. Si la mĂȘme attention est accordĂ©e Ă tous les axes de ce programme, il semble excessivement ambitieux dâatteindre des rĂ©sultats en seulement six mois. La prĂ©sidence allemande ne sâĂ©tait fixĂ© que deux objectifs majeurs remettre le TraitĂ© constitutionnel sur les rails et nĂ©gocier la DĂ©claration du cinquantenaire de lâUnion dans cette optique, et travailler Ă la recherche dâun accord pour lancer une politique Ă©nergĂ©tique europĂ©enneâ ce Ă quoi elle est finalement parvenue au Conseil du printemps 2007. Hors ces deux efforts majeurs, la prĂ©sidence allemande sâest essentiellement concentrĂ©e sur lâavancement, sans trop de heurts, des politiques en cours. Les promesses de dĂ©part de Nicolas Sarkozy sont bien plus importantes puisquâil affiche son intention de donner Ă lâUnion de nouvelles politiques » sur tous les terrains dĂ©signĂ©s comme les prioritĂ©s de la future prĂ©sidence française. 8La tĂąche semble dâautant plus difficile que les prĂ©sidences du Conseil du second semestre sont considĂ©rĂ©es comme des prĂ©sidences courtes ». Aucune rĂ©union du Conseil ou de ses groupes de travail ne sera vraisemblablement programmĂ©e durant tout le mois dâaoĂ»t, et la prĂ©sidence se clĂŽt sur les vacances de NoĂ«l, qui lâamputent aussi dâune semaine. La capacitĂ© de la France Ă agir comme entrepreneur politique sur lâensemble des prioritĂ©s annoncĂ©es est en outre limitĂ©e, comme nous lâavons dit, par les obligations qui doivent de toute façon ĂȘtre remplies Ă cette pĂ©riode procĂ©dures lĂ©gislatives en cours et mise en Ćuvre du traitĂ© de Lisbonne. 9De ce point de vue, une leçon intĂ©ressante peut ĂȘtre tirĂ©e de la prĂ©sidence allemande de 2007. Sur des sujets trĂšs dĂ©licats, elle a optĂ© pour une bilatĂ©ralisation des nĂ©gociations, moyen de gĂ©rer la complexitĂ© de la situation dans le Conseil et ses groupes de travail depuis lâĂ©largissement de lâUE Ă 25membres en 2004. Cette mĂ©thode a Ă©tĂ© choisie pour la DĂ©claration de Berlin sur le 50e anniversaire de lâUnion europĂ©enne et les nĂ©gociations sur lâavenir du TraitĂ© constitutionnel, mais elle a aussi Ă©tĂ© appliquĂ©e Ă des processus lĂ©gislatifs trĂšs difficiles, par exemple dans les domaines de la Justice et de lâIntĂ©rieur, oĂč il Ă©tait trĂšs difficile de parvenir Ă un consensus. Cette approche est trĂšs exigeante en temps et en ressources, et ne peut ĂȘtre mise en Ćuvre que par de grands pays disposant dâune Ă©quipe diplomatique se consacrant entiĂšrement Ă la gestion de la prĂ©sidence europĂ©enne. MĂȘme si la France dispose de la force de frappe diplomatique nĂ©cessaire, ces ressources doivent pouvoir ĂȘtre concentrĂ©es en cas de besoin sur les initiatives essentielles, et non dispersĂ©es entre des missions trop nombreuses au mĂȘme moment. Le fonctionnement de la prĂ©sidence allemande a montrĂ© que la hiĂ©rarchisation des prioritĂ©s constitue un Ă©lĂ©ment clĂ© du succĂšs [5]. 10La prĂ©paration de la prĂ©sidence française, en amont de la prise de fonction, semble encore se prĂ©senter comme une entreprise assez dĂ©licate. La France doit faire face Ă diffĂ©rentes contraintes, dont les plus Ă©videntes ont trait Ă la ratification en cours du traitĂ© de Lisbonne. Pour ne pas mettre en danger cette ratification par lâIrlande ou par la Grande-Bretagne, Paris doit veiller Ă ne pas faire de dĂ©clarations trop ambitieuses, par exemple dans le domaine de la PESD, oĂč une percĂ©e rĂ©ussie pourrait pourtant ĂȘtre un succĂšs clĂ© de la prĂ©sidence française. Autre contrainte, la nĂ©cessitĂ© de faire profil bas durant les mois prĂ©cĂ©dant son entrĂ©e en fonction, pour Ă©viter dâĂ©ventuels reproches du prĂ©dĂ©cesseur, la SlovĂ©nie, si la France paradait en scĂšne avant mĂȘme dây ĂȘtre montĂ©e. Les relations avec les partenaires 11Toutes les relations bilatĂ©rales ne seront cependant pas aisĂ©es ni sans Ă -coups pour la France. Durant sa prĂ©sidence, lâAllemagne avait eu Ă composer avec deux de ses partenaires la Pologne tout dâabord, menĂ©e par le tandem eurosceptique des frĂšres Jaroslaw et Lech Kaczynski, le second partenaire difficile » du moment nâĂ©tant autre que la France, concentrĂ©e sur ses Ă©lections de mai2007. JusquâĂ cette date, il Ă©tait malaisĂ© de savoir quelle position la France adopterait envers le projet central de la prĂ©sidence allemande de lâUE, Ă savoir la relance, sous une forme rĂ©visĂ©e, du contenu politique du TraitĂ© constitutionnel. Poursuivant la nĂ©gociation dâun mandat dĂ©taillĂ© pour la confĂ©rence intergouvernementale devant, au second semestre 2007, mettre la derniĂšre touche au traitĂ© de Lisbonne, le sommet de juin 2007 doit aussi son succĂšs Ă un appui crucial celui du prĂ©sident français nouvellement Ă©lu, qui y a soutenu les initiatives allemandes. 12Il nây a pas de cas similaire Ă lâhorizon de la prĂ©sidence française. NĂ©anmoins, le paysage politique au sein de lâUnion reste une variable dĂ©terminante. LâĂ©tablissement de relations de travail constructives avec tous les Ătats-membres, y compris les plus petits, constitue un prĂ©requis essentiel de toute rĂ©ussite. Or, Ă plusieurs reprises durant sa premiĂšre annĂ©e de mandat, le prĂ©sident français a surpris » ses partenaires par des choix et des dĂ©clarations que certains ont pu ressentir comme nâayant pas fait lâobjet de concertation, voire mĂȘme franchement unilatĂ©rales. 13Les relations franco-allemandes ont par exemple Ă©tĂ© soumises Ă de sĂ©vĂšres tiraillements depuis lâautomne 2007, et ne se sont que rĂ©cemment dĂ©tendues, quand une position commune sur lâUnion pour la MĂ©diterranĂ©e a pu ĂȘtre trouvĂ©e, juste avant le Conseil europĂ©en de mars2008. Le rĂ©cent sommet franco-britannique nâa eu que de modestes rĂ©sultats politiques, principalement Ă cause de contraintes intĂ©rieures auxquelles le Premier ministre britannique fait face, et qui lâempĂȘchent de prendre des engagements europĂ©ens avant la ratification du TraitĂ©, mais aussi en raison de son manque dâambition europĂ©enne plus gĂ©nĂ©ral. Mais pour faire progresser la PESD, Paris a besoin de Londres comme partenaire majeur. Les relations avec le gouvernement italien restent Ă construire, avec un Silvio Berlusconi connu pour son comportement eurosceptique et imprĂ©visible sur la scĂšne europĂ©enne. Les pronostics sont que lâItalie sera un partenaire aussi difficile que lors des deux prĂ©cĂ©dents mandats de Berlusconi 1994-1996 et 2001-2006, ce dernier gouvernant, cette fois encore, avec la trĂšs droitiĂšre et eurosceptique Ligue du Nord. 14Concernant la Pologne, la prĂ©paration bilatĂ©rale de la prĂ©sidence française avait dâabord subi un coup dâarrĂȘt aprĂšs lâannulation de derniĂšre minute dâun sommet entre les deux pays censĂ© impliquer une importante dĂ©lĂ©gation française [6]. Mais le sommet bilatĂ©ral du 28 mai 2008 a permis dâaborder quelques questions Ă©pineuses comme par exemple lâUnion pour la MĂ©diterranĂ©e, Ă laquelle la Pologne nâaccorde pas de prioritĂ© politique. En revanche, la Pologne profite de lâoccasion pour exiger de lâUE, appuyĂ©e par la SuĂšde, de resserrer les liens avec les voisins orientaux, de lâUkraine Ă la GĂ©orgie. La prĂ©sidence française se trouvera alors devant le jeu politique connu depuis les annĂ©es 1990 qui consiste Ă trouver un Ă©quilibre dĂ©licat entre initiatives concernant les voisinage Sud et Est de lâUnion. Le deuxiĂšme sujet important concerne le renforcement de la PESD. MalgrĂ© la rĂ©cente dĂ©claration de la Pologne sur lâimportance accrue de la coopĂ©ration en matiĂšre de sĂ©curitĂ© Ă lâĂ©chelle europĂ©enne, des perspectives communes et des projets communs restent Ă trouver. Face Ă la volontĂ© française de rĂ©former la PAC, et du fait que la Pologne tient fermement au maintien des subventions directes sans versements nationaux complĂ©mentaires, dâautres entretiens bilatĂ©raux seront nĂ©cessaires. Varsovie souhaite aussi maintenir de fortes politiques rĂ©gionales et de cohĂ©sion, tout en argumentant que lâUE risque de devoir augmenter ses dĂ©penses totales. La Pologne pourrait Ă©galement exprimer des positions particuliĂšres sur certains enjeux Ă©nergĂ©tiques, incluant la relation Ă la Russie, et ĂȘtre ici rejointe par les autres pays dâEurope centrale et orientale. Ceux-ci sont aussi susceptibles dâavoir une rĂ©action empreinte de scepticisme face aux initiatives françaises dans le champ des politiques socio-Ă©conomiques, par exemple sur la question dâune harmonisation dans lâUnion des impĂŽts sur les sociĂ©tĂ©s. La prĂ©sidence française vue dâailleurs⊠15Tout comme lâAllemagne avant sa prĂ©sidence de 2007, la France doit faire face Ă un soupçon particulier les grands pays sont en gĂ©nĂ©ral suspects dâĂȘtre moins dĂ©sireux dâassumer la fonction de modĂ©rateur neutre entre tous les Ătats-membres, fonction clĂ© de la prĂ©sidence. Sur les enjeux clĂ©s de lâUnion, lâopinion gĂ©nĂ©rale leur prĂȘte des intĂ©rĂȘts importants et les moyens de les faire avancer. Dans le cas de la France, le souvenir de sa derniĂšre prĂ©sidence, en 2000, renforce cette inquiĂ©tude elle fut alors accusĂ©e de ne pas faire son travail en intermĂ©diaire honnĂȘte », mais plutĂŽt dâabuser de sa position dominante pour aller dans le sens de ses propres intĂ©rĂȘts [7]. 16En diverses occasions dans lâannĂ©e Ă©coulĂ©e, la France a de plus provoquĂ© quelques doutes quant Ă son engagement europĂ©en et envers lâacquis communautaire [8]. Cela a dĂ©butĂ© avec les attaques du candidat Sarkozy contre la Banque centrale europĂ©enne BCE. La dĂ©claration du prĂ©sident Sarkozy selon laquelle il mettrait un terme aux quotas de pĂȘche europĂ©ens a beaucoup Ă©tonnĂ© ses partenaires il sâagit bien dâune politique communautaire, Ă laquelle la France seule ne peut mettre un terme. Lâannonce selon laquelle le gouvernement français subventionnerait ArcelorMittal pour maintenir en France des emplois susceptibles dâĂȘtre dĂ©localisĂ©s sâopposait frontalement avec les politiques europĂ©ennes de contrĂŽle des aides Ă©tatiques. Surtout, la suggestion française de lancer une Union mĂ©diterranĂ©enne hors cadre communautaire avait provoquĂ© une forte opposition, en particulier en Allemagne. De mĂȘme, la visite de Nicolas Sarkozy Ă lâEurogroupe, pour expliquer que la France ne respecterait pas lâobjectif de parvenir Ă un budget Ă©quilibrĂ© en 2010, a ajoutĂ© Ă lâimpression selon laquelle engagements et rĂšgles europĂ©ens ne sont que dâune importance relative pour le chef de lâĂtat français, face aux intĂ©rĂȘts nationaux. 17Les partenaires europĂ©ens de la France savent pourtant que Paris ne parle pas toujours dâune seule voix par rapport Ă lâUnion, ou sur un tel ton. Le secrĂ©taire dâĂtat chargĂ© des Affaires europĂ©ennes Jean-Pierre Jouyet, le ministre des Affaires Ă©trangĂšres Bernard Kouchner, comme la grande majoritĂ© du personnel diplomatique, sâengagent pour que la France ait un rĂŽle constructif dans le processus dâintĂ©gration europĂ©en, tout spĂ©cialement si peu de temps avant de prendre les rĂȘnes de lâUnion [9]. Dans la prĂ©paration de sa prĂ©sidence, la France fait des efforts pour afficher une prĂ©sence forte auprĂšs des institutions europĂ©ennes, Ă Bruxelles et Ă Strasbourg. Le Parlement europĂ©en, par exemple, a reçu une attention notable des leaders français trois visites de lui-mĂȘme, invitations Ă des entretiens Ă lâĂlysĂ©e pour tous les prĂ©sidents de groupes parlementaires, frĂ©quents contacts entre Jean-Pierre Jouyet et les parlementaires, etc [10]. De bonnes relations avec le Parlement europĂ©en peuvent en effet se rĂ©vĂ©ler cruciales, comme la prĂ©sidence allemande de 2007 en a fait lâexpĂ©rience [11]. Le couple franco-allemand et la prĂ©sidence française 18En dĂ©pit des liens gouvernementaux et administratifs Ă©troits qui existent entre la France et lâAllemagne, les responsables berlinois font partie de ceux qui, pendant quelques mois, ont observĂ© les manĆuvres du prĂ©sident français avec un scepticisme considĂ©rable. Certaines initiatives ont mĂȘme dĂ©clenchĂ© des tensions sĂ©rieuses, comme le projet dâune Union mĂ©diterranĂ©enne, ou les positions totalement opposĂ©es des deux pays sur la gouvernance de la zone euro. Pour la prĂ©sidence française de lâUnion et bien au-delĂ , une relation constructive entre les deux partenaires demeure la condition nĂ©cessaire du succĂšs â pour autant que ce succĂšs soit dĂ©fini comme une progression de lâintĂ©gration europĂ©enne. 19Il est indiscutable que le tandem franco-allemand a perdu de son poids politique et de son pouvoir mobilisateur dans lâUE depuis les Ă©largissements de2004 et2008 qui ont vu lâUnion passer de 15 Ă 27membres. Il est pourtant restĂ© au cĆur de tous les progrĂšs dâintĂ©gration de ces derniĂšres annĂ©es. Ceci concerne aussi bien les initiatives intĂ©gratrices Ă lâĂ©chelle de toute lâEurope traitĂ© de Lisbonne, rĂ©forme du Pacte de stabilitĂ© et de croissance, initiatives conjointes Ă la Convention europĂ©enne, etc., que la coopĂ©ration entre un nombre restreint dâĂtats-membres Schengen, PrĂŒm, etc.. Sâil existe une volontĂ© politique de faire avancer lâUnion, institutionnellement ou politiquement, celle-ci ne peut se concrĂ©tiser sans que la France et lâAllemagne se trouvent au centre du mouvement. Le couple franco-allemand demeure un facteur clĂ© de tout progrĂšs dâintĂ©gration futur, aucun moteur » alternatif dâintĂ©gration europĂ©enne nâĂ©tant apparu. Nul autre groupe de pays nâa le poids de la France et de lâAllemagne, ni leur potentiel Ă dĂ©gager un consensus europĂ©en. 20On peut aujourdâhui constater une certaine usure de lâidĂ©e dâintĂ©gration chez la plupart des membres de lâUE. Lâhorizon politique de la majoritĂ© dâentre eux se rĂ©duit dans les faits Ă la ratification et Ă la mise en Ćuvre du traitĂ© de Lisbonne. Des rĂ©formes supplĂ©mentaires quâil sâagisse des institutions ou des politiques ne sont pas Ă lâordre du jour et les appels antĂ©rieurs Ă des projets dâintĂ©gration plus ambitieux nâont guĂšre eu dâĂ©cho politique [12]. En dĂ©finitive, avec les deux Ă©conomies les plus importantes de lâUnion europĂ©enne ensemble elles reprĂ©sentent 47% du produit national brut de lâUEM et 34% de celui de lâUE, la France et lâAllemagne mettent des moyens Ă la disposition de leurs partenaires par exemple dans le domaine de la dĂ©fense. Cette capacitĂ© Ă payer et Ă partager renforce leur capacitĂ© et leur crĂ©dibilitĂ© globale au sein de lâUnion. 21Une autre raison pour laquelle le couple franco-allemand demeure essentiel rĂ©side notamment dans lâaffaiblissement politique de la Commission europĂ©enne. Le rĂŽle intĂ©grateur jouĂ© par exemple par Jacques Delors lorsquâil Ă©tait prĂ©sident de la Commission pour la construction et la mise en place du marchĂ© unique et de lâUEM est aujourdâhui inconcevable. Dans une Union Ă©largie, avec des prĂ©fĂ©rences nationales divergentes et des degrĂ©s trĂšs variables dâexpĂ©rience et dâaspiration europĂ©ennes, il est difficile pour un acteur supranational de jouer un rĂŽle important comme initiateur ou moteur politique, dâautant que la lĂ©gitimitĂ© de la Commission a dĂ©clinĂ©. La pĂ©riode de construction de lâEurope », oĂč la Commission trouvait un emploi naturel de bĂątisseur », est terminĂ©e, et lâacceptation de la Commission dans son rĂŽle traditionnel sâĂ©rode. Ceci est dâautant plus vrai des nouveaux adhĂ©rents qui ont rejoint lâUnion Ă un stade oĂč elle Ă©tait dĂ©jĂ parvenue Ă un degrĂ© de consolidation consĂ©quent. LâĂ©tat actuel de la relation franco-allemande 22La relation bilatĂ©rale entre la France et lâAllemagne a connu un important renforcement administratif Ă travers la DĂ©claration du 40e anniversaire du traitĂ© de lâĂlysĂ©e en janvier2003. Depuis lors, un imposant rĂ©seau de coopĂ©ration gouvernementale et administrative a Ă©tĂ© mis en place. Dans les moments difficiles comme lors de lâaprĂšs-rĂ©fĂ©rendum, ce rĂ©seau a permis une coopĂ©ration bilatĂ©rale constante et la dĂ©finition dâun agenda commun, dont tĂ©moigne par exemple le travail du Conseil des ministres franco-allemand. Toutefois, ces processus de consultation nâont eu quâun impact restreint sur les initiatives politiques de grande envergure dans le cadre europĂ©en [13]. 23De plus, les rencontres de Blaesheim entre le prĂ©sident français et la chanceliĂšre allemande se sont rĂ©vĂ©lĂ©es ĂȘtre des Ă©changes confidentiels cruciaux, faisant progresser les questions bilatĂ©rales, europĂ©ennes, et internationales. Leur frĂ©quence â une rencontre toutes les six Ă huit semaines jusquâen 2007 â a apparemment Ă©tĂ© trĂšs utile pour la mise en place de positions conjointes. DĂ©but 2008, les mĂ©canismes de coopĂ©ration ont souffert ». Signe le plus visible lâajournement de la rencontre de Blaesheim du 3mars 2008, un ajournement qui avait clairement valeur de symbole. On ne peut ignorer le risque que les processus de coopĂ©ration administrative qui sous-tendent le Conseil des ministres soient remis en cause car considĂ©rĂ©s comme trop lourds ». Les cinq ans de coopĂ©ration bilatĂ©rale intensifiĂ©e depuis lâanniversaire du traitĂ© de lâĂlysĂ©e ont montrĂ© que mĂȘme des procĂ©dures administratives bien Ă©tablies ont besoin dâun encouragement politique venu du sommet de lâĂtat pour Ă©viter une lente dĂ©gradation. Les dĂ©saccords publics autour de lâUnion mĂ©diterranĂ©enne et de la rĂ©forme de lâUnion Ă©conomique et monĂ©taire ont contribuĂ© Ă Ă©tendre un certain climat de mĂ©fiance qui sâest Ă©tabli ces derniĂšres annĂ©es dans la relation franco-allemande. On en a trouvĂ© lâĂ©cho non seulement dans les comptes rendus de presse, mais encore dans les dĂ©bats impliquant experts acadĂ©miques, think tanks, ou dĂ©cideurs politiques⊠24Le tournant dans cette relation dĂ©licate depuis lâautomne 2007 semble avoir Ă©tĂ© un dĂźner de mars2008 entre la chanceliĂšre allemande et le prĂ©sident français. Non seulement les deux pays sont alors tombĂ©s dâaccord sur une position commune au sujet de lâUnion pour la MĂ©diterranĂ©e, qui a permis, lors du sommet europĂ©en du printemps, de relancer le processus de Barcelone sous un nouveau titre en tant quâinitiative de lâUnion; mais ils se sont aussi accordĂ©s sur la constitution dâĂ©quipes bilatĂ©rales pour travailler sur certaines des prioritĂ©s de la prĂ©sidence française. 25Dans le contexte de la prĂ©sidence française de lâUnion, lâexpĂ©rience bilatĂ©rale pourrait se rĂ©vĂ©ler dĂ©cisive pour que la France et lâAllemagne maintiennent leur intĂ©rĂȘt politique et leur pouvoir de mobilisation en tant que moteurs de lâintĂ©gration au-delĂ de 2008. Ă lâheure actuelle, aucun grand projet » commun nâest en vue. Alors que la France, en diverses occasions, a argumentĂ© en faveur dâun dĂ©bat plus vaste sur le futur de lâEurope par exemple avec la mise en place du ComitĂ© des Sages » ou dans sa recherche dâune discussion stratĂ©gique sur le rĂŽle international de lâUE, cela ne semble pas une prioritĂ© pour le gouvernement allemand. La France est aujourdâhui en position de jouer un rĂŽle productif dans la rĂ©flexion nĂ©cessaire sur le long terme. PremiĂšrement, le non » au rĂ©fĂ©rendum et le dĂ©bat public qui lâa prĂ©cĂ©dĂ© sur lâUnion europĂ©enne, Ă dĂ©faut dâĂȘtre nĂ©cessairement sur le TraitĂ© constitutionnel ont rĂ©vĂ©lĂ© quantitĂ© dâinformations sur les perceptions, les idĂ©es, les demandes et les critiques des citoyens de ce pays par rapport Ă lâUnion. DeuxiĂšmement, la France affiche la volontĂ© politique de promouvoir le rĂŽle de lâUE Ă lâĂ©chelle internationale, afin de contribuer de façon constructive et efficace au traitement des dĂ©fis internationaux contemporains. Pour mener Ă bien cette mission, la France devra impliquer un nombre important de ses partenaires dans un dĂ©bat de fond, mais aussi prendre, avec beaucoup de souplesse, le rĂŽle de modĂ©rateur des diffĂ©rentes approches et positions nationales, tout en gardant une position dâinitiateur et de moteur. La prĂ©sidence française, en anticipant la mise en Ćuvre du traitĂ© de Lisbonne qui renforce la reprĂ©sentation internationale de lâUE, permettra dâavancer dans cette direction â mĂȘme si cette tĂąche ne sera pas accomplie en dĂ©cembre 2008. Notes [1] La premiĂšre a Ă©tĂ© ouverte par lâAllemagne le premier janvier 2007, en coopĂ©ration avec le Portugal et la SlovĂ©nie. [2] Sur la rĂ©forme du Conseil europĂ©en et lâinstallation dâun prĂ©sident permanent, voir les articles 13, 15, 22 et 26 du traitĂ© de lâUnion europĂ©enne et les articles 68, 121, 148, 222, et 235-236 du TraitĂ© modificatif. [3] A. Maurer, Der EuropĂ€ische Rat und sein PrĂ€sident, Berlin, SWP, SWP-Dossier Der Vertrag von Lissabon », mars 2008. Ph. Ricard, Qui sera le premier prĂ©sident de lâUnion europĂ©enne de demain? », Le Monde, 24 avril 2008. [4] Ph. Ricard, Gouvernance de la zone euro Paris juge insuffisantes les propositions de M. Almunia », Le Monde, 27 avril 2008. [5] D. Kietz et V. Perthes dir., The Potential of the Council Presidency. An Analysis of Germanyâs Chairmanship of the EU 2007, Berlin, SWP, SWP Research Paper », n 1, janvier 2008, p. 15, disponible sur [6] Report sine die de la visite en Pologne de Nicolas Sarkozy », Le Figaro, 22 avril 2007 ; et Sarkozy en Pologne de nouveau reportĂ© », AFP, repris dans la rubrique en ligne du Figaro Flash actu », 24 avril 2008, disponible sur [7] Voir par exemple H. Drake, France on Trial? The Challenge of Change and the French Presidency of the European Union, July-December 2000 », Modern & Contemporary France, vol. 9, n 4, 2001, p. 461. En ligne [8] Voir par exempleG. Watson, Ce que lâUnion europĂ©enne attend de la prĂ©sidence française », dans la rubrique en ligne du Figaro DĂ©bats », 23 avril 2008, disponible sur [9] La France baisse le ton sur la prĂ©sidence de lâUE », publiĂ© sur le site EurActiv, 31 janvier 2008, disponible sur [10] G. Watson, op. cit. [8]. [11] Voir D. Kietz et V. Perthes dir., op. cit. [5], et plus particuliĂšrement les chapitres de R. Parkes, Asylum and Immigration Policy. Efficient Realisation of a Modest Agenda » p. 49-55 et de D. Kietz, Holding all the Cards. Strong German Impulses for Police Cooperation » p. 56-64. [12] Voir sur lâintĂ©gration politique de lâUEM, G. Verhofstadt, Les Ătats-Unis dâEurope, Bruxelles, Luc Pire, Voix politiques », 2006. [13] Voir par exemple D. Schwarzer, Deutschland â Frankreich Duo ohne FĂŒhrungswillen. Das bilaterale VerhĂ€ltnis in der erweiterten EuropĂ€ischen Union », Berlin, SWP, SWP Studie », n 15, 2006, disponible sur
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